Les sit-and-go paraissent faciles, mais sans les bases vous vous ferez piéger ! Suivez le B.A-BA élémentaire et vous aurez de grandes chances de gagner régulièrement dans ces tournois populaires. Parmi les indispensables à connaître : savoir quoi faire lorsque l'on reçoit une petite paire, des connecteurs assortis, ou encore s'il faut payer un joueur court en jetons parti à tapis.
Au sommaire de cet article :
- Les petites paires servies (pocket pairs)
- Les connecteurs assortis
- Faut-il suivre les short stack à tapis ?
Les ABC du Sit-and-Go : Les Petites Pocket Paires
Les petites pocket paires - que nous définirons comme celles allant de 2-2 à 7-7 - peuvent être piégeuses à jouer la plupart du temps. Dans un sit-and-go, avec des blinds qui augmentent rapidement, elles peuvent même parfois rendre fou.
Elles peuvent donner l'impression d'être de bonnes mains, mais selon le niveau des blinds, leur valeur peut varier de forte à insignifiante.
En d'autres mots, vous devez apprendre comment les jouer, ou risquer de vous enliser et de demeurer un « fish » des sit-and-go.
Jouer de petites paires servies lorsque les Blindes sont petites
Dans les premiers niveaux d'un sit-and-go, les petites pocket paires sont très précieuses. Les blinds sont basses et votre stack est gros.
La plupart des sit-and-go démarrent avec à peu près 1 500 $ en jetons avec des blinds à 10$/20$ ou 10$/25$. En d'autres termes vous avez entre 60 et 75 BBs. A cette étape de la partie, vous pouvez limper avec vos petites pocket paires et espérer toucher un brelan.
Les brelans sont des mains extrêmement fortes. Si vous êtes suffisamment chanceux pour en toucher un contre la top paire d'un adversaire, vous avez une bonne chance de doubler votre tapis. Et si vous pouvez doubler rapidement dans un sit-and-go, cela rendra le reste de votre tournoi substantiellement plus facile.
Il est ainsi recommandé d'essayer de voir des flops peu chers lorsque les blinds sont basses. Le mot clé est "pas cher" : ok donc pour suivre une relance à 3x-4x s'il y a quelques joueurs dans le pot, mais prendre l'habitude de limper les petites pocket paires en début de parole et de suivre de grosses relances en étant hors de position, est une bonne façon de gaspiller des buy-in.
Les rares fois où vous flopperez un brelan ne vont pas compenser tout l'argent dont vous vous serez saigné lorsque vous limpez-suivez avant le flop pour ne faire ensuite que check-folder sur celui-ci.
Au fur et à mesure que la partie avance
Les niveaux intermédiaires d'un sit-and-go amènent de plus grosses blinds et un changement de dynamique à la table. Généralement les sit-and-go commencent larges et se resserrent après le niveau 25$/50$.
Ceci devrait changer la manière de jouer vos pocket paires. A ce stade vous ne pouvez plus limper dans n'importe quelle position en espérant être chanceux pour flopper un brelan. Vous risquez à présent un trop gros pourcentage de votre stack.
A 25$/50$, vous pouvez encore limper en position tardive après quelques limpers, mais vous feriez mieux d'adopter une stratégie de raise ou fold.
Le niveau 25$/50$ est en fait un niveau de blinds à tailles embarrassantes. Si vous relancez à 150$ et êtes suivi, le pot sera d'au moins 300$ après le flop.
Maintenant si vous faites un continuation-bet et que vous êtes encore suivi, vous avez mis à peu près 20% de votre stack. Et si votre adversaire continue de suivre, votre main a des chances de ne pas être la meilleure. Vous devez alors vous coucher, sacrifiant votre argent investi.
C'est pourquoi relancer en début de parole et en position intermédiaire, n'est pas une bonne idée. Dans ce contexte, à 25$/50$, les pocket paires basses sont pratiquement sans valeur. Vous ne pouvez limper-caller une relance de manière profitable, et pour les raisons précédemment exposées, vous ne pouvez pas relancer profitablement. Du coup vous devriez simplement coucher ces mains.
Quand les Blindes augmentent
Alors que les blinds augmentent - disons 50$/100$ - , vous devriez commencer à ouvrir un peu plus votre jeu. A ce stade, le limp devrait complètement disparaître de votre arsenal. Vous devriez ici chercher à augmenter graduellement votre tapis en volant les blinds.
Dans une stratégie de raise-ou-fold, et les pocket paires sont d'excellentes mains pour voler. Vous pouvez relancer 3x la grosse blind, et souvent vous gagnerez le coup sans aller à l'abattage.
