Cela fait presque dix ans que James Woods joue au poker, et le célèbre acteur a quelques idées pour que le poker en ligne évolue dans la bonne direction notamment aux États-Unis.
Cela fait quelques années que l'on avait pas vu Woods aux World Series of Poker mais on a enfin pu le revoir aux tables en cette édition 2012.
PokerListings l'avait déjà rencontré en 2006, et une chose est sûre : sa passion pour le poker ne s'est pas atténuée depuis.
Dans cette nouvelle interview, James Woods évoque la situation du poker en ligne aux États-Unis, les raisons de son amour pour les mixed games, et ses meilleurs souvenirs des WSOP en compagnie de son défunt frère Michael.
PokerListings.com : Cela faisait quelques années que l'on ne t'avait pas vu du côté des WSOP. Quoi de neuf ?
James Woods : En fait, j'étais retourné en Nouvelle-Angleterre et je m'occupais de ma mère qui est très âgée. Elle était très malade donc je me suis un peu coupé de tout, mais maintenant je suis de retour et cela fait vraiment du bien d'être là et de pouvoir en profiter au maximum.
Avant, j'étais toujours un peu préoccupé par d'autres choses. J'étais très heureux d'avoir la chance de pouvoir y participer mais le poker était loin d'être ma priorité ces dernières années.
Est-ce que tu as mis un peu de temps à te remettre dans le bain lorsque tu es revenu au poker ?
C'est vrai que je suis peut-être un peu rouillé, mais cela me force à plus me concentrer.
Comme je n'ai pas l'impression de tout savoir, ce qui selon moi est la pire faiblesse de tout joueur de poker, je suis très modeste sur mes capacités très limitées.
Du coup je fais un peu plus attention, ce qui n'est pas un mal. Cela me permet d'aller un peu plus loin en tournoi.
Le Pot-Limit Omaha est un jeu énervant, mais j'adore y jouer parce qu'il me permet d'améliorer considérablement mon jeu en Hold'Em.
Ma plus grande faiblesse est de jouer trop large quand je commence à fatiguer, et je me persuade de prendre de mauvaises décisions. En gros, je me convaincs que je suis en train de faire un truc super alors que c'est juste une connerie.
Évidemment, en PLO il est impératif d'être très rigoureux, du coup ça aide à se discipliner même dans les autres variantes.
J'ai toujours pensé que jouer au H.O.R.S.E. ou au 8-game en ligne aidait énormément.
Si vous n'êtes pas très familier avec la façon de jouer, vous êtes obligés de bien réfléchir à tout. Trop souvent au Hold'Em on a tendance à présumer qu'on connaît la bonne réponse et à ne pas assez penser à ce qu'on fait.
En parlant du poker en ligne, comment cela se passe pour toi depuis le Black Friday ?
Justement, je parlais de ça avec Tobey Maguire l'autre jour. C'est vraiment difficile pour nous de jouer dans un événement comme celui-ci parce que tout le monde veut avoir un truc à raconter et ils sont tous là à attendre de pouvoir tweeter qu'ils ont battu l'un de nous.
Du coup ils jouent n'importe comment, réussissent quand même à te battre, et c'est hyper frustrant.
Mais quand je jouais en ligne, personne ne savait qui j'étais. En fait, un seul joueur au monde savait que c'était moi, Ray Davis.
J'étais en table finale de tel ou tel tournoi en ligne, et il me sortait : « Oh putain, faut qu'tu leur dises que c'est toi si tu gagnes, pour qu'ils le sachent. » Mais je lui répondais que non, c'était pas nécessaire.
Une fois j'ai même gagné deux tournois en une heure sur Full Tilt, un à 109$ et un énorme à 22$. J'ai pris une photo des deux pop-ups annonçant ma victoire et c'était génial.
Dirais-tu que la manière dont le gouvernement américain a légiféré sur le poker en ligne n'est pas bonne ?
Non, honnêtement, je ne dirais pas ça. J'étais porte-parole de Hollywood Poker et on a fermé le site le jour-même de l'annonce, alors qu'on avait 6 mois pour le faire.
