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Cas pratiques et situations courantes de poker

Quand suivre le flop avec moins que top paire ? Que faire si vous touchez la deuxième ou troisième paire ? Autre situation à problème au poker : êtes-vous loin devant ou loin derrière ? Que faire avec paire de rois en début de parole ? Comment jouer as-dame ? Retrouvez toutes les réponses à ces problèmes et situations courantes au poker dans cet article !

Bien que chaque main au poker soit unique, on se retrouve souvent dans le même genre de situations, notamment quand on débute et qu'on pratique un jeu académique.

Même si de nombreux paramètres rentrent en compte dans une main, il est ainsi toujours utile de connaître quelques règles stratégiques de base pour plusieurs situations courantes au poker.

Nous avons compilé pour vous dans cet article plusieurs cas récurrents et bien connus des joueurs de poker, et la réponse que les débutants au poker se posent souvent : que dois-je faire dans cette situations.

Nos cas pratiques et problèmes, accompagnés de leur marche à suivre que nous conseillons à titre général, vous aideront ainsi à faire face.

Au sommaire de ce dossier :

Et bien sûr aussi si vous vous posez déjà la question :

Sur quel site de poker jouer ?

Quand suivre le Flop avec moins que la Top Paire

Les jours du poker en ligne où vous pouviez prudemment coucher tout ce qui se trouvait inférieur à la top paire tout en continuant de faire un profit, sont révolus.

Jouer avec moins que la top paire en mains peut être piégeux lorsque vous n'avez pas l'initiative. Vous jouez alors à un jeu de devinettes, pariant sur le fait que votre adversaire ne vous bat pas.

Mais ce jeu de devinettes peut être rendu plus facile en faisant attention à trois facteurs critiques.

1) Quel est votre Adversaire ?

Vous devez étudier votre adversaire.
Décelez à quelle fréquence il fait une mise de continuation sur le flop. Voyez à quelle fréquence il checke le flop et sur quels types de tableaux. Voyez enfin à quelle fréquence il tire une deuxième cartouche à la turn.

Prêtez également attention à la fréquence à laquelle il joue pour contrôler le pot avec des mains ayant de la valeur à l'abattage. Ce qui veut dire que s'il checke toujours à moins d'avoir la top paire, et qu'il ne mise ou qu'il ne bluffe qu'avec la top paire sur un tableau J♥ 7♠ 3♣, vous savez donc à quoi vous en tenir.

Jason Mercier, un requin du poker
Face à de bons réguliers agressifs, jouer moins que la Top Paire hors de position peut se trouver être une option délicate.

Si ce même adversaire tire rarement une deuxième cartouche à la turn, vous saurez également que s'il le fait ce sera soit parce qu'il aura la top paire, soit parce qu'il bluffera.

En règle générale vous devriez être moins enclin à suivre avec une main vulnérable de type deuxième paire si votre adversaire a des chances de continuer de mettre la pression à la turn et à la river.

2) La Texture du Tableau

L'un des facteurs les plus importants lorsqu'il s'agit de décider d'aller voir la turn avec une main de type seconde paire est la texture du tableau.

Certains tableaux n'ont pas autant de chance de toucher votre adversaire que d'autres. Par exemple 8♠ 7♠ a plus de chances d'être bon sur un tableau J♥ 8♦ 4♠ que sur un tableau K♥ 2♣ 7♣.

De ce fait vous devriez être plus enclin à suivre.

Apprenez à connaître l'éventail de relances pré-flop de vos adversaires, et à chaque fois que vous faites face à une mise, jaugez la probabilité pour que le flop ait touché leur main.

3) Outs et Équité

D'une manière générale, au Texas Hold'em vous devriez être plus enclin à suivre si vous avez des outs supplémentaires.

Les Outs (cartes améliorantes) ajoutent de l'équité à votre main. Dans un premier temps vous espérez voir votre adversaire se taire ensuite lorsque vous suivrez, mais vous voulez également de l'équité au cas où il continue.

Exemple :

Partie à 1$/2$ en ligne à six joueurs, stacks effectifs 200$. Vous êtes à la grosse blinde et un joueur régulier de bon niveau relance à 6$.

Le flop vient avec Q♥ 6♠ 3♠. Vous checkez et votre adversaire mise 10$.

Avec quelle main voudriez-vous plutôt suivre : 8♦ 8♣ ou 6♥ 7♥ ?

Bien que la paire de 8 soit la « meilleure » main en valeur absolue, 6♥ 7♥ est une meilleure main pour continuer. La raison est que 6♥ 7♥ a plus de potentiel pour un "plan B".

Lorsque vous êtes battu avec la paire de 8, vous avez deux outs pour améliorer (les deux 8 restants).

Lorsque vous êtes battu avec 6♥ 7♥, vous avez tout de suite plus d'outs. Vous avez deux 6 ainsi que les trois 7 restants. Cela vous donne ici 5 outs.

Tom Schneider a un plan B avec une main sans top paire
Ayez un plan B et vous aurez de quoi déstacker vos adversaires.

Vous avez également les tirages quinte et couleur backdoor. Ce qui signifie que vous avez une tonne de cartes qui peuvent venir et améliorer votre main sur la turn.

Du coup la « meilleure » main avec laquelle suivre est ici 6♥ 7♥, bien qu'elle soit plus mauvaise (en valeur absolue) que 8♦ 8♣.

En résumé, si vous avez moins que Top Paire

Jouer des mains pires que la top paire peut se trouver très valable, particulièrement contre des adversaires qui font trop souvent des continuation bet.

Apprenez à connaître comment vos adversaires jouent certaines mains et remarquez leurs tendances à envoyer de nouvelles cartouches après celle du flop.

Ne suivez pas au flop pour ensuite ne faire qu'abandonner à la turn à chaque fois. Prêtez attention à ce que le tableau apporte et évaluez ceci avec la probabilité pour que votre adversaire lance des deuxième et troisième cartouches.

Coucher toute main en dehors de la top paire vous fait essentiellement abandonner de l'argent à la table. D'un autre côté si vous commencez à suivre chaque main sans réfléchir, vous allez gaspiller encore plus d'argent.

Réfléchissez simplement à comment votre main se comporte contre l'éventail de votre adversaire, et jouez au poker. Et rappelez-vous qu'un Plan B potentiel ajoute une bonne équité à votre main.

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Que faire si vous touchez la deuxième ou troisième paire au flop ?

Un flop de poker

Lorsque vous trouvez une paire au flop en utilisant l'une de vos deux cartes, mais que ce n'est pas la meilleure paire possible (la plus haute au flop), vous avez ce que l'on appelle une paire moyenne ou basse.

Par exemple, si vous avez A♠ 4♠ et que le flop est Q♥ 4♣ 2♥ ou Q♥ 7♠ 4♣, vous avez la deuxième paire ou la troisième.
Vous pouvez jouer ces deux situations de façon similaire.

Bien qu'il soit très courant de voir des joueurs débutants ou intermédiaires faire des erreurs avec une paire moyenne ou basse, c'est en réalité une situation relativement facile à jouer correctement puisque les décisions à prendre sont la plupart du temps basées sur de simples règles mathématiques.

Dans chaque situation évoquée ci-dessous, nous supposerons qu'au moins l'un de vos adversaires possède une paire plus forte et que plusieurs joueurs sont engagés dans le pot.

Consignes générales post-flop

La première étape est de comprendre qu'après le flop, cinq cartes au mieux vous permettront d'améliorer votre main. Cela donne un rapport de 8 contre 1 pour améliorer votre main à la turn en touchant deux paires ou un brelan.