Cependant, toute la beauté de ces mains est que vous pouvez toujours remporter le coup au showdown.
Si vous êtes Under the gun (premier de parole), vous n'avez pas besoin de beaucoup changer votre stratégie. Vous devriez toujours jeter 22 à 55, quoique si vous remarquez que la table joue très serré, vous pouvez envisager de commencer à relancer avec 66 et plus.
Rappelez-vous, votre but est de remporter le pot sans contestation. Jouer un pot hors de position avec une paire inférieure peut être piégeux, alors jouez intelligemment.
Les petites paires servies pour le contre-vol ?
Contre-voler (le "Re-steal au poker") dans les bonnes situations est l'une des compétences les plus importantes qu'un joueur de sit-and-go puisse avoir.
Les bons joueurs de sit-and-go volent fréquemment. Ils le font avec des mains faibles, ce qui signifie que si vous leur revenez dessus en relançant, ils se coucheront et vous pourrez gagner à la fois leur relance et les blinds.
Les pocket paires font d'excellentes mains de contre-vol. Si vous trouvez que vos blinds ont tendance à être relancées par un voleur de blinds "en série", vous pouvez le contre-attaquer avec ces mains. Pour ce faire, vous devez avoir de la fold equity (espérance de faire coucher l'adversaire).
Vous ne recherchez en effet pas un call ; votre but est de prendre le pot sans qu'il y ait bagarre.
Jetons un œil à deux exemples. L'un est un contre-vol propre avec une petite pocket paire, et l'autre est un mauvais contre-vol.
Exemple No. 1
Les blinds sont à 50$/100$. Votre stack est de 2 400 $ ; le stack de la petite blind est de 2 400 $. Le jeu est couché jusqu'à la petite blind, qui relance à 300 $. Vous savez que votre adversaire ouvrirait très large dans cette situation.
Vous êtes à la grosse blind avec 4♣ 4♥. Vous décidez de partir à tapis pour 2400$ au total et il se couche.
Exemple No. 2
Votre stack est de 900 $ ; le stack de la petite blind est de 5 000 $. Le jeu est couché jusqu'à la petite blind, qui relance à 400 $.
Vous êtes à la grosse blind avec 4♣ 4♥ et décidez de partir à tapis pour 900$. Il paie, avec une cote de 2 contre 1, et son 6♣ 7♥ remporte l'affaire.
Vous voyez la différence entre ces deux exemples ? Dans le premier, pour suivre votre adversaire devait ajouter 2100$ de plus dans un pot de 2700$. En ayant seulement un peu plus de 1 contre 1, il lui faudrait avoir un monstre pour payer.
Dans l'exemple numéro 2, vous boîtez pour 900$, et votre adversaire n'a que 500$ supplémentaire à mettre dans un pot de 1300$. Dans cet exemple, la cote qui lui est offerte est presque de 3 contre 1.
Votre adversaire ne va jamais envisager se coucher en ayant près de 3 contre 1 avec un stack de jetons décent. Maintenant vous ne vous reposez plus que sur la force de la main, plutôt que de vous reposer sur la fold equity avec la force de votre main en secours.
Les petites paires servies lorsque les Blindes sont hautes
Une fois que l'on en arrive dans les derniers niveaux d'un sit-and-go, il n'y a plus beaucoup de jeu. La plupart des joueurs sont assis derrière un stack de 10 BB. Si vous avez moins de 10 BB, votre stratégie est très simple : vous boîtez (poussez le tapis) ou vous couchez.
Toute pocket paire est bonne pour un all-in avec moins de 10 BB. Si vous êtes suivi, vous êtes probablement à 50% de chances de victoire ; mais une nouvelle fois vous espérez des folds, pas des calls.
Un mot d'avertissement
Juste parce que vous devriez envisager de faire tapis avec n'importe quelle pocket paire ne veut pas dire que vous devriez également suivre des all-in parce que vous avez une paire. L'agression est la clé - elle vous donne deux façons de gagner.
Si vous suivez avec une petite pocket paire, cela dénote une faille dans votre jeu. Dans ce cas, vous suivez et espérez gagner un coin-flip.
Ne jouez pas à pile ou face pour votre survie dans le tournoi, même si vous avez 10 BB. Vous feriez mieux de vous coucher et d'attendre un pot que vous serez le premier à attaquer.
Les pocket paires paraissent belles mais elles ne sont jamais un gros favori que si votre adversaire détient une paire plus basse, ce qui est peu probable. Ainsi, aussi bonne soient-elles pour pousser son tapis avec, autant elle ne le sont pas pour suivre.
