Retrouvez notre nouvelle série d'articles stratégiques, en 8 parties, pour apprendre comment gagner en Pot-Limit Omaha. Aujourd'hui la première leçon : de l'importance de jouer pour les nuts !
Il y a de cela 10 ans, vous auriez eu bien du mal pour trouver une partie de Pot-Limit Omaha en dehors de Las Vegas ou de quelques autres villes.
Aujourd'hui presque toutes les salles de poker où vous posez les pieds ont au moins une partie de PLO en cours. Et certaines des parties aux plus hauts enjeux du monde se disputent aussi en ligne dans des parties de Pot-Limit Omaha.
La raison de cette popularité récente du PLO est simple. Il s'agit d'un jeu très amusant et rempli d'action.
Avec 4 cartes avec lesquelles jouer au lieu de 2, les joueurs jouent bien plus de mains, et flambent bien plus souvent qu'au Texas Hold'em.
La nature bourrée d'action du jeu amène également de plus faibles joueurs, qui cherchent simplement l'adrénaline du jeu.
Et vu que les valeurs des mains sont bien plus proches entre elles et qu'il y a tant de variance, cela prend plus de temps pour un mauvais joueur avant qu'il ne réalise qu'il est en fait un joueur perdant.
La popularité de l'Omaha va continuer de croître, aussi aujourd'hui est vraiment le meilleur moment pour commencer à apprendre comment ne pas craindre en Omaha, et surtout y gagner.
Cependant avant que vous ne débutiez, soyons très clair avec ça : l'Omaha n'est simplement pas juste du Texas Hold'em avec quatre cartes.
La différence entre l'Omaha et le Hold'em
L'Omaha est un jeu qui en surface ressemble beaucoup au Hold'em, avec simplement deux fois plus de cartes en mains.
Jusqu'à un certain niveau, ça l'est, mais les choses vont bien plus loin que ça. Mais ne soyez pas découragé : le saut du Hold'em à l'Omaha n'est pas nécessairement si difficile si vous sachez reconnaître les différences.
Ceci étant dit, pour apprendre l'Omaha vous devez déjà avoir une solide compréhension des principes de base du Hold'em.
Si ce n'est pas le cas, alors conservez cette page pour plus tard, et commencez à lire quelques articles de Hold'em ici, ou même par entamer notre autre série "pour ne pas craindre" dédiée au Hold'em dans cette même section.
A la fois le Hold'em et l'Omaha sont des jeux avec cartes communautaires. Au Hold'em, chaque joueur reçoit deux cartes cachées, et quatre en Omaha ; ces cartes sont combinées avec les cinq cartes communes du tableau. En Omaha, vous devez exactement utiliser deux de vos cartes pour faire votre main, ce qui comme vous le savez probablement, n'est pas le cas en Hold'em.
Mains de départ en Omaha
Une différence majeure entre Omaha et Hold'em est qu'il y a très peu de mains départ qui soient d'énormes favoris contre d'autres mains de départ en Omaha. Si deux joueurs ont des mains raisonnables, l'une est rarement mieux favorite qu'à 60/40 sur l'autre. Comparez ceci au Hold'em où une grosse pocket paire est favorite à 80/20 contre une plus petite.
Cela signifie que vous pouvez voir plus de flops en Omaha qu'en Hold'em, au moins si vous savez ce que vous faites.
Mais en tant que novice, vous devriez probablement jouer moins de mains - pour leur plupart, seulement des mains de départ où les quatre cartes soient connectées d'une certaine manière. Puis, lorsque vous aurez plus d'expérience, élargissez le panel de mains que vous jouez.
L'Omaha : Un jeu de tirages
L'Omaha est un jeu de tirage. Lorsque vous jouez en Omaha, vous aurez souvent à engager une grosse partie de votre tas de jetons sans une main faite, en raison des excellentes cotes que vous aurez sur vos tirages. Cela arrive rarement en Hold'em.
La chose la plus importante à se souvenir en Omaha, est que vous devriez toujours tirer pour le jeu max. Nous ne le soulignerons jamais assez : ne risquez pas votre argent si vous n'avez pas les nuts (le jeu max) si vous avez fait votre main. Cela peut vite se retrouver être très coûteux. En Hold'em, vous êtes généralement ravi de faire la couleur hauteur valet sur un tableau sans paire, mais en Omaha cela devient une très sérieuse main à problème qui devrait être jetée si l'un de vos adversaires affiche de la force.
Exemple
Vous détenez A♠ 7♠ 9♥ 7♥ et le flop suivant vient : A♣ T♦ 8♥ Vous avez la top paire avec un tirage quinte, mais vous tirez pour la partie basse de la quinte. La seule carte qui vous donnerait le jeu max est le 6. Le risque est qu'un autre joueur ait quelque chose comme K-Q-J-x or Q-J-9-x et fasse une quinte plus haute. Ok, alors vous avez aussi la top paire, mais ça ne vous amènera nulle part en Omaha.
Beaucoup de joueurs aguerris au Hold'em ont tendance à sur-jouer leurs tirages en Omaha. Je suis stupéfait de voir à quel point des joueurs vous paient souvent avec une quinte bâtarde contre votre quinte max, ou tirent pour une couleur sur un tableau pairé lorsque vous avez déjà le full house.
C'est ce qui rend le jeu d'Omaha si merveilleux. Ne faites simplement pas les mêmes erreurs vous-même !
L'Omaha est affaire de faire le jeu max
Avec deux cartes de plus en jeu, l'Omaha a donc un but clair : faire le jeu max.
Au Hold'em vous pouvez régulièrement gagner des pots sans ce jeu max (les nuts). Vous gagnez avec des paires, doubles paires, et brelans. Les quintes et couleurs sont également presque toujours bonnes.
