Être père n'apprend pas que sur la vie, mais donne également des leçons importantes pour le joueur de poker. Témoignage et conseils d'un père et joueur.
Dans mon enfance, je ne possédais pas grand chose.
Je me sentais pauvre. J'ai été élevé avec un état d'esprit de privation. L'argent ne poussait pas sur les arbres. Mes parents se sont assurés que j'avais bien compris cela.
Mais lorsque je suis devenu parent à mon tour, je me suis rebellé contre cette éducation. Je me suis assuré que mon fils ne manquait de rien. Mon seul souci a été de ne pas élever un enfant gâté.
Je n'ai pas vu venir le coup. Et il m'a mis au tapis. Je n'ai pas appris à mon fils de 14 ans à faire preuve d'indépendance.
Il y a un mois, il m'a demandé de le dépanner en lui avançant de l'argent pour aller au club de sport. J'ai refusé.
Je lui ai expliqué qu'à l'avenir, il gagnerait son propre argent. Que je ne lui assurerai plus d'aide financière. Que je ne m'occuperai plus de lui.
Il s'agit là de la première leçon que doivent tirer les pères et les joueurs de poker sur les finances personnelles.
1. Apprendre à gagner sa vie
J'enseigne à mon fils que s'il désire acheter quelque chose dont il a besoin, alors il doit gagner l'argent qui lui servira à l'acquérir.
La valeur du travail m'a été inculquée dès mon plus jeune âge. Mais je n'avais pas fait de même avec les miens... jusqu'ici.
« Travailler dur » est tout aussi important au poker. Si on parle de gagner de l'argent exclusivement en jouant au poker, alors, plus on joue et plus on gagne.
Alors, foncez et au travail ! La fortune suivra.
Envie de devenir un joueur ? Alors au boulot !
2. Se fixer des objectifs
Je parle régulièrement avec mon fils de son avenir. A 14 ans, l'idée la plus terrifiante est de ne pas savoir quoi faire plus tard. Je lui ai rappelé qu'il m'a fallu 35 ans pour comprendre tout cela.
Nous avons débattu pour déterminer ce que signifie « avoir assez d'argent ». Lorsque j'étais plus jeune, je savais que je voulais être millionnaire. C'est une histoire que j'ai transmise à mon fils. Cependant, je n'ai pas besoin d'être millionnaire pour être libre financièrement.
Tout ce dont j'ai besoin est de créer suffisamment de revenus de placement pour couvrir mes dépenses et j'ai atteint ce but. Combien cela représente-t-il ? Faites vos comptes.
Les joueurs de poker devraient toujours avoir un plan. De combien d'argent ont-ils besoin ? Pourquoi ? Comment ont-ils prévu de le dépenser ? Comment font-ils pour savoir qu'ils vont gagner ? Comment savent-ils quand il est temps de se retirer ?
Vous avez un plan ?
3. Ne pas dépenser plus que ce que l'on gagne
Mon fils a été élevé à l'ère du « Achetez maintenant, payez plus tard ».
« Papa, est-ce que je peux commander des Points FIFA et te rembourser une fois que j'aurais nettoyé la maison ? »
Cette manière de penser se retrouve à tout bout de champ au poker et dans la moindre stratégie personnelle.
L'autre jour, je discutais avec mon collègue : on préparait notre déplacement pour Unibet Brighton. Il m'a annoncé qu'un autre joueur se joindrait à nous, alors que nous ne le connaissions pas très bien. Quelques jours auparavant, ce joueur avait refait surface dans le jeu en quémandant un prêt. Attention danger !
Une fois que mon fils s'est fixé ses propres objectifs financiers, il peut commencer à économiser l'argent nécessaire à leur réalisation. Je ne tiens pas à ce qu'il prenne l'habitude de tout acheter à crédit. Ce n'est pas de la sagesse ; c'est de la paresse.
Les joueurs de poker doivent être capables d'adapter le montant de leurs paris à l'état de leurs finances. Ne pas maîtriser cela, c'est échouer. Point final.
Certes, c'est l'ego qui empêche essentiellement de faire marche arrière, mais il y a plus : c'est aussi une question de « manque de respect » financier.
4. Économiser ou « se payer d'abord »
Mon fils possède un compte que l'on a appelé le « compte des 10 % ». Lorsqu'il fait le ménage dans ma maison, je le paye 20 £.
Il me confie ensuite 2 £ et me demande de les verser sur ce compte, qui contient actuellement plus de 100 £. S'il continue ainsi tout au long de sa vie, sans rien faire de plus, alors il atteindra tous ses objectifs financiers.
Je lui ai appris que, dès qu'il est rémunéré, c'est la première chose qu'il devrait faire : mettre 10 % du gain de côté. Alors, et alors seulement, on peut jeter un œil à ce qu'il reste : c'est son argent quotidien et celui de ses dépenses somptuaires. C'est ça, se payer d'abord.
Les joueurs de poker vont à la faillite. Les joueurs de poker ne se retirent du jeu que lorsqu'ils voient qu'ils vont faire faillite. Ils sont pléthore à avoir oublié de se payer d'abord.
