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Benjamin Pollak : « J’ai envie de me lancer de nouveaux défis »

Benjamin Pollak dit "MagicDeal" a crevé l'écran cet été et affiché encore plus son très grand talent aux yeux du monde entier. Mais qui est l'homme derrière le joueur ?

Une tête bien faite et bien pleine, à la fois discret et très apprécié sur le circuit et dans la communauté poker, Benjamin Pollak a tout du gendre idéal.
Et encore plus sans doute depuis qu'il a gagné 3,5 millions de dollars et terminé sur le podium lors de cette historique table finale du Main Event des WSOP 2017 avec deux Français.

Mais au-delà de la performance et des considérations financières, on retrouve un homme avant tout passionné, déterminé et qui sait garder la tête sur les épaules.

Entretien avec le nouveau numéro 1 français, à la philosophie de vie inspirante.


Sans revenir de trop sur cette table finale comme on en a déjà beaucoup parlé, aviez-vous préparé cette TF d'une certaine façon avec Antoine (Saout), malgré le court délai ?

Le premier jour de libre on est allé dans sa villa et on a mis PokerGo pour voir un peu ce qu’il s’était passé le dernier jour, dans quel état d’esprit étaient les différents joueurs, et pour essayer de repérer des tells.
Après… je me suis endormi. J’étais épuisé comme j'étais en manque de sommeil et je n’avais pas dormi de la nuit précédente.

On a donc effectivement voulu le faire, mais au final ces 48 heures de coupure sont tellement courtes qu’on avait plutôt besoin de se reposer, de prendre un peu de recul et de recharger les batteries. D’autant qu’on savait que les 3 jours de la finale seraient très intenses.

Comment expliques-tu que le courant soit aussi bien passé entre toi et John Hesp ?

C’est assez simple : j’ai bien aimé ce gars. Les mecs l’ont tous pris pour un fish, ils l’ont mis dans cette petite case sans même s’intéresser à ce qu’il faisait.
D’un point de vue stratégique, les joueurs se sont mal adaptés à lui je pense, sous prétexte qu’il était un bleu. Alors que l’important c’est de comprendre pourquoi et de repérer très précisément ses erreurs. Surtout qu'il était quand même arrivé en table finale.

John Hesp et Benjamin Pollak 7

"John Hesp a su faire ressortir le côté humain de tous les joueurs."

Sinon c’est vrai que j’ai bien accroché, le courant est passé naturellement et j’ai bien aimé le personnage, un peu fantasque. Il a plutôt bien joué, il était super détendu, et surtout il a mis une très bonne ambiance à table en réussissant à faire sourire les autres.
C’est agréable, ça change des têtes de robots. Il a su faire ressortir le côté humain de tous les joueurs, et c’était une expérience assez unique et intéressante.

Et d’un point de vue stratégique, ça m’a aussi aidé à détecter pas mal de tells.

Ta sérénité et ta décontraction ont impressionné, avec ce flegme synonyme de force. As-tu toujours été comme ça, où est-ce quelque chose que tu as appris au fil de la vie, voire auprès de tes coachs mental dont Pier Gauthier ?

C’est vrai que c’est quelque chose qu’on dit souvent à propos de moi, mais là je jouais quand même la plus grosse table finale de ma vie, et honnêtement je ne pensais pas être aussi décontracté, arriver à être dans cet état d’esprit.

Jusque là, en table finale ou en situation de pression financière, j’étais très concentré mais aussi toujours un peu tendu. Cette fois j’étais dans un état d’esprit totalement différent. J’ai réussi à mettre de côté l’objectif financier, tout simplement parce que ce n’est plus ce qui m’intéresse. Ce n’est plus assez porteur de valeurs et de motivation dans ma vie.
Et c’est effectivement ce que j’ai travaillé avec mon coach mental un mois avant de partir à Vegas.

J’ai fait une année 2016 catastrophique, je n’arrivais plus du tout à jouer, je ne trouvais plus de motivation.
Avec le coach, on a travaillé pour identifier mes sources de motivation. Il se trouve que c’est le plaisir stratégique, le plaisir du jeu, de jouer contre des inconnus et d’apprendre à les connaître par le poker, autour d’une table. C’était donc vraiment ça l’objectif, s’axer sur la recherche du plaisir et plus la recherche d’argent.

