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Psychologie du joueur de poker : Entre discipline et instinct

Psychologie du joueur de poker : Entre discipline et instinct
Iva Dozet Auteur du contenu
  • Vérifié par : PokerListings
  • Dernière mise à jour le : 19 mai 2025 · 7 minutes à lire

Pour pouvoir performer au poker, et de manière régulière, il est important de travailler son mental et sa capacité à encaisser les mauvaises périodes. Au poker, la psychologie joue un rôle fondamental, et il est vivement recommandé d’être discipliné, mais aussi à l’écoute de son instinct. La combinaison de ces deux compétences constitue, à mon sens, la clé pour devenir un joueur très gagnant au poker (en ligne comme en live). Dans cet article, vous allez découvrir quelques astuces qui vous permettront de booster vos résultats, tout en ayant une approche saine du poker.

La discipline au poker : une compétence indispensable

Pour pouvoir performer à haut niveau au poker, il est indispensable d’être discipliné. En effet, la discipline est la seule chose qui vous raccroche à votre niveau de jeu lorsque tout va mal. Le poker peut être particulièrement violent, et fait appel à des compétences mentales de haut niveau. 

Voici donc plusieurs points importants à retenir en ce qui concerne le mental et la discipline au poker :

La gestion de bankroll

J’y reviens très souvent dans mes articles, mais une bonne gestion de bankroll fera clairement de vous un joueur beaucoup plus structuré. Un bon joueur sait parfaitement qu’une mauvaise gestion financière, même avec d’excellentes compétences techniques, mène inévitablement à la banqueroute.

Si vous arrivez à acquérir une bonne discipline dans ce domaine, alors non seulement vous pourrez jouer de manière très sereine, mais vous allez également pouvoir progresser à votre rythme, tout en maîtrisant les risques financiers. À l’inverse, si vous ne vous sentez pas à l’aise avec votre gestion de bankroll (parties trop chères), vous allez subir une pression constante lors de vos parties, qui ne vous permettra pas de jouer votre meilleur poker.

Un bon joueur de poker doit pouvoir avoir une approche “long terme”. Le but n’est pas nécessairement de multiplier votre bankroll par 10 en deux jours, mais plutôt de jouer des milliers de mains dans des conditions optimales, tout en minimisant les risques. Forcement, cette approche demande de la patience, de la rigueur, et surtout, une discipline à toute épreuve.

Suivre sa stratégie à la lettre

Que vous soyez en bad run depuis 6 mois, ou en good run depuis 2 ans, vous allez devoir vous battre contre vous-même pour tenter de maintenir un niveau de jeu identique (A/B game), quelle que soit la situation dans laquelle vous vous trouvez.

Il est par exemple facile de se laisser emporter en jouant des mains que vous n’auriez jamais jouées d’habitude, sous prétexte que vous êtes en veine, et que tout se passe bien aux tables. Attention, car le retour de manivelle peut être particulièrement fracassant. Vous devrez donc travailler votre jeu, étudier une stratégie, et l’appliquer 100 % du temps.

Bien évidemment, certaines situations peuvent vous amener à modifier quelques aspects de votre jeu, mais globalement, vous devrez éviter de vous laisser emporter par vos sentiments dans un coup de poker. Malheureusement, dans les périodes de bad run, il peut être très difficile de maintenir un bon niveau de jeu, car les mauvais coups successifs peuvent affecter assez vite votre mindset.
Pour parer à cela, essayez donc d’appliquer une stratégie de jeu prédéfinie, et de vous y tenir.

Gérer ses émotions au poker

Les émotions au poker

Personnellement, je trouve que ce point est l’un des plus importants au poker. En effet, garder son sang froid est une compétence qui pourra vous faire économiser énormément d’argent sur le long terme. Le poker va vous confronter à des situations particulièrement frustrantes et injustes, mais il faudra savoir l’accepter, tout en continuant de produire un jeu de qualité.

À noter qu’en dehors des cartes, il n’est pas rare de tomber sur des adversaires qui feront tout pour vous déstabiliser lors d’une partie (appeler le time, critiquer votre jeu…). Vous l’aurez compris, sans discipline émotionnelle, il sera difficile de reprendre l’ascendant à une table de poker.