Les petites pocket paires, en raison de cet écart de force selon la situation, peuvent être vos meilleures amies ou vos pires ennemies. Les jouer peut parfois être une expérience frustrante. Mais si vous cherchez à les jouer en position et que vous n'en tombez pas amoureux, elles peuvent être des mains très profitables pour vous.
En résumé, commencez par rechercher des situations où vous pouvez limper en début de partie et toucher une grosse main, puis cherchez de bonnes opportunités de vol plus tard lorsque les blinds sont plus grosses. Entremis, vous pouvez mixer les relances et les limps en position tardive.
En procédant de la sorte vous limiterez les moments difficiles avec les pocket paires, et augmenterez le nombre de fois où vous pousserez vos adversaires dans leurs derniers retranchements.
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Les ABC du Sit-and-Go : Les Connecteurs Assortis
Dans un sit-and-go, les "suited connectors" (connecteurs assortis) ne sont pas aussi puissants qu'il ne le sont disons dans une partie de cash game à tapis profond. Mais lorsqu'ils sont joués correctement, il peuvent constituer un outil très utile pour vous conduire vers la victoire.
Dans les sit-and-gos, les stacks sont rarement très profonds, ce qui porte préjudice à la valeur globale des connecteurs assortis. La plupart de leur valeur vient des moments où ils font des quintes ou des couleurs, là où vous pouvez vous emparer du stack entier de vos adversaires.
Lorsque les tapis ne sont pas aussi profonds, ils perdent de la valeur étant donné que le maximum que vous pouvez gagner (le stack de vos adversaires) est moindre. Et lorsque les stacks sont superficiels, vous risquez également un plus haut pourcentage de votre stack pour remporter un pot final plus petit.
C'est la raison pour laquelle les nouveaux joueurs perdent tant en jouant les connecteurs assortis : ils risquent trop avec trop peu de retour.
Jouer les connecteurs assortis de manière profitable est vraiment très facile : arrêtez simplement de les surévaluer. Les quintes et couleurs ne viennent pas aussi souvent que vous pensez. Arrêtez de limper la fleur au fusil, de suivre des relances puis de suivre des mises avec de faibles tirages par le ventre.
Si vous faites cela, vous gaspillez essentiellement des jetons. En lieu et place, ce que vous devriez faire est de rechercher les situations profitables dans lesquelles vous pouvez a) voir un flop multiway (à plusieurs joueurs) à moindre coût, ou b) voler les blinds avec peu de chances d'être attrapé.
Jouer des connecteurs assortis lorsque les Blindes sont basses
C'est tôt dans le tournoi que les connecteurs assortis sont le plus profitables. Lorsque les blinds sont à 10€/20€ et 15€/30€, elles restent très faibles a comparé de votre stack, étant donné que vous avez entre 60 et 80 BB (big blinds).
Ce sera au plus profond que vous serez durant le tournoi. Et bien que vous devriez jouer serré en début de partie pour ne pas risquer de nombreux jetons, vous ne devriez pas laisser passer des opportunités où vous pouvez voir des pots multiways à moindre coût et en position.
Si vous pouvez toucher de bonne heure une grosse main et doubler, la partie deviendra bien plus facile pour vous.
Lorsque les blinds sont basses, les joueurs vont souvent limper et vous verrez de nombreux pots multiways disputés. Dans de telles situations, vous pouvez définitivement limper des mains telles que 5♥ 6♥ ou 7♠ 9♠ au bouton ou au cut-off (bouton -1).
Si vous floppez un tirage et obtenez de bonnes cotes, excellent ; prenez-les. Essayez d'aller toucher cette grosse main. Si vous manquez complètement, alors sortez simplement de là. Jetez cette main. Ne vous impliquez pas avec la deuxième paire. Cela ne vaudrait pas le coup d'y risquer des jetons.
Notez que nous disons que vous pouvez limper depuis le bouton ou le cut-off. C'est la position tardive qui rend ces mains profitables.
Limper depuis une position avancée n'est pas génial et n'est pas profitable. Plus souvent que l'inverse, vous allez finir par vous faire relancer par un joueur en fin de parole, et vous serez obligé de vous coucher, perdant vos jetons. Ne jetez pas gratuitement des jetons par les fenêtres.
Si vous allez jouer des connecteurs assortis, jouez les en fin de parole, et ne vous enflammez pas sur les flops. Chassez vos tirages avec des cotes décentes, et ne risquez pas de jetons sans que ce soit nécessaire. Votre stack est votre vie dans un sit-and-go - protégez-le.
