Bientôt plus de poker du côté du Hooters Casino ? L'établissement de Vegas pourrait en effet bien mettre la clef sous la porte, son principal créancier ayant déposé une demande de mise en banqueroute auprès des autorités américaines.
Bien qu’il ne fasse pas partie des établissements de jeux situés sur le Strip (mais sur la Tropicana Avenue qui le croise à l’est) ou des plus renommés de Las Vegas, le casino Hooters reste partie du folklore de la capitale du jeu.
Un peu d’histoire pour commencer : Hooters est à la base une chaîne de restaurant (axée fast-food) créée en 1983, mondialement connue ou presque, et essentiellement basée aux Etats-Unis (plus de 400 restaurants). « Hooters » signifie chouette (d’où le logo) en anglais, mais aussi... "nichons" (traduction littérale en langage familier), d’où la marque de fabrique de ces établissements : des serveuses aux attributs bien fournis, habillées en tee-shirt moulant et échancrés et mini-shorts oranges. Un calendrier et un magazine auront d’ailleurs même été sortis par la chaîne.
Dans le cadre de ses nombreuses opérations externes ou de diversification, la société reprend en 2004 l’hôtel San Remo (dont les murs étaient sortis de terre en 1973) pour en faire son complexe Hôtel-Casino, ouvert en grandes pompes en 2006.
L’établissement avait alors été acheté 75 millions de dollars, avant un lancement de travaux pour près de 190 millions de dollars, en partie destinée à agrandir sa surface de jeux, portée à près de 3200 m² (avec 32 tables de jeux dont 3 de poker, le plus souvent en Texas Hold'em No-Limit 1$/2$).
La fin d'une histoire ?
Problème : Le Hooters possède l’un des plus bas revenue de l’industrie du jeu pour un casino de Vegas, et en dépit de l’un des meilleurs ratios de rentrées d’argent entre revenus issus du jeu et du reste, le casino n’a jamais fait d’argent.
Cette activité risque en tout cas donc bientôt d’être de l’histoire ancienne.
Le créancier principal du Hooters Las Vegas (Canpartners Realty Holding) a en effet récemment rempli les papiers nécessaires auprès de la Bankruptcy Court américaine, pour demander à ce que la banqueroute soit prononcée.
Les chiffres annoncés sont sans appel ; si cette propriété de près de 700 chambres vaut dans les 70 millions de dollars, ce sont 10 à 50 millions en actifs contre près de 180 de dettes et passif qui viennent s’inscrire au bilan du tableau noir. Sans parler des quelques 40 millions (chiffres rapportés en 2008) qui seraient nécessaires pour la rénovation et le repositionnement de la marque (qui conserve une image cheap et machiste).
Les nombreux efforts faits (et l’argent dépensé) sur ces trois dernières années, avec l’aide d’une armée de professionnels de la restructuration et d’analystes financiers n’auront mené à rien. C’est la raison pour laquelle la recherche de fonds ou d’un repreneur résulterait en une perte de temps et de potentiels centaines de milliers de dollars supplémentaires selon Canpartners.
« Cette issue n’est pas surprenante. (...) Il est devenu clair pour tout le monde que le concept de casino Hooters avait échoué. (...) Il est de plus improbable que tout investisseur potentiel laisse le leadership aux créanciers actuels en cas de repositionnement de la propriété en dehors du champ Hooters. »
Le juge Bruce Markell devra maintenant statuer sur ce dépôt et cette demande, avec comme issues la recherche de capital via un nouveau partenaire, la vente ou la fusion.
Mais les chances pour les joueurs de pouvoir continuer à s'adonner au poker dans les murs de cet établissement à cette ambiance sexy-retro sont aujourd’hui mal engagées.