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Les Essentiels du Sit-and-Go Partie 3: Le jeu en short-handed

Dans cette troisième partie, nous allons mettre l'accent sur le jeu en short-handed, lorsqu'il reste 6 joueurs ou moins dans un tournoi.

Dans notre deuxième partie, nous avons parlé du jeu aux blinds intermédiaires, et avons cassé notre moule de TAG standard pour un style plus large et agressif.

Il est maintenant temps de briser ce nouveau moule et de devenir super-agressif. C'est ici que ça devient amusant. A présent (en admettant que vous avez survécu jusqu'ici grâce à vos lectures stratégiques sur PokerListings), le jeu va être short-handed, avec quatre ou cinq joueurs restants.

Tout le monde à la table va probablement être short-stack au sens classique du terme. Le stack moyen ne sera seulement qu'autour des 12 BB. C'est bientôt l'heure du « tapis-ou-fold » pour tout le monde !

C'est ici que vous ferez votre profit. La moyenne des joueurs de sit-and-go jouent si mal ce stade tardif, que c'en est risible. Si vous jouez ce niveau mieux qu'ils ne le font, vous aurez une espérance positive sur le long terme.

A ce stade de la partie, le jeu post-flop est hors-propos - les flops ne sont rarement vus. Vous avez deux options : pousser ou vous coucher. Et Dieu sait que vous devriez pousser.

Votre but est de gagner des sit-and-go. Vous ne voulez pas « limper » dans l'argent. Lorsque vous n'essayez que de ramper dans l'argent, vous jetez l'EV+ aux orties. Vous devez avoir l'instinct du tueur pour attaquer et détruire les joueurs qui se contentent de simplement limper dans l'argent ou de gratter des échelons sur l'échelle des gains.

Au poker, si un joueur joue la peur au ventre, il est exploitable. Tout le monde veut finir dans l'argent, personne ne joue pour être éliminé. Vous n'êtes pas différent.

Mais votre but est de gagner. Par conséquent, vous devez voir sur le long terme et effacer le court terme de votre esprit. Concentrez-vous à faire les bons coups aux bons moments, et oubliez les résultats.

Si vous jouez comme il faut, la réussite suivra un jour.

Daniel Negreanu spécialiste du jeu en short-handed
Préparez-vous à envoyer des tapis.

Déployez la machine à faire tapis

Comme vous le savez, en général les trois premiers joueurs d'un sit-and-go sont payés. Ainsi, lorsque vous arrivez au jeu à quatre ou cinq joueurs, vous avez atteint la bulle. Il y aura presque assurément quelques short stacks se demandant  si en passant en mode serrure (en jouant ultra-serré) il pourront se faufiler dans l'argent.

Ils ont tort. Vous voulez devenir encore plus agressif, pas moins. Lorsque le jeu est en short-handed, les blinds sont déjà très hautes. Votre stack moyen sera de juste 12 BB, signifiant que vous perdrez 10% de votre stack en blinds à chaque tour de table.

Lorsque le jeu est short-handed, ces rotations de tables deviennent rapides et impitoyables, décimant votre stack. Vous feriez mieux de pousser le tapis sans regarder vos cartes plutôt que de vous laisser manger par les blinds. Ne vous laissez pas bouffer par les blinds !

L'action arrive à un stade frénétique ; vous devriez essayer de voler aussi souvent que vous puissiez le faire. Si vous sentez que des joueurs espèrent se faufiler dans l'argent, punissez-les via leurs blinds - ils ne les défendront pas. Si vous remarquez quelqu'un suivant délibérément les tapis, modérez votre agression contre ce joueur.

Je ne débattrai pas en détail des mains avec lesquelles vous devriez pousser tout. Je vais cependant discuter des situations que vous devriez rechercher pour pousser vos mains à tapis.

Mon conseil serait le suivant : ne faites pas un call de votre stack en espérant un coin-flip. Si vous pensez jouer sur un tel lancé de dé, vous feriez mieux de vous coucher et de pousser sur la blind de la main suivante.

Appuyez-vous sur la fold equity (espérance de faire coucher) pour nourrir votre stack ; la valeur de votre main n'est qu'un dernier recours sur lequel s'appuyer si vous êtes suivi ! Je vais le redire : la fold equity est plus importante que la valeur de votre main !

Quelques exemples de jeu en short-handed

Quatre joueurs dans la partie et les blinds sont de 150$/300$. Vous avez un stack de 2900$. Le joueur UTG va à tapis pour 3200$. Le bouton se couche. Vous avez 6 6 à la petite blind.

Vous ? Couchez. Vous espérez un coin-flip, le meilleur scénario. Dans le pire, vous êtes écrasé. Il n'y a pas de besoin de faire un call pour tous vos jetons en espérant un bon coin-flip. Si vous attendez plutôt pour un tapis de votre propre chef, ce sera mieux pour vous.

Un autre exemple ?

Quatre joueurs, blinds 150$/300$. Vous avez un stack de 2900$. Vous êtes UTG et poussez avec A 8. Le bouton suit et les blinds se couchent. Le bouton montre 5 5.

Ok, vous vous êtes mis dans un coin-flip. Vous devez vous être fait avoir. Vrai ?

Faux. Dans cette situation, nous avons poussé avec un bon as et moins de 10 BB. Evidemment nous espérions un fold général. Cependant, le bouton a décidé d'entrer dans la danse avec nous. Ce résultat est bon.

