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Interview : A la rencontre d’Alain Roy

PokerListings a rencontré Alain Roy à l'occasion du récent EPT Grand Final de Madrid, l'un des meilleurs joueurs français en tournoi, dont on parle pourtant peu. Interview, en franc parler.

 

 

Alain, tu es l’un des meilleurs joueurs français sur le circuit des tournois, tant en termes d’argent gagné (9ème français au classement sur l’histoire) que de régularité, mais on parle peu de toi, notamment dans les médias. As-tu une explication à cela ?

Non je n’ai pas d’explication justement. Surtout cette année, la troisième pratiquement où je participe sur le circuit professionnel. Je suis quelqu’un de discret et qui ne va pas chercher spécialement les blogueurs ou les journalistes pour qu’on parle de moi. C’est pourtant toujours avec plaisir que je réponds aux gens.

Mais je préfère qu’on parle plus des résultats. Après si les gens n’ont pas envie de parler de moi je ne sais pas pourquoi, il faudrait leur poser la question.

Les médias s’intéressent peut-être plus aux jeunes joueurs ?

De par leur style de jeu il est possible qu’on parle un petit peu plus d’eux. Ce sont des joueurs qui font des gros coups ou qui ont des variations énormes dans leur stack. Ils ont tendance à avoir un jeu beaucoup plus agressif et il y a peut-être plus de choses à raconter sur ces joueurs là.

C’est peut-être plus spectaculaire c’est vrai aussi. Ils ont aussi un discours "internaute" que les gens aiment bien entendre. Moi j’ai un discours plus classique, plus vieille école on va dire. Je parle français et non pas systématiquement 3-bet et 4-bet. Il y a des gens de tous âges et de tous horizons qui nous écoutent, donc ils ne comprennent pas forcément. Au Club Poker ce sont des jeunes qui parlent de cette manière là ils se comprennent tous. Maintenant je pense que dans les interviews, en parlant plus basique cela permet de se faire écouter de tout le monde.

Ce jargon est peut-être un peu caricatural…

C’est un jargon poker, je l’emploie un petit peu aussi. Parfois je parle avec certains joueurs, avec des jeunes, je leur dis de mettre le décodeur, de parler un peu plus français. On en rigole.

Pour en revenir à la question initiale, c’est surtout par rapport à cette année où je fais un gros début de saison. Je suis classé deuxième meilleur joueur français et donc neuvième meilleur joueur français de tous les temps sur la "money list" d’Hendon Mob puisque c’est un peu la référence pour tout le monde, après seulement deux ans et demi où je suis sur le circuit pro.

Je n’ai pas d’amertume, ni de jalousie là-dessus par rapport aux autres.

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"Je suis quelqu'un de discret, mais peut-être que les gens n'aiment pas Partouche."
 

Mais c’est vrai que je commence un petit peu à poser la question. Est-ce qu’on ne m’aime pas moi ou est-ce qu’on n’aime pas mon sponsor. Il doit bien y avoir quelque chose. Je vais peut-être être un peu méchant, mais peut-être que les gens n’aiment pas trop Partouche.

« Il y a aujourd'hui en France beaucoup de très bons joueurs »

Ca ferait être jaloux de dire tiens Jean-Paul (Pasqualini NDLR) ou mon ami Roger (Hairabedian NDLR), qui sont en plus d’excellents joueurs, viennent de faire la couv’ de je ne sais pas quel magazine, mais je ne le suis pas. Tant mieux pour eux. Je ne demande pas à faire une couverture, mais je pense qu’avec le début d’année que je fais, ne serait-ce qu’une petite interview dans un magazine aurait été normale. Maintenant s’ils n’ont pas eu envie de la faire, tant pis pour eux.

Dans un WPT et quatre EPT, on ne parle pas de petits tournois, je finis le Day 1 dans le Top10 à chaque fois, même si les Day 2 ne se sont pas toujours bien passés. Je viens de finir 64ème à San Remo sur 1000 joueurs. On est début mai, en quatre mois je fais 8 tables finales et 2 ITM, je pense que c’est pas mal.

Tu a l’air d’être quelqu’un qui devrait pourtant être un bon client pour la presse…

Je suis quelqu’un de très communicatif en effet. Il faut m’arrêter de parler souvent (rires). Je ne suis pas quelqu’un qui envoie chier les gens quand on me demande ne serait-ce qu’une interview ou un autographe ou une photo.
Donc si les gens ne me mettent pas dans leur magazine, ils ont peut-être une raison. Ou alors comme je suis quelqu’un de discret peut-être qu’ils pensent pas à moi.

Peut-être en mettant des tee-shirts comme ElkY ?

(rires) Non mais je m’en fous. Après si demain je fais une grosse performance ils seront peut-être obligés de me mettre, sauf peut-être qu’à ce moment-là ce n’est pas impossible que ce soit moi qui refuse leur interview, selon de qui il s’agira.

Tes premiers résultats sur le circuit des tournois remontent en tous les cas à 2006…

Je n’ai pas trop regardé. Avant je ne faisais pas de tournois de cette envergure. J’ai eu fait quelques tournois avec quelques résultats en l’Espagne et compagnie vers 2004, mais je m’en foutais. Il s’agissait plus de tournois à 200€ de buy-in, avec rebuy de 50€.