En Omaha les paires gagnent rarement. Un brelan perd souvent face à un brelan supérieur. Si vous n'avez pas la quinte ou la couleur max, quelqu'un l'a probablement et vous vous ferez avoir.
Répétez après moi : l'Omaha est un jeu de nuts.
Le problème cependant, est que ce qu'est le jeu max change à chaque nouvelle carte.
Ainsi parfois les nuts ne sont pas suffisantes, et vous avez aussi besoin d'un plan de secours.
Position, Position, Position
La position est importante en Hold'em, mais l'est encore plus en Omaha. Etre assis en position tardive est excellent car vous obtenez plus d'information que vos adversaires, mais en Pot-Limit Omaha, vous obtenez également un bon contrôle sur le pot. Si vous faites une mise en début de parole en Omaha, vous donnez beaucoup de munitions à vos adversaires pour agir derrière. La structure de limite de pot leur donne la possibilité de vous revenir dessus pour un large montant.
Pour cette raison, vous ne devriez jamais relancer pré-flop en début de parole. Vous engagez de l'argent dans le pot, mais n'avez aucun contrôle sur les mises des rues ultérieures. Admettons que vous ayez A-A-x-x et relanciez UTG. Que faites-vous si vous échouez dans l'amélioration de votre main et que vous avez trois joueurs à agir derrière vous ?
La même chose se produit si vous floppez une main décente en début de parole, disons un brelan intermédiaire. Si vous misez ici et que quelqu'un vous revient dessus, vous êtes forcé de jouer un très gros pot si vous décidez de continuer.
Vous avez un bien meilleur contrôle sur le pot en fin de parole. Si quelqu'un vous mise dessus, vous pouvez choisir de suivre avec des tirages décents et reprendre le commandement avec des mains fortes que vous voudriez protéger.
Alors faites attention et ne relancez jamais pré-flop en début de parole (la seule exception est lorsque vous pouvez entraîner un check-raise pour plus de la moitié de votre stack avec les as).
Soyez du bon côté du "freeroll"
En Omaha, vous devez vous préocupper à propos d'être "freerollé" dans une main.
Qu'est-ce que ce terme signifie ?
Exemple :
Vous avez 9♠ T♣ J♥ A♠. Le flop est 6♠ 7♠ 8♦.
Sur un tel flop, il y a de nombreux moyens différents pour faire une quinte.
Toute combinaison de 5-4 ou 9-5 fait une quinte plus basse. Vous avez la quinte max ainsi que le tirage couleur max et un tirage pour une quinte plus haute.
Vous "écrasez" ce tableau. Non seulement vous attrapez n'importe quelle quinte plus basse, mais vous êtes aussi en "freeroll" (avec vos tirages couleur et pour une quinte supérieure) sur l'importe quel autre joueur qui a également floppé la quinte max.
En gros cela signifie donc que vous êtes déjà avec le jeu max, mais que vous avez même encore la chance de faire encore mieux.
Quand les joueurs viennent du Hold'em pour la première fois, ils peuvent penser qu'ils ont les nuts avec n'importe quelle quinte, et se montrer heureux de s'impliquer avec.
Mais en Omaha, le plus souvent si vous avez la quinte du bas et que beaucoup d'argent part au milieu, vous allez être loin derrière.
Une plus grosse variance
Soyez préparé à connaître de plus grosses fluctuations lorsque vous jouez en Omaha, et de jouer de plus gros pots en général. Il n'est pas rare qu'à la fois vous et votre adversaire ayez les cotes correctes pour engager tous vos jetons et laisser les cartes du paquet décider de l'issue. En Omaha, vous allez plus fréquemment risquer votre stack entier que lorsque vous jouez au Hold'em.
Exemple
Vous avez K♥ K♣ J♦ 9♣ au bouton. Le flop vient avec K♠ J♥ 8♦. Vous avez floppé les nuts ! Mieux encore, votre adversaire vous fait une mise de la taille du pot. Mais c'est un board dangereux, alors vous décidez de revenir par-dessus et de relancer. Il vous sur-relance à tapis et vous suivez. Votre adversaire a Q♠ T♥ 9♦ 8♠, et possède un très fort tirage quinte wrap.
Il s'agit d'un coin-flip virtuel, avec votre adversaire en léger favori. En aucune manière il n'est possible que vous et votre adversaire puissiez partir de cette main ; vous devez tous les deux risquer votre stack entier sur un lancer de pièce. Avec ce flop, vous êtes favori contre toutes les mains à l'exception des tirages quinte wrap, et votre adversaire est favori contre la plupart des mains à l'exception des brelans.
Des situations telles que celle-ci sont bien plus courantes en Omaha qu'au Hold'em. C'est une raison pour laquelle l'Omaha est un tel jeu d'action, mais par la même, il peut également vous faire faire des cheveux blancs.
L'Omaha et le Hold'em peuvent sembler très similaires, mais comme vous pouvez le voir il y a des différences majeures entre ces deux jeux excitants. Si vous vous instruisez à leur propos et ajustez votre jeu d'Omaha en conséquence, vos chances de sérieusement gagner de l'argent à la table de poker vont monter en flèche.
La clé à retenir :
L'Omaha n'est donc pas qu'un jeu de nuts mais un jeu de "nuts avec un plan B".
Ce que nous allons vous montrer dans le reste de cette série, c'est comment être du bon côte de ces "coolers" comme on les appelle dand le jargon, ces confrontations de deux gros jeux, et comment être celui qui "freerolle" (qui joue pour améliorer alors qu'il est déjà tranquille en gros), et pas celui qui se fait "freeroller".
Si vous pouvez maîtriser ça, vous serez sur le bon chemin pour ne pas craindre, et gagner au Pot-Limit Omaha.
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