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Interview : Eric Larchevêque

Meilleur français de l'EPT de Copenhague, Eric Larchevêque a également réussi la première performance de la jeune Team Cénacle dont il est le capitaine. Une confirmation pour l'expatrié letton qui n'en est pas à son premier résultat sur le circuit. Rencontre.

Pour son second tournoi la Team Cénacle enregistre déjà une première grosse performance. Quelles sont vos ambitions à travers la naissance de cette équipe ? Peux-tu d'ailleurs nous en  raconter brièvement sa genèse ?

Fin 2008, j'ai investi dans la société Cénacle Création qui conçoit et fabrique sur mesure des tables de poker haut de gamme. Il m'a semblé qu'un moyen original pour faire connaître cette marque était de créer la "Team Cénacle" qui la représenterait sur le circuit poker international.
L'objectif principal est donc d'obtenir un maximum de crédibilité en réalisant de belles performances, pour à la fois consolider l'image de Cénacle et lui donner une grande exposition médiatique.
Pour constituer l'équipe mon choix s'est porté sur des joueurs déjà populaires dans les diverses communautés poker et qui surtout avaient la même approche que moi des tournois, un jeu solide et patient. Je ne voulais pas que l'équipe ait en interne des visions opposées sur la
gestion de stack et la meilleure manière d'aborder un tournoi.

Hormis le fait de porter les mêmes couleurs, que représente l'appartenance à une équipe de trois amis sur un tournoi de poker ? Débriefez-vous à propos du jeu, élaborez-vous certaines tactiques communes ?

Si le débriefing est important lors de pauses ou entre deux journées de jeu afin de bénéficier de conseils extérieurs vu qu'il est toujours difficile d'analyser une main quand on est juge et partie, il n'y a aucune élaboration de tactique commune. Tout simplement car un plan de jeu dépend énormément des adversaires et des situations à la table, et que tout doit donc être constamment réévalué.
Par contre nous sommes tous assez d'accord sur une approche « small ball » (balles courtes NDLR) du jeu post-flop et sur le fait qu'on ne doit jamais jouer la gagne de manière prématurée. Beaucoup de joueurs considèrent que leur tournoi est terminé s'ils tombent à 15BB et vont tenter le quitte ou double très rapidement. Ce n'est pas notre cas.

Revenons à ta belle table finale et cette septième place lors de cet EPT de Copenhague (voir plus bas). T'attendais-tu à un tel résultat ?

Absolument pas (sourire). J'ai déjà joué 6 EPT, et avec un seul day 2 et zéro cash je ne me considérais pas vraiment comme un favori ! Surtout lors de cet EPT où les joueurs étaient tous d'un très bon niveau. Je me suis assis en me disant que j'allais procéder étape par étape, niveau par niveau et que je ne me soucierais ni de la moyenne ni du montant des autres tapis à la table pour ne pas me mettre une pression d'accumulation inutile.

Ton tournoi ne s'est semble t-il guère montré enthousiasmant avec un tapis n'ayant que rarement quitté les basses ou moyennes sphères. N'a t-il pas été trop dur de tenir mentalement face à cette pression et au manque de jeu ?

J'ai en effet été très souvent à moins de 20BB. J'ai pu parfois remonter à la moyenne, mais je perdais un coup ou je me faisais prendre mes blinds pour retomber dans la zone 15-20BB. Là où beaucoup de joueurs se sentent mal et ont le besoin de se refaire immédiatement, je suis très à l'aise avec un short stack. Aux MCOP d'Amsterdam, ou lors de victoires dans les tournois du Bellagio à Vegas, j'ai aussi été short stack la plupart du temps et j'ai pu au dernier moment me remettre en selle pour avoir une réelle chance de gagner.

