Son visage est tel celui d'un enfant qui aurait brisé par mégarde une vitre avec son ballon de football, ses yeux navigant de gauche à droite, comme s'il cherchait un moyen de se tirer d'affaire sans être puni. Et pourtant, ce visage reste sûrement le plus inquiétant qu'il peut être donné de voir dans le monde du poker, d'autant plus si vous avez le malheur de vous trouver du mauvais côté du pot.
Ce visage appartient à Phil Ivey : une légende vivante des tournois, une icône des cash-games, et probablement le meilleur joueur de poker du monde. Tout simplement.
De bon joueur respectable, il est aujourd'hui devenu ultra-célèbre et redouté de tous, et il recueille les fruits de ce nouveau statut, que ce soit aux tables de poker ou en dehors. Et Phil Ivey ne l'aura que mérité.
Né en 1976 à Riverside, dans la banlieue de Los Angeles en Californie, Phil Ivey s'initie très jeune au poker : son grand-père lui enseigne les rudiments du Five-Card Stud, tout en essayant de l'éloigner des vicissitudes du jeu.
Sans succès : à 16 ans, Ivey s'adonne déjà aux jeux d'argent dans sa ville de Roselle dans le New Jersey. A 18 ans, il fréquente les salles de poker après s'être procuré une fausse carte d'identité au nom de Jerome Graham (en réalité, l'un de ses collègues dans son entreprise de télémarketing).
Ivey joue. Beaucoup. A tel point qu'il se fait surnommer "No Home Jerome" par ses compagnons de jeu.
Malgré les heures passées aux tables de poker, le succès n'est pas immédiat, loin de là. Il perd, beaucoup, souvent : une période difficile où Phil Ivey doit affronter les loyers en retard, les coupures d'eau et d'électricité.
Heureusement pour lui, à force de travail et de conviction, la roue finit par tourner (car il s'agit de Phil Ivey, après tout !). Il rencontre dans le cadre de son travail sa bien-aimée, Luciaetta, qui deviendra ensuite sa femme (jusqu'à son divorce en décembre 2009). Il continue à jouer au poker. Dès sa majorité à 21 ans, il dévoile sa véritable identité au staff médusé du casino local. Il continue à jouer et, chaque jour, progresse.
Viennent ensuite les World Series of Poker en cette année 2000, date à partir de laquelle les choses ne seront plus jamais comme avant pour Phil Ivey. Il termine à la cinquième place au $2,000 No-Limit Texas Hold'em. Au tournoi $2,500 Pot-Limit Omaha, il parvient en table finale aux côtés de grands noms tels qu'Amarillo Slim Preston, David "Devilfish" Ulliott et Phil Hellmuth. Il s'empare par la même occasion de son premier bracelet WSOP.
En quelques jours, la légende Phil Ivey est née.
En 2002, il gagne trois bracelets WSOP dans trois variantes différentes : Seven-Card Stud, Stud Hi-Lo and S.H.O.E. ; il concurrence ainsi Phil Hellmuth et Ted Forrest pour le plus grand nombre de victoires en une année.
Il s'empare de son cinquième bracelet en 2005 lors d'un tournoi de Pot-Limit Omaha. A moins de 30 ans, Phil Ivey est presque à mi-chemin du record de 11 bracelets. Il manque d'en récolter deux de plus en 2007 avec une deuxième place en Omaha Hi-Lo et une troisième dans le H.O.R.S.E. à 50.000$.
Après avoir empoché en 2009 le $2,500 Deuce to Seven Draw Lowball (No-Limit) et le 2,500$ Omaha/7 Card Stud Hi/Lo, son total de huit bracelets est enfin atteint aux WSOP 2010 où il y remporte le $3,000 H.O.R.S.E.
Phil Ivey a ainsi prouvé à la Terre entière son immense talent au poker : huit bracelets WSOP, neuf tables finales au World Poker Tour, victoires au Monte Carlo Millions, au Bellagio, au Commerce Casino de Los Angles.
Son plus beau fait d'arme ? Peut-être ses triomphes répétés au "Big Game" (ces cash-games à $4,000/$8,000 au Bellagio, considérés par certains comme le pinacle du poker) au cours desquels il affronte Doyle Brunson, Chip Reese, Chau Giang, Jennifer Harman, Barry Greenstein et Ted Forrest ?