« Je n'ai pas pensé une seule fois à l'argent »

Pollak table finale Main Event final 3

"Ce furent les 3 jours les plus intenses de ma vie."

Je pensais que ces WSOP seraient peut-être mes derniers comme je pensais à arrêter ma carrière, et je voulais aussi vraiment en profiter à fond. Je n’ai donc pas pensé à l’argent une seconde de tout le tournoi.
Je me rappelle, à 5 ou 6 joueurs restants, faire une pause, et à l'idée que je jouais pour 8 millions je me suis mordu les lèvres, car je rigolais au fond de mois tellement je m’en foutais ! je savais que ça ne changerais pas ma vie, mais que la seule chose qui la changerait c’était l’expérience que je vivais, le kif, la table télé avec tous les Français derrière…
C’était vraiment le côté humain avant le côté financier.

Du coup cela a donné cette impression de sérénité. Je ne jouais pas la table finale du Main Event des WSOP avec les caméras braquées sur nous, je jouais tout simplement contre des joueurs, et j’étais totalement concentré sur eux.
J’ai retrouvé cet enthousiasme que j’avais quand j’ai commencé au poker.

Au début de ta carrière, l’argent est une motivation importante, mais avec le temps c’est important de trouver des motivations intrinsèques.
Le poker est vraiment quelque chose de prenant, presque enivrant, mais ce n’est pas une fin en soi. Ça a été toute ma vie, mais maintenant je comprends qu’il y a autre chose, même si je viens de redécouvrir un peu pourquoi j’aime ce jeu.
J’ai envie de me lancer un nouveau défi. Je sens que je suis à un tournant de ma vie, et je n’ai pas envie de le rater.

Benjamin Pollak 20b

"Il faut accepter les évènements et se focaliser sur les bonnes choses."

Tu sembles aussi adhérer à la philosophie de l'acceptation des choses, du moment présent. As-tu des modèles ou inspirations en matière de développement personnel ?

Beaucoup de méditation. J’ai énormément médité pendant tout le Main Event, tous les matins.

L’important c’est de ne pas se laisser bouffer par une mauvaise river ou une mauvaise situation, parce que ça arrive constamment. Il faut être dans l’acceptation et prendre du plaisir en permanence. C’est pour ça que j’arrivais à relativiser les bad beats, que j’ai pris avec le sourire comme quand j’ai A-K contre les A-A de Hesp.

C’est vraiment un état d’esprit qu’il est important d’adopter, et pas seulement dans le poker, mais dans la vie en général. Il faut accepter et prendre les évènements comme ils arrivent, les comprendre, ce qui permet de se focaliser ainsi que son énergie sur les bonnes choses.

Après la finale

Comment se sont passés ces quelques mois depuis la table finale ? Même en ayant pris du bon temps tu as en tout cas rapidement enchaîné avec un super résultat dans le High Roller du PSC à Barcelone (3è pour 688 701 €).

Ça a évidemment été génial de retrouver mes amis, ma famille, etc. Là, ça retombe un peu, même si j’ai encore pas mal de sollicitations médiatiques. Je joue le jeu, ça me plaît, après on verra s’il y a des retombées.

Portrait Benjamin Pollak 5

"Je sens que je suis à un tournant, et je ne veux pas le manquer."

Mais comme avant Vegas, je pense toujours à passer à autre chose. J’adore toujours le poker, je me suis donné à 100 % depuis 10 ans et à mon sens j’ai prouvé de quoi j’étais capable. Mais je sais que tous les joueurs passent par là.

As-tu déjà réalisé quelques beaux achats ou placements avec ton gain du Main Event ?

Je rencontre justement des banques en ce moment pour en parler, mais de toute façon je veux diversifier mes investissements. Pour l’instant, j’écoute ce qu’on me propose, car je ne veux pas mettre tous mes œufs dans le même panier.

Je vais évidemment m’acheter une maison, mais je ne sais pas encore où. En Angleterre ce n’est pas le moment.

Sinon pas de grosses folies, même si j’ai envie de racheter une belle montre, comme je m’étais fait voler la mienne il y a un an.