Pour ne pas basculer dans ce qu’on appelle le tilt (état de rage et frustration), il est important de savoir prendre du recul, et de comprendre que la malchance (si vous avez bien joué) est temporaire. La meilleure réponse est donc de continuer à jouer un jeu optimal, et de rester patient. De plus, pour travailler là-dessus, vous pourriez par exemple envisager de pratiquer la méditation, ou le yoga.

Écouter son instinct au poker : trouver le juste équilibre

L’instinct doit être pris en compte si vous comptez devenir un très bon joueur de poker. Vous allez donc découvrir quelques points qui feront quelque peu la lumière sur cet aspect du jeu qui est encore, à mon avis, très peu travaillé par les joueurs.

Au-delà des cartes

On a souvent l’impression que l’instinct au poker est perçu comme un simple “feeling”, et qu’il n’est absolument pas nécessaire pour gagner au poker. Je ne suis pas forcément d’accord avec cette analyse à 100 %, car cet instinct va tout de même nous permettre de lire les signaux faibles, et de comprendre davantage nos adversaires et leur comportement.

Il est vrai que nous pouvons gagner au poker sans prendre en compte l’instinct, mais des joueurs comme Davidi Kitai, ou encore Daniel Negreanu ont largement prouvé qu’il était possible de faire exploser ses résultats grâce à une bonne intelligence émotionnelle.

Un joueur instinctif sera capable de repérer des tells particulièrement subtils, ou encore de déceler des schémas de mise anormaux assez rapidement. Il sera également en capacité de sentir si son adversaire et plutôt fort ou faible, rien qu’en le regardant et en l’analysant. Enfin, un instinctif saura souvent prendre les meilleures décisions, et ce, sans forcément se baser sur la force de sa propre main.

Savoir sortir des cadres établis

Diverses cartes de poker

Là où la discipline impose une ligne de conduite stricte, l’instinct permet de s’en écarter avec intelligence. Il n’est pas rare d’entendre des joueurs dire “c’était standard” ou “j’étais obligé de payer”. Personnellement, je trouve que c’est une grosse erreur de trop catégoriser les spots dans le but d’automatiser des décisions.

En ligne, il peut être intéressant de procéder ainsi si vous jouez 16 tables en même temps, mais pour celui qui réalise moins de volume ou qui joue en live, je trouve que c’est une erreur. En effet, il arrive par exemple que dans certaines situations, le bluff soit plus indiqué, même si sur le papier, la théorie vous demande de folder.

Ces intuitions qui vous seront téléphonées grâce à votre expérience ou à une bonne analyse de vos adversaires pourraient vraiment faire la différence en fin d’année (financièrement). Pour rappel, l’instinct n’est pas forcément inné, et il est souvent la combinaison d’une longue expérience en ce qui concerne l’observation des adversaires, et l’analyse du jeu en lui-même.

Savoir prendre des risques de manière mesurée

En effet, un joueur particulièrement rigoureux et discipliné sera en capacité de faire de l’argent sur le long terme, mais malgré tout, il peut devenir beaucoup trop prévisible, et donc vulnérable face à des joueurs plus compétents.

L’instinct peut donc parfois vous pousser à prendre quelques risques calculés, en jouant par exemple certaines combinaisons que vous n’auriez jamais envisagées depuis telle ou telle position. Il peut être bon de changer de rythme, de casser les routines, afin d’installer l’incertitude chez vos adversaires.

Si vous avez par l’exemple l’image d’un joueur solide, mais que vous avez identifié une faiblesse chez un joueur régulier, alors n’hésitez à pas à jouer avec votre image perçue, et faites basculer la partie de poker grâce à un bluff audacieux, une mise inattendue, ou encore une relance depuis une position délicate.

Conclusion : 

Au final, l’idéal serait de coupler la discipline avec l’instinct, mais globalement, peu de joueurs arrivent à jongler avec ces deux compétences. Souvent, si un joueur privilégie l’aspect mathématique, alors il souhaitera s’appuyer à 100 % sur des compétences techniques, et très rationnelles. À l’inverse, un joueur qui va beaucoup jouer à l’instinct sera globalement assez peu attiré par la technique pur et les mathématiques.

Pour ne pas vous enfermer dans des schémas préconçus et continuer à progresser au poker, vous devrez essayer de bien balancer votre jeu entre discipline et instinct. Pour résumer, vous aurez besoin d’une discipline froide et implacable, tout en développant une intuition fine et audacieuse. Dans cet équilibre entre rigueur et flair, entre maîtrise de soi et lecture de l’autre, se trouve la véritable essence du poker.

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