Connu pour être l'un des joueurs les plus chauds du circuit - et pas seulement pour ses talents au poker - Patrick Antonius fait parler partout où il va.
Son indéniable talent à la table combiné à une énorme bankroll et des millions gagnés seraient suffisants pour rendre jaloux n'importe quel homme. Ajoutez à ça une certaine ressemblance avec Brad Pitt, une somptueuse fiancée israélienne et une belle petite fille, et cette fois vous pouvez être K-O.
Patrik est né dans une famille de la classe ouvrière dans la banlieue d'Helsinki en Finlande, le 13 décembre 1980. Son père travaillait comme livreur de pain et sa mère trouva du travail dans une garderie de jour pour joindre les deux bouts.
Enfant turbulent et à l'esprit de compétition développé, Patrick pratique le football, le tennis et le hockey, et travaille dur pour éviter les heures de colle.
Patrik était particulièrement doué au tennis, et à 13 ans il est vu par ses entraîneurs comme un garçon avec beaucoup de potentiel. Il laissa alors tomber les autres sports et commença à suivre un entraînement poussé au tennis. Mais il connaît quelques années plus tard un problème de dos qui le force à arrêter l'entraînement pendant un an et demi.
C'est à peu près à cette époque que lui et ses amis commencent à jouer presque tous les jours au poker au club de tennis. Patrik avait pour la première touché les jetons à l'âge de 11 ans dans une partie d'arrière-cour, avec des enjeux de 50 cents, pour ensuite aller dépenser l'argent gagné au magasin de bonbons. Au tennis club les enjeux étaient significativement plus élevés : 50$ le pot et le droit de se la raconter derrière.
« C'était une belle période de ma vie » dit Patrik sur son site internet, « à directement aller jouer au tennis et au poker tous les après-midi après l'école ».
Ces parties continuent pendant les années lycée, avec des enjeux devenant trop hauts pour le club. Et alors qu'ils viennent de découvrir le Pot-Limit Omaha, les jeunes rounders commencent à jouer à la maison jusqu'aux premières heures du jour, ne stoppant souvent de jouer que lorsqu'un parent se levait pour aller travailler.
Premier tournoi de Hold'em, première victoire
A ses 18 ans Patrik se rend au Casino d'Helsinki, le seul casino de Finlande à cette époque, où il décroche à son premier essai l'épreuve hebdomadaire de No-Limit Hold'em à 25$, pour 225$ de gains. Encore plus fort, Patrik remporta ce tournoi alors qu'il n'avait jamais joué à ce jeu auparavant !
Le champion de tennis aspirant réussit peu de temps un diplôme équivalent de notre baccalauréat au Helsinki Business College, puis est appelé par l'armée pour le service militaire. Patrick fut accepté dans sa division sportive, et bien que son service de six mois passé à camper dans les bois fut épuisant, il était autorisé à pratiquer le tennis chaque fois qu'il retournait à la base.
Libéré de ses obligations militaires, Patrik se lance dans un entraînement poussé pour se consacrer à sa carrière tennistique. Mais le destin avait d'autres plans pour lui. Le jeune finlandais se met à souffrir d'une autre blessure au dos juste avant le début de son premier tournoi de tennis professionnel, brisant ses rêves de devenir une superstar du tennis et le mettant sur la touche de façon définitive.
Avec un disque gonflé dans le dos et ses rêves de tennis brisés à ses pieds, Patrick dût trouver quelque chose pour occuper son temps. Il commence alors à étudier dans les affaires, et navigue d'un job à un autre : mannequin, serveur, vendeur en porte-à-porte et même entraîneur de tennis. Mais rien de tout ça ne paie suffisamment, et rien ne se trouve aussi satisfaisant que le tennis.
Du tennis au poker, quand le destin s'en mêle
Convaincu d'être destiné à quelque chose de non-conventionnel et déterminé à faire usage de son esprit de compétiteur, Patrick commence à se consacrer de plus en plus a poker, ce hobby qui lui restait toujours chevillé au corps au fil des ans.