Ou peut-être sa participation à "The Corporation", une alliance des meilleurs joueurs de poker de la planète, où il affronte en 2006 le multi-milliardaire Andy Beal, lui soutirant plus de 16 millions de dollars en Heads-up Limit Texas Hold'em ?
Ou peut-être encore ses 120 000 dollars de gain lors de l'émission de NBC Poker After Dark, après avoir éliminé Phil Hellmuth, Tony G., Mike Matusow, Andy Bloch et Sam Farha?
Ou peut-être enfin ses gains en tournoi culminant aujourd'hui à près de 14 millions de dollars ?
La liste est sans fin.
Et pour ceux qui oseraient remettre en cause le mythe Phil Ivey (croyons-le ou non, ils existent) : il a participé à 22 tables finales de WSOP et est actuellement détenteur de huit bracelets. Son objectif est d'ailleurs très simple : "Je veux en gagner 30", déclarait-il récemment.
S'il continue à maintenir ce niveau de performance, personne ne pourra plus douter de cette ambition pas si démesurée.
Dans un sport où fusent polémiques et excuses en tout genre (Omaha contre Hold'em, cash games contre tournois, tradition contre modernité, etc.), Phil Ivey met tout le monde d'accord : il est sans conteste l'un des meilleurs joueurs de poker de la Terre.
Howard Lederer, dit "le Professeur", affirme sans ambigüité que Phil Ivey sera, avant la fin de sa carrière, considéré comme le meilleur joueur de l'histoire du poker. Le philanthrope et grand joueur de cash-game Barry Greenstein qualifie quant à lui le talent de Phil Ivey d'"inégalable".
Phil Ivey est le joueur qui fait taire tous ses détracteurs, qui fait pâlir de honte les mauvaises langues, si nombreuses aux tables de poker.
Rien n'indique pourtant que Phil Ivey se laisse distraire par son statut de "Dieu" du poker. Si certains joueurs passent le plus clair de leur temps loin des tables de poker à s'occuper de leur image et leur promotion, Ivey, lui, se concentre sur ce qui fait sa force - son jeu -, tout en délaissant les turpitudes de la célébrité et la fortune.
Car Phil Ivey est finalement une personne comme les autres. Il aime voyager et aller au cinéma, il apprécie les jeux de dés, le golf, les jeux vidéo et le basket-ball : son profil MySpace indique d'ailleurs sa passion pour les Houston Rockets et les Lakers de Los Angeles. Quand on lui demande laquelle de ces franchises a sa préférence, sa franchise est toute naturelle : celle sur laquelle il vient de parier, bien entendu.
Mais avant tout cela, Phil Ivey aime une chose par-dessus tout : le poker.
Phil Ivey a ainsi pris sous son aile le néo-professionnel Victor Ramdin et joue régulièrement en ligne sur le site Full Tilt Poker dont il est l'ambassadeur. Vous avez en effet une chance de le croiser aux tables à $0.50/$1 et de recevoir les conseils de Phil Ivey himself !
"Je ne suis pas un prodige", dit-il, drapé de son humilité si caractéristique, "je fais simplement mon métier. Je travaille très dur et je ne pense toujours qu'à une chose : m'améliorer".
Et si Phil Ivey y parvient encore, ses concurrents ont décidément de quoi s'inquiéter.
Divers et anecdotes
- A empoché cinq bracelets WSOP avant l'âge de 30 ans.
- Est aujourd'hui détenteur de 8 bracelets.
- Régulièrement gagnant au "Big Game" au Bellagio de Las Vegas
- En concurrence avec Phil Hellmuth et Ted Forrest pour le plus grand nombre de bracelets en un an : trois en 2002.
- A remporté plusieurs tournois back-to-back en novembre 2005 au Monte Carlo Millions et au Full Tilt Poker Invitational pour un total de 1,6 millions de dollars.
- A remporté 536 000 dollars face à Phil Hellmuth au Chinese Poker en 2007 lors de la grande finale de l'EPT à Monte Carlo.
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Phil Ivey, le Numéro 1 des numéros 1 ?
(20/06/12 - par Fred Guillemot)
Phil Hellmuth a beau avoir remporté son 12ème bracelet et être l'homme de tous les records aux WSOP, s'il y en a un qui a toujours plus la cote, c'est bien Phil Ivey.