Tu as reversé 105 000 $ (3% de tes gains) à l'association REG. Comment t'étais-tu associé avec eux et qu'est-ce que cela représente pour toi ?

En fait je me suis engagé avant le Main Event. J’étais sur Twitter et j’ai vu passer une citation de Churchill qui disait « You make a living by what you get, but you make a life by what you give », et ça a été un déclic. Je n'avais jamais fait ça avant, mais après tout je n’étais pas là pour l’argent.

J’ai aussi un ami qui était à Vegas et pour qui ça n'a pas très bien marché, au point qu’il est même reparti avant le Main Event, et à qui j'ai reversé 2,5 % de mes gains.

Je n'étais pas là "pour moi", j’étais vraiment dans un état d’esprit différent, pour profiter. Le karma a peut-être fait le reste.

Tu sembles bien vivre la célébrité et prendre toutes les sollicitations avec à la fois plaisir et recul, et en restant très accessible.

Ça m’a plutôt fait rire, surtout que je ne m’attendais pas à ce que ça prenne certaines proportions. J’ai par exemple dû gagner 3 000 followers en 24 heures sur Twitter.

Benjamin Pollak et ses supporters

"Parler au public est quelque chose que j'aime depuis toujours."

Ce fut intense mais au final ça n’a pas duré, et je n'ai pas eu le temps de m’en lasser.

A Vegas la finale est diffusée partout, donc les deux jours suivant la fin du tournoi c’était vraiment dingue mais aussi à la fois chaleureux. Tout le monde me reconnaissait, au resto le cuistot avait écrit "congratulations" sur mon dessert, les gens se levaient de table pour me féliciter… C’était incroyable. Très intense, mais parfait.

Une fois rentré à Londres, c’était plus tranquille. Quand j’en reparle je me dis « est-ce que je l’ai vraiment vécu tout ça ? ». Du coup c’est aussi toujours agréable de le revivre un peu à travers les interviews.

Après effectivement, j’ai aussi reçu plein de messages de filles qui voulaient me rencontrer. C’était marrant au début, mais au bout d’un moment c’est devenu un peu lourd, et un peu décevant de voir toutes ces nanas s’intéresser à moi parce que j’avais gagné 3 millions publiquement.

Es-tu quelque part un peu déçu de ne pas être aussi médiatisé que certains autres joueurs français plus connus car plus "mainstream" comme ElkY ou d'autres, alors que tu es aujourd'hui le numéro 1 français ?

Pollak promo 3b

"En transmettant tu apprends aussi sur toi."

Après je prends les choses comme elles viennent sans me prendre la tête.
Dans chaque interview que je vais faire je veux être moi-même, être naturel, et on verra si ça plaît aux gens. Mais Je ne veux pas trop me projeter.

On a déjà pu voir et entendre, notamment en vidéo ou à la radio, que tu sais te montrer très didactique,  la fois simple et précis lorsqu'il s'agit de parler du poker et de l'expliquer. Aimerais-tu justement être encore plus un ambassadeur du poker auprès du grand public ?

Pourquoi pas, ça me plairait à condition qu’on m’en donne les outils pour.
Ma première passion c’était la magie, donc effectivement je suis à l’aise avec le public. Lui parler c’est quelque chose que j’aime depuis toujours.

J’ai envie de montrer les bons côtés du poker, le côté fun. C’est d’ailleurs ce qu’a fait John Hesp pendant la table finale. On a tellement voulu professionnaliser le jeu qu’on l’a robotisé, et a l’a vraiment rendu chiant à vivre…
Et ce n’est pas pour ça que les gens prennent de meilleures décisions. J’ai envie de dire « reste humain bon sang, prends du plaisir ! Et ça ne t’empêchera pas de prendre les bonnes décisions. »

Les Débuts

Lorsque tu as commencé à jouer au poker, en 2006, t'imaginais-tu aller aussi loin ?

Quand j’ai commencé le poker, j’ai tout de suite senti que j’étais capable d’aller loin. Avec le recul, c’est peut-être parce que j’avais passé 10 ans dans la magie et que j’avais donc l’habitude des cartes et du bluff.
Le poker, ça a été une révélation, je sentais que c’était fait pour moi. Je voyais les Negreanu et les autres, et je me disais qu’ils n’étaient pas plus intelligents que moi.