Patrik multiplie les parties à la maison et fréquente de plus en plus les tables de Pot-Limit Omaha à 2$/2$ au casino. Cela aura pris du temps, mais après quelques années de jeu et un passage à de plus gros enjeux, ce professionnel de poker autodidacte avait commencé à se construire une solide bankroll. Peu de temps après, durant l'été 2002, Antonius connaît une période faste, gagnant beaucoup et gonflant d'autant plus son capital.
Mais lorsqu'il quitte Helsinki pour un internat culinaire de trois mois en Italie fin 2002, c'est le coup d'arrêt. Apprenti dans plusieurs restaurants, Patrick ne joue pas au poker durant son séjour et perd une grosse partie de sa bankroll.
Lorsqu'il retourne en Scandinavie en janvier 2003, il continue ses études à l' Helsinki Polytechnic Stadia et décida de se mettre au jeu en ligne. Il fait alors son premier dépôt qui aurait pu être le premier d'une longue série, mais en deux mois de jeu multi-tables, son dépôt de 200$ s'était transformé en 20 000 $. Patrik réalisa alors qu'il devait sans doute mettre l'école entre parenthèses pour se concentrer exclusivement au poker.
« L'idée de pouvoir jouer à n'importe quel moment de la journée et sur plus d'une table à la fois était incroyable. J'étais accroc. » dit-il. « J'ai commencé à étudier le jeu, mes adversaires encore plus, et à m'immerger dans le jeu. »
Et l'affaire devient un véritable business. De mars à décembre 2003, Antonius joue 12 heures par jour, 7 jours sur 7, et booste son capital pour l'emmener jusqu'à une stupéfiante somme de 80 000 $. Sa connaissance et ses compétences progressent également en apprenant des meilleurs joueurs en ligne et de leur jeu ; Patrik est bientôt vu comme l'un des meilleurs joueurs en Europe.
Durant ces années de poker, son dos se guérit suffisamment pour qu'il puisse envisager de rejouer au tennis. Plusieurs de ses amis de tennis finlandais étant étudiants de cursus scolaires tennistiques d'écoles américaines, Patrik décide de tenter sa chance également. Pris pour une année à l'Averett University en Virginie, il fait alors ses valises et se rend aux Etats-Unis.
Sur la pente ascendante
Avec le tennis et les cours, son jeu de poker perd significativement, mais cela n'affecte pas sa bankroll. En jouant seulement une ou deux heures par jour en heads-up et en short-handed Hold'em, le joueur finlandais parvient même encore à monter à 150 000 $. Son capital augmente encore de 100 000 $ lorsqu'il ajoute des parties de Pot-Limit Omaha à 5$/10$ et 15$/25$ à son répertoire, jusqu'à atteindre des sommets lorsqu'il remporte un satellite en ligne pour les World Series of Poker 2004.
Antonius termine son année d'études mais aussitôt le semestre terminé, il saute dans un avion pour Vegas, pour ne jamais plus regarder en arrière.
« Après avoir passé six mois dans une petite ville de Virginie, Las Vegas était le paradis » admet-il sur son site web. « J'ai rencontré beaucoup de gens super à Las Vegas, et quelques grands joueurs m'ont donné une tonne de confiance lorsqu'ils m'ont dit que je devrais vraiment me concentrer sur mon jeu parce qu'ils pensaient que j'avais beaucoup de talent. »
« Penser que vous faites bien est une chose, mais lorsque quelques-uns des grands joueurs vous disent que vous êtes très fort, c'est un gros boost de confiance. J'étais vu comme l'un des meilleurs joueurs en ligne européens. »
Bien qu'il ne rentre dans l'argent d'aucune épreuve, Patrick quitte Vegas déterminé à améliorer son jeu, et à défendre son bifteck dans le monde du poker en ligne. De retour chez lui, après quelques semaines il double sa bankroll en jouant dans des parties en ligne de Limit 200$/400$ short-handed.