Toutefois, la plupart du temps, vous aurez besoin de meilleures probabilités pour aller tirer une autre carte (voire aussi notre calculette de probabilités poker).
Comparez ce tirage avec un tirage quinte par le ventre qui n'a que quatre possibilités d'amélioration mais qui permettra d'avoir une main beaucoup plus forte. Vous avez essentiellement besoin de très bonnes cotes du pot pour jouer au flop avec une paire moyenne ou basse quand plusieurs joueurs sont engagés dans le pot. En voici les raisons :

1) Si un adversaire possède un brelan ou deux paires, vous pourriez tirer une main perdante ou presque, même si elle est améliorée.

2) Vos adversaires peuvent posséder des mains qui suppriment toute valeur à vos cartes, comme une quinte et/ou une couleur.

3) Même si vous obtenez deux paires ou un brelan à la turn, vous pouvez toujours perdre à la river face à deux paires plus fortes, un brelan plus fort, des quintes ou des couleurs.

Quand faut-il envisager de suivre/relancer avec 2è ou 3è paire :

1) Si votre kicker est supérieur à la plus grosse carte du flop, ce dernier semble alors favorable et les cotes du pot justifient que vous suiviez.

Gavin Smith hésite à se lancer avec une main moyenne
Savoir quand y aller ou non lorsque vous avez une paire plus faible que la top pair est important.

2) Si le pot est très important, c'est-à-dire qu'il vous offre au moins un rapport de 12 contre 1 si vous suivez.

3) Lorsque vous suivez en étant le dernier à parler, car une relance après vous changera considérablement votre cote du pot. C'est l'une des raisons pour lesquelles être en fin de parole est avantageux.

4) Lorsque vous pensez que vous avez la meilleure main, ou quand vous croyez que la probabilité que vos adversaires se couchent avec de meilleures mains combiné à la probabilité que vous avez de les battre, justifie une relance.

Quand ne faut-il pas suivre/relancer avec ces mains :

1) Si le flop est composé de trois cartes assorties, sauf si vous avez un as ou un tirage couleur avec un roi pour aller avec votre paire. Sur ce type de flop, vous tirez pratiquement pour rien si quelqu'un a déjà une couleur. De plus, la probabilité que vous perdiez le pot même si vous tirez une carte intéressante, est beaucoup plus importante.

2) Si le flop est composé de trois cartes consécutives. Par exemple quelque chose comme J-10-9, 9-8-7, 8-7-6, etc.
Vous devriez presque toujours vous coucher pour les mêmes raisons que celles évoquées dans le cas des trois cartes assorties.

3) Si le flop n'est composé que de cartes supérieures et que vous n'avez pas de tirage quinte par les deux bouts. Par exemple si le flop donne quelque chose comme K-Q-10, A-Q-J, etc. Supposons que vous ayez A-10 et que le flop donne D-V-10, dans un pot où plusieurs joueurs sont engagés. Vous avez 4 possibilités d'amélioration qui conduiraient à un partage probable du pot si un roi sort, et 2 possibilités d'amélioration pour une victoire incertaine si un autre 10 sort. Bien qu'il y ait 6 possibilités d'amélioration, les probabilités sont donc très faibles.

4) S'il y a deux cartes assorties au flop, que vous affrontez trois adversaires ou plus, et que le pot est petit.

Comment vous devriez raisonner

Les exemples suivants illustrent les raisonnements que vous devriez suivre pour déterminer le nombre de cartes permettant réellement d'améliorer votre paire moyenne ou basse.

Dans tous les exemples suivants, nous avons trois adversaires ou plus engagés dans le coup et le flop est Q♥ 8♣ 2♥.

1) Vous avez A♥ 2♠. Au mieux, vous avez 5 possibilités d'amélioration et un tirage couleur backdoor potentiel.

2) Vous avez A♠ 2♠. Au mieux, vous avez 4 possibilités d'amélioration puisque l'A♥ annule la valeur du vôtre dans ce cas, et que vous n'avez vous-même aucune chance d'obtenir une couleur.

3) Vous avez A♠ 8♦. Au mieux, vous avez 3 possibilités d'amélioration puisque l'A♥ et le 8♥ annulent la valeur des vôtres dans ce cas, et que vous n'avez vous-même aucune chance d'obtenir une couleur.

4) Vous avez A♠ 8♥, un adversaire a A♣ Q♠ et un autre détient un tirage couleur. Au mieux, vous avez 2 possibilités d'amélioration puisque tous les as s'annulent.

5) Vous avez A♠ 8♠, un adversaire a A♣ Q♠ et un autre détient un tirage couleur. Au mieux, vous avez 1 possibilité d'amélioration car tous les as et le 8♥ s'annulent.

Situation à problèmes : Avoir la Deuxième Paire

Glen Chorny se demande quoi faire avec sa deuxième paire
Il vaut toujours mieux avoir la plus grosse paire.

Même s'il serait génial de flopper les nuts à chaque main, en réalité la plupart du temps vous risquez d'être déçu.

Et parce que la majorité des mains que vous allez jouer ne seront ni les nuts (le jeu max), ni des mains manifestement excellentes, vous vous devez de suffisamment bien jouer afin d'optimiser la valeur des mains hautement marginales.

Une main telle que la deuxième paire peut donc rapporter beaucoup mais peut également être très difficile à jouer comme nous venons de le voir, en particulier si vous êtes en milieu de parole.

Il serait absurde de jeter directement une si bonne main, mais vous ne voulez pas non plus vous retrouver avec elle à investir votre stack dans un gros pot.

Peu importe comment vous jouez, le poker est basé sur les mathématiques. Et rien que pour cela, la première chose à faire est de se pencher sur les maths relatives à la deuxième paire.

Cet article reprendra certains concepts et des explications déjà vues auparavant, mais nous pensons qu'il est vraiment utile d'insister sur cette situation très courante et de l'analyser en profondeur, car bien savoir la jouer fera vraiment faire la différence à long terme.

Les statistiques à prendre en compte avec la deuxième paire au flop

Pour rester simple ici, mieux vaut commencer par un exemple très basique. Vous êtes en milieu de parole, avec un joueur avant vous, et un après.

Flop: K♦ T♣ 5♠

Votre main: T♠ A♠

Dans ce scenario, il y a toute une série de statistiques à prendre en compte avant de pouvoir évaluer vos chances, et la première est l'équité pure.

William Hung calcule les probabilités pour sa main
Parfois vous ferez mieux d'en finir au plus vite.

Avec neuf autres mains aléatoires en compagnie de la vôtre sur ce flop, toutes allant à la river, vous avez 17% de chances de remporter cette main. Cela vous rend loin d'être favori face à l'ensemble de vos adversaires, mais cela reste un chiffre deux fois meilleur que celui de n'importe lequel des autres joueurs.

Bien qu'un tel exemple d'équité soit peu réaliste, il vous donne une bonne idée de la vraie valeur de votre main.

Qu'en est-il si un autre joueur a un Roi? Si un autre joueur a en main As/Roi (toujours dans l'hypothèse qu'il y ait 8 autres mains), vous n'avez alors plus que 6% de chances de remporter la main. Même si l'autre joueur n'a que Roi/deux, votre équité chute à seulement 13%.

Ce qui nous amène à la question suivante: quelle est la probabilité pour qu'un autre joueur ait  un Roi ?

Une affaire de probabilités

Puisque l'on se pose cette question au moment du flop, on sait qu'il n'a pu être distribué qu'entre un et trois Rois aux joueurs avant le flop. Parce que l'on peut voir 5 cartes (nos deux cartes, plus les trois du flop), nous savons que seuls trois Rois étaient susceptibles d'être distribués sur les 47 cartes restantes.