On s'est dit : « On veut pas enfreindre la loi. On veut pas aller en prison. » Nos avocats nous ont expliqué que la loi était très claire, donc on a obéi. On va pas se mettre dans l'illégalité.
Je ne pense pas que provoquer le ministère de la justice serait une très bonne idée. Et c'est pas juste des paroles en l'air. On était en plein milieu d'un énorme contrat, mais ça allait être illégal, donc c'était hors de question.
Vous savez, j'ai toujours été un gars plutôt honnête, un bon citoyen. J'ai toujours pensé qu'il fallait faire du lobbying pour se faire entendre et aider les législateurs à mieux comprendre ce genre de choses.
J'ai trouvé que l'argument d'Annie Duke était très clair et très convaincant lorsqu'elle a expliqué au Congrès que le poker était un jeu qui demandait du talent. C'était très succinct et très bien présenté, et on s'en serait sans doute mieux sorti si on avait adopté cette tactique dès le départ.
Tout le monde aurait pu être un peu moins gourmand et aurait pu poser de bonnes bases pour que nos dirigeants se rendent compte de l'énorme opportunité que représente le poker en ligne pour les joueurs et pour le gouvernement.
A ton avis, que faut-il faire pour que le poker en ligne aille dans la bonne direction ici aux États-Unis ?
Il faudrait vraiment qu'on s'organise et qu'on fasse du lobbying. Les lobbyistes font ce qu'ils veulent dans ce pays. Le Président n'est pas loin de n'être qu'une de leurs marionnettes.
Là, tout de suite, le Président des États-Unis c'est Georges Soros, pas la peine de se voiler la face.
Je pense que cela vaut la peine qu'on se batte pour le poker en ligne parce qu'il est bénéfique pour le pays. Alors que je ne suis pas sûr que cela soit le cas des casinos.
Il n'y a aucun joueur professionnel de roulette, alors qu'il y a beaucoup de joueurs de poker professionnels. Ce n'est pas une coïncidence. Pour beaucoup de gens le poker est une profession, et pour beaucoup plus d'autres c'est un hobby.
Et comme partout il y a toujours des gens qui vont trop loin. L'alcool c'est génial pour les gens qui veulent juste prendre quelques verres, mais certains deviennent alcooliques.
Personnellement je dois beaucoup au poker, car sans ça je crois que je serais un accro aux jeux. Comme beaucoup d'entre nous.
Maintenant quand j'arrive dans un casino je me dis : « Mais qu'est-ce que tu fais là ? T'as quasiment aucune chance. »
Quand tu commences à penser comme un joueur professionnel, tu commences vraiment à vouloir investir correctement ton argent. Et par définition c'est pas le cas à la roulette.
Avant je venais tout le temps ici pour jouer, mais ça fait 10 ans que je n'ai pas mis les pieds à une table de roulette. Une fois que je me suis vraiment mis au poker, je me suis rendu compte que je pouvais non seulement m'éclater, mais en plus avoir une chance de gagner.
Je passe mes journées à jouer à Words with Friends, j'aime bien avoir à réfléchir. Donc si je peux jouer à ça tous les jours sans gagner d'argent, c'est pas génial de pouvoir jouer au poker, utiliser mon cerveau et gagner de l'argent ?
Quelle idée sympa.
La dernière fois que nous nous sommes rencontrés c'était en 2006, où j'avais pu t'interviewer et prendre quelques photos de toi en compagnie de ton frère Michael. Nous étions très triste d'apprendre son décès peu après ces mêmes WSOP. Quels souvenirs de ton frère te reviennent quand tu es ici ?
Honnêtement, je crois que c'était parmi les meilleures semaines de notre vie. Nous étions aussi proches que peuvent l'être deux frères. C'était mon meilleur ami et je l'aimais.
On adorait jouer au poker ensemble et on s'est vraiment éclaté aux WSOP 2006.
C'est marrant, je jouais contre Josh Arieh l'autre jour au tournoi d'Omaha-8 et j'ai oublié de lui dire que le dernier coup de poker qu'avait joué mon frère avait été pour le battre lors d'un tournoi, avec un brelan contre une couleur ou quelque chose comme ça.
