Un décret du Ministère de l'Economie et des Finances vient de nommer un successeur à Jean-François Vilotte, qui a quitté ses fonctions de Président de l'ARJEL pour intégrer un cabinet d'avocats. Depuis le lundi 24 février 2014, le nouveau Président de l'ARJEL est Charles Coppolani. PokerListings vous le présente et vous en propose le portrait.
Pourquoi ce choix ?
La nomination de Charles Coppolani par le Président de la République a été dictée par des considérations très pragmatiques.
D'abord, en tant que Président de l'Observatoire des Jeux depuis 2011 (année de la création de cette institution), il maîtrise les problématiques des jeux d'argent et va donc être immédiatement opérationnel. Un avantage de taille : plusieurs dossiers vont devoir être traités en urgence, comme par exemple celui de Mypok (la room devait rouvrir début janvier 2014 mais le site est toujours « en travaux », bloquant de fait l'accès des joueurs à leurs comptes et à leurs gains).
Ensuite, en tant que Chef du service du Contrôle général économique et financier à Bercy, il a une véritable expertise de la gestion publique, comptable et budgétaire. Concrètement, cela signifie qu'il a le profil d'un gestionnaire soucieux des finances publiques.
Enfin, au vu de son parcours et de ses réseaux (notamment à Bercy), il est parfaitement à l'aise avec les rouages de la machine administrative, ce qui représente un atout indéniable s'il veut mener des réformes en profondeur.
Autre atout, et non des moindres : il est tenace, et il est habitué à traiter des dossiers particulièrement sensibles. Il a notamment suivi pendant 13 ans le procès de l'Amoco Cadiz, un pétrolier libérien qui avait fait naufrage et causé une marée noire sur les côtes bretonnes en mars 1978, et a été chargé du fonds d'indemnisation des transfusés hémophiles.
Sa formation
Ce haut fonctionnaire a d'abord suivi ses études à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris.
Après avoir obtenu son diplôme, il a poursuivi sa formation en réalisant des études supérieures puis en intégrant l’École Nationale d'Administration (ENA).
Son parcours professionnel
Après l'ENA, il est affecté au Service juridique de l'Agence judiciaire du Trésor (désormais Direction des affaires juridiques des ministères économiques et financiers). Capable de gérer de gros dossiers (comme l'Amoco Cadiz), il grimpe dans la hiérarchie et devient Directeur-adjoint du service juridique.
En 1993, Charles Coppolani rejoint le Contrôle d’État. Il est aussitôt en charges de dossiers très délicats tels que le contrôle de grandes sociétés publiques (France Télécom, EDF/GDF) ou la Caisse nationale militaire de la Sécurité sociale.
De 1995 à 2000, en parallèle à son poste au Contrôle d’État, il devient Président du comité exécutif puis Président de l'assemblée du Fonds International d'Indemnisation des Pollutions Marines (FIPOL). Deux ans plus tard, et jusqu'en 2008, il sera également Président du comité d'audit du FIPOL.
Travailleur infatigable, il donne aussi des cours à l'IEP de Paris puis à l'Université de droit, d'économie et de sciences sociales de Paris II.
Il reste 13 ans au Contrôle d'État, puis il devient en 2006 Chef du service du Contrôle général économique et financier au ministère de l'économie et des finances. Le CGEFi est constitué par la fusion du Contrôle d'Etat et de trois autres corps de contrôle et d'inspection.
Il occupe toujours cette fonction, mais en 2011 il est également nommé Président de l'Observatoire des jeux, une toute nouvelle instance qui vient d'être créée.
En février 2014, il est nommé Président de l'ARJEL.
Sa mission au sein de l'ARJEL
Officiellement, le nouveau Président de l'ARJEL va devoir trouver un équilibre entre deux objectifs ;
- Assurer de bonnes conditions économiques pour les opérateurs qui respectent la loi et qui investissent massivement pour obtenir l'agrément de l'ARJEL
- Protéger les joueurs contre tous les risques liés à la dépendance et à l'addiction aux jeux d'argent en ligne.
Officieusement, il va devoir redonner un second souffle à l'ARJEL, et tout particulièrement au secteur du poker en ligne. Depuis l'élection de François Hollande en 2012, aucune des recommandations de l'ARJEL n'a été suivie dans ce domaine, provoquant du même coup le mécontentement des joueurs et des opérateurs.
Jean-François Vilotte, suite à l'annonce de sa démission, a pourtant insisté abondamment dans la presse sur la nécessité de procéder à des réformes afin d'ouvrir les liquidités entre les marchés régulés et d'autoriser les salles de jeux à proposer de nouvelles variantes de poker.
Charles Coppolani va t-il s'inspirer de ces suggestions ? Affaire à suivre...
La nouvelle composition de l'ARJEL
Voici la composition du Collège de l'ARJEL en février 2014 :