Cela peut sembler compliqué, puisque avant le flop il y avait 52 cartes à distribuer. Mais nous savons maintenant qu'aucun des joueurs n'a les cartes que nous pouvons voir. Nous sommes donc 100% sûrs qu'elles n'ont pas été distribuées et qu'elles peuvent donc être retirées de l'équation.

Même si au moment de la distribution les cartes du flop avaient autant de chances que n'importe quelle autre carte d'être distribuées à un joueur, il est maintenant clair que ça n'a pas été le cas. Pour déterminer la probabilité qu'au moins un joueur ait un Roi en main, il faut donc résoudre cette équation:

(44/47) * (43/46) * (42/45) * (41/44) * (40/43) * (39/42) * (38/41) * (37/40) * (36/39) * (35/38) * (34/37) * (33/36) * (32/35) * (31/34) * (30/33) * (29/32) * (28/31) * (27/30) = %

Cette équation représente le fait que lorsque la première carte a été distribuée à un joueur (qui n'était pas vous), il restait alors 44 cartes n'étant pas des Rois et qui ne seraient ni dans le flop, ni dans votre main. A supposer que la première carte distribuée n'était pas un Roi, la prochaine carte n'a plus que 43 chances sur 46, et ainsi de suite.

En multipliant entre elles les chances de chaque carte pour les 18 cartes distribuées pré-flop, on obtient le pourcentage de chance qu'un Roi n'ait pas été distribué.

0.936 * 0.934 * 0.933 * 0.932 * 0.930 * 0.929 * 0.927 * 0.925 * 0.923 * 0.921 * 0.919 * 0.917 * 0.914 * 0.912 * 0.909 * 0.906 * 0.903 * 0.9 = 0.225

Le paradoxe des anniversaires
Le "Paradoxe des Anniversaires".

Les chances qu'un Roi n'ait pas été distribué = 23%

Et puisque 100%-23% = 77%, nous savons maintenant qu'il y a 77% de chance qu'un joueur ait un Roi en main.

Cela peut paraître étonnant aux gens qui ne sont pas rompus aux probabilités, la grande majorité d'entre nous.

C'est un phénomène que l'on retrouve fréquemment dans le domaine de la théorie des probabilités ; et il est en réalité très proche du fameux problème des anniversaires, ou paradoxe des anniversaires.

Pour faire simple, le problème des anniversaires prouve que si vous réunissez 23 personnes choisies au hasard dans une pièce, il y a 50% de chance pour que deux d'entre elles ait la même date d'anniversaire.

Si on augmente ce nombre à 60 personnes, la probabilité atteint un ahurissant 99%.

Si cela vous semble inconcevable, il faut que vous gardiez à l'esprit qu'à chaque fois qu'un nouvel anniversaire s'ajoute à la liste, le champ des paires possibles s'élargit tandis que celui des possibles non-paires se réduit.

Vos chances augmentent à chaque ajout, et même si individuellement vos chances sont faibles, les chances s'accumulent à chaque ajout pour arriver au résultat ci-dessus.

Si vous voulez en savoir plus sur le paradoxe des anniversaires, ainsi que sur les calculs permettant de classer les résultats, allez voir sur Wikipedia.

Mike McDonald
Et maintenant, je fais quoi ?

Nous allons maintenant voir comment interpréter ces chiffres, les conséquences sur votre main, et quelques idées sur la façon de jouer ces mains.

Nous pouvons donc à présent appliquer ces statistiques pour nous aider à agir et réagir de façon appropriée lorsque l'on a une deuxième paire au flop.

Avant de vous lancer dans ce qui suit, vous devez être familier avec le concept de pot-control consistant à réserver les gros pots aux grosses mains. Pour vous y replonger, rien de tel que de relire rapidement cet article : Grosse main, gros pot ; petite main, petit pot

Dissection approfondie des statistiques

Dans l'article précédent, voilà le scenario que nous avions choisi :

Flop: K♦ T♣ 5♠

Votre main: T♠ A♠

...et nous avions calculé qu'il y avait 77% de chances qu'un autre joueur ait un Roi en main pré-flop. Si tous les joueurs jouent chacune de leurs mains jusqu'au flop, vous n'avez que 23% de chances d'avoir la meilleure paire.

Les chances que vous ayez la meilleure main diminuent d'autant plus si l'on prend en compte les scénarios qui incluent les brelans ou deux paires.

La première chose à intégrer, est que le fait qu'il y ait 77% de chances qu'un autre joueur ait également un Roi ne veut pas dire que vous avez 23% de chances de remporter le pot. Nous avons démontré dans l'article précédent que votre équité dans le pot est seulement de 17%.

Joueur de poker dépité ou fatigué, la tête dans ses bras
Attention - Les maths peuvent donner un sérieux mal de crâne.

"Quelle est la probabilité qu'un autre joueur ait un Roi en main au moment du flop ?"

C'est en effet la vraie question à se poser. Nous savons qu'il y a 77% de chances qu'un Roi ait été distribué à un autre joueur pré-flop, mais quelle est la probabilité qu'un joueur ait suivi pour amener son Roi jusqu'au flop ?

Bien que tous les joueurs soient différents, et que l'éventail d'ouverture d'un joueur puisse varier en fonction de nombreux facteurs, nous pouvons tout de même établir un classement général de toutes les mains comportant un Roi, classées selon si oui ou non elles auraient été jouées pré-flop.

CouchéesPeut-être jouéesForcément jouées
K-2 dépareillés à K-9 dépareillés (96)K-2 assortis à K-9 assortis (32), K-T dépareillés (12)K-T assortis (4), K-J - K-A dans tous les cas (64)

Nombre entre parenthèses = le nombre total de permutations dans cet éventail.

Total de mains couchées : 96

Total de mains potentiellement jouées : 44

Total de mains forcément jouées : 68

Il s'agit d'un tableau très basique qui n'est donc pas assez précis pour prendre en compte les comportements spécifiques d'un joueur vis-à-vis de ces mains, mais il permet plutôt une généralisation de la façon dont sont globalement considérées les mains, que ce soit par les professionnels ou par les "fish".

Nous n'avons heureusement pas besoin de statistiques plus précises pour l'exemple qui nous intéresse ; de l'à-peu-près suffira largement. Pour simplifier les choses, nous séparerons la catégorie des mains potentiellement jouées en deux, en considérant que la moitié d'entre elles auraient été jouées, et les autres couchées.

Nombre total de mains avec un Roi : 208

Nombre total de mains jouées : 90

90/208 = 43%

Phil Ivey venant de gagner un pot
Les meilleures maths sont celles de compter le pot que vous venez juste de gagner.

S'il y a 77% de chances qu'un Roi ait été distribué et 43% de chances que celui-ci ait été amené jusqu'au flop, il y a ainsi environ 33% de chances qu'un joueur ait un Roi en mains au moment du flop.

Cela signifie donc que, à part les éventuelles doubles paires ou les brelans, vous avez presque 67% du temps la meilleure main au flop. Evidemment, cette statistique varie considérablement en fonction du type de joueur et de jeu (s'il s'agit d'une partie large vos chances s'amenuisent, et vice-versa), mais cela reste une solide base de départ.

Les joueurs de poker professionnels sont bien conscients de la valeur d'une deuxième paire sur un "dry board" (tableau sec, sans tirage). C'est pourquoi on peut en général les voir à la télé ne pas hésiter à parier ou à suivre de grosses mises avec de telles mains.

Si vous savez que le joueur en face de vous est très serré (c'est-à-dire qu'il ne jouera qu'un minimum de mains contenant un Roi jusqu'au flop), vous pouvez être presque sûr d'avoir la meilleure main au flop 67% du temps.