Si je pouvais, je lui dirais : « Michael, sortir Josh Arieh d'un tournoi des WSOP, c'est vraiment pas mal. »
Enfin c'était vraiment chouette. Et puis on a pris cette photo tous les deux, la toute dernière, juste là-bas, à 30 mètres d'ici.
Tout s'est passé très vite mais je suis très heureux qu'on ait eu la chance de passer cette semaine ici entre frères. On s'amusait vraiment en jouant tous les deux, et il avait même gagné.
Si on met de côté les gros sous, la législation, les professionnels et tout le reste, est-ce que pour toi le poker est également un jeu qui favorise ce genre de relation ?
Bien sûr. Deux mecs, qu'ils soient frères ou amis, qui veulent se faire un petit voyage ensemble peuvent aller faire du ski ou jouer au golf. Mais s'ils jouent au poker, qu'est-ce qu'il y a de mieux que de se retrouver ici à Vegas aux WSOP ?
Mis à part nos bons moments passés en famille, les souvenirs les plus heureux que j'ai avec Michael sont au golf et au poker. On adorait ça.
Honnêtement, après ma famille, le golf et mon boulot, c'est au poker que je me suis le plus amusé dans ma vie.
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James Woods : « Las Vegas a bien changé »
(interview publiée en juin 2014)
Poutine contre Obama, voilà le face à face qui passionne la grande majorité des journaux du monde entier mais qu’on ne pensait pas retrouver au poker.
Pourtant, James Woods arrive sans peine à imaginer comment un heads-up entre les deux hommes pourrait se passer.
“Poutine ne regarderait jamais ses cartes” estime Woods. “Il n’aurait qu’à miser, et Obama baratinerait pour se sortir de toutes les mains.”
En ce qui le concerne, Woods ne serait pas du genre à baratiner s’il était élu Empereur des Etats-Unis demain. C’est un homme d’action.
“Je mettrais tout le monde au boulot, j’utiliserais l’argent de nos impôts pour former les gens.”
Il ajoute : “Je mettrais les gens au boulot pour que l’Amérique redevienne la puissance industrielle qu’elle était autrefois. Il faudrait qu’on puisse à nouveau être compétitifs au niveau mondial et qu’on aide ceux qui en ont besoin. Le meilleur moyen de faire ça, c’est de les former.”
Malheureusement, la prochaine élection présidentielle n’est prévue que pour 2016, et a priori l’élection d’un Empereur des Etats-Unis n’est pas d’actualité. Il ne reste plus à Woods qu’à se concentrer sur les World Series of Poker en attendant.
Le bon vieux temps de Las Vegas
“Tout ce que je veux, c’est jouer au poker, rien d’autre. Tu vois ce que je veux dire ? Je m’en fous des spectacles, des boîtes et de toutes ces conneries. J’ai déjà eu ma dose.”
Si Woods se concentre sur le poker, c’est parce qu’il estime que Vegas a bien changé.
“Tout est si lisse maintenant. Quand j’étais plus jeune, je me souviens que je venais ici avec mes amis et on nous filait tout le temps des trucs gratuits. Une fois, on était au Caesars, dans le penthouse, et on a commandé une livre de caviar. Bam ! Une grosse boîte de caviar. J’ai pris un verre de vodka et une cuillère et j’ai tout mangé. Tu crois que ça pourrait arriver aujourd’hui sans que je claque 100 000 $ au casino ?”
Woods a aimé venir à Las Vegas avec ses amis, mais ce sont les séjours avec sa famille qu’il a le plus appréciés.
“On a profité de Las Vegas à l’ancienne. Je venais avec ma mère, mon père est mort quand j’étais jeune, mon frère, ma tante et mon oncle, et on passait notre temps à s’amuser aux machines à sous.”
Un road trip à travers les USA
S’il y a bien une chose que l’acteur apprécie toujours, c’est la route jusqu’à Vegas. Cette année, il fait un road trip depuis Warwick, dans l’état de Rhode Island.
“J’adore ça. Je vais aussi conduire pour le trajet retour” confie-t-il.