Et il faut bien dire que l'homme fait tout pour asseoir son statut de meilleur joueur du monde aux yeux des observateurs : il vient en effet d'atteindre sa 5ème table finale en 13 jours aux World Series 2012 ! De quoi mettre à mal les meilleurs théories sur la variance au poker !
Le 8 juin, Ivey parvenait en table finale de l'Event 15 de Stud Hi-Lo à 5000$, terminant 7ème.
Trois jours plus tard, il était en table finale de l'Event 17 de Pot-Limit Hold'em à 10000$, échouant cette fois à la 2ème place derrière Andy Frankenberger.
Et puis à nouveau trois jours plus tard, Ivey réussissait déjà sa troisième "TF", terminant cette fois 3ème derrière Scotty NGuyen et le vainqueur Joe Cassidy, dans l'Event 42 d'Omaha Hi-Lo à 5000$.
Terminé ? Que nenni !
Cinq jours après ça, nouvelle table finale, pour cette fois une 5ème place dans l'Event 32 du Championnat du Monde de H.O.R.S.E. à 10000$.
Et aujourd'hui, Ivey se retrouve encore dans le dernier carré, dans l'Event 35 de Mixed Hold'em à 2500$.
Septième en jetons (169000, contre 605000 pour le chip leader et 105000 pour le short stack), il affronte entre autres Michael Gathy (le Belge vainqueur de l'Event 21), ou encore le Canadien Erik Cajelais.
Phil Ivey a déjà gagné des centaines de milliers de dollars au cours de ces deux semaines précédentes, mais à ce stade il pense encore sans doute aux millions qu'il a perdu en paris annexes pour n'avoir pas encore décroché son bracelet cette année.
Son 9ème l'attend à nouveau à l'issue de ce tournoi, ainsi que 210000$ pour la première place.
Cela ne l'empêche en tout cas pas de rester toujours aussi discret, comme à son habitude, et de ne répondre à aucune interview. Pour Daniel Negreanu, Ivey cherche juste à gagner, pas à se faire des amis.
L'Unanimité
Mais quand il s'agit de savoir qui est le numéro 1 des numéro 1, si l'on en juge rien que par le buzz notamment sur Twitter, la réponse ne semble souffrir d'aucun doute. Florilège :
Joshua Arieh : "Mais qu'est-ce qu'Ivey sait, qu'aucun autre humain ne peut imaginer ?"
Phil Galfond : "Mon avis pour avoir joué avec les meilleurs. Pour les 10 meilleurs joueurs du monde, de la place 2 à 10 ils sont proches. Mais c'est bizarre comme le numéro 1 ne fait aucun doute."
Brian Hastings : "D'accord avec Phil Galfond. Ivey est juste incroyablement bon, au point que c'est difficile à expliquer."
Erick Lindgren : "Tout le monde me demande ce qui fait d'Ivey le meilleur. Il travaille simplement plus dur, et il est le meilleur mélange de talent et de compétences mathématiques que nous ayons jamais vu."
David Peat : "Sans l'ombre d'un doute, Ivey est le meilleur."
Dane Overmeyer : "Phil Ivey est vraiment une légende du poker ! Pratiquement chaque tournoi qu'il joue, il est en table finale !"
Mike Matusow : "Phil Ivey est vraiment en train de réussir le plus gros exploit dans l'histoire des WSOP, et en plus il le fait en jouant deux tournois en même temps."
Et ceci n'est qu'un condensé !
Décidément, il semble que Phil Hellmuth devra faire bien plus pour un jour pouvoir espérer ravir ce titre honorifique, celui d'être considéré comme le numéro 1 mondial aux yeux des gens (et même s'il recueille naturellement certains suffrages, tels celui de la vainqueur du tournoi des Seniors Allyn Jaffrey Shulman).
Mais même le Poker Brat sait reconnaître tout le talent de son adversaire, avec un soupçon d'humour :
"Ce Phil Ivey là, il est plutôt bon !"
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Interview de Phil Ivey finaliste du Main Event des WSOP 2009
(06/11/09 - par Martin Derbyshire)
Lorsque les cartes claqueront pour la première fois sur le tapis lors de la finale du Main Event des WSOP à partir de samedi sur le coup de midi heure locale (21 heures en France), tous les regards se porteront sur un homme : Phil Ivey.