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Alain Roy lors de sa victoire dans le Partouche Poker Tour en 2008.
 

Je faisais partie d’une équipe de joueurs qui aimions bien jouer. On arrivait du poker fermé, on était un peu flambeur dans l’âme, on se recavait toutes les 30 secondes. Les premiers tournois nous ont coûté au moins 1000€ minimum.

Et puis j’ai trouvé que ça commençait à faire un peu cher, alors je me suis penché sur le sujet, en essayant de comprendre pourquoi on faisait un peu les cons comme ça, et au fur et à mesure on a effectivement un peu plus appris à jouer.
Cannes (la finale du Barrière Poker Tour, pour 1 000 000 € NDLR) était mon septième grand tournoi, et le premier que je gagnais bien sûr.

Les Day 1 qui marchent bien et les Day 2 qui te posent un peu problème un peu, tu y vois une explication ?

L’explication, ça dépend des tournois. Avant j’avais en fait un jeu beaucoup plus diesel. J’arrivais à passer les Day 1 tout le temps aux alentours de la moyenne, et les Day 2 et Day 3 j’arrivais à monter un peu en puissance.
Aujourd’hui c’est vrai que ça se passe différemment, je fais en général de très gros Jour 1. Après les Jour 2 se passent mal parce que les cartes en ont décidé autrement, parce que peut-être je fais une bêtise ou deux, quand je fais des conneries je l’avoue. Ce sont les cartes.

Aujourd’hui en France il y a d’excellents joueurs, le niveau est extrêmement relevé par rapport à ne serait-ce qu’à il y a deux ans en arrière. Il y a aussi des joueurs non-sponsorisés qui sont très bons.
Nous on a la chance d’être sponsorisés de pouvoir faire des beaux tournois dans de très beaux endroits. Mais on est beaucoup de français à ne pas être mauvais et à pouvoir prétendre à faire les tables finales dans des grands tournois.

Sa venue au poker, la vie de famille, la Team Partouche, WSOP, ses ambitions et objectifs

Comment es-tu venu au poker ?

Cela fait à peu près 7 ans que je joue au poker. J’ai toujours joué aux cartes. Et comme j’habite pas loin de l’Espagne et qu’on nous a dit qu’il y avait un super casino et qu’ils organisaient des tournois une fois ou deux par mois...

Nous à l'époque on jouait un peu dans les arrière-boutiques, les arrière-salles, les bars et compagnie, parce qu’il n’y avait que ça pour jouer. En plus l’Espagne était une destination sympa pour les hommes parce que hormis le poker il y avait d’autres attractions pour ceux intéressés.

De tournoi en tournoi il y avait en tout cas de plus en plus de monde, jusqu’à 180-200 joueurs. A l’époque on débutait, c’était énorme pour nous.
Et là j’ai commencé à obtenir d’énormes résultats, puisque je faisais à peu près 3 tables finales sur 5.

Quand j’ai commencé à jouer un peu plus, aux alentours de 2005, on organisait aussi des tournois privés entre nous, on avait une salle, on était une cinquantaine à chaque fois. Je faisais beaucoup de tables finales également, donc j’ai fini par essayer d’aller de l’avant.

Quel est ton parcours en dehors du poker ?

J’ai arrêté de travailler fin 2003, j’étais dans le commerce. Quand j’ai arrêté j’avais un peu plus de temps de libre puisque dans ce secteur on fait beaucoup d’heures, tous les jours et 7 jours sur 7.

J'ai donc pu me pencher un peu plus sur ce jeu, pour de fil en aiguille en arriver à la réussite que tout le monde connaît, gagner le PPT à Cannes en septembre 2008.

Comment concilies-tu le poker avec la vie de famille ?

C’est super parce que j’ai deux grands enfants qui ont aujourd’hui 21 et 19 ans. Ils ont leur vie et ils travaillent donc il n’y a pas de problème. J’ai aussi une petite de bientôt 5 ans. Dès que je peux l’emmener sur des destinations sympas, elle vient.

Ma femme elle me suit tout le temps, et dès que je peux je rentre à la maison. Il n’y a donc pas de souci là-dessus, ça se passe super bien.

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En grande conversation avec son coéquipier Bruno Launais.
 

On ne connaît pas tant que cela la Team Partouche. Peux-tu nous la présenter, et avez-vous peut-être une ou plusieurs particularités par rapport à d’autres ?

Partouche à monté sa team en 2008 quand j’ai gagné le tournoi. J’étais le premier gagnant et un client parfait. J’étais un débutant qui avait gagné un très gros tournoi en passant par des satellites, donc au niveau publicitaire pour Partouche c’était génial.

Ils ont aussi recruté Stéphane Bazin, qu’ils n’ont pas gardé la deuxième année, et Antonin (Teisseire NDLR) qui avait fait un show considérable lors de la finale à Cannes. En plus du résultat pour moi, ça avait été une finale merveilleuse au niveau de l’ambiance.

