Lorsque l’on évoque le poker maltais, on entend forcément parler de Jackie Cachia, plus connue sur l’île sous le nom de « Poker Mama ».
Jackie Cachia a notamment remporté le Ladies Event de l’EPT Londres 2014 et compte plus de places payées en tournois que n’importe quel autre joueur maltais.
Elle est également l’une des seules à arriver à en vivre.
Jackie aime profondément le poker. Elle participe à tous les tournois importants de l’île et a, au fil des années, gagné le respect de tous les joueurs.
Elle est une véritable source d’inspiration pour tous les joueurs de Malte, hommes et femmes. C’est pourquoi nous l'avions nommée cette année pour nos Trophées « L’esprit du poker », dans la catégorie « Légende Vivante ».
Nous l’avons rencontrée chez elle, pour que le grand public découvre enfin la « Première Dame du poker maltais ».
- par Lars Liedtke (avec Denni Balic)
Ces dernières année, Malte est devenue une destination incontournable pour tous les amateurs de poker d’Europe, accueillant notamment des tournois prestigieux comme l’EPT et la Battle of Malta.
Et si vous venez jouer au poker à Malte, vous entendrez forcément parler de Jackie Cachia.
Véritable institution dans la communauté poker maltaise, il y a quelques années de cela elle a été surnommée la « Poker Mama ».
« À cette époque », explique-t-elle, « le casino Portomaso avait un directeur de tournoi italien qui s’appelait Raffaele. »
« Il m’appelait Poker Mama, et c’est resté. Pour la blague, j’ai fait faire un t-shirt sur lequel c’était inscrit. Tout le monde l’a adopté. »
Et ce ne sont pas que des paroles en l’air, car Jackie sait s’imposer depuis de longues années. Elle compte plus de places payées que n’importe quel autre joueur de l’île, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle ne mâche pas ses mots.
« Je joue au Five Card Draw avec des amis depuis des années, c’est comme cela que j’ai vraiment appris le poker. Il y a neuf ans, j’ai commencé à jouer au Hold’em sur internet pour de l’argent.
À cette époque-là, le casino organisait des freerolls tous les lundis. J’ai joué, j’ai gagné, j’ai rejoué, j’ai re-gagné. Ensuite, j’ai commencé à jouer des tournois normaux et à faire grandir ma bankroll petit à petit. »
Un amour inconditionnel du jeu
Aujourd’hui, le casino Portomaso est devenu son repaire, d’autant qu’elle habite à deux pas de là, à St-Julian's. Ainsi, elle se rend presque tous les soirs au casino pour des tournois ou des cash games.
Pour être un bon grinder, il faut être endurant, patient et discipliné. Jackie réussit à être les trois, grâce à son amour inconditionnel du poker.
Je connais très peu de gens qui aiment le poker plus que moi, mais Jackie en fait définitivement partie. Elle vit poker, elle respire poker, elle aime le poker. C’est ce qui en fait une véritable source d’inspiration pour tous les autres joueurs.
Et ça paye, puisqu’elle est une des seules personnes de l’île à jouer au poker en tant que professionnelle et à en vivre. Elle compte un total impressionnant de 26 places payées en tournois, pour 80 000 $.
Son plus grand succès, c’est un titre au Ladies Event de l’EPT Londres en 2014. Elle a aussi réussi une belle performance lors de l’Irish Open 2013 : chipleader pendant trois jours, elle a fini par s’incliner face à la légende du poker en ligne Calvin "cal42688" Anderson.
Malte enfin représentée aux TEdP
Jackie apporte énormément au poker à Malte et travaille sans relâche pour aider les jeunes joueurs. Malte a beau être une destination de rêve pour les joueurs de poker, sa législation reste néanmoins très stricte.
C’est en effet le seul pays où il faut avoir 25 ans pour entrer au casino.
« Je trouve cela très discriminant. J’aimerais que les jeunes joueurs se rebellent, je suis persuadée qu’ils gagneraient s’ils présentaient ça devant la Cour de Justice européenne. »
Les Trophées « L’esprit du poker » récompensent la passion et l’enthousiasme plutôt que les résultats purs, ce qui faisait de Jackie Cachia la nominée idéale dans notre catégorie « Légendes Vivantes » cette année, aux côtés d’icônes comme Erik Seidel ou Barry Greenstein.
L’objectif de ce trophée est de célébrer ces joueurs extraordinaires qui font tout pour promouvoir le poker dans leur pays. Jackie Cachia est la première représentante de Malte à être nommée.
« J’ai d’abord été gênée/ Être mentionnée dans la même phrase que Barry Greenstein ou Erik Seidel...
Mais je suis aussi très honorée et reconnaissante d’être soutenue par les joueurs de l’île et ma famille. Lorsque ma mère a appris la nouvelle, elle est venue me dire à quel point elle était fière », raconte Jackie, des étoiles dans les yeux.
Des rêves de Main Event
Cachia a effectivement énormément de supporters sur place, la communauté poker maltaise étant extrêmement soudée. Sur leur page Facebook, « Malta Poker Fish », ils ont même lancé une véritable campagne de vote.
Et ça a marché, puisque Jackie a terminé dans le trio de tête. Mais lorsqu’on lui demande s’il lui reste quelque chose à accomplir dans sa vie et sa carrière de joueuse de poker, elle n’hésite pas une seconde.
« Participer au Main Event des WSOP, sans aucun doute. Je rêve de jouer ce tournoi, mais pour cela je vais devoir gagner un package ou faire monter ma bankroll.
C’est toujours sympa d’aller à Vegas. Mon deuxième rêve serait d’aller très loin lors d’un EPT ou de remporter un gros tournoi. »
Un rêve que Jackie partage évidemment avec énormément d’autres joueurs. Elle est consciente de l’importance de bien gérer sa bankroll et sait qu’il lui faut travailler dur pour être au niveau.
Elle est comme nous et c’est précisément cela, en plus de son amour du poker, qui fait que la « Poker Mama » est aussi authentique et attachante. Elle a très largement mérité cette nomination aux côtés de légendes du poker comme Greenstein, Seidel ou Humberto Brenes.