En 2005 il fait son entrée sur le circuit des tournois live et enregistre une belle série de places payées. Une 12ème place dans le PokerStars Caribbean Adventure le fait repartir avec un peu plus de 34 000 $, et ses efforts dans le WPT Bay 101 Shooting Stars of Poker le voient terminer 15ème pour 40 000 $. Il part alors aux WSOP, où il se place dans trois épreuves. Mais ce n'est que plus tard au cours de l'été qu'il frappe un grand coup.
En août il remporte le Ladbrokes Scandinavian Poker Championships à Stockholm, rapportant à la maison près de 70 000 $. Le mois suivant le voit se classer 3ème de l'EPT de Barcelone pour 145 000 $, et en octobre il gagne l'EPT de Baden pour 343 000 $, bien qu'étant arrivé en retard de cinq heures.
C'est après ces victoires successives que Patrik décide de retourner à Vegas. Il achète alors une maison et commence des rénovations demandant bien un an et des centaines de milliers de dollars pour se faire. Entre-temps il s'installe dans une suite au Bellagio et continue de jouer des parties de cash games à hauts enjeux et des tournois, tant en live qu'en ligne.
En décembre 2005 il se classe 2ème devant Doyle Brunson dans le WPT Five Diamond World Poker Classic au Bellagio. Il poursuit son aventure en rejoignant le « Cerle des Hors-la-loi » de Marcel Luske - une équipe de stars et prodiges du poker - puis signe avec MartinsPoker.com, la salle de poker du pro suédois Martin de Knijff. C'est également à cette période qu'il rencontre sa fiancée, Maya.
Un esprit sain dans un corps sain
Avec un sain programme d'avant tournois consistant à bien dormir et à bien manger, aller à la gym et regarder des films, sans surprise Patrik continue de gagner en 2006. Il entre dans l'argent dans huit tournois internationaux, dont une 9ème place dans l'inaugurale épreuve de H.O.R.S.E. à 50 000 $ des WSOP, et une 15ème place dans l'épreuve de Pot-Limit Omaha à 10 000 $. Il se place également dans trois épreuves annexes des WSOP ainsi que dans deux du WPT.
2006 est également une superbe année dans la vie personnelle de Patrik. Maya tomba enceinte de leur premier enfant, Mila, née en mai 2007, et le couple déménage dans leur nouvelle maison à Las Vegas. Depuis, la famille a décidé de partager son temps entre Monte Carlo, Monaco, et Vegas, avant de s'installer sur la French Riviera.
Patrick continue son run sur le circuit poker en 2007 et après, entrant dans l'argent presque partout où il passe : Aussie Millions, WPT Five Star World Poker Classic, WSOP et WSOPE (9ème du Main Event à Cannes en 2011)...
Fort de quelques gros résultats dans les tournois High Roller (dont une victoire dans le Super High Roller Bowl de Macao en mars 2018 pour son record de gain (3,1 millions), ses gains en tournois se montent à plus de 11 millions de $ à mi-2018.
On le voit en outre toujours jouer en ligne sur diverses salles notamment du côté des tables aux plus hauts enjeux, misant d'énormes sommes d'argent et remportant de gros pots.
Avec toutes ces victoires et sa belle gueule, sa célébrité a pris énormément d'ampleur, et il sera apparu dans nombre de shows télé et d'émissions spéciales au cours des dernières années. Il fut notamment invité à participer dans le DVD d'apprentissage de Marcel Luske, Poker : my way, ainsi que dans le GSN's High Stakes Poker. En 2007 il apparaît dans la série des NBC's Poker After Dark, avant de se retrouver dans le Full Tilt Poker's Million Dollar Cash Game II et une nouvelle fois les High Stakes Poker.
Lorsqu'il n'est pas à la table de poker, Patrik aime ses séances d'entraînement journalières, ses traditionnelles parties de tennis, ainsi que la pratique d'autres sports. Ancien bad boy, le prodige finlandais s'est assagi dans son rôle de père et passe désormais beaucoup de son temps libre à jouer avec sa fille et à sortir avec sa fiancée. Et pour ses fans intéressés, Patrik a lancé son blog en juillet 2007, parlant de sa vie personnelle et de son programme de tournois.