Les connecteurs assortis aux niveaux de Blindes intermédiaires
Les niveaux de blinds intermédiaires (à savoir 25€/50€ à 50€/100€), sont les plus piégeux à jouer. La taille de votre stack est très délicate, avec seulement 15 à 30 BB.
Les connecteurs assortis ont peu de valeur ici. Les stacks sont trop peu profonds pour aller limper et essayer de toucher une main, et relancer en vol risque un trop gros pourcentage de votre stack sans assez de retour escompté.
Vous ne devriez presque jamais limper avec des connecteurs assortis aux niveaux intermédiaires. La seule situation qui peut être marginalement profitable, est au bouton après plusieurs autres limpers et au niveau 25€/50€ seulement. Autrement, vous feriez mieux de simplement folder.
Près de la fin des niveaux de blinds intermédiaires, la valeur des connecteurs assortis bascule vers quelque chose capable de faire une main pour déstacker quelqu'un, suffisant pour les utiliser en tant que mains de vols.
Alors qu'il peut être légèrement EV+ (rentable) de limper au bouton au niveau 25€/50€, vous feriez mieux de presque toujours relancer ou de vous coucher aux niveaux 50€/100€ et supérieurs. La raison est que les stacks sont trop bas pour s'appuyer sur les cotes implicites avec des joueurs resserrant (à tort) leur jeu lorsque les blinds sont suffisamment montées.
Les connecteurs assortis sur des Blindes hautes
Une fois que les blinds sont montées à 100€/200€, il reste peu de jeu à se dérouler. Vous avez peut-être 10 à 20 BB tandis que les chip leaders n'en ont peut-être que 30.
A ce stade, vous devriez être capable de dire quels joueurs ont resserré leur jeu et lesquels l'ont élargi. Vous devriez vous-même élargir, en jouant un jeu large-agressif et en exploitant les joueurs qui sont partis dans le sens inverse.
Ce stade de la partie est également le moment où vous construisez votre stack. Si vous étiez card-dead (sans jeu) jusqu'à maintenant, ça ne fait rien. Votre but est de gonfler votre stack, et vous allez le faire en volant les blinds.
Les connecteurs assortis font d'excellentes mains pour voler. Comme nous en avons parlé dans l'article sur le contre-vol, lorsque vous choisissez une main pour voler, elle n'a pas besoin d'être géniale - c'est d'ailleurs la raison pour laquelle le move s'appelle un vol.
Si vous relanciez avec une vraie main, ce serait pour la valeur et non pas un vol. Lorsque vous volez vous vous en remettez à la fold equity (espérance de faire coucher), c'est à dire que vous voulez voir votre adversaire se coucher. Ainsi la valeur de la main n'est pas aussi importante.
Les connecteurs assortis sont excellents pour voler car ils ont un excellent Plan B. Le Plan A est évidemment de voir votre adversaire se coucher, mais cela ne se produira pas toujours. Vous avez besoin de quelque valeur à votre main pour pouvoir retomber sur vos pieds à l'occasion, lorsque vous vous ferez suivre.
Statistiquement, s'il arrive que votre adversaire se réveille avec AA, les connecteurs assortis sont les meilleures mains possibles pour y faire face. Elles ne sont également qu'un léger outsider face à une main telle que A-K ou deux cartes supérieures distinctes.
Push or Fold ?
Au fur et à mesure que les blinds augmentent et que votre M décroît (ratio entre le nombre de tours que votre tapis peut tenir selon sa taille et la hauteur des blinds et antes, voir par ailleurs), il va rester très peu de jeu voire pas du tout. A chaque coup il ne va quasiment plus vous rester que deux options : pousser (faire tapis) ou vous coucher (le fameux "push or fold").
Avec 10 BB ou moins, vous devriez pousser assez fréquemment et empocher les blinds des joueurs serrés. Les connecteurs assortis sont excellents à ce stade. Vous vous appuyez sur la fold equity, mais à nouveau votre main a de la valeur pour pouvoir vous reposer dessus en plan de secours.
C'est tout ce qu'il y a à faire. Aussi longtemps que vous pouvez reconnaître quand leur valeur bascule d'une affaire de cotes implicites à une affaire de main pour voler, vous devriez être capable de jouer les connecteurs assortis de manière profitable.
Quelles que soient les blinds, le point le plus important est de jouer en position. En position tardive, vous allez plus probablement pouvoir voir un flop à faible coût qu'en position avancée, et plus tard vous y réussirez plus probablement vos vols de blinds.
Les ABC du Sit-and-Go : Faut-il suivre les Short Stack à Tapis dans les tournois de poker ?
Tout le monde sait que la clé pour gagner des sit-and-go est de jouer de manière agressive. Mais ça ne va cependant pas toujours être possible.