Valise de billets, premier prix d'un tournoi de poker
Il est temps de faire ce qu'il faut pour aller chercher la victoire.

La petite blind et la grosse blind ont couché, ajoutant 450$ de bonus au pot. Cela signifie que le pot nous donne mieux que la cote de 1 contre 1 qui nous est donnée sur notre main.

Mais cela ne rendrait-il ainsi pas le call avec la paire de 5 également correct ? Oui, dans un sens ça l'est, mais en regardant cette main dans le détail et non dans son ensemble. Vous n'allez pas toujours montrer A-7 dans cette situation. Souvent vous aurez une pocket paire qui écrasera votre adversaire.

Plus important, il n'a pas de fold equity. Il ne peut gagner la main que d'une manière : en ayant la meilleure main et qui tienne. Lorsque nous poussons le A-7, nous pouvons gagner le pot en voyant tout le monde se coucher ou en gagnant à l'abattage !

Ok, un dernier exemple

Quatre joueurs, blinds 150$/300$. Vous avez un stack de 1800$ et tout le monde vous couvre. Vous poussez le tapis UTG avec 8 9. Le bouton suit très rapidement avec A K. Les blinds se couchent.

Oh non... vous avez été suivi par un monstre. C'est terrible n'est-ce pas ?

Faux. Vous n'êtes qu'approximativement perdant à 40-60 face à A-K. Et devinez quoi ? La différence en valeur attendue est faite par le surplus des blinds.

Du coup, en réalité vous n'êtes pas du tout en mauvaise situation. Deux cartes qui ne soient pas une paire ne sont pas tant favorites contre les mains à deux autres cartes qui n'en sont pas une non plus. Alors ne vous morfondez pas si vous vous retrouvez « mal » - vous savez que vous avez fait ce qu'il fallait selon votre fold equity sur la main !

C'est la clé du jeu des derniers rounds en sit-and-go. Soyez l'agresseur. L'agresseur a deux moyens de gagner, tandis que le suiveur n'en a qu'une seule. Ne vous laissez jamais manger par les blinds. Se faire manger par les blinds signifie que vous avez démissionné de votre sit-and-go.

Arrêtez d'essayer de ramper vers peu d'argent et commencez à pousser votre tapis pour le premier prix.

D'accord, parfois vous devez suivre

Bien qu'être l'agresseur soit la clé d'un jeu de fin de partie de qualité, vous ne pouvez tout de même pas tout coucher si vous n'êtes pas le relanceur initial. Parfois vous allez devoir faire les call. Il y a quelques éléments à prendre en compte avant de décider de devenir totalement passif et de juste suivre.

Evidemment, si vous avez un monstre il n'y a pas de débat : mettez simplement vos jetons au milieu et espérez le meilleur. Les fois à propos desquelles je veux parler sont celles marginales, les situations borderline.

Allen Kessler se laisse manger par les blindes
Ne vous laissez surtout pas manger par les blindes.

Vous devez regarder votre stack. Si vous êtes le chip leader avec plus de 20 BB, évidemment vous allez avoir bien plus de liberté que le gars qui a 7 BB. Si vous n'avez pas d'argent investi dans le pot, vous serez ainsi probablement moins enclin à suivre de vos jetons.

En fait, vous ne devriez jamais froidement suivre de vos jetons à moins de penser être favori et d'avoir les cotes sur votre argent.

A nouveau, prenons un exemple

Trois joueurs, blinds à 200$/400$. Vous êtes à la grosse blind avec 6500$ (après avoir posté votre blind). Le bouton se couche et la petite blind va à tapis pour 1200$ au total. Vous avez 8 9.

Vous ? Suivez. Vous avez déjà 400$ d'investis. Il pousse pour 1200$ au total. Cela veut dire qu'il y a 1600$ dans le pot et que vous n'avez que 800$ à rajouter. Les cotes offertes à votre call sont de 2 contre 1.

Le joueur à la petite blind devait aller à tapis, quasiment quelles qu'aient été ses deux cartes. Votre main se présente très bien contre son éventail et vous avez une cote de 2 contre 1 sur votre argent. Vous êtes seulement pire qu'à 2 contre 1 contre des pocket paires supérieures à vos cartes, ce qui est hautement improbable.

Les chances sont de vous voir mettre votre argent dans une situation de 60/40. Sans danger d'être sorti. Si vous faites des mises à 60/40 toute la journée avec des cotes de 2 contre 1, vous finirez riche.

Un autre exemple

Trois joueurs dans la partie, les blinds sont de 200$/400$. Vous êtes à la grosse blind et avez 2400$. Le bouton se couche et la petite blind pousse son tapis pour 3000$. Vous avez A T.

Vous ? Suivez. Cette fois vous devez suivre de vos jetons. Votre main écrase absolument l'éventail de mains de la petite blind. Même les joueurs serrés vont pousser la plupart des as dans cette situation, et votre main est bien meilleure que la moyenne.

Je recommenderais que vous couchiez un plus petit as dans cette situation, mais avez un gros ttel qu'A-T, vous devez faire le call.

Bien que je milite contre le fait de juste caller dans ma stratégie, je dois ajouter ceci. Je suis stupéfait des joueurs que je vois coucher des mains avec des cotes incroyables. En guise de règle de principe, si vous avez mieux qu'une cote de 2 contre 1, il vous faudrait une plutôt bonne raison pour ne pas suivre.


Ne manquez pas la conclusion de cette série d'articles sur les SNG, détaillant le jeu en heads-up.


Toute la série :

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