C'est un fait : il n'y a pas beaucoup de joueurs de poker islandais sur le circuit. Pourtant, Adalsteinn Karlsson a atteint à Dublin sa deuxième table finale d'UKIPT.
S'il l'on peut souvent voir beaucoup de joueurs Danois, Suédois ou Finlandais lors des plus grands évènements (WSOP, EPT, WPT) ou encore à la Battle of Malta, il est en revanche plutôt rare de retrouver leurs amis du grand nord de l'Europe et autres Scandinaves au sens large, les joueurs islandais.
Un rapide coup d’œil au site HendonMob revèle que seulement 61 joueurs islandais ont jusque là gagné de l'argent dans des tournois de poker live à travers le monde.
Un joueur domine cette liste, au nom sans doute parmi les plus cools du monde du poker, Runar Rúnarsson.
Comment se fait-il alors que les habitants de cette île volcanique d'un peu plus de 300 000 habitants se fassent si rare dans les tournois ?
La vague du poker n'aurait-elle pas touché ses côtes et les rues de Reykjavík ?
La réponse est si.
A Dublin, Adalsteinn Karlsson vient donc de terminer 4è de l'UKIPT à 1.100€ et 1002 joueurs, pour 56 470€ de gains.
En novembre dernier, lui et trois amis se rendaient à Édimbourg en Écosse, pour participer à cet autre épreuve du tour à 330£ (et 171 joueurs). Trois d'entre eux réussissaient l'exploit de parvenir ensemble en table finale (2è, Karlsson 3è, et 6è).
Un statut légal particulier en Islande mais des initiatives sont prises pour améliorer les choses
Adalsteinn est en outre le "champion en titre" en Islande, ayant remporté le championnat disputé dans un club de bridge de la capitale islandaise, et qui avait attiré 250 participants. Déjà un beau score pour un pays d'un peu plus de 300 000 âmes donc.
« Mais il y a beaucoup plus de joueurs en Islande que ceux qui jouent ces Icelandic Championship » confie Karlsson à PokerListings.
« Ces dernières années nous avons essayé de rendre les choses plus positives. Il y a un groupe de personnes, PSI, qui organise le poker en Islande. Il essaient d'améliorer les choses. »
Il mentionne aussi plusieurs clubs et bars où il est possible de jouer au poker.
L'Islande ne possède pas de casino, et le statut du poker y est un peu particulier : les cash games sont interdits tandis que les tournois sont autorisés, tant qu'il n'y a pas d'argent en jeu. En cela la législation se rapproche de celle en Norvège, qui a cependant récemment changé, rendant au moins possible de disputer son Championnat National en argent réel sur son propre sol.
« Le problème c'est que les politiciens n'ont pas la moindre idée de ce dont ils parlent en termes de poker. Et c'est la même chose dans les médias ici. »
Seulement un hobby pour Karlsson
A l'arrivée personne ne sait vraiment si le poker en ligne est légal en Islande ou pas, il s'agit donc toujours d'une "zone grise".
Adalsteinn Karlsson a vécu en Thaïlande ces dernières années et jouait depuis là-bas, mais est désormais revenu sur sa terre natale pour jouer au poker en tant que hobby.
Il travaille en effet en tant que consultant pour une société d'hébergement de sites web.
Deux tables finales d'UKIPT en quelques mois : pas mal donc pour un "amateur". Et à la question de savoir si l'Islande est une nouvelle force du poker sur laquelle il faudra compter à l'avenir, il répond avec un grand sourire : « définitivement oui. »