Commençons par le commencement. Comment en es-tu arrive au poker ?
J'ai simplement toujours aimé jouer aux cartes. Mon grand-père m'a appris comment jouer au poker. Nous avions pour habitude de jouer quelques pennies. Et j'aimais saisir toutes les opportunités que j'avais de jouer, comme aller chez des amis et voir s'il y avait moyen de faire une partie.
Quand as-tu commencé à jouer pour de l'argent ?
Dès le lycée, et tout le temps. Mais ce n'est qu'à partir de 20-21 ans que j'ai décidé de prendre les choses vraiment au sérieux.
Mais tu jouais dans les casinos avant d'avoir 21 ans (la majorité aux Etats-Unis NDLR), n'est-ce pas ?
Je jouais dans les casinos avant ça, mais je n'essayais pas vraiment d'en vivre. J'aimais juste jouer. C'était juste un hobby. Je voyais simplement le poker comme un jeu fascinant.
Mais quand j'ai commencé à gagner de l'argent et à observer les autres joueurs, je me suis dit « attends une seconde, je peux battre ces types ». J'ai mis tout ce que j'avais avant de voir où ça allait me mener.
Faisais-tu du sport au lycée ? Tu étais bon ?
J'étais très bon. Et cela explique pas mal de choses. Vous devez apprendre à haïr la défaite. Je n'aime pas perdre, mais le poker vous rend plus humble parce que vous réalisez qu'aussi bon que vous puissiez être, vous aurez des jours, des semaines, ou même des mois sans. Je n'ai pas encore connu d'année perdante, Dieu merci.
Ce qui est sûr c'est que pour devenir un meilleur gagnant, il faut apprendre à perdre. C'est pourquoi je pense que le poker est un jeu si merveilleux. Au poker, en une heure vous allez perdre plus de mains que vous allez en gagner la plupart du temps.
Ce jeu permet également d'en apprendre beaucoup sur soi-même.
Es-tu conscient du nombre de joueurs qui te craignent ?
J'entends ça tout le temps, mais vous savez, lorsque je m'assois et que je joue contre quelqu'un, ce n'est pas comme s'il me disait « hé Phil, j'ai peur de toi ». Il faut juste arriver à s'en rendre compte et imaginer comment ils va jouer contre vous.
Mais te créer une image à la table n'est-il pas important pour toi ?
Le truc c'est que les gens essaient de se créer une image à la table, mais cela ne leur rend pas vraiment service car vous ne pouvez pas vraiment le faire. Cela doit reposer sur vos résultats et sur ce que vous faites. Les gens essaient, certains veulent parler, veulent faire ceci ou cela...
Après je pense que les gens connaissent plus ou moins mon image.
Mais tu ne passes pas vraiment de temps à parler de ta stratégie, ou à faire des vidéos d'entraînement comme d'autres joueurs. C'est un choix conscient pour laisser les gens dans l'expectative ?
Ca ne me dérange pas de parler stratégie au poker. Je ne sais pas combien d'argent se font les joueurs qui font ce genre de choses, mais cela prend beaucoup de temps. Pour être honnête, Daniel Negreanu, Mike Matusow et beaucoup de ceux qui font ces vidéos ou cours ne jouent pas autant au poker que moi.
Je joue tout le temps, et je pense que c'est ce qui me donne l'avantage, et qui me garde affuté.
Faire autre chose, je vois ça comme si Michael Jordan avait pris du recul au milieu de sa 6ème saison et s'était soudainement mis à faire des séminaires sur comment jouer au basket.
Ca ne me correspond pas. Mais je n'ai rien contre eux. Vous savez Daniel est un très bon ami à moi, et je suis content que ça marche pour lui. Peut-être arrivera un jour où je ferai pareil si je pense que je peux aider certaines personnes, mais pas pour le moment.
Donc ce n'est pas pour garder le secret sur son style de jeu ?
Le truc c'est que je n'ai pas vraiment de style de jeu. Les gens pensent que je joue d'une certaine façon, mais la seule chose que je fais est de m'adapter à ce que mon adversaire fait. Si mon adversaire fait une chose, j'essaie de faire les bons ajustements. C'est ce qui fait qui je suis à une table de poker. Je suis capable de vous regarder et de d'imaginer ce que vous pensez, ce que vous essayez de faire, et de produire ces ajustements.