La deuxième année ils ont intégré deux jeunes loups d’Internet qui étaient sur le site Partouche et qui gagnaient beaucoup d’argent, le petit Bruno Launais et "Nori" (Julien Labussière NDLR), qui sont deux excellents joueurs.

Cette année on est cinq avec Constant Rijkenberg qui lui a gagné San Remo il y a deux ans, et qui avait sympathisé avec Jean-Jacques Ichai (reponsable marketing du groupe NDLR).

On est donc une équipe de vieux briscards avec Tonin et moi, et de jeunes loups. Il n’y a pas de jalousie entre nous et on s’entend super bien. Les jeunes font leur route et nous la nôtre.

Les deux générations s’apportent aussi sans doute mutuellement ?

Les deux générations sont géniales. Nous on leur donne des conseils de sagesse ce qui leur permet de calmer un peu leur fougue quand ils en ont trop. Et d'un autre côté on est un peu trop sages, d’avoir ces jeunes nous a apporté un peu de variation à notre jeu. Une certaine osmose s’est faite entre nous.

Prochaine étape, les WSOP ?

Fin mai je vais faire les WPT à Barcelone, puis un autre tournoi en juin, et du 15 au 20 juin ce seront les WSOP à Vegas oui.

Objectif bracelet ?

Alain Roy
"Ceux qui se prennent pour meilleur que les autres, je ne pense pas qu'ils iront loin.'"
 

L’objectif bracelet serait prétentieux, même si je suis un gagneur et que je ne m’en vais jamais perdant. Après il faut avoir énormément de chance.

La chance fait partie du jeu, et quand on joue à Vegas devant 3000, 4000, 5000, ou 7000 joueurs dans le Main Event, ce n’est pas le meilleur qui gagne.
Ce joueur-là il aura été très bon mais aura eu aussi beaucoup de chance. Il faut énormément de paramètres favorables et réunis au poker pour aller au bout. Le poker est fait d’embûches et de haies qu’il faut sauter à chaque fois. C'est pour ça que le poker c’est plus sur la durée que sur un tournoi.

Alors si demain je gagne les World Series que je suis Champion du Monde à Vegas, je ne dirais pas que je suis le meilleur joueur du monde, je dirais simplement que je suis un joueur très correct comme je dis d’habitude, et que j’ai eu beaucoup de chance pour arriver là.

Parmi tous les joueurs que tu as pu affronter, certains t’ont-ils plus impressionnés que d’autres ?

Non. Les jeunes ont des jeux un peu à eux, un peu stéréotypés d’Internet. Mais il a des joueurs qui sont très bons. Au niveau français, à mon avis il y a un joueur au-dessus du lot c’est ElkY. Je pense que c'est le joueur le plus complet.

Après on est des multitudes de joueurs à se valoir je pense, je ne vois pas des joueurs meilleurs que d’autres. Je vois des attaquants meilleurs que d’autres, je vois des défenseurs meilleurs que d’autres, d’autres très bons en lecture de jeu... tous les joueurs ont des qualités et des défauts.

Alain Roy
"Le poker est une passion avant tout."
 

C’est la richesse du poker, la richesse de ce jeu. Et ceux qui se prennent pour meilleur que les autres je leur souhaite bonne chance, mais je pense qu’ils n’iront pas loin, parce que dans la vie quand on se prend pour quelqu’un de fort ou qu’on se croit être le meilleur, on ne progresse plus, et quand on ne progresse plus on régresse. Ceux-là disparaîtront tout seuls.

Ceux qui disent "il faut que j’apprenne il faut encore que je progresse", jeunes ou moins jeunes, c’est ceux que l’on retrouvera je pense régulièrement sur le circuit.

Quelles sont tes ambitions dans le poker aujourd’hui ?

Pour moi le poker c’est une passion avant tout. Ce n’est pas mon métier même si les gens me disent que je suis pro. Demain si j’arrête le poker j’ai de quoi vivre, il n’y a pas de problème, je peux faire autre chose que le poker même si je n'ai pas un métier précis.

Mais j’adore le poker, donc tant que cela me procure cette joie et cette passion je continuerai. Tant que j’ai un sponsor aussi car une saison de poker coûte très très cher.

Des exemples de chiffres à nous donner ?

Au bas mot, une réelle saison de poker, avec beaucoup de tournois, c’est à mon avis entre 200 et 250 000 €, sans aucun problème. Et je ne parle pas d’ElkY qui lui a peut-être une saison qui vaut trois fois ce chiffre avec les High Roller et les Etats-Unis en plus. En une saison on peut avoir un budget sans limite.

Mais aux alentours de 200000-250000€ c’est déjà beaucoup d’argent.
Je suis pas sponsorisé à cette hauteur là, mais comme je suis quelqu’un qui a dans l'année des résultats dans l’ensemble assez bons, mon sponsor me donne mon enveloppe et moi je me réinvestis beaucoup d’argent sur moi. Ca fait plaisir à mon sponsor car ça permet de me voir sur beaucoup de tournois, et ça me fait plaisir à moi parce que j’aime ça.

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