Réflexions sur le jeu

Bien que vous ayez la plupart du temps la meilleure main, gardez en tête que parmi les mains que votre concurrent peut avoir, il n'y en a aucune sur laquelle il serait prêt à miser ou suivre et que vous pourriez battre. Une deuxième paire ne devrait pratiquement toujours être jouée que pour rapidement gagner un petit pot.

Un joueur qui serait prêt à investir dans un gros pot contre vous devrait avoir une meilleure main, ou un tirage très favorable. Avec un tableau aussi peu ouvert aux tirages comme celui de notre exemple, il semble complètement insensé qu'il soit favorable à quelqu'un en ce sens, ce qui veut dire qu'un joueur prêt à vous tenir tête a soit une meilleure main, soit est en bluff.

Même si les joueurs bluffent, le phénomène est bien moins fréquent que semblent le penser beaucoup de joueurs débutants, particulièrement dans les parties à bas enjeux.

A moins d'avoir une bonne lecture sur un joueur et de savoir qu'il est capable de bluffer et susceptible de le faire contre vous, vous devez être prêt à coucher votre deuxième paire au moindre signe significatif de force adverse.

Sur un dry board (dénué de tirages), vous aurez généralement la meilleure main avec une deuxième paire et un bon kicker. Vous pouvez avoir confiance en ce genre de mains pour remporter de petits pots. Cependant, si vous êtes suivi après que vous ayez misé sur le flop, le plus sage sera souvent d'abandonner - à moins que le turn vous sourie.

Situation à problèmes : Suis-je loin devant ou loin derrière ?

Joueur qui relance en étant loin devant ou loin derrière dans une main de poker

Comprendre le concept d'être loin devant ou loin derrière dans une main, est absolument crucial pour obtenir des résultats positifs à long terme.

Le concept de "loin devant ou loin derrière" n'est pas quelque chose de nouveau, mais pour autant que les concepts essentiels de poker existent, il est parmi les moins bien assimilé.

De nombreux joueurs jouent le jeu s'en tenant à la manière "old school", ou avec le style bille en tête de miser avec des mains de valeur sans donner quelconque réflexion sur leurs autres options, ou du retour attendu sur une telle mise.

Dans un précédent article, nous avons vu pourquoi vous ne devriez presque jamais miser avec la main intermédiaire (sauf bonne raison), une façon simple de comprendre le concept de loin devant/loin derrière. Mais dans cet article en deux parties, nous irons plus loin dans ces implications théoriques et pratiques.

Définir une main Loin devant / Loin derrière

Dans sa signification la plus simple, une main loin devant / loin derrière est une main dans laquelle votre adversaire aura une main trop faible pour suivre n'importe laquelle de vos mises, ou une main si forte que vos propres chances de remporter le pot sont proches de zéro.

Si vous faites une mise tandis que vous êtes loin devant, votre adversaire se couchera ; à l'inverse si vous misez alors que vous êtes loin derrière, vous perdrez de l'argent.

Voici un exemple simple sur le fait d'être loin devant ou loin derrière :

Votre main : 9♦ 9♣

Le Flop : 9♠ K♥ 3♦

Vous avez floppé le brelan intermédiaire sur un tableau sans tirage légitime. Les mains de vos adversaires ne peuvent que tomber dans une classification de loin devant, ou de loin derrière.
Si l'un d'entre eux détient une paire de rois en mains, vous ne tirez plus que pour une carte pour remporter le pot, vous êtes loin derrière. S'ils ont quoi que ce soit d'autre, dont le troisième jeu max, vous êtes loin devant.

La situation semble ennuyeuse dans le sens où lorsqu'il en vient à falloir miser, vous êtes foutu si vous le faites, et foutu si vous ne le faites pas. Vous perdez presque quasiment toujours de l'argent contre les meilleures mains, et vous ne faites quasiment jamais d'argent contre les pires mains.

Malheureusement, sur un très grand nombre de mains que vous allez jouer au poker, vous aurez à subir des fluctuations dans ces situations. L'idée est de jouer chaque main de ce type, avec le contrôle du pot en tête.

L'importance du Contrôle du Pot

Contrôler la taille du pot en votre faveur est crucial pour que vous réussissiez en tant que joueur de poker.
La théorie est simple : réduire vos pertes au minimum, et accroître vos gains au maximum.

Gus Hansen se demande s'il est bien dans la main en cours
"Suis-je bien... ou ne suis-je pas bien ?"

Lorsque vous avez des mains aux extrêmes de l'échelle, mettre cette théorie en pratique est assez simple : si vous avez les nuts (le jeu max), vous allez pomper le pot, si vous avez une bouse, vous vous coucherez.

Une fois que vous êtes rentré dans le monde des mains moyennes, ce qui selon votre style personnel peut représenter la vaste majorité de mains que vous allez jouer dans une session, la théorie devient plus difficile à mettre en action.

Voici un exemple d'une situation loin devant/loin derrière courante, dans laquelle vous pourrez vous retrouver :

Votre main : A♠ 6♠

Le Flop : A♣ Q♦ 3♠

Cette situation vous voit détenir une top paire faible. Toute paire inférieure est loin derrière vous, tandis que tout as avec un plus haut kicker, ou une main meilleure, est loin devant. Qu'allez-vous faire ?

Pour les débutants, ce concept soulève communément deux questions :

1) Devriez-vous déjà jouer ces mains moyennes ?

La réponse est définitivement oui. Nous ne parlons pas à propos de la validité de jouer des mains telles que A6 pré-flop. Ici, un oui veut dire qu'une fois que vous avez trouvé votre flop avec une main loin devant/loin derrière telle que celle-ci, elle vaut tout à fait le coup d'être jouée.

La raison à cela est que votre main a de la valeur. La vaste majorité de mains que votre adversaire va avoir, sera dans la catégorie "loin derrière", face à votre paire d'as.

Selon la théorie du contrôle du pot, vous devriez travailler à maximiser votre profit dans cette situation. Seules quelques mains de départ possibles dominent votre main ici.

Bien que ceci soit parfaitement vrai, ce n'est pas totalement exact une fois au flop. La majorité des mains distribuées pré-flop qui sont battues par votre A6, seront couchées pré-flop.

2) OK ; alors comment savoir s'il faut construire le pot et quand ?

Le vrai nombre de mains possibles étant devant au flop dépend des joueurs et des styles de jeu à votre table. L'idée est de jouer les mains dans un style qui va (espérons) vous permettre de maximiser vos gains et limiter vos pertes, sans avoir la pleine connaissance de ce que vos adversaires ont.


Nous allons à présent aller au devant des meilleurs exemples d'entraînement pour jouer des mains loin devant/loin derrière, et en profiterons pour donner une explication plus poussée sur le contrôle du pot dans ce contexte.

Joueur de poker qui s'interroge
Loin devant ? Loin derrière ?

Dans la première partie de cet article, nous avons vu ce à quoi ressemblait typiquement une situation de loin devant ou loin derrière.

Cette seconde partie va donc explorer la manière de jouer ces mains, en se focalisant sur l'importance du contrôle du pot.

La manière la plus simple d'expliquer l'idée du contrôle du pot et de jouer une main de loin devant / loin derrière, est de vous donner deux exemples, de vous mettre en situation, et de discerner comment en retirer le meilleur.

Dans cet exemple de main loin devant / loin derrière, nous allons évaluer les deux extrêmes de mises, d'abord un all-in au flop, puis un fold sur ce même flop.

Cet exemple a pour pure signification de vous donner une idée du retour que vous pouvez généralement attendre en faisant ces moves avec une telle main.

