Le Trump Taj Mahal d'Atlantic City était le dernier casino de Donald Trump. Il ferme définitivement ses portes ces prochains jours.
Bien que son propriétaire actuel le milliardaire Carl Icahn y ait fait de gros investissements (100 millions de dollars), notamment pour la réouverture de la salle de poker dans laquelle se sont déroulées les scènes du film Les joueurs, d’autres problèmes ont finalement rattrapé le casino.
Outre des pertes supérieures à 100 millions de dollars, le propriétaire actuel doit aussi faire face à la plus longue grève jamais engagée par des employés d’un établissement de jeux : Depuis début juillet, les salariés mécontents contestent les conditions du plan de restructuration validé par le tribunal des faillites. Celui-ci a en effet accepté d'annuler la convention collective qui prévoyait une couverture santé et le versement de cotisations retraites par le casino.
Crise des casinos au New Jersey
Cet établissement de jeu est la dernière victime en date de la crise des casinos dans laquelle s’enfonce inexorablement l’état du New Jersey. Délaissée par les joueurs des états voisins (qui ont eux-mêmes peu à peu autorisé et étoffé leur propre offre de jeux d’argent), cette ancienne unique capitale du jeu de la Côte Est n’a cessé de voir ses revenus annuels décliner.
En neuf ans, ses rentrées d’argent ont été divisées par deux (soit une chute de plus de 2,5 millions de dollars) et rien que l’année 2014 aura vu la fermeture de quatre casinos (Atlantic Club, Revel, Showboat et Trump Plaza). Le gouverneur de l’état, Chris Christie, bataille ferme pour que la ville elle-même ne se retrouve pas en faillite, du fait de la perte colossale de tant de revenus fiscaux.
La fin des casinos Trump
Entré dans le monde des casinos en 1982, Donald Trump avait ouvert quatre complexes de casinos, mais une baisse de l’activité économique de la ville aura eu raison de ses entreprises risquées dans ce domaine. La société mère, Trump Hotel and Casino Resort (THCR) créée en 1995, devenue ensuite Trump Entertainment Resorts s'était placée dès en 2009 sous la protection de la loi sur les faillites.
Nombreux sont ceux à pointer du doigt la mauvaise gestion des différents casinos Trump ainsi que certaines affaires gênantes : L’actuel candidat à la présidence américaine a été condamné par la Commission de Contrôle des casinos du New Jersey à payer une amende pour violation du règlement lors d’achat de jetons de casinos en 1990.
Pour mémoire, le Trump Plaza, ouvert en 1984 a fait faillite en septembre 2014 ; le Trump Marina (qui s’appelait auparavant Trump Castle) a fait faillite en 2011. Quant au Trump’s World Fair ouvert en 1996, il a fermé ses portes dès 1999.
Le Trump Taj Mahal, le plus grand de ses projets, un modèle du genre avec ses coupoles dorées et une architecture d'inspiration orientale, avait été lancé en 1990. Il était entré en cessation de paiement à peine un an plus tard et avait déposé quatre fois le bilan en tout.
Cet établissement était donc le dernier de l’empire des casinos Trump à résister… jusqu’à aujourd'hui.
---
Quel avenir pour le poker en ligne sous Donald Trump ?
Comme à chaque nouvelle élection présidentielle, les amateurs de poker en ligne aux Etats-Unis se demandent à quelle sauce ils vont être mangés : Donald Trump va-t-il poursuivre la politique en cours, à savoir une régulation État par État du poker et la fin de l'interdiction de jouer sur Internet, va-t-il légaliser l’ensemble des jeux en ligne, ou bien va-t-il revenir en arrière et interdire purement et simplement tout gambling sur Internet ?
(21/11/16)
Bien qu’il soit encore trop tôt pour connaître les changements qui vont réellement affecter ce domaine, les spéculations vont bon train dans le milieu et force est de constater que chaque camp s’appuie sur des arguments valables.
Les « pro » jeux d’argent en ligne avancent tout d’abord que Trump est un ancien du monde des casinos (bon c’est vrai, tous ou presque ont fermé ou ont changé de propriétaire) et qu’il a créé le US Poker Championship, qui s’est tenu pendant 14 ans, entre 1996 et 2010.
Puis, lors des WSOP retransmis sur ESPN, l’invité Donald Trump commentait les mains et comparait allègrement le poker aux affaires, tout en donnant des conseils basés sur son expérience de businessman.
Enfin, en 2011, le milliardaire ne cachait pas son envie de se lancer dans cette industrie du poker en ligne et d’œuvrer à sa légalisation aux Etats-Unis, car pour lui « de nombreux autres pays l'ont fait et, comme d'habitude, les États-Unis passent à côté. »
Mais n’oublions pas que Donald Trump ne gouvernera pas le pays tout seul et que parmi ses proches et ses soutiens, certains sont farouchement opposés à cette légalisation…
Des seconds hostiles au poker en ligne
Commençons par Mike Pence, Gouverneur de l’Indiana et futur Vice-Président : Il a adressé l’an dernier un courrier aux congressistes de son État pour les presser de soutenir l’interdiction des jeux d’argent en ligne, c’est le fameux Restoration of America's Wire Act ou RAWA… même si celui-ci outrepasse les droits du Dixième Amendement. En effet (les juristes en conviennent), celui-ci aura la possibilité de confisquer aux différents États leur pouvoir de réguler les jeux d’argent.
Cette interdiction est largement soutenue par… Sheldon Adelson !
Le PDG milliardaire de Las Vegas Sands Corp. a toujours affirmé sa farouche opposition aux jeux d’argent et au poker en ligne (forcément quand on possède tellement de casinos dans le monde, on doit craindre de voir ses revenus baisser).
Pour être sûr d’être entendu, Adelson a largement financé la campagne des Républicains, en y injectant près de 65 M$, dont 25 M$ rien que pour le futur président. Sans compter qu’en plus, il est l'un des hommes les plus riches et les plus influents du pays. Alors après avoir assisté à de nombreuses défections dans son propre camp politique, pas sûr que Donald Trump puisse se passer d’un allié aussi précieux qu’Adelson…
Mais peut-être les adeptes des jeux en ligne auront-ils au final une bonne surprise ? Après tout, le futur Président a lui-même affirmé que sa « vie est une sorte de grande partie de poker. »
Gardons à l’esprit que jusqu’ici, aucun président des États-Unis en exercice n’a jamais pris position, dans un sens ou dans l’autre, sur la légalisation du poker en ligne, et nombreux sont ceux qui pensent que cela n’est pas prêt de changer.
A vrai dire, le président aura bien d’autres chats à fouetter une fois au pouvoir, et la légalisation des jeux d’argent en ligne ne fait pas vraiment partie des priorités, il faut bien le reconnaître. Wait and see !