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David Williams – Bio et Interview d’un Geek du poker

Il s'agit peut être de l'un des secrets du monde du poker les moins bien gardés : David Williams est un vrai geek.

Cette jeune gâchette du poker pro a pour sûr beaucoup oeuvré pour le dissimuler sous sa bonne apparence, des habits stylés, les traditionnelles lunettes de soleil et une approche agressive cartes en mains. Mais David est aussi le premier à admettre son amour pour les sciences et les maths, qu'il était un étudiant assidu et adepte du 20/20, qu'il aime Discovery Channel, et qu'il joue à "Magic: The Gathering" durant son temps libre.

« J'imagine qu'on peut dire que j'ai cette image de gars cool, mais au plus profond de moi, je suis un geek. » ajoute t-il pour finir de brosser le tableau.

David Williams est né le 9 juin 1980 à Dallas au Texas, de la brève relation d'une mère afro-américaine et d'un homme d'origine iranienne. David ne connut jamais son père et fut élevé par sa mère Shirley, aux côtés d'une demi-sœur du nom de Tina, de huit ans sa cadette.

L'autodiscipline et la un esprit responsable qui sont venus caractériser le jeu de poker de Williams et le management de sa bankroll un peu plus tard, ont transpiré dès son enfance.

Avec une mère hôtesse de l'air et en dehors du foyer de longs jours durant, le jeune David doit rester avec ses grands-parents. Mais il n'apprécie pas vraiment l'expérience, et à l'âge de 12 ans il préfère rester tout seul à la maison, faisant lui-même la cuisine et se gérant tout seul pour aller à l'école.

Durant son temps libre il commence à jouer à "Magic: The Gathering" - pour ceux qui ne connaîtraient pas le phénomène, un jeu de cartes stratégique à consonance fantastique où les joueurs s'attaquent entre eux en utilisant des tactiques disponibles dans leur jeu de cartes, incluant créatures et sortilèges.
Joueur né, il devient l'un de ses meilleurs adeptes, concourrant dans des tournois partout à travers le monde.

L'objectif ultime de David restait cependant d'intégrer une école de la Ivy League. Après avoir envoyé ses candidatures, Williams reçoit les réponses positives de quelques-unes des meilleurs universités des Etats-Unis : Harvard, Stanford et Princeton. C'est cette dernière qu'il choisit.

Mais la vie d'étudiant dans la froideur et l'isolement de la Côte Est n'est pas facile pour le natif du Texas. Il partit alors pour la Southern Methodist University, où il décroche une moyenne de 4.0 (équivalent à la lettre A du système américain), à quelques crédits de son diplôme en économie.

De retour à Dallas, Williams met en œuvre ses compétences en maths et en logique pour jouer au poker. Il participe à des parties d'argent illégales et commence à jouer en ligne.
Et en 2004, tandis qu'il joue sur Bodog.com (son premier sponsor), Williams gagne un siège pour les World Series of Poker.

Là-bas, alors totalement inconnu, il parvient à réussir l'exploit de se hisser en table finale du Main Event, et retient l'attention du monde professionnel du poker en se classant second derrière Greg "Fossilman" Raymer, remportant par la même occasion 3,5 millions de $. Cela aura été la meilleure place finale de l'histoire obtenue par un joueur afro-américain.

Mais sa confiance acquise suite à cette énorme performance est ensuite ébranlée, lorsqu'il échoue à faire de bons résultats lors de plusieurs autres tournois après ça. Quatre mois plus tard Williams prouve cependant qu'il n'avait pas eu que de la chance, en se classant second du World Poker Tour Borgata Open, remportant par la même près de 600 000 $.

La même année, il décroche sa première victoire en tournoi en Limit Hold'em au Five Diamond World Poker Classic de Las Vegas, empochant cette fois un butin de 121 000 $.

Williams continue de jouer en tournois en 2005, mais échoue dans sa quête d'une nouvelle table finale durant les WSOP.