Lorsque vous êtes à la grosse blind et que vous avez un short stack à tapis face à vous, l'agression ne va pas vous aider. Soit vous suivez, soit vous vous couchez.
Alors comment décider de la route à prendre ?
Premièrement vous pouvez raisonner en terme de qualité de main. Si vous avez une très bonne main, cela rend votre décision assez facile à prendre. Si cependant votre main est loin d'être la panacée, vous devez juger au-delà de sa qualité : vous allez penser en termes de cotes.
De nombreux joueurs ne prennent pas du tout en compte les cotes lorsqu'ils décident de suivre ou non un short stack à tapis. Ils pensent « Oh il est all-in, il doit avoir quelque chose. Mon T-8 ne doit pas être bon. »
C'est faux. Bien que votre T-8 puisse en effet ne pas être favori, vous avez les cotes requises pour payer.
Alors que sont les "cotes requises" ? Il n'y a pas de moyen de les déterminer avec exactitude, car vous ne pouvez jamais être sûr de ce que votre adversaire détient.
Cependant, dans l'un de nos précédents articles, nous formulions le conseil suivant : « Si vous avez une cote de 2 contre 1 ou mieux, vous feriez mieux d'avoir une bonne raison pour vous coucher ». Ce qui signifie qu'à moins que le gars soit le joueur le plus serré au monde, avec ces cotes vous devriez probablement payer.
Si vous en êtes loin dans le tournoi et que le joueur est short-stack, il ira à tapis avec un très large éventail de mains.
Nous ne parlons pas seulement des premiums, les mains de type AA, AK ou JJ. Il va ici plutôt pousser avec toutes sortes de mains, telles que 98, 44, JQ, et même occasionnellement la super cavalière 53o.
N'importe quelles deux cartes non-pairées ne sont pas un large favori contre deux autres cartes vivantes non-pairées. Alors si vous vous voyez offerte une cote de 2 contre 1 ou mieux et que vous avez un stack décent, vous devriez presque toujours aller chercher les tapis des short stacks.
Jetons un œil à quelques mains aléatoires confrontées à d'autres mains aléatoires :
A-K contre 9-8 => 9-8 gagnera 36% du temps
A-Q contre J-Ts => J-T gagnera 41% du temps
4-4 contre T-9 => T-9 gagnera 50.3% du temps
A-T contre 4-7 => 4-7 gagnera 35% du temps
A-T contre T-8 => T-8 gagnera 27.5% du temps
Comme vous pouvez le voir avec ce petit échantillon, la seule fois où vous êtes réellement derrière est lorsque vous êtes dominé dans une confrontation telle que T-8 contre A-T.
En dehors de ça, vous êtes presque toujours à 35-40% de chances de gagner. Ce serait ainsi une énorme erreur que de vous coucher avec une cote de 2 contre 1 ou mieux sur un essai à 40%.
Réfléchissez comme suit : si vous pouviez miser toute la journée sur un lancer de pièce asymétrique qui atterrirait côté face 40% du temps et pile 60% du temps, et que vous soyez payé 2 contre 1 sur chaque pile, vous seriez riche à la fin de la journée. Alors pourquoi passer à côté du même pari dans une partie de poker ?
Prenons un exemple :
Blinds à 100$/200$. Vous êtes à la grosse blind avec 6000$. La petite blind a 500$ après avoir posté sa mise obligatoire. La table est pleine et les antes sont à 25$. Tout le monde se couche jusqu'à la petite blind, qui pousse son tapis pour un total de 600$. Vous êtes à la grosse blind avec T♥ 7♥.
Devriez-vous payer ?
Faisons un peu de maths élémentaires.
La petite blind est en jeu pour 600$ ; il y a 250$ d'antes, et vous avez déjà investi 200$. Ce qui fait un total de 1050$. Vous devez payer 400$ de plus pour en gagner 1050.
Alors devriez-vous payer ? Absolument. Il s'agit presque d'une situation dite de "n'importe quelles cartes", où il faut payer avec n'importe quoi. Obtenir une telle cote de 3 contre 1 rend le fold absolument hors de question.
Maintenant bien sûr, dans un monde parfait vous n'auriez jamais à payer avec une main qui soit derrière l'éventail de votre adversaire. Vous pourriez simplement relancer les blinds de tous les autres et voler votre chemin vers la victoire.
Mais en réalité, ça ne marchera pas. Vous allez forcément vous retrouver dans cette situation.
Et si vous prenez pour habitude de vous coucher lorsque vous vous voyez offertes des cotes de 2 contre 1 ou mieux contre un short stack, alors vous faites définitivement une grosse erreur...