Votre main :   

Le Flop :    

Option 1 : Partir All-in

Si vous partez à tapis sur le flop, les seules mains qui vont raisonnablement vous suivre sont les paires de rois ou paires de 4 servies. Nous pouvons sans prendre de risque présumer que le montant d'argent gagné contre les 4 sera exactement égal au montant d'argent perdu contre les rois, sur le long terme.

Le reste des mains possibles sur ce flop se coucheront face à votre mise. Cela signifie que vous ferez un faible profit sur les fois où vous embarquerez ce pot constitué par l'argent mis pré-flop. C'est un très petit gain sur le long terme, avec une grosse quantité de variance à court terme.

Option 2 : Se coucher

Si vous vous couchez automatiquement à chaque fois que vous êtes dans cette situation, vous allez perdre tous les pots. Le montant que vous perdrez ne sera qu'égal à vos contributions pré-flop. C'est une petite perte, mais une perte néanmoins garantie.

Toute perte constante est une faille ou fuite dans votre jeu ; et quand il y a de trop nombreuses fuites, vous cessez de flotter.

Joueur de poker qui se couche (jette ses cartes)
Se coucher est-il la meilleure solution ?

Ce que nous avons appris de ces deux extrêmes est que soit nous perdons de l'argent, soit nous gagnons une insignifiante quantité d'argent en récupérant les pots fabriqués pré-flop.

Le second brelan est une main extrêmement forte ; une main si forte qu'elle devrait produire un meilleur retour attendu que ce qu'offrent les deux mises extrêmes.

Cela signifie que la manière idoine de jouer la main se trouve quelque part au milieu de tout ça. Avant que vous ne puissiez décider comment jouer la main, vous devez imaginer quelles mains sont bonnes pour lui faire face, et lesquelles sont mauvaises.
Ensuite, vous devez supposer quelle est la probabilité pour vos adversaires d'avoir quelles mains.
Dans ce scénario, la seule main qui soit mauvaise pour vous, est un brelan de rois. Celle-ci et celle la meilleure pour vous (un brelan de quatre) sont toutes deux très improbables.

Il y a un grand nombre de mains qui sont bonnes pour vous, mais qui ne sont pas très fortes en comparaison avec la vôtre. Ce qui inclut :

A-K, K-Q, K-J, K-T, K-9, AA, QQ, JJ

Toutes ces mains sont soit de fortes mains pré-flop, soit des mains qui ont connecté avec le flop. Tous les joueurs (autres que ceux extrêmement mauvais) coucheront ces mains s'ils font face à un signe de force extrême (tel qu'un tapis), mais elles aussi ont suffisamment d'équité pour que la plupart des joueurs envisagent de voir quelques cartes supplémentaires.
Parce que toutes ces mains valent le coup pour suivre avec des mises marginales, faire ces mises avec votre main prend du sens. Vous misez ainsi pour la valeur, et construisez le pot.
L'idée est que vous voulez donner des cotes attractives aux gens avec de telles mains. S'ils obtiennent 3 contre 1 sur leur argent, il peut être facile de tranquillement construire un joli pot.

Les autres mains qui auront complètement manqué le tableau se coucheront face à toute mise, du coup nous ne les faisons pas rentrer plus loin en considération.

L'idée pour vous avec une main aussi forte que le brelan intermédiaire, est de construire un très gros pot, d'une telle manière que de plus petites mains peuvent se sentir confortables pour s'y investir.

Qu'en est-il de la Top Paire, avec Kicker faible ?

La situation loin devant / loin derrière la plus courante dans laquelle se retrouver, est de détenir la top paire avec un kicker faible :

Votre main :   

Le Flop :    

Dans cette situation, de nombreuses mains vous battent, mais vous êtes également devant de nombreuses autres.

Vous êtes derrière : A3, A7-AK, AA, QQ, 33, Q3

Vous êtes devant : A2, A4, A5, KK, KQ, QJ, QT

Comme vous pouvez le voir, il n'y a qu'un peu plus de mains où vous êtes derrière que de mains où vous êtes devant. Cela vous met presque au milieu.

Toute autre main est soit devant vous - vous êtes chanceux si vous avez encore trois outs - ou loin derrière vous, avec un maximum de cinq outs.

Joueur à barbe et à casquette
Le poker n'est pas affaire de transformer chaque main en gros gain.

Si vous en étiez à jouer un jeu très moyen, vous perdriez de l'argent car la majorité de mains vous battraient, mais votre main a ici suffisamment d'équité pour valoir le coup d'être jouée. Selon les joueurs en face, la plupart (si ce n'est toutes) des mains que vous battez vont envisager de suivre ou de faire des mises, de petites ou moyennes tailles.

Les joueurs avec une main meilleure que la vôtre vont également vouloir extraire le maximum de valeur avec. Souvent, à moins que vous ne puissiez discerner une très bonne raison de faire autrement, contrôlez le pot, et gardez le bas en misant et checkant.

Les joueurs sont moins enclins à bluffer pour un petit pot, ce qui aide à éliminer la possibilité ou en tout cas réduire le risque de voir les pires mains vous voler le pot. Cela vous permet également de faire des bluffs et des moves à moindre risque. Plus le pot est petit, moins cela nécessite d'argent pour se faire.

Votre but est d'extraire autant - sinon plus - de valeur des mains que vous battez, que celle que vous donnez aux mains qui vous battent. Les fois où vous bluffez avec succès une main plus forte pour la faire coucher devrait se montrer suffisant pour rendre votre main profitable.

Le concept le plus important à se souvenir avec une main loin devant / loin derrière est que les seuls joueurs qui envisageront de suivre une grosse mise seront les joueurs qui vous battent. Pour cette raison, vous allez vouloir éviter les grosses mises et les gros pots. Contrôlez l'action, contrôlez le pot, et attendez votre quart d'heure pour punir vos adversaires.

Ce conseil s'applique également de manière plus générale. Pour chaque main bourrée d'action que vous voyez jouée par les pros à la télé, ils en ont joué 30 ou plus de petites, à pots modérés comme ici.

Le but au poker n'est pas de transformer chaque main en un gros gain, c'est un jeu de patience. Les joueurs qui sont capables de contrôler les pots et de jouer pour grappiller, sont ceux qui ont encore des jetons devant eux lorsque la situation parfaite survient.

Jouez fort, jouez intelligemment, et lorsque la main parfaite est distribuée, pressez-là comme un citron jusqu'à la dernière goutte.

Situation à problèmes : KK en début de parole

Une paire de rois au poker
La paire de rois : excitante mais on ne sait pas toujours bien comment la jouer.

Plus vous jouez au poker, plus jouer en position va devenir important.

Dans un monde idéal, tous les gros pots que vous joueriez à la table de poker surviendraient en ayant la position à la table.

Mais dans la vie réelle, les situations à problèmes surgissent lorsque vous vous retrouvez en position avancée (de début de parole) et recevez une main souvent jouée dans des gros pots, telle que KK, la paire de rois.

Lorsque vous avez une position plus adaptée aux petits pots, mais une main qui l'est pour les gros pots, vous êtes confronté au risque de coûteuses erreurs. Votre meilleure stratégie dans cette situation dépend grandement des joueurs auxquels vous faites face.

La paire de Rois pré-flop

La manière dont vous allez choisir de jouer la main pré-flop va dicter les choix que vous aurez à faire post-flop. Votre objectif avec KK en début de parole pré-flop, devrait être de prendre le contrôle du pot et de prendre de l'information sur les mains de vos adversaires.

L'ouverture par la relance

Michael Binger doit faire un choix pré-flop avec sa paire de rois
Tout commence par votre choix pré-flop.