En 2006 Williams relance les compteurs et remporte même régulièrement des prix à six chiffres. Au Main Event (No Limit Hold'em) du WPT Bay 101 Shooting Stars de San Jose, il récolte 280 000 $ pour sa 4ème place. Il s'adjuge ensuite l'épreuve de H.O.S.E. du WSOP Circuit Series 2006 du Caesars de Las Vegas, pour 91 250 $, et une autre 4ème place dans le WPT Mirage Poker Showdown la même année, avec 221 958 $ à la clé.
Mais le plus gros succès de Williams au poker allait survenir durant les WSOP 2006, lorsqu'il y remporta son premier bracelet et 163 000 $ dans l'épreuve de Seven-Card Stud à 1 000 $. Il enchaîna même par une seconde place dans l'épreuve de No-Limit 2-7 Draw Lowball, pour un prix de 256 000 $ cette fois.

En 2009 il enregistre 3 places payées (dont une table finale) aux WSOP. Et s'il n'en réussit qu'une seule en 2010, cette même année le voit décrocher un premier titre du WPT, dans le 5-Star World Poker Classic, pour un premier prix d'1,5 millions de $, soit son plus gros gain depuis sa deuxième place du Main Event des WSOP 2004.
Ses gains en tournois avoisinent aujourd'hui les 8 millions de dollars.

Lorsqu'il n'est pas sur le circuit des tournois, vous pourrez voir David Williams jouer en ligne - après avoir été l'ambassadeur de Bodog, il fait aujourd'hui partie de la Team PokerStars Pro - , ou participer à des cash games live. On peut aussi le retrouver dans le jeu vidéo "Stacked" aux côtés de Daniel Negreanu, Evelyn Ng et Erick Lindgren.

Bien qu'il soit rapidement devenu l'un des plus grands noms sur la scène du poker, David n'en a pas pour autant mis en sommeil ses tendances de "nerd". Pour preuve, il espère un jour prochain retourner à ses études pour terminer son diplôme en économie, et lancer son propre business.

Divers et anecdotes

  • Déjà l'un des plus gros gagnants de l'histoire (22ème à fin 2010).
  • Fut l'un des joueurs les mieux classés sur le circuit du jeu Magic: The Gathering avant sa carrière de joueur de poker.
  • Elève brillant, avec des scores de 1550 SAT et une moyenne de points de 4.0 à l'Université durant sa scolarité américaine.
  • Pour son premier tournoi majeur, celui des World Series of Poker 2004, il se classa second derrière Greg "Fossilman" Raymer.

David Williams : « J’aime être le centre de l’attention et faire parler de moi »

(13/05/14 - par Dirk Oetzmann)

Dix ans après sa deuxième place dans le Main Event des WSOP qui avait contribué à lui faire un nom et lancer sa carière, nous avons récemment rencontré David Williams pour parler avec lui de sa vie, du GPI, ou encore d'autres actualités du poker.

Dix ans se sont écoulés depuis ta deuxième place au Main Event des WSOP 2004 derrière Greg Raymer. Peux-tu nous raconter ce qu’il s’est passé depuis ?

Vite fait ? D’accord.

Alors j’ai gagné un bracelet aux WSOP. J’ai gagné le WPT World Championship. Je n’ai pas encore gagné sur l’EPT. Je me suis marié, j’ai eu une petite fille, qui a maintenant trois ans. Ca a été dix années bien remplies. Je suis très heureux.

Il n’y a que le Grand Final de l’EPT pour t’attirer en Europe on dirait...

Je viens parfois en Europe, en général pour les tournois de l’EPT. Mais ça ne m’a pas beaucoup réussi jusqu’à présent.

Comme je préfère participer uniquement au Main Event et pas au festival entier, j’arrive la veille, et si je sors rapidement - ce qui m’est souvent arrivé -, je repars directement. Du coup, parfois je suis parti avant qu’on se rende compte que j’étais là.