Tu n'accordes pas beaucoup d'interviews non plus...
La raison, encore une fois, c'est parce que je joue au poker. J'ai choisi de jouer au poker pour en vivre parce que je peux faire ce que je veux. Je joue quand j'en ai envie. Si je décide d'aller jouer au golf, je vais jouer au golf. Si je veux partir en vacances, je pars en vacances.
Alors si j'avais le choix entre faire une interview avec quelqu'un ou aller jouer au golf, avec des amis et où je pourrais me relaxer, ou même aller voir un film, qu'est-ce que je choisirais à votre avis ? C'est juste ma façon d'être.
Ce n'est pas comme si j'étais contre les interviews. Ce n'est pas le cas, c'est juste que je ne m'en préoccupe pas. Ca ne me dérange pas de m'assoir avec vous et de parler de poker ou d'autres choses. Mais il y a des choses que je préfère faire plutôt que de parler poker quand je joue déjà 15 ou 16 heures par jour.
Ceux qui font autant d'interviews qu'ils peuvent le font parce qu'ils ne jouent pas autant au poker que moi. Ils jouent des tournois et ont ainsi du temps libre. Quand vous êtes éliminé d'un tournoi vous pouvez ensuite terminer votre journée en allant faire ce qui vous plaît. Moi quand je suis éliminé d'un tournoi, je cours au Bellagio pour jouer au poker. Ou je vais sur Internet là aussi pour jouer. Mais je peux aussi aller sur le parcours de golf, ou même jouer au blackjack, ...
Ne penses-tu pas que tu as la responsabilité d'un rôle d'ambassadeur du jeu ? Le poker t'a tellement donné.
Oui le jeu m'a beaucoup donné, mais je crois que je lui en ai déjà rendu beaucoup. J'ai aidé beaucoup de joueurs de poker, que vous le sachiez ou non, de nombreuseds manières différentes. Je ne fais pas les choses publiquement, mais si vous demandez au gens à propos de ma générosité, je suis sûr qu'ils vous diront.
Jusqu'ici dire que j'ai été un ambassadeur du poker je ne sais pas. Peut-être que si je gagne le Main Event j'y serai contraint, mais je ne m'en fais pas.
En vieillissant je commence à comprendre l'importance de ma place laissée dans l'histoire du poker Mais à la fin de la journée, il faut aussi être heureux pour soi. Je fais ces interviews et ce qu'il faut pour aider à promouvoir le poker en tant que sport, aucun problème, mais je ne vais pas non plus passer ma vie à faire ça. J'essaie de garder un équilibre, je pense que c'est important.
Tu as fait 6 tables finales de WPT avant de finir par décrocher le titre au LA Poker Classic. A quel point voulais-tu cette victoire ?
Je voulais vraiment remporter ce titre WPT parce que c'était l'une des choses que je n'avais jamais accomplies au poker. Et je veux tout réussir avant de me retirer. Je ne sais pas quand d'ailleurs, probablement jamais.
J'ai fait six tables finales avant de gagner celle-là, c'était assez improbable. J'ai eu de plutôt bons résultats du côté des World Series of Poker. Alors en faire six cii et ne pas en avoir gagné une m'ennuyait vraiment. J'ai donc été heureux d'en finir avec cette stat.
Cette fois tu es en table finale du Main Event des WSOP, c'est le moment dont tu as rêvé toute ta vie ?
C'est quelque chose dont j'ai définitivement rêvé. Ce serait un rêve devenant réalité que de le remporter. Parvenir en table finale c'est super, mais maintenant je veux vraiment vraiment gagner.
C'est important pour moi. Je me souviens que la première fois que j'ai regardé du poker à la télé, j'ai vu Scotty Nguyen remporter le Main Event. C'était la toute première fois que je voyais ça et j'ai pensé que devait être coolde gagner ce tournoi. J'ai maintenant cette chance.
Tu as un plan, comme Scotty en avait un ?
Je ne suis pas vraiment du genre à avoir un plan. Gagner, enfin j'espère, faire mes interviews, et puis prendre la porte de derrière et partir en vacances.
Retrouvez notre Dossier Spécial PokerListings sur la finale du Main Event des WSOP 2009