La manière la plus académique de jouer cette main est d'ouvrir avec une relance. Relancer en début de parole pré-flop donnera à vos adversaires l'impression que vous avez une main premium. Cela vous donne de la fold equity (espérance de faire coucher), et vous fera généralement remporter le pot sur un continuation bet.

Typiquement, tout joueur suivant votre relance pré-flop ici aura une main plus faible et n'espérera qu'une chose : vous dominer au flop pour craquer votre main et prendre un gros pot.

Ces joueurs engrènent leur jeu dans une situation de « loin devant ou loin derrière », et envisageront de se coucher s'ils finissent derrière au flop.

A moins de flopper un monstre avec votre main, ou d'être face à un adversaire faible incapable de coucher ses cartes, vous ne voudrez généralement pas avoir d'adversaire suivant vos mises jusqu'à la river.

Si tout ce que vous avez est une over-paire (paire supérieur à la carte la plus haute du tableau), vous n'avez pas une main qui justifie de jouer un gros pot. Utilisez le contrôle du pot pour le conserver petit ou moyen.

Le Limp / Sur-relance

Un « limp-surrelance » (limp-reraise) est une option communément utilisée dans cette situation. Le joueur en début de parole limpe (suit la blind) avec ses rois, attendant qu'un autre joueur relance. Lorsque l'action lui revient, il fait une grosse sur-relance.

Le problème de cette technique est qu'elle ne sera efficace que contre des adversaires très larges ou imprudents. Un limp-surrelance est une démonstration de force colossale. N'importe quel joueur décent va automatiquement supposer que votre main la plus probable est AA, KK, QQ, voire AK ou JJ.

Alexander Kostritsyn, joueur de poker qui doute
Quand vous doutez, relancez.

En d'autres mots, un limp-reraise avec KK verra toujours les AA payer ou aller à tapis, mais rarement d'autres mains suivre. Il n'est pas rare de voir des joueurs coucher QQ ou JJ lorsqu'ils sont confrontés à un limp-reraise.

Le second inconvénient d'un limp-reraise est que vous construisez ainsi un très gros pot dans lequel vous allez être forcé de jouer hors de position pour le reste du coup.

Le dernier piège à tenter un limp-reraise est le risque que personne d'autre ne relance. Ce qui vous met dans une situation difficile et loin d'être optimale.

En général, à moins que vous soyez face à un maniaque, un joueur extrêmement agressif, ou que vous ayez une image suffisamment fourbe et rusée pour que les autres joueurs puissent de manière réaliste vous mettre sur d'autres mains que les trois ou cinq meilleures, un limp-reraise ne devrait pas être employé.

Le Limp-Call

Votre dernière option est de limper, et de suivre si quelqu'un relance. Cette option est l'exact opposé du « jeu académique correct » et ne devrait seulement être utilisée qu'en guise d'effort pour varier les choses. Si personne ne relance, vous allez être amené vers un flop avec de multiples adversaires et aucune information sur leurs mains.

Dans cette situation, vous voudrez jouer un petit pot, puisqu'il y a des chances que vous soyez derrière un autre joueur.

Si quelqu'un relance, et que vous êtes l'un des seuls suiveurs, vous êtes en situation convenable. Il y a des chances que vous alliez voir le flop avec la meilleure main, et que la force de votre main soit bien déguisée.

Malheureusement, il est difficile de trouver un flop que vous allez vraiment aimer.


Dans la suite de cet article nous allons aborder des flops variés et de leur manière d'affecter votre main, ainsi que des meilleurs choix que vous pourrez prendre selon chacun de vos choix pré-flop.

Pocket Kings, KK

Jouer une grosse pocket paire telle que KK en début de parole post-flop, peut donc être difficile pour de nombreux joueurs de poker débutants.

L'une des choses à bien intégrer dans cet article est la corrélation entre vos options post-flop et la façon dont vous avez joué votre main pré-flop.

Quel Flop avec votre paire de Rois ?

Etant donné qu'il prendrait beaucoup de place de lister chaque flop et chaque situation possibles, nous avons dans ce qui suit regroupé tous les flops possibles en quelques groupes majeurs.

Voici des exemples de ces flops et ce qu'ils signifient pour vous :

Vous floppez un monstre

Michael Tureniec veut se faire payer
Si vous floppez un monstre, votre seul souci est de vous faire payer.

Dans une telle situation, vous avez floppé les nuts ; la seule chose dont vous devez vous soucier est d'amener le plus d'argent possible au pot. Si vous avez relancé pré-flop, votre meilleure option est d'ouvrir avec une mise.

Plus souvent que l'inverse, votre adversaire va se coucher, mais pour les fois où vous obtiendrez un call, ou quelqu'un qui vous reviendra dessus, vous rendrez la mise valable.

Si vous avez limpé dans le pot, vous pouvez faire le choix de miser, ou de laisser votre adversaire prendre l'initiative. Le meilleur scénario serait qu'il ait AA ou AK, et qu'il pense vous avoir piégé.

Si vous avez limpé-surrelancé, vous n'allez probablement pas être payé. Seul quelqu'un avec un brelan de neufs ou de deux espérant que vous ayez AA ou AK peut vous payer. Vous pouvez aussi être chanceux et avoir un joueur trop agressif avec AK qui veuille bien suivre certaines mises.

Le flop amène un As

Cette situation peut quelque part être piégeuse. Si vous avez KK sur un flop similaire à celui-ci, vous n'avez rien sinon une paire intermédiaire. Si vous avez limpé dans ce pot avec plusieurs joueurs également dans la danse, abandonnez complètement l'idée de jouer un gros pot sur cette main.

Dans un pot limpé, particulièrement à de faibles limites, il est presque certain qu'un joueur avec un as ait rencontré son flop. Jouez cette main de la même façon que vous le feriez si vous aviez une paire de dix sans kicker.

Si vous êtes entré dans ce pot en ouvrant par une relance, vous devez moins être préoccupé. Et vous ne devriez pas simplement être prêt à immédiatement jeter votre main, sachant que l'éventail qui a suivi votre relance inclue un grand nombre de mains toujours derrière vous à ce stade.

A nouveau vous ne devez pas chercher à jouer un gros pot ici, et les deux seules erreurs que vous pourriez faire seraient de complètement lâcher sans que votre adversaire ne montre une quelconque force, ou de sur-relancer dans un pot conséquent et disputé.

Essayez de prendre le pot. Si votre adversaire veut s'y accrocher, ralentissez et gardez le pot petit. Envisagez de vous coucher, mais ne foldez pas « light » (à la légère, c'est à dire que si les cotes sont suffisamment attractives, suivre de petites mises peut être valable).

Gus Hansen déçu de coucher une grosse main

Si vous avez sur-relancé et dirigé les débats  jusqu'à ce flop, vous pouvez grandement revoir à la baisse l'éventail de votre adversaire. Il y a une très petite chance pour qu'il ait AA (la plupart des joueurs seraient partis à tapis pré-flop après votre sur-relance, ceci plus l'A au flop, les chances sont minces), et de très grandes chances qu'il ait QQ, JJ, ou AK.

Bien qu'il y ait de nombreuses mains que votre adversaire puisse avoir ici selon son style de jeu, plus souvent que l'inverse QQ, JJ et AK formeront leur éventail.

S'il a QQ ou JJ, ils sera inquiet à propos de AA, KK, et AK. S'il a JJ, ajoutez QQ à cette liste. Cela veut dire qu'il y a une très bonne chance que vous puissiez récupérer le pot en faisant une mise.

