Bruno Lopes s'est fait un nom en tant que l'un des pères fondateurs du rap hexagonal. Et même si le hip-hop tient toujours une place importante dans sa vie, sa passion pour le poker a peu à peu pris le dessus. Nous l'avions rencontré à l'occasion des WSOP Europe il y a quelques années.
Double disque de platine avec le Suprême NTM, Lopes a même rapidement disputé des tournois à gros buy-in, et a obtenu sa première place payée sur le circuit des tournois live en 2008.
« J'avais 13 ans la première fois que j'ai joué au poker, c'était en 5-card draw », confiait-il à PokerListings à Cannes.
« Ensuite, j'ai complètement oublié le poker pendant 25 ans, jusqu'en 2005 quand j'ai vu des gens jouer au Hold'em à la télévision. »
Lopes a arrêté de produire de la musique avec NTM et son compère Joey Starr à la fin des années 90, avant de créer son propre label, "IV My People", et sa propre ligne de vêtements, "High 2".
En 2011 et à 44 ans, il jouait un minimum de 40 heures par semaine, tant en ligne qu'en live, et surtout se montrait déjà de plus en plus passionné, et de plus en plus doué.
« J'adore le poker, et j'ai eu la chance de rencontrer des gens supers avec qui je peux bien jouer. Je suis proche de Stéphane Albertini, qui avait fini 46ème au Main Event des WSOP 2011 et qui m'a appris beaucoup. »
Il a depuis accumulé l'équivalent de plus de 1 million de dollars en gains de tournois live, avec particulièrement de bonnes performances au Grand Prix de Paris 2010 et lors du Grand Final de l'EPT la même année, ou encore lors d'une fructueuse année 2012. Il ne lui manquait déjà plus qu'un gros coup.
En ligne, Kool Shen joue sous le pseudo ''93styles93'' ou bien sûr "Kool Shen". Et il y aura là aussi fait parler la poudre, avec quelques jolis résultats et même la victoire dans plusieurs tournois majeurs sur Winamax.fr.
Dans la meilleure équipe française
Mais Lopes aura d'abord dû faire ses armes avant d'être repéré par PokerStars, et voir ainsi ses participations aux EPT Deauville, San Remo et Monte-Carlo sponsorisées en 2009.
Après s'être manqué à Deauville, Lopes réussissait un mini-cash à San Remo et une 42è place au Grand Final, pour 30 000 € de gains. Le mois suivant, il passait à un cheveu de sa première table finale au Grand Prix de Paris en terminant 16è pour 35 215 €.
Il y a fort à parier que Bruno Lopes aurait pu continuer cette bonne série sur plus de tournois, mais en juin de la même année il reforma avec Joey Starr leur tandem de Suprême NTM pour un concert au Parc des Princes devant 50 000 fans.
Quelques mois plus tard, Lopes était de retour sur le circuit, atteignant cette fois-ci les deux dernières tables du WPT Marrakech. Son nom apparaît une nouvelle fois au palmarès d'un grand tournoi lors des WSOP de Las Vegas où il réussit deux cashs, le meilleur étant une 20è place sur 817 lors du tournoi Triple Chance à 5000 $.
2012 (sans doute sa meilleure année) le voyait confirmer sa progression avec de nouvelles jolies places payées sur l'EPT, le WPT et aux WSOP, dont une belle 4è place à l'EPT Madrid (pour 140 000 €, son plus gros gain à ce jour), la victoire dans un tournoi annexe à 1 500 € des WPT National Series de Cannes, une première place payée au Main Event des WSOP (468è/6598), et une 21è place au WPT Rendez-vous à Paris.
Sans oublier sa première grosse victoire aux Euro Finals of Poker à l'Aviation Club de France devant Aubin Cazals et 107 autres joueurs, pour 100 000 €.
C'est ainsi presque naturellement qu'à l'automne il se voyait rejoindre la célèbre et talentueuse équipe de la Team Winamax, dont il fait aujourd'hui toujours partie. Et ses fans peuvent également le retrouver sur la chaîne TV de Winamax.
Bientôt une grosse victoire ?
De quoi assurément continuer d'améliorer son jeu, et ce ne sont pas ses résultats depuis qui l'auront démenti. On notera ainsi entre autres une 201è place sur 6352 au Main Event des WSOP 2013, une 18è place à l'EPT Prague 2015, la victoire devant 900 joueurs dans le Sismix 2016 à Marrakech (suivi d'une 2è place dans le High Roller l'année suivante), une 54è place au PokerStars Championship de Monte-Carlo en 2017, ou encore une 92è place au PCA en janvier 2019.
Il ne lui reste à obtenir qu'une grosse victoire de prestige, afin d'inscrire définitivement son nom sur la liste des meilleurs joueurs français. En termes de gains en live, il se classe pour le moment dans la deuxième partie du Top 100.
« Gagner un bracelet serait la plus belle chose au monde, mais déjà d'arriver en table finale d'un tournoi comme ça serait un rêve pour moi. », concluait-il.
A voir son niveau, sa soif de compétition et sa patience, et le respect qu'il a déjà gagné de par ses nouveaux pairs, il y a de bonnes chances pour que cela arrive prochainement. Et ce ne sont pas de nouvelles tournées avec NTM (comme en 2018) qui l'en empêcheront.