“Tout le monde me demande pourquoi je fais ça. C’est simple, j’adore ça. Ma vieille Jeep a plus de 300 000 km au compteur, j’ai changé le moteur et j’ai recommencé.”
Et ce ne sont pas les pannes qui vont l’arrêter.
“La dernière fois qu’elle m’a lâché, je me suis arrêté chez un concessionnaire Jeep et je lui ai demandé pour combien il me la reprendrait. Il m’a proposé 2 000 $, je lui ai dit de retirer ça du prix de la nouvelle et je lui ai filé ma carte bancaire. Aussi simple que ça.”
La seule chose qui a empêché Woods de faire son traditionnel road trip à travers le pays, c’est la mort soudaine de son frère, Michael J. Woods, qui a succombé à une attaque cardiaque le 26 juillet 2006, à peine quelques jours après avoir traversé le pays pour rejoindre Vegas et les WSOP.
Retour sur le dernier voyage à Vegas de son frère
“On avait organisé ça à la dernière minute. Il adorait le poker et à l’époque on avait encore Hollywood Poker, donc il devait présenter le Main Event sur notre site Hollywood Poker.
De mon côté, je commençais tout juste ma série Sharks. Il m’a proposé de faire un road trip jusqu’aux WSOP et de participer à quelques events avant le Main Event. J’étais vraiment débordé, mais je me suis dit qu’après tout, pourquoi pas.
Ca a dû faire sourire Dieu. On est monté dans la voiture et on a traversé le pays. C’était génial, on a joué et on s’est vraiment éclaté. Puis il a dû partir, on s’est serré dans les bras et cinq jours plus tard il a fait un arrêt cardiaque.”
Woods reconnaît avoir eu du mal à reconduire après la disparition de son frère, mais qu’il s’est depuis rendu compte que le meilleur moyen de rendre hommage au dernier voyage de son frère était de le refaire.
“Cette fois, j’ai refait le voyage en m’arrêtant partout où on s’était arrêté. Partout. C’est difficile à expliquer aux gens. Ils me demandent pourquoi je traverse le pays en voiture, moi je veux juste me souvenir de ce voyage.”
Woods est arrivé à Vegas, et il est prêt à jouer.
Les stars qui jouent au poker : douées mais vulnérables
“C’est vraiment un loisir extraordinaire, mais je pense jouer à un niveau un peu supérieur à celui de l’amateur moyen. J’ai joué au poker toute ma vie, au poker, au gin, tout ça.”
Et une fois sa carrière d’acteur lancée, il a eu tout le temps de s’entraîner au poker.
“Croyez-le ou non, mais le show-business est un milieu très ennuyeux. Tu passes ton temps assis dans des caravanes à attendre. C’est pour ça que c’est sympa de s’investir dans autre chose.”
En bonne star passionnée de poker, James Woods a joué contre la majorité de Hollywood. Et d’après lui, ils ne sont pas si mauvais :
“Todd [Phillips] est très bon, Nick Cassavetes est excellent, Tobey Maguire aussi. J’aime aussi beaucoup le jeu de Kevin Pollack. Beaucoup sont vraiment de très bons joueurs amateurs.”
Pour Woods, le principal problème des joueurs hollywoodiens, c’est qu’ils essayent de nager avec les requins.
“Ils se retrouvent dans de grosses parties avec des pros, ce qui n’est pas la meilleure chose à faire. Quand tu vois Jamie Gold participer à Poker After Dark contre Tom Dwan, c’est absurde... Qu’est-ce que tu fais là ? Tu ne peux pas battre Tom Dwan.”
Woods aussi est passé par cette phase-là, mais ça n’a pas duré.
“Ca m’est vite passé quand je me suis rendu compte que c’était complètement idiot que je joue des cash games contre Kenny Tran. Je suis conscient que je n’ai pas le niveau pour jouer régulièrement contre des joueurs du niveau de Kenny.”
Ce qui n’empêche pas Woods de penser qu’il a le niveau pour bien se débrouiller en tournois.