A moins que vous ayez une très bonne raison pour le faire, vous ne devriez jamais suivre ou sur-relancer un adversaire qui relancerait cette mise. Si votre adversaire suit juste cette mise, vous devriez être inquiet. Il n'y a en effet pas tant de mains qui puissent suivre cette mise et que vous pouvez battre.

S'il a QQ ou JJ et qu'ils suit, il y a des chances qu'il veuille garder le pot aussi petit que possible. Cela jouera en votre faveur.

Si d'un autre côté votre adversaire ne montre aucun signe de faiblesse, envisageant de suivre, relancer, et miser face à vous, vous devriez voir à battre en retraite. Même s'il y a toujours une chance pour que votre adversaire soit en train de bluffer, un pot tel que celui-ci ne vaut typiquement pas le coup pour un « hero call ».

Votre investissement est toujours faible, et vous n'avez pas réellement une énorme force en main ; si quelqu'un veut vous bluffer ici, il se peut que vous deviez le laisser faire.

Vous floppez une Over-paire (paire supérieure)

Lorsque vous floppez une overpaire, bien plus souvent que l'inverse vous avez la meilleure main.

Si vous avez limpé dans ce pot, il y a toujours une très bonne chance pour que vous soyez devant, mais tout joueur envisageant de suivre des mises dans un pot limpé devrait être suspect. Il pourrait avoir soit un tirage, la top paire, ou une overpair plus petite, à moins qu'il n'ait floppé quelque chose d'énorme (tel un brelan). Procédez avec précaution.

Si vous avez relancé ou sur-relancé avant d'entrer dans ce pot, les chances sont très bonnes pour que vous ayez la meilleure main. Il y a très peu de mains à propos desquelles vous devez vous inquiéter dans l'éventail qui a suivi votre relance.

Christopher Fullwood semble ravi de sa main
Il peut parfois être difficile de contenir sa joie si vous floppez une overpair.

Malheureusement vous verrez des adversaires faire ici les mêmes mises que ce soit avec QQ, ou s'ils ont floppé un brelan.

Vous allez fréquemment gagner un petit pot, parfois un gros, et en une occasion en perdre un gros. A moins que vous ne connaissiez vraiment les autres joueurs, dans des parties à basses limites, il peut être presque impossible d'échapper à un brelan.

De trop nombreux joueurs surjouent leurs mains, envisageant ici de partir à tapis avec AT à piques, un tirage tel qu'avec KQ à trèfles, ou une paire telle que JJ. Etant donné que ces mains sont plus envisageables que des brelans ou deux paires (et les as), plus souvent que l'inverse vous paierez simplement votre adversaire lorsqu'il aura ces mains.

Le plus gros problème à jouer KK en début de parole est sa tendance à se retrouver dans une situation de « largement devant » ou « largement derrière » au flop. Dans ces situations, vous allez gagner ou perdre de multiples gros pots.

A moins que vous fassiez beaucoup d'erreurs, la fameuse paire de Rois devrait vous faire gagner de gros montants d'argent sur le long terme. La meilleure façon de maximiser le profit de cette main est de garder les pots petits lorsque la main est vulnérable.

Si vous y parvenez, vous parviendrez à gagner une fortune grâce aux cow-boys.

Cas pratique : Comment jouer As-Dame

As-Dame au poker

Discuter de scénarios de mains avec des amis ou joueurs compétents est l'une des meilleurs façons de faire progresser votre niveau de réflexion au poker.

La plupart des meilleurs joueurs de poker du monde construisent leur succès sur cela.

Pour Phil Galfond par exemple, parler à des joueurs réfléchissant un niveau au-dessus lui aura permis d'ouvrir son esprit au jeu, un jeu où il aura gagné des millions.

Daniel Negreanu et John Juanda ont eux passé d'innombrables heures à parler de mains alors qu'ils émergeaient sur la scène poker.
Et de quoi pensez-vous que Doyle, Sailor et Slim parlaient lorsqu'ils conduisaient d'une ville à une autre ?

La prochaine fois que vous serez avec vos amis joueurs de poker, oubliez ce qu'il s'est passé durant le dernier épisode de votre série sur Netflix, et amenez dans la conversation des situations de jeu dans lesquelles vous vous êtes retrouvés, où vous ne saviez pas quoi faire, ou où vous ne savez pas si ce que vous avez fait était le mieux à faire.

Ces situations ne sont pas toujours des mains que vous perdez ; même les mains que vous gagnez sont ouvertes au débat sur la réelle meilleure conduite qui y était adoptable.

Etant donné qu'il existe d'innombrables scénarios de mains, il semblait faire sens d'aborder l'une des mains qui causent le plus de soucis aux joueurs de poker : la fameuse A-Q (as-dame).

Sujet de discussion : Que pouvez-vous battre ?

Phil Galfond
Galfond : La réflexion au niveau 2.

Vous jouez une partie en ligne à 6 joueurs, 2€/4€, en No-Limit.
Le joueur en milieu de parole est un joueur solide, serré-agressif. Lorsqu'il va jusqu'à l'abattage, il semble toujours avoir une bonne main.
(note : au cas où vous ne le sauriez pas, le "Héros" ci-après, c'est toujours vous).
(UTG = Under The Gun, MP = Milieu de Parole, CO = Cut-off, B = Bouton, SB = Small Blind, BB = Big Blind)

UTG : 425€
MP : 440€
CO : 300€
Héros (B) : 400€
SB : 436€
BB : 218€

Pré-flop : (Pot : 6€). Héros est au bouton avec A♥ Q♣.

1 se couche, MP relance à 12€, CO se couche, Héros sur-relance à 30€, 2 se couche, MP suit 18€.

Flop : (66€) A♣ J♦ 9♠ (2 joueurs)

MP checke, Héros mise 45€, MP suit 45€.

Turn : (156€) 2♥ (2 joueurs)

MP mise 135€. Héros : ???

Avant que vous ne continuiez de lire, réfléchissez une minute sur ce que vous pensez être la meilleure option ici, et pourquoi il s'agit de la meilleure option.
Si vous ne comprenez pas pourquoi vous jouez ainsi, vous ne faites que jouer aux devinettes.

Réponse : Ce scénario est en fait plutôt standard : vous devez vous coucher.

Brett Richey se fait bluffer avec as dame
S'il vous bluffe c'est un grand bluff. Alors laissez-lui le pot.

Il n'y a pas une seule main légitime que ce joueur puisse avoir que vous puissiez battre. La seule manière pour vous de gagner est s'il bluffe.

Etant donné que nous n'avons jamais vu ce joueur sortir des rails ou bluffer (ce qui ne veut pas dire qu'il n'est pas en train de le faire, juste que nous n'en avons jamais vu de preuve), nous devons donner bien plus de poids à l'hypothèse selon laquelle il est en train de miser pour la valeur.

Il a relancé pré-flop depuis le milieu de parole, et a suivi froidement votre sur-relance. Cela rétrécit son éventail et fait tendre sa main vers une main de force légitime, mais sans être suffisamment forte pour mériter une sur-sur-relance (à moins d'un slow-play).

Il n'y a pas une seule main ici que vous battiez, qui aurait pu faire ce call pré-flop puis au flop. A-J a deux paires, et A-K vous bat au kicker.
Le seul espoir que vous ayez de remporter ce pot, est de le voir détenir Q-10, en semi-bluff avec le tirage quinte par les deux bouts.

En résumé, vous êtes presque certainement battu, et ne tirez pour pas grand chose. C'est une très mauvaise situation dans laquelle mettre de l'argent. S'il vous bluffe, c'est un grand bluff, laissez-lui prendre le pot.

