Toutes de noir (moulant) vêtu, elles arpentent les tables de poker, en quête de joueurs en demande d'un peu de décontraction au cours de leur parfois bien longue journée à la table. Mais qui sont vraiment ces filles auxquelles personne ne semble s'intéresser en dehors de ces considérations purement sensualo-massothérapiques ?
J'ai rencontré Sookhee, coordinatrice d'une petite dizaine de ces filles sur un tournoi tel que l'EPT Grand Final de Monte Carlo.
Son travail consiste à prendre note d'une demande de massage, de noter le numéro de la table, puis d'y envoyer sa masseuse qui répondra le mieux aux souhaits du client :
« Certains préfèrent des massages forts, d'autres le contraire. Certains veulent avant tout une jolie fille, tandis que d'autres veulent vraiment un bon massage. Je demande ce genre de détails car la satisfaction
du client est importante pour moi. Comme j'ai aussi plusieurs filles qui travaillent pour moi depuis longtemps, les joueurs les connaissent, et il arrive donc parfois qu'ils demandent une fille en particulier. »
« On vient des Etats-Unis mais ma société ne s'occupe que des tournois en France. J'ai aussi maintenant plusieurs filles travaillant pour moi qui habitent en Europe. On travaille sur les EPT, mais on commence aussi à le faire sur des tournois locaux en Espagne, en Italie et en Angleterre. »
« Certains veulent une jolie fille, d'autres préfèrent demander un bon massage. »
Les massages durent en moyenne une heure (au tarif de 50€ la demi-heure), allant de la demi-heure de bien-être jusqu'à deux-trois heures pour certains grands joueurs, laissant à chaque journée de compétition une grosse dizaine d'entre eux aux mains expertes de ces demoiselles.
Bien qu'on ne parle pas de kinésithérapie aux Etats-Unis, les filles doivent être passées par une école de massage, avec 500 heures d'enseignement.
On le sait, les pros sont pour beaucoup d'entre eux adeptes de ces massages du dos et du cou avec un soupçon d'huile essentielle. Mais qui sont les plus assidus de ces services ?
« Certains joueurs en prennent en effet beaucoup, même le président de l'EPT John Dutie, qui adore les massages. On a notamment le canadien Sorel Mizzi, ou encore Gus Hansen qui se montre d'ailleurs assez dragueur.
A la question évidente de savoir si ses filles reçoivent parfois des demandes plus poussées, Sookhee coupe court à toute ambigüité : « Ca arrive mais c'est pourquoi j'instaure des règles très strictes, pas de massages dans la chambre pour être plus tranquille comme certains essaient parfois de demander !
J'ai commencé à faire des massages dans les salles de poker en 1994. »
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le concept des massages n'est pas si récent que cela dans le monde du poker. Avant d'arrêter la pratique pour se consacrer au management de ses filles, Sookhee y œuvrait en effet depuis quelques 16 années.
« En fait cela fait 20 ans que je suis dans le monde du poker. J'ai commencé en 91 en tant que serveuse de cocktails dans les salles de poker du Commerce Casino à Las Vegas, à une époque où il n'y avait pas encore de tournois tels que ceux-là.
Trois ans plus tard j'ai fait une école de massage et je suis devenue masseuse dans les casinos, de 94 à 99. Mais ce n'était pas très populaire, ce n'était pas vraiment la mode. C'était avant que je ne vienne en France. J'y ai rencontré Pascal Perrault qui était très enthousiaste à l'idée d'avoir ce genre de prestations sur les tournois, et c'est lui qui m'a poussé à venir exercer mon métier ici.
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L'histoire de Darinka Montico : Masseuse de têtes dans les tournois de poker
« Je masse les têtes des joueurs de poker ». Voilà une réponse peu commune à la classique question : « Que faites-vous dans la vie ? »
par Lorenzo Invernizzi - article publié en décembre 2015
Mais tout semble normal dans la vie de l'éclectique Darinka Montico. Cette une jeune femme née dans les années 80 a récemment abandonné ce métier pour se consacrer à la rédaction et à la promotion d'un livre autobiographique dans lequel elle raconte ses pérégrinations en Italie « sans un euro en poche ».
Une femme éclectique
A partir de l'histoire que cette jeune femme a raconté lors d'une rencontre à Trento organisée par l'association Ted, il apparaît évident que Darinka a une expérience hétérogène. Elle a eu un diplôme en photographie en 2004 à Londres mais a aussi été professeur d'anglais et barmaid en bikini dans les mines australiennes.
L'association à but non-lucratif Ted (Technology, Entertainment e Design) vise à la « diffusion des idées qui méritent d'être partagées ». Des personnalités comme Bill Gates ou l'ancien vice-président américain Al Gore ont participé à son « talk ». L'entretien avec Darinka à Trento a été intitulé « Les rêves ne peuvent pas être achetés ».
Faire des choses, voire des gens
« Je m'adapte aux besoins du monde » – a déclaré la jeune femme dans son discours qui a duré une dizaine de minutes.
« Mais, peut-être, si j'avais fait ce que j'aimais faire, le monde pour une fois se serait adapté à moi.
Ce que j'aime faire ? Voyager, écrire, photographier et rêver. »
Avant de se lancer dans une carrière de rêveuse, Darinka a testé pendant quelque mois le travail d' « ange », un terme utilisé pour désigner les masseuses de crânes durant les parties ou les tournois de poker au casino.
Relique de guerre
« Ces chaussures ont été dans tous les casinos les plus prestigieux d’Angleterre » – a précisé l'excentrique écrivaine en montrant à tous ses chaussures déchirées achetées dans la capitale du Royaume-Uni. « J'étais debout douze heures par jour pour masser les joueurs. Donc avoir une paire de chaussures confortables était indispensable. Chaque matin je les mettais pour aller travailler. »
Mais la vie de Darinka allait soudain bifurquer dans une autre direction.
Le déclic à Londres
La jeune femme était en train de masser un joueur « particulièrement nerveux » quand elle s'est sentie désorientée. Dans les casinos, perdre la notion du temps est aussi facile que boire un verre d'eau. Ce sentiment de confusion, cependant, a permis à Darinka de formuler des considérations générales sur sa vie : « Je me suis sentie malade de vivre dans ces limbes sans temps, et cela a donc explosé. »
Subitement, la masseuse a dit à son client : « Excusez-moi, je pars. Je dois aller faire un tour ». Une fois sortie de la maison de jeux, elle a rejoint à pied sa maison en pleine nuit. Elle se trouvait dans le quartier de Whitechapel, à plus de 6 kilomètres.
Dans les jours qui ont suivi, après être retournée en Italie, Darinka a parcouru 3000 kilomètres à pied « sans un sou en poche » de Palerme à Baveno (Verbania) à travers les rues de ce beau pays en rassemblant le long du trajet « les rêves des italiens ».
Au printemps dernier, elle a sorti un livre qui raconte son expérience et intitulé « Walkabout ».
Découvrez cette vidéo (sous-titres en français disponibles) dans laquelle Darinka raconte ses voyages et son expérience du mode du poker.
Si vous êtes anglophone ou italophone, vous pouvez aussi visiter son site web pour plus d'infos : http://www.walkaboutitalia.com
JE NE SAI PAS SI VOUS LES CONNAISSEZ MAIS RIEN A VOIRE AVEC LES GOLDFINGER!!!
Ben alors! je crois que je vais me mettre assidûment au poker 🙂