Cette fois, on aura un peu parlé de moi dans le Main Event, donc c’est un peu différent. (David a finalement terminé 24ème de cet EPT Grand Final 2014 NDLR)

Je ne fais pas de séjours prolongés à cause de ma fille. Elle a trois ans, elle commence à aller à l’école, elle a besoin que je sois là. Quand je pars, elle me réclame tout le temps, donc j’essaye de ne pas partir trop longtemps.

Tu es donc joueur professionnel depuis 10 ans.

Oui, j’ai signé un contrat après les WSOP 2004 et j’ai représenté Bodog.net pendant cinq ans.

Ce premier contrat s’est terminé juste après ma victoire au WPT Championship en 2010. J’ai ensuite signé chez PokerStars, et c’est tout simplement génial. C’est vraiment un rêve de représenter les meilleurs du marché.

Comment fais-tu pour durer aussi longtemps en tant que pro ? Très peu de joueurs y parviennent au final.

Je fais du mieux que je peux. Si mes résultats ne sont pas à la hauteur, je m’arrange pour qu’on parle quand même de moi.

J’ai une image de marque à maintenir. Je fais tout pour faire parler de moi, même quand il n’y a pas de controverses. Par exemple on a beaucoup parlé de moi quand j’ai déchiré des cartes pendant le NBC Heads-Up Championship (voir vidéo en fin d'article). J’étais évidemment vraiment en colère, mais je savais aussi que c’était un tournoi télévisé, et les producteurs veulent un peu de spectacle.

Deux mecs qui se fixent dans le blanc des yeux, ça ne les intéresse pas. Donc je me suis dit que c’était le bon moment pour amuser un peu la galerie. Ça n’a pas d’impact sur le jeu, ça ne le ralentit pas, et de toutes façons j’allais me faire sortir.

Une autre fois, j’avais un cure-dents en diamants. Ça a beaucoup fait parler.

Tout ça permet de continuer à faire parler de moi.

Donc finalement être en table télévisée ne te met pas vraiment la pression, c’est plutôt l’occasion de te montrer.

Oui j’adore être le centre de l’attention, alors être à la table télévisée, ce n'est que du bonheur. J’étais très heureux d’y passer tout le Day 3.

En tant que joueur, que penses-tu de l’idée d’instaurer un système de chronomètrage en tournois ?

Je trouve que c’est une excellente idée. Moi j’ai tendance à jouer très vite, donc j’essaye plutôt de temporiser, de me forcer à prendre mon temps.

Je déteste quand mes adversaires ralentissent le jeu, donc je suis évidemment favorable à ces chronomètres. Certains joueurs jouent beaucoup trop lentement, ça casse le jeu.

Quel est l’intérêt stratégique de faire cela ? En quoi cela aide-t-il les joueurs qui le font ?

Honnêtement, je ne vois pas trop à quoi cela sert. Peut-être qu’ils cherchent juste à énerver leurs adversaires, ou peut-être qu’ils réfléchissent trop. Je ne comprends pas vraiment.

Moi j’ai toujours joué vite. Si tu revois mes parties de 2010, je jouais à toute vitesse. Tout à l’instinct, sans réfléchir.

Pas question non plus de ralentir le jeu à Magic: the Gathering. Tu joues toujours ?

Tout à fait. Il est fort probable que j’aille à Atlanta avec mes amis pour le circuit international. Magic est le meilleur jeu du monde.

Je ne joue évidemment pas à Magic pour l’argent, ça n’a rien à voir avec le poker. J’adore le poker aussi, mais si je devais choisir, je crois que je choisirais Magic.

A ton avis, le Global Poker Index est-il un outil efficace pour mesurer la qualité d’un joueur ?

Je trouve que le GPI est excellent. Je suis assez bas au classement, mais j’ai bien l’intention de progresser. D’ailleurs, j’étais récemment dans ce centre de développement personnel avec Antonio Esfandiari et Daniel Negreanu, où nous avons suivi la même formation. Et l’un des objectifs que je me suis fixé est justement d’intégrer le top 100 du GPI !


Williams et son "déchirage de cartes" lors du NBC Heads-up Championship :

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