Participant régulier du Big Game du Bellagio, Antonius est le plus jeune joueur à jamais avoir été invité à rejoindre les cash games à très hauts enjeux.
Il est considéré comme l'un des meilleurs joueurs de heads-up au monde, et également comme l'un des meilleurs joueurs de mixed-games.
Il ne fait guère de doute que le jeune finlandais va continuer de gagner et de remporter des prix sur le circuit de poker dans les années à venir. La seule question est, quelle va être sa prochaine victoire ?
Divers et anecdotes
* Lui et son pote de poker Gus Hansen se livrent une amicale rivalité.
* Une sœur.
* A porté un peignoir lors d'un tournoi WPT après avoir perdu un pari avec Roland De Wolfe, selon lequel le jus d'orange au Bellagio était fraîchement pressé.
* A perdu 400 000 $ en une seule nuit de jeu en ligne.
* Noah Boeken et Roland De Wolfe sont de proches amis.
* Obnubilé par la santé - s'entraîne et prend des vitamines quotidiennement.
* A appris à jouer au Texas Hold'em tout seul.
* A été mannequin avant de se lancer dans le poker.
* Une fille, Mila.
* On a dit de sa bankroll qu'elle avoisinait les 10 millions de $ il y a quelques années.
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Patrik Antonius : « Je n’ai jamais utilisé la technologie pour prendre l’avantage »
(22/09/15 - par Dirk Oetzmann)
Même en 2015, il est toujours aussi difficile de prendre un moment pour parler avec Patrik Antonius.
Lors du récent Main Event de l’EPT Barcelone, des fans l’arrêtaient en effet tous les 5 mètres pour se prendre en photo avec lui.
Nous avions fini par trouver un petit coin tranquille au fond du hall, où il a pu nous parler de son retour sur le circuit, de la disparition des cash games à hauts enjeux, ainsi que des mauvais côtés des logiciels de tracking.
Antonius ne se considère pas comme un spécialiste des tournois, c’est pourquoi il n’est pas très présent sur le circuit. Depuis octobre 2011, il ne compte que sept places payées lors de tournois internationaux.
Mais chacun de ces prix est à six ou sept chiffres. De quoi en déduire que la légende finlandaise est toujours l’un joueurs de poker les plus talentueux et efficaces du monde.
Patrik, où habites-tu désormais ?
Je passe la majorité de mon temps à Monaco. Je joue toujours au poker dans le monde entier, mais rarement en tournoi.
Comme à Macao ?
Pas récemment. Je n’y suis pas allé depuis environ deux ans. Mais je prévois de participer à d’autres grosses parties.
D’aucuns considèrent Manille comme la prochaine destination en vue.
(sourire) Il y a de très bonnes salles de poker à Manille, et les Chinois ne peuvent pas jouer en Chine, donc ils aiment se rendre à Macao ou aux Philippines.
Je sais aussi que l’entreprise de Winfred Yu, PDG de Poker King Macau, a ouvert un club à Manille, exactement comme celui de Macao.
Apparemment, tu as aussi des liens avec le King’s Casino Rozvadov, puisque tu portes un de leurs badges.
Rien n’a été signé. J’ai parlé avec le patron du King’s Casino (note : Leon Tsoukernik) et nous envisageons de collaborer dans le futur. C’est pour ça que j’ai décidé de porter leurs couleurs pour ce tournoi.
As-tu participé à la récente partie high stakes au King’s ?
Non. Je n’y suis jamais allé, c’est pourquoi je n’ai pas participé à ce cash game.
Mais je suis très content d’être ici. Ce tournoi est tellement bien organisé. J’ai aussi hâte d’aller à Berlin ou à Malte, et évidemment au Grand Final à Monaco.
Pourquoi t’es-tu fait aussi discret sur le circuit ces derniers temps ?