Benjamin Pollak magicien MagicLead

"Faire de la magie a aussi été pour marquer ma différence."

J’y ai donc mis toute mon énergie et il m’a fallu 10 ans pour toucher du doigt mon rêve et atteindre la table finale du Main Event. Peut-être qu’avant ça je n’y étais pas assez bien préparé, ou je n’étais pas dans le bon état d’esprit, je n’en sais rien. Mais j’ai toujours pu vivre du poker.

Est-ce que la magie t’a vraiment aidé dans le poker ?

Le principe de la magie, c’est de bluffer ton public tout en arrivant à produire un discours cohérent. C’est l’art de faire deux choses à la fois sans que ça se voit. C’est ça le bluff. Et je pense que mon sang-froid a toujours été mon point fort dans le poker.

A quoi ressemblait ton enfance, notamment chez tes grands parents en Dordogne, et que voulais-tu faire quand tu étais petit ?

J’y passais deux ou trois semaines l’été, avec grand jardin, piscine, et des voisins qui avaient même âge que nous. Des souvenirs classiques de gamin. Sinon je suis originaire de Paris.

Je voulais être footballeur professionnel, d’abord. Puis à 10 ans, je voulais devenir magicien. J’ai continué jusqu’à 15-16 ans, j’ai fait quelques spectacles, puis je suis passé à autre chose. Les envies évoluent constamment.

Quand j’étais en école d’ingénieurs, je voulais être ingénieur commercial. Et puis j’ai découvert les cartes en 2005, j’ai commencé à jouer et ce fut donc une révélation.

Ce besoin de défis, s'agit-il de quelque chose dont tu as toujours eu besoin pour avancer ?

J’ai toujours eu le sentiment de devoir faire les choses différemment, de sortir de la masse. J’ai toujours fui le peloton. Faire de la magie, c’était pour ça aussi, pour marquer ma différence.
J'ai une vraie culture de la différence, de la diversité.

J’ai toujours pensé que j’avais au fond de moi un côté un peu artiste, avec une sensibilité pour certaines choses. Je l’ai développé dans la magie mais ça m’a aidé dans le poker aussi.
J’ai été très autodidacte, j’ai appris le poker tout seul, en observant mon jeu et celui des autres. Je n’ai pas lu un seul bouquin ni suivi de site de coaching en ligne.

Benjamin Pollak 21b

"Une fois qu'on a trouvé une envie, il faut y aller à fond."

Je n’ai pas envie de faire comme les autres, même s’il est important de comprendre comment ils fonctionnent notamment dans le poker.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à ceux qui manquent de motivation ou d'ambition dans la vie ?

Faites de la méditation pour comprendre quelles sont vos motivations intrinsèques. Les gens qui manquent de motivation, en général c’est qu’ils ne la cherchent pas au bon endroit. La méditation permet de prendre du recul et de te diriger, de comprendre où tu veux aller.

N'avoir envie de rien dans la vie, c’est vraiment la pire des choses. Mais une fois qu’on a trouvé une envie, il faut y aller à fond, parce qu’elles sont rares, et il faut croquer dedans à pleines dents.
Il ne faut surtout pas manquer ces opportunités-là.

As-tu des regrets aujourd'hui, que ce soit au poker ou dans la vie ?

Non, j’ai fait ce que j’aimais, et là j’ai hâte de trouver autre chose que j’aime. Je me suis prouvé et amusé, j’ai gagné de l’argent. Le poker, c’est bien, mais ça reste un jeu de cartes et ça ne peut pas m’épanouir à 100 %.

C’est pour ça que je veux que le poker reste "intact", le prendre comme je l’aime, mais sans forcer les choses.

Le Futur

Quelles sont tes ambitions dans le poker aujourd'hui ? Tu disais donc au sortir de la table finale que tu envisageais d'arrêter le poker. Où en es-tu aujourd'hui ? Cherches-tu à finir sur un grand titre, même si cela doit encore te prendre 10 ans ?

Je n’ai pas l’intention de couper complétement. Je vais continuer de jouer quelques tournois, ceux que j’ai vraiment envie de jouer et là où j’ai vraiment envie d’aller, avec l'envie de le faire bien.