Je ne parle pas d'un dîner de luxe chez Nobu ou d'une voiture de sport que l'on pilotera tous les trente-six du mois. Je parle de mettre de l'argent de côté, chaque mois, de manière à pouvoir s'autoriser une certaine liberté financière.
Ne pas laisser l'ego prendre le dessus.
5. Mettre en œuvre des automatismes
Dépenser de l'argent est devenu trop facile. Mais il est bien plus difficile de le gérer.
Certains d'entre nous manient des espèces sonnantes et trébuchantes. D'autres ont des comptes en banque. D'autres encore utilisent de la crypto-monnaie. Et certains d'entre nous ne possèdent que leur compte de poker en ligne.
J'apprends à mon fils à automatiser le versement de son argent sur des comptes pré-existants. Je pense que les joueurs de poker devraient faire de même.
1. Investir 10 %,
2. Lister les objectifs à atteindre ou les explorations à mener,
3. Payer ses impôts et taxes,
4. Rendre service.
Alors, et alors seulement, vous regardez ce qu'il vous reste, vous dépensez, vous vivez votre vie et vous jouez au poker avec des enjeux raisonnables.
6. Bonnes dettes contre créances irrécouvrables
Dans l'ouvrage financier classique Père riche, père pauvre de Robert Kiyosaki, celui-ci explique la différence entre une « bonne dette » et une « mauvaise dette ». J'ai inculqué ces leçons à mon fils.
Pour cela, j'ai dû lui apprendre la différence entre un actif et un passif et le convaincre d'acheter des immobilisations plutôt que des obligations.
Je serais d'accord de contracter des dettes pour acquérir des biens, si tout est bien planifié. Le crédit pour financer et améliorer ses études constitue un bon exemple. Si faire des études correspond à l'un des objectifs que vous vous êtes fixés dans la vie, alors cette décision sera judicieuse.
Mais l'achat d'une voiture de sport représente une dette, un handicap. Tout comme l'achat d'une paire de chaussures Gucci.
Il en est de même au poker. Les joueurs de poker se servent souvent de l'excuse de la « bonne dette » pour jouer à des jeux qui dépassent largement leurs possibilités financières. Pour se protéger de tout raisonnement partial, il faut solliciter l'avis d'un ami fiable et respectable. Une personne dont vous respectez les paroles et la manière de jouer.
Alors seulement, il sera envisageable de contracter des dettes de jeu. Donc, en tant que joueur de poker, posez-vous la question : êtes-vous un atout ou un boulet ? (Disposez-vous de liquidités ou avez-vous des dettes ?) Une fois de plus, une aide extérieure vous sera sans doute nécessaire pour y répondre !
Tout ce qui brille... n'est pas un atout !
7. Gestion des risques
J'apprends à mon fils à équilibrer les risques financiers. Je ne tiens pas à ce qu'il devienne trop passif ou trop agressif. Ses 10 % d'investissement constituent un bon exemple de dilution du risque.
Je lui explique la différence entre avoir tous ses œufs dans un même panier ou avoir de nombreux paniers pleins d'œufs en or.
On voit cela fréquemment au poker. Dans une récente interview donnée au London Real Liv Boeree a librement évoqué les faibles pourcentages de parts d'eux-mêmes que les très gros joueurs conservent lors des plus grands tournois.
Les joueurs sont également bien connus pour faire des échanges de parts (faire du swap) - une autre manière géniale de diluer le risque.
8. Rendre service
J'ai toujours désiré faire des dons à des moins nantis que moi. Cependant, le temps venu, ma situation personnelle ne me l’a pas permis.
J'en ai parlé à mon fils. Et j'aimerais qu'il agisse autrement. Quant à moi, j'ai décidé de faire une promesse de don à hauteur de 1 %. Chaque année, je reverse donc 1 % de mes gains aux associations caritatives. Mon cumul atteint désormais 4 %.
Il y a quelque chose de spécial dans le fait d'aider les autres : cela apporte de la chaleur. Je suis persuadé que l'univers me le rendra. Et lorsqu'il s'agit de donner aux autres, le poker se classe parmi les jeux/sports les plus actifs.
Les œuvres de charité, comme Raising for Effective Giving (REG), The Charity Series of Poker (CSOP) et One Drop ne sont que quelques associations parmi tant d'autres qui permettent aux joueurs de poker de transférer des millions de dollars des tapis verts vers leurs mains... généreuses.
Inspirons-nous de Liv.
Et pourtant, nous avons à peine effleuré la surface ! Il y a des centaines de milliers de joueurs de poker dans le monde. La dernière situation financière publiée par REG faisait état de plus de 200 membres.
En tant qu'humains, il est toujours possible de faire plus pour aider les autres et j'inculque depuis toujours cette valeur primordiale à mon enfant. Car celle-ci ne fait que sous-tendre chacun des sept points clés formulés précédemment.
Super article. De très bon conseils!! ☺️