Le cannabis récréatif vient tout juste d’être légalisé dans le Nevada, mais attention : fumer du cannabis aux World Series of Poker peut toujours avoir des conséquences graves.
Il y a toujours eu beaucoup de cannabis aux WSOP. Que ce soit dehors, dans les couloirs ou à table, il est rare de passer une journée au Rio sans en sentir les vapeurs.
Et maintenant que la marijuana est disponible légalement à Vegas, pour peu que vous soyez majeur, il est fort probable qu’elle devienne encore plus répandue.
Mais attention : fumer (ou vapoter) du cannabis aux WSOP n’est pas l’activité la plus sûre si vous tenez à être autorisé à revenir au Rio.
Officiellement, le casino a une tolérance zéro pour les drogues sur les lieux, avec arrestation par la police et interdiction d’entrer dans tous les Caesars.
Même si c’est déjà arrivé, vu le nombre de personnes qui consomment, on imagine que ce n’est pas si fréquent que cela.
Shane Schleger est un joueur professionnel dont la première place payée aux WSOP date de 2005 (131 000 $ pour une table finale lors d’un tournoi de No-Limit Hold’em à 1 000 $).
Schleger explique qu’il fume constamment lorsqu’il est aux WSOP.
« J’ai tout fait », nous confie-t-il.
« Parfois directement en me réveillant, avant d’aller jouer, mais ce n’est pas comme ça que je fonctionne en ce moment.
Là j’ai joué quatre préliminaires depuis que j’ai fumé, et je ne fumerai pas jusqu’au dîner. »
Si Schleger n’a jamais eu de problème avec le service de sécurité, il a tout de même un ami qui s’est fait prendre avec une vapoteuse dans un autre casino et qui a été exclu des WSOP.
Ces 15 dernières années, les anecdotes de joueurs exclus pour avoir fumé du cannabis sont nombreuses, parfois même en plein tournoi.
Pour Schleger, cela ne fait aucun doute : bien que la position de Caesars (et donc des WSOP) est explicitement anti-drogues, la perspective d’être exclu des WSOP est une sanction disproportionnée.
De nombreux joueurs sont aux WSOP pour gagner leur vie, dont certains avec des ordonnances pour de la marijuana et d’autres sont venus de très loin pour jouer.
Le consensus tacite, cependant, est que tant que vous êtes discret et respectueux, vous devriez vous en tirer.
« Je ne vois pas ça comme une confrontation entre les fumeurs et Caesars », ajoute-t-il.
« J’imagine bien qu’un grand groupe ne va pas encourager la consommation de drogues dans ses établissements. C’est pour ça que je trouve qu’une sorte de laxisme est un bon juste milieu.
Je pense qu’il y a beaucoup plus de gens qui se font virer parce qu’ils sont bourrés ou agités, ou qu’ils manquent de respect à un membre de la sécurité, ce qui arrive souvent en cas d’ébriété.
De tout ce qu’on peut faire pour embêter un vigile, fumer discrètement un peu de cannabis dans le désert est probablement beaucoup moins risqué que de se balader dans le Linq bourré en faisant n’importe quoi. »
Du cannabis au casino ? On en est loin
Les recommandations actuelles concernant le commerce de marijuana dans les casinos sont détaillées dans un mémo de Terry Johnson du Gaming Control Board. Ils ont par ailleurs ajouté que ces recommandations ne changeraient pas, même en cas de légalisation dans le Nevada.
En résumé, le mémo disait que la possession et la vente de marijuana sont des crimes fédéraux, et qu’en conséquence les casinos ne pourraient pas investir dans une telle activité, quelles que soient les lois des différents États.
La toute récente légalisation de la consommation récréative ne change donc rien.
« Nous avons un service de sécurité sur place et dans les parkings. Il arrive régulièrement que des gens soient arrêtés pour avoir fumé sur la propriété », explique Seth Palansky, vice-président de la communication des WSOP.
« On n’a pas non plus une force spéciale pour les poursuivre, mais c’est notre responsabilité de faire en sorte qu’aucune activité illégale n’ait lieu ici.
C’est comme si je conduisais à 60 en ville : je sais que je risque de prendre une amende, donc l’essentiel c’est de connaître les risques avant de prendre une décision. »
Mais si vous allez loin dans un tournoi des WSOP, alors le risque potentiel associé à un petit joint est bien plus grand que celui d’une amende pour excès de vitesse.
En ce qui concerne les exclusions à long terme ou définitives, Palansky explique qu’elles sont bien plus fréquentes pour des comportements violents ou perturbateurs, plutôt qu’à ce type de choses.
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