L'erreur de l'amateur avec As-Dame

Héros (UTG) : 300€
MP : 440€
CO : 280€
B : 622€

SB : 320€
BB : 445€

Pré-flop : (Pot 6€). Héros est UTG avec A♣ Q♣.

Héros relance à 12€, MP se couche, CO suit 12€, B suit 12€, 2 se couchent.

Flop : (42€) 9♥ T♠ J♦ (3 joueurs)

Héros mise 42€, CO suit 42€, B relance à 142€. Héros ???

Cette situation conduit en fait à une décision simple, mais il en s'agit d'une qui donne du fil à retordre à de nombreux débutants.

Doyle Brunson
Oh, A-Q. Je ne peux pas te laisser tomber.

Votre main paraît forte. Vous avez deux overcards, et un tirage quinte par les deux bouts. En plus de ça, si vous touchez le roi, vous avez le jeu max.

Au vu de l'action, il est quasi certain que cela va se terminer avec un gros pot. De nombreux amateurs compteront juste leurs outs purs, et peut-être même les overcards, puis se convaincront qu'ils peuvent payer pour la cote du pot.

Malheureusement pour ces joueurs (bientôt ruinés), ils ont échoué à aller un cran plus loin dans la dissection de la situation.

Quelle main peut relancer dans cette situation ?

Il y a des chances pour que vous soyez face à un joueur avec K-Q, et que vous ne tiriez que pour 3 outs.

Dans le meilleur des cas ici, vous êtes face à un brelan ou deux paires. Même avec ces mains, vous devez toucher et éviter le retirage full pour gagner le pot.
Cette main est mauvaise pour vous. Jetez-là.


Dans la seconde partie de notre étude de cas avec la main A-Q, nous allons nous pencher sur une nouveau scénario qui peut entraîner de coûteuses erreurs pour les débutants.

Un autre scénario avec A-Q

Mike Caro devant un scénario de poker

Nous sommes toujours dans une partie de No-Limit à 6 joueurs, 2€/4€.
Votre adversaire dans cette main est agressif et large, mais sans historique de sortie des rails.
Ses mains ont toujours quelque sorte de valeur. Il ne fait pas de mauvais bluffs ou de donk bets, mais il a aussi montré quelques mains improbables. En résumé : un joueur très piégeux, mais fort.

De votre côté, vous avez joué un jeu très fort, serré-agressif. Vous n'avez montré que deux mains légitimes, et n'avez jamais été attrapé en dehors des clous.
Vous êtes également légèrement à court de cartes, et avez tout couché depuis un moment, renforçant un peu plus votre image serrée.

No-Limit Hold'em 2€/4€, 6 joueurs

UTG : 92€
MP : 440€
CO : 280€
Héros (SB) : 320€
BB : 445€

Pré-flop : (Pot 6€). Héros est de Small Blind avec A♦ Q♦.
2 se couchent, CO suit 4€, B se couche, Héros suit 2€, BB suit 2€.

Flop : (12€) Q♠ Q♥ K♠ (3 joueurs)
Héros checke, BB checke, CO mise 10€, Héros suit 10€, BB se couche.

Turn : (32€) 7♦ (2 joueurs)
Héros checke, CO mise 25€, Héros relance à 60€, CO suit 35€.

River : (152€) 8♦ (2 joueurs)

Héros ???

Que faites-vous ?

Miser ? Si oui, de combien ? Checker ? En espérant qu'il fasse quoi ? Si vous checkez et qu'il mise, allez-vous suivre, relancer ou vous coucher ?

A nouveau, vous devez utiliser l'information que vous avez pour imaginer ce que vous pensez être le mieux. Vous devez aussi comprendre le raisonnement derrière le pourquoi de ce que vous pensez.

Réponse : Après avoir obtenu un ressenti général sur votre adversaire, l'information la plus importante à analyser est le "betting pattern" (ses schémas de mises).

Pré-flop : le CO n'a pas relancé. Nous ne pouvons en être certain, mais nous pouvons raisonnablement supposer qu'il n'a pas KK ou AA. Il peut quasiment avoir n'importe quoi d'autre dans son éventail.

Le flop : le CO a la position dans cette main, et le flop est arrivé très chaud. C'est ce que l'on appelle communément un flop "hit or miss" (soit on a touché, soit pas du tout).

Patrik Antonius
Redressez-vous. Prenez le temps de réfléchir avant d'agir.

A moins que quelqu'un ait un Q (et a touché), chacun n'aura quasiment rien d'autre à faire que de se coucher face à une mise. Pour cette raison, la mise de 10€ ne nous donne pas vraiment d'information. Il peut avoir une main légitime, ou cela peut être une tentative de vol.

La turn : Maintenant que la grosse blind s'est couchée, nous sommes en heads-up. Nous checkons à nouveau, et le CO mise encore.

Pour ce joueur, cette mise ne veut toujours pas tant en dire ; nous n'avons pas vraiment montré de force, et il ne peut nous mettre sur un roi faible - une main qu'il peut nous faire coucher.

Lorsque nous check-raisons, c'est presque comme si nous retournions nos cartes. Il peut maintenant être à peu près certain que nous avons une dame.

Nous n'avons pas relancé depuis la petite blind, il ne peut donc tout à fait être sûr que nous ayons un as comme kicker. Mais il peut grandement s'en douter.

Son call après le check-raise est une action très intéressante. Il ne nous a pas sur-relancé, mais il ne s'est pas non plus couché. Si nous pensons qu'il croit que nous avons une dame, avec quoi peut-il payer ?

Soit il prépare un énorme bluff à la river, pensant que nous bluffons, soit il a un full, ou une dame, et il pense que son kicker pourrait être bon.

Alors maintenant, que faisons-nous avec notre AQ ?

La seule main qui nous inquiète vraiment est K-Q. Il y a d'autres mains qui font full et nous battent, mais elles sont peu probables. Il n'est pas impossible qu'il ait touché un full avec une paire de 7 à la turn, mais si c'est le cas, tant mieux pour lui.

S'il pense que nous bluffons et que nous checkons, il checkera derrière, ou suivra juste toute mise que nous ferons.
S'il a un full, il misera ou relancera toute mise que nous ferons.
S'il a une dame, il checkera derrière ou nous suivra juste pour voir si son kicker est bon.
S'il pense que nous avons une dame avec un kicker faible, il pourrait essayer de bluffer. C'est peu probable, simplement parce que de nombreux joueurs sont incapables de coucher une main telle que celle-là.

Barry Greenstein dédicace son livre Ace on the River
La seule chose que vous vouliez : un as à la river.

Etant donné que seul K-Q nous contrarie, et que nous pouvons ajouter JJ, TT, Q-J, Q-10, Q-9, A-K et K-J à son éventail ici (avec certaines plus probables que d'autres), nous devons considérer le fait que nous avons la meilleure main ici.

A mon avis, nous devrions faire un value bet ici, et un suffisamment gros pour décourager une relance de tout autre qu'un full.
Je miserais 100 à 150€. S'il pousse le tapis, il y a des chances pour que vous devriez jeter. Si vous misez 130€ à la river, vous avez engagé 204€, vous laissant avec 116€.
Vous obtiendrez juste un peu moins de 5 contre 1 sur votre argent pour faire le call. Il n'y a presque aucune chance pour qu'un joueur aussi bon que lui fasse un bluff avec si peu de chances de succès.

A moins qu'il vous voit comme un joueur serré-faible, envisageant de tout coucher, la cote de 5 contre 1 plus le fait qu'il sache que vous auriez la dame, fait de cette situation une situation très mauvaise pour un bluff.
Seul un full peut vous mettre à tapis ici. Misez pour la valeur et prenez le pot, ou misez pour la valeur et couchez-vous face à un all-in adverse.

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