“Je peux bien m’en sortir en tournoi, c’est pour ça que j’adore ça. J’ai plus d’un tour dans mon sac pour un tournoi, mais cela ne m’empêche pas d’être lucide et de savoir que je n’ai pas le niveau pour défier les pros en cash game.”
Les conseils de drague de James Woods
Avec ses 67 ans révolus, Woods participait il y a quelques jours au Seniors Event (il n'est pas rentré dans l'argent NDLR). Et en vieux sage qu’il est, il regorge de conseils aux jeunes générations. D’ailleurs, Woods est spécialiste d’un sujet parfois très énigmatique pour beaucoup de joueurs de poker : les femmes.
“Le gros problème des mecs, c’est qu’ils veulent des femmes, qu’ils aiment des femmes, qu’ils tombent amoureux des femmes, mais que bien souvent ils n’apprécient pas les femmes. Il ne suffit pas d’aimer les femmes et de leur faire l’amour, il faut aussi les apprécier vraiment. Être gentil et les apprécier.
Ca change tout, vraiment. Si j’ai eu du succès avec les femmes, c’est parce que je les respecte et je les aime. C’est ce que ma famille m’a appris.
Je pense que c’est essentiel de respecter et de prendre soin des femmes, alors que beaucoup de gens sont obnubilés par des choses superficielles alors qu’il y a tellement de choses plus importantes.”
Woods se lève alors et va expliquer sa théorie à un mannequin des WSOP pour savoir ce qu’elle en pense.
“Je suis d’accord” dit-elle.
“Je peux avoir ton numéro ?” lui demande Woods.
“Bien sûr” répond le mannequin.
“Tu vois, c’est plutôt sympa, non ?” conclut Woods avec un clin d’œil.
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James Woods : « Si je gagnais un bracelet WSOP, je fondrais en larmes »
(par Matthew Showell - interview publiée en juin 2015)
James Woods a eu pour la première fois l’opportunité de remporter un bracelet WSOP, un titre après lequel il court depuis des années.
En plus d’être un grand acteur de cinéma et de télévision, James Woods est également un grand amateur de poker.
Il vient pour la première fois d'atteindre une table finale aux World Series of Poker qui viennent de démarrer, et bien qu’il ait manqué le titre, il a visiblement beaucoup appris.
Woods a donc terminé 7è sur 308 joueurs dans cet Event 4 (No-Limit Hold'em à 3000$), pour le meilleur résultat de sa carrière aux WSOP.
Il s’agissait d’un tournoi dit « shootout », c’est-à-dire dans lequel chacun doit battre une table en freezeout, afin de passer au tour suivant.
Woods a remporté deux tables pour pouvoir s’approcher du bracelet, battant au passage quelques-uns des meilleurs joueurs du monde. Il s’est notamment débarrassé du spécialiste des high stakes Doug ‘WCGRider’ Polk lors du heads-up du deuxième tour.
Une performance très impressionnante puisque Polk est considéré par beaucoup comme le meilleur joueur de heads-up en No-Limit Hold’em !
Nous avons pu parler avec la star d'Hollywood lors d’une pause au cours de la table finale, et évoquer avec lui ce que cette aventure représente pour lui et tout ce qu’il a dû faire pour en arriver là.
James, on a l’impression que cette table finale est particulièrement importante pour toi.
Je vais vous dire ce qui est le plus important pour moi dans tout ça. Pour la première fois, ils n’ont pas écrit « acteur » à côté de mon nom. Ils m’ont présenté comme James Woods tout court.
Évidemment, battre Doug Polk c’était vraiment quelque chose d’énorme. J’ai dû beaucoup batailler.
C’est agréable de sentir que j’ai gagné un petit peu de respect dans le monde du poker et que je ne suis pas qu’un amateur parmi tant d’autres.
C’est toujours un grand événement d’atteindre une table finale. C’est excellent pour la confiance.
Certains ont de la chance et y arrivent dès leur première fois, mais la plupart d’entre nous devons vraiment courber l’échine et travailler avec acharnement.
Penses-tu que cette performance a plus de valeur en raison de sa difficulté ?
Totalement. Même dans ce tournoi, j’