Les grosses parties auxquelles je participais se font plus rares. À Macao, les parties deviennent de plus en plus privées, et je trouve que ce n’est plus pareil à Vegas non plus.
Et puis tout d’un coup, il n’y avait plus rien à Londres ni à Monaco. Les choses changent tout le temps dans le poker. Donc j’ai décidé de prendre du recul.
Parfois, je ne joue pas une seule main pendant des mois, mais c’est surtout parce que je ne trouve pas de partie qui m’intéresse. Cela m’a permis de consacrer plus de temps à ma famille et à ma santé, j’ai réussi à retrouver la forme.
J’avais beaucoup de problèmes de dos, d’épaule et de hanches, mais maintenant je vais beaucoup mieux. Et je suis très heureux de rejouer au poker.
Quelques parties de tennis avec Gus Hansen aussi ?
S’il veut jouer, on doit pouvoir s’arranger ! (rires) Mais je crois qu’il joue plus au squash maintenant.
Et du côté du poker en ligne ? L’époque où Tom Dwan et toi vous disputiez des centaines de milliers de dollars nous manque beaucoup.
Je suis un peu triste, mais le fait est que la technologie a trop progressé, le jeu a complètement changé.
Aujourd’hui, les joueurs utilisent des logiciels qui leur donnent tellement d’informations et de données que tout est basé sur les chiffres.
Je n’ai jamais utilisé aucun de ces programmes. Je n’ai jamais utilisé la technologie pour prendre l’avantage. Je suis un joueur d’instinct, je vis dans le moment.
Mais les joueurs d’aujourd’hui savent parfaitement ce qu’ils font. Ils basent leur jeu sur ce que leur dit le programme. C’est comme jouer contre un ordinateur.
Si tu n’utilises pas de logiciel, le jeu est totalement déséquilibré. Mais j’apprécie toujours les Mixed Games.
Parce qu’il n’y a pas de logiciel ?
Je suis sûr que certaines personnes très intelligentes sont déjà en train d’y travailler, et qu’il y aura bientôt des programmes pour le Stud ou les heads-up en 2-7 Triple Draw.
De ce que j’en sais, le Limit Hold’em est plus ou moins résolu (disons presque résolu NDLR). J’ai arrêté le Hold’em et le Pot-Limit Omaha en ligne.
J’ai perdu près d’un million d’un coup et je me suis rendu compte que je ne pouvais plus faire de profit sur ces variantes, à cause des logiciels.
En vrai, c’est différent, mais en ligne je n’ai plus aucune chance, malheureusement.
Tu as l’air très enthousiaste à propos du poker live.
Oui ! J’ai vraiment hâte de participer à l’EPT Malte. Et je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas le cas. J’ai toujours préféré jouer en live, bien que le poker en ligne soit beaucoup plus accessible.
(À ce moment-là, une foule de gens armés d’appareils photo de de téléphone portables est arrivée, l’air de plus en plus impatient.)
Je crois qu’on va devoir te libérer. Tu as des photos à prendre.
C’est vraiment quelque chose qui m’a beaucoup surpris cette semaine.
Après tout ce temps, je n’arrive pas à croire qu’il y ait autant de gens qui veulent dire bonjour ou prendre une photo.
C’est extraordinaire.
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Patrik Antonius : « Les parties live sont au top, surtout en high stakes »
(24/08/17 - par Dirl Oetzmann)
Aura-t-on bientôt une salle de poker qui porte le nom de Patrik Antonius ?
Y aura-t-il un jour une autre grande émission de poker à la TV ? Et qu’est-ce que c’est que tous ces patchs ?
Quand on parle de la légende des high stakes Patrik Antonius, les fans de poker ont toujours beaucoup de questions.
Nous avions récemment rencontre le champion finlandais pour qu'il y réponde. Et, surtout pour lui demander s’il va vraiment ouvrir une salle de poker chez lui, à Monte-Carlo.
Patrik, as-tu vraiment pour projet d’ouvrir une salle de poker à Monaco ?
Ce que je peux vous dire, c’est qu’on y travaille et que je pense que ça finira par se faire.
