Chaque année, la performance de la dernière joueuse en lice dans le Main Event des WSOP est scrutée. En 2015 et 2018, c'est l'Américaine Kelly Minkin qui a remporté la palme. PokerListings l'avait rencontrée lors de la première fois.
Kelly Minkin, originaire de Tucson dans l’Arizona et aujourd’hui avocate à Phoenix, est devenue officiellement la dernière joueuse en compétition après que la Suédoise Diana Svensk est sortie en 83è place.
Et elle allait même faire beaucoup mieux, terminant 29è.
(En 2018, c'est cette fois la 50è place qui la couronnait meilleure joueuse de ce Main Event).
« Je n’ai jamais été aussi excitée à l’idée de jouer au poker. Je ne sais pas même pas comment l’expliquer. Je suis déjà allée loin dans des tournois, mais ici c’est différent. Ça n’a juste rien à voir » nous confiait-elle à la fin du Jour 5.
Kelly Minkin est assez peu connue dans le milieu du poker, mais elle a tout de même déjà remporté plus d’un demi-million de dollars en tournois.
Elle a notamment atteint quatre places payées lors des WSOP de cette année (dont une belle 38è place sur 7275 dans le Millionnaire Maker), et a terminé troisième du WPT Lucky Hearts Open à 1025 joueurs en février dernier pour 262 912$.
(Depuis et sans compter le WSOP Circuit, elle a réussi 4 places payées en 2016, 3 en 2017, et 6 en 2018 (dont une 9è place dans le Tag Team Event avec Loni Harwood et Haixia Zhang) avant ce nouveau résultat dans le Main).
Un Top 30 et un pari gagné
Inspirée, Kelly Minkin avait parié 500 $ avec d’autres grandes joueuses du circuit, parmi lesquelles Jennifer Shahade et Danielle « Dmoongirl » Anderson, pour celle qui resterait en lice le plus longtemps.
Une motivation supplémentaire qui a semblé lui donner des ailes, puisqu’elle a non seulement fait mieux que les autres joueuses impliquées dans le pari (remportant ainsi 8 500$ supplémentaires), mais également gagné plus que toutes les autres joueuses du tournoi (211 821$).
« J’avais l’impression de jouer un freeroll, c’était la cerise sur le gâteau. »
Kelly n'a cependant pas tenu à en faire trop sur sa performance de dernière joueuse en lice :
« C’est cool d’être la dernière joueuse, mais ce que je voulais vraiment, c’était la victoire finale. (...) C’est une performance, oui, et si ça peut convaincre plus de femmes de se mettre au poker... Mais moi je veux surtout aller encore plus loin. »
Jamais une femme n’a atteint la table finale du Main Event des WSOP depuis la création du November Nine en 2008.
Gaëlle Baumann et la Norvégienne Elisabeth Hille sont celles qui s’en sont approchées le plus près en 2012 en terminant respectivement 10è et 11è.
Comme beaucoup de joueurs, c’est en famille que Kelly Minkin a découvert le poker. En fac de droit, elle a commencé à aller au casino et à gravir progressivement l’échelle des mises. Pour elle, le poker a été un véritable coup de foudre :
« Quand tu as naturellement l’esprit de compétition, tu ne peux qu’être attiré par le poker. J’ai tout de suite accroché. J’aime interagir avec les autres joueurs et me mesurer à eux. J’adore ça. »
Pas intéressée par le poker à plein temps
Ce qui est notable, c’est que Kelly Minkin n’a absolument pas l’intention de quitter son emploi pour se lancer à plein temps dans le poker, et ce même si elle remportait le Main Event :
« À une époque, lorsque j’étais à l’université, je jouais beaucoup au poker, et c’était épuisant.
Il faut être très solide pour jouer au poker, avec la variance et les aléas. Je préfère l’équilibre de ma vie actuelle, entre la stabilité de mon emploi et le poker.
J’aime mon métier. Il m’apporte beaucoup et j’adore l’exercer. Mais j’ai tellement de chance de pouvoir combiner les deux. »