Je n'ai jamais regardé la moyenne, et je me suis toujours concentré son mon "M" (le montant du tapis par rapport au coût d'un tour de jeu NDLR). Ma stratégie était la survie avant tout, et j'ai passé un grand nombre de mains, paires de dix après relance, AQ en début de parole, .... Ces folds pourraient sembler très faibles, mais d'un point de vue tactique c'était la meilleure façon de jouer. Je n'ai risqué mon tapis que lorsque j'étais au moins sûr d'être à 70% favori, ou alors sûr d'avoir une grande fold equity (espérance de faire coucher) et de ne pas être payé, bénéficiant de mon image de serrure absolue.
J'ai tout de même eu un grand coup de chance lorsque j'ai fait un resteal (contre-vol) avec 88. Je suis tombé contre une paire d'as mais un 8 à la river est venu me sauver.
Plus nous avancions vers la table finale, plus les gros tapis craquaient ! Des coin-flip gigantesques ont eu lieu dans tous les sens et ainsi mes adversaires se sont entretués, me laissant le champ libre pour me faufiler jusqu'en table finale...
J'ai finalement décidé de jouer la gagne lorsque nous n'étions plus que 7 mais mon coin-flip n'est pas passé.

Quel est maintenant le programme de la Team pour la suite de 2009 ? Verra t-on Eric, Kipik et Tilou du côté de Vegas pour les WSOP cet été ?

Le prochain rendez-vous pour la Team est l'EPT Dortmund du 10 au 14 mars, et ensuite très probablement l'Irish Open.
En ce qui concerne Vegas, j'irai à titre personnel y passer trois semaines pour participer aux WSOP, mais il faudrait vraiment une grosse table finale avant cela pour que la team y aille au complet. (sourire)

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EPT Copenhague - Larchevêque 7ème

(22/02/09)

L'EPT danois aurait pu être une grosse déception pour le clan français. Mais les deux places payées obtenues et surtout la belle table finale atteinte par Eric Larchevêque (seul non-scandinave en finale) permettent d'en dresser un bilan positif.

Si Eric Larchevêque entamait le Day 3 avec une possible élaboration de stratégie en tête, les choses étaient bien différentes pour le deuxième français encore en lice, Rémy Biechel, short stack et dernier au chip count, contraint de reposer sa survie sur la première situation de coin-flip venue. Et malheureusement cette dernière aura tôt fait de plier l'affaire, lorsque son AQ ne toucha aucune carte améliorante face aux 99 du suédois Ramzi Jelassi, synonyme de 37ème place pour le français (8 929 €).

Jens Kyllonen
Jens Kyllonen est champion EPT

Alors que 10 000 de ses jetons avaient mystérieusement disparu durant une pause (finalement récupérés après longues tractations), Eric Larchevêque connut un peu plus de réussite en doublant avec 88 face aux AA grâce à un miraculeux 8 à la river, alors que la couleur backdoor était également une voie de bad beat possible en faveur du français. Des as décidément toujours fragiles puisque ayant eu la peau de l'italien Benelli un peu plus tôt.
Larchevêque en était réduit en un poker basique de « push et fold », mais passait encore plusieurs tapis avec succès pour doubler et se maintenir en vie (AJ contre A9, AA contre AJ). Et l'objectif table finale était atteint lorsque la bulle éclata au visage du vainqueur du Koh Lantah suédois Mikael Lundell, pour son deuxième échec en six mois à ce stade critique dans un EPT.

Jens Kyllonen vainqueur

Une nouvelle fois contraint à un jeu de short-stack en qualité de plus petit tapis de la table finale, Eric Larchevêque décida de rapidement tenter sa chance en poussant son tapis avec KQ sur une relance de Rasmus Nielsen, ce dernier payant volontiers avec 22. Mais le coin-flip tourna court lorsque le danois trouva son carré au flop !
Le capitaine de la Team Cénacle, pour la deuxième participation de son équipe à un grand tournoi, pouvait toutefois être très satisfait de sa 7ème place, remportant par la même un joli prix de 113 106 €.

Guère attendu, le vainqueur du tournoi est le jeune Jens Kyllönen. Ce finlandais de 19 ans joue depuis deux ans mais ne participait là qu'à son second grand tournoi, étant en outre le troisième plus petit tapis de la table finale. Ayant avoué qu'il n'avait pas encore réalisé, il repart en tout cas avec la coquette somme de 878 057 €. Kyllönen a également annoncé qu'il sera présent lors des manches suivantes du circuit EPT.
La prochaine se tiendra à Dortmund, Allemagne, du 10 au 14 mars.

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