« Le 6 juillet, les autorités de régulation des jeux en ligne française, espagnole, italienne et portugaise ont signé une convention relative au partage des liquidités de poker en ligne. »
C’est donc par ce communiqué officiel que l’ARJEL a confirmé aujourd’hui à Rome la signature de la convention tant attendue sur la mise en place du partage des liquidités au poker en ligne pour l’Europe. Il s’agit donc du tout premier pas effectif et rapide vers une mutualisation des tables de poker en ligne sur lesquelles les joueurs de ces quatre pays devraient pouvoir jouer ensemble « d’ici la fin de l'année », dixit l'annonce.
En France, depuis l’adoption en octobre dernier du projet de loi numérique, l’officialisation de cette avancée, très attendue par tous aussi bien du côté des joueurs que des professionnels du domaine, n’était plus qu’une question de mois. Alors évidemment, même si l’entrée en vigueur est immédiate (Art 15), il faudra quand même « respecter les obligations règlementaires de chaque juridiction. »
C’est donc sans surprise que la convention donne les grandes lignes pour « renforcer la coopération et l'échange d’informations entre les autorités afin de permettre le partage des liquidités entre les opérateurs agrées de poker en ligne, combattre le marché illégal et la fraude, garantir la protection des joueurs et le respect des dispositions anti-blanchiment ».
Charge maintenant à chacun des états signataire de les appliquer sur le plan national. Par exemple, l’Art 3 précise que « chaque Autorité peut subordonner le partage des liquidités d’un Opérateur de poker en ligne agréé à la délivrance d’une autorisation préalable ou de toute autre procédure de son choix » ou bien que « la masse constituant les liquidités partagées est uniquement constituée des mises des Joueurs inscrits sur des sites exploités par des Opérateurs autorisés. »
Un décloisonnement longtemps attendu
Si l’accord est conclu pour une durée indéterminée (Art 17), il comporte déjà une clause de révision (Art 12) ainsi qu’un paragraphe concernant de nouvelles adhésions (Art 14), ce qui permettra à d’autres pays de rejoindre ce dispositif de partage des liquidités. Notons au passage que la Grande-Bretagne faisait partie des discussions avant le Brexit… il n’est donc pas exclu qu’un changement de situation politique Outre-Manche ramène rapidement un nouveau signataire, à condition qu’il fasse l’unanimité !
Plébiscité depuis 2015 par l'Association française des joueurs de poker en ligne, ce décloisonnement est attendu comme une bouffée d'oxygène pour le secteur. En effet, après avoir suscité un grand engouement au moment de sa mise en place, le poker en ligne doit faire face simultanément depuis quelques années à un repli des mises en cash-game, à une baisse du nombre moyen de joueurs actifs (ainsi qu’à une baisse des sommes hebdomadaires engagées, mais après tout la crise n’est-elle pas passée par là aussi ?). Tout cela est mis sur le dos de la fiscalité française et sur le « non-renouvellement de la population de pratiquants » (les joueurs avertis poussant les autres vers la sortie et les jeux vidéo étant des concurrents sérieux).
Pas sûr donc que cette convention soit le remède à tous les maux, mais ce décloisonnement même partiel vers l’Europe du Sud devrait en tout cas déjà rendre les parties bien plus attractives et le sourire aux amateurs. Et qui sait, peut-être attirer de nouveaux jeunes et talentueux joueurs ?
► A (re)lire aussi : Feu vert pour le partage des liquidités du poker en ligne