J’espère vraiment qu’on arrivera à concrétiser ce projet, mais il y a beaucoup de choses à faire. Il faut obtenir une licence, que nous sommes en train de négocier avec le gouvernement monégasque. Ensuite, on verra.
Pourquoi vouloir ouvrir une salle de poker à Monaco ?
Tout le monde aime jouer à Monaco. Il y a tellement de demande ici. Ce serait génial d’avoir un endroit où jouer.
Pour l’instant, l’offre n’existe pas du tout. Il y a quelques casinos, comme le Grand Casino, mais aucun endroit où vraiment jouer au poker.
Ils préfèrent filmer des James Bond ?
Oui, on peut dire que l’espace n’est pas optimisé. À l’époque, tout le monde jouait au Fairmont, donc ça pourrait être une option.
Personnellement, je pense que ce serait excellent pour l’image de Monte-Carlo, il y a tellement de gens qui veulent jouer ici.
Avec la disparition de toutes les grandes émissions de poker et des parties en ligne les plus relevées, que fait Patrik Antonius ces derniers temps ?
Je fais beaucoup de cash games en live. Je passe pas mal de temps à Vegas et ailleurs.
Je joue beaucoup au Bellagio et à l'Aria, c'est là que sont les bonnes parties.
Participer aux WSOP demande en revanche de s'investir sur plusieurs jours et de rater de bons cash games.
J’ai aussi beaucoup investi et participé à quelques projets d’entreprise.
Et puis je passe aussi beaucoup de temps avec ma famille. Je me détends.
Le poker me manque quand même, le poker en ligne aussi. Mais je n’y trouve plus ce qu’il me faut.
La compétition, c’est difficile. Il faut être réaliste : le poker a changé. Mais les parties live sont en plein boom et elles sont au top, surtout en high stakes.
Après je dois avouer qu’il m’arrive de ne pas jouer pendant plusieurs mois, ce qui n’est évidemment pas bon pour mon jeu.
Il y a un vrai retour des parties live. Penses-tu que les grandes émissions de poker puissent revenir aussi ? (ce qui est le cas de Poker After Dark après que cette interview ait été réalisée NDLR)
Oui, j’y crois dur comme fer. Quelqu’un va débarquer avec un super concept.
On a vu passer une photo de toi, Viktor Blom et Phil Ivey sur un court de tennis il y a quelque temps. Est-ce qu’il y a quelques bons joueurs chez les joueurs de poker ?
Quelques-un. Parmi les joueurs à hauts enjeux Gus Hansen se débrouille bien, et David Benyamine était un bon joueur. Et puis il y a Ronny Kaiser. Il joue plutôt bien lui aussi.
Brandon Adams doit également être un bon adversaire, mais personnellement je ne joue pas très bien en ce moment.
Tu étais lié à IveyPoker, tu as porté un patch du King’s Casino, et on t'a vu à Barcelone en mai avec 888poker. Où en es-tu de tous ces contrats ?
Je m’entends bien avec Leon Tsoukernik, j’ai un peu joué dans son casino, mais je n’ai jamais gagné d’argent grâce à ce patch.
Le King’s est le meilleur endroit pour jouer au poker en Europe en ce moment. Leon sait très bien comment attirer les joueurs.
Il est très doué en marketing, en plus d’être très intelligent. Il crée du bon poker.
Qu'as-tu pensé de la suppression des November Nine ?
Je pense que c’est une excellente décision. Si je participais à la table finale, je n’aurais pas envie de repartir de Vegas pour revenir.
Et puis je ne crois pas que ça ait réussi à mettre plus avant la table finale.
Il était temps de changer. Il y a tellement de tournois, ce délai n’était pas bon. Ce qui serait sympa, ce serait d’attendre juste quelques jours de plus pour pouvoir faire venir ses amis.
Certains joueurs ont peut-être tiré profit du délai, mais il peut se passer beaucoup de choses sur le plan personnel en trois mois.
Je n’ai en tout cas jamais compris l’utilité du November Nine.