Benjamin Pollak souriant

"J'ai retrouvé cet enthousiasme que j'avais quand j'ai commencé le poker."

Mais je ne suis pas à la recherche du résultat. J’ai surtout envie de me sentir au top de mon niveau.

Après j’ai 34 ans, je suis dans les plus vieux au poker déjà. Mon objectif ça va être plutôt de prendre du plaisir.

Te dis-tu parfois qu'en jouant plus tu aurais un palmarès plus fourni ?

Peut-être, mais d’un autre côté j’ai surtout envie de jouer à mon rythme, en me faisant plaisir, et pas forcément faire du volume comme certains joueurs qui en viennent à jouer presque machinalement.

Il n’y pas de règle, chacun doit jouer comme ça lui convient. Mais il faut faire attention car il est très facile de se perdre dans ce jeu-là.

Quels sont donc tes autres projets ?

J’ai envie de mettre un peu plus de sens dans ma vie. Une future étape qui va arriver dans les prochaines années sera de fonder une famille, avoir des enfants.

D’un point de vue professionnel, je veux faire de l’humanitaire au sens large, faire quelque chose d’utile pour la société. C’est important pour moi de me sentir utile. Mais je vois plus ça comme un engagement personnel qu’une activité professionnelle. A l’heure actuelle il y a beaucoup de secteurs porteurs qui ont besoin d’un coup de main, de têtes pensantes…

Portrait Pollak 2015

"Je suis très observateur et je comprends vite les gens."

Ce qui est sûr c’est que je vais me donner à fond dans ce que je vais faire, bien me préparer, bien faire les choses, en y mettant autant d’énergie que dans le poker jusque-là.

As-tu as déjà envisagé devenir coach mental ? Tu sembles être quelqu’un de vraiment capable d'insuffler beaucoup d’énergie.

C’est vrai que j’ai toujours aimé aider mes amis. J’ai toujours été très bon conseiller.

Le fait d’avoir été suivi par un coach mental m’a aussi permis d’écouter et m’a aidé à mieux comprendre tout ça.
Quand on donne des conseils, le cheminement de pensée et les mots qu'on pose dessus aident à apprendre des choses sur soi. En transmettant tu apprends donc aussi sur toi.

Philosophie de vie

Quels sont tes plus grands atouts selon toi ? La lucidité et la remise en question ? Un égo juste ce qu'il faut et sous contrôle ? As-tu d'ailleurs toujours eu cette force mentale ?

J’arrive facilement à prendre du recul, et je ne prends pas les choses personnellement. Je suis aussi très observateur, je comprends vite les gens.
Et puis je ne me mens pas, je suis très franc avec moi-même.

Se mentir, c’est vraiment la pire des choses. Il y a tellement de joueurs qui font ça, qui évitent de creuser pour ne pas confronter leurs faiblesses ou leurs erreurs. C’est essentiel d’être honnête avec soi-même et sur son jeu pour progresser.
D’autant que derrière chaque succès il y a des échecs. Dans n’importe quel activité on ne réussit jamais du premier coup.

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"J'ai toujours marché par passion, en donnant le meilleur de moi-même."

Je suis aussi quelqu’un de très déterminé, depuis toujours. Quand je trouve un domaine dans lequel je suis bon et qui me plait, j’essaye de tout faire pour être très bon et même être le meilleur. Quand j’étais petit j’étais bon en maths, et quand je rentrais de l’école je faisais des équations pour le plaisir.

Perfectionniste ?

Non. Quoique c'est vrai que je l’ai été dans la magie. Quand tu crées un spectacle, tu veux que le show soit parfait. Il faut travailler les temps forts, les temps faibles, les sourires, les "ouaah"…
La technique dans la magie c’est 20%, le reste c’est le speech. Il faut donc toujours répéter et voir comment améliorer ceci ou cela. Ça m’arrivait de me réveiller dans la nuit et de penser à un truc, et je faisais de la magie jusqu’à 3 heures du matin, à 14 ans. Juste parce qu’il fallait que je retravaille quelque chose, et parce que j’adorais ça.

Ce qui est sûr c’est que je veux toujours donner le meilleur de moi-même. J’ai aussi toujours marché par passion, et je pense que c’est mon côté passionné qui m’a toujours donné autant d’énergie pour faire les choses.

Tu sembles également aimer les voyages. Tu es notamment parti en trail en Amérique du Sud en début d'année. Comment c'était ? D'autres grands voyages de prévus ?

Après le PSC Panama je suis parti au Pérou et en Bolivie, c’était vraiment extraordinaire. Un mois au total, avec notamment deux treks, au désert de sel d'Uyuni en Bolivie et cinq jours jusqu’au Machu Picchu.

C’était un voyage entre potes qui finalement a pris une tournure assez spirituelle. Ça reflète aussi je pense au fonds de moi cette envie de voir de nouvelles choses.

Benjamin Pollak voyage Salar de Uyuni

Au désert de sel d'Uyuni.

Là j’ai le Brésil et la Colombie de prévus avant l’été 2018. Le Japon aussi. Après j’adore voyager, et je suis très ouvert sur les destinations.

Quelle est ou quelle a été ta destination préférée ?

Je dirais la Bolivie justement. C'était mon premier voyage juste avec un sac-à-dos. Avant j’étais toujours dans des hôtels, là c’était vraiment l’aventure, une ambiance découverte.

Ce qui est bien c’est que tu rencontres plein de gens qui sont dans le même état d’esprit, qui sont aussi là pour découvrir avec de grands yeux. C’est super de partager ça.

Il y a une phrase de Banksy qui disait « Si tu as envie de partir en voyage et que tu ne trouves personne pour partir avec, pars tout seul parce que là-bas tu vas rencontrer des gens qui seront dans le même état d’esprit que toi et qui vont rechercher la même chose que toi. » C’est particulièrement vrai en Amérique du Sud.

Où te verrais-tu vivre ? Où pourrais-tu t'installer pour la vie ?

Pour l’instant je suis à Londres, mais dans le futur je ne sais pas. Tout dépendra de ma nouvelle activité professionnelle et de là où j’aurai envie d’élever mes enfants.

Londres me convient pour le moment, parce que fiscalement c’est intéressant et que toute ma famille est à Paris, donc pas très loin. Mais pour élever des enfants par exemple, c’est différent. Londres est une belle ville, mais c’est très intense, ce n’est pas reposant. J’aimerais trouver un petit coin de paradis, pour une vie plus cool et plus détendue.

Pollak papillon

Le plaisir revient souvent dans tes interviews, ou sur tes réseaux sociaux. Te définirais-tu comme un épicurien ?

Un peu comme tout le monde je pense ? Je crois qu’on aime tous prendre du plaisir. En tout cas je ne me considère pas plus épicurien que le reste du monde.

Après c’est vrai que je fais en sorte de faire ce que j’aime, et ça les gens ne le font pas forcément, à trop rentrer dans la case de monsieur tout-le-monde. Au fond ils veulent faire autre chose mais ils ne s’en donnent pas les moyens. Peut-être que je m’écoute et me comprends plus que beaucoup de gens.

Je n'ai pas peur de l’échec, mais peur de ne pas faire ce que j’ai envie de faire. Echouer et alors ? C’est une expérience de vie et c’est génial.
Il ne faut pas non plus avoir peur du regard des autres. Et il y a finalement très peu de gens qui osent.

Quid de la bonne chère ?

J'adore le vin rouge et les bons vins. Après j'aime le laisser séduire par la nouveauté, par un sommelier qui va me conseiller un vin... Surtout que même en étant connaisseur, les choses changent tous les six mois.

Quand je vais au restaurant bizarrement j'ai horreur de choisir. J'adore me laisser surprendre, et faire confiance au chef et son menu dans les grands restaurants. Sinon quand tu regardes la carte ça prend dix minutes et tu repars toujours sur les choses que tu aimes, ce que tu as l'habitude de prendre. Quand tu choisis quelque chose tu as une attente, d'un visuel ou d'une saveur, et pour finir tu es souvent déçu.
Alors que quand tu demandes le meilleur plat tout en ne sachant pas ce qui va arriver, quand l'assiette arrive devant toi, tu la verras souvent avec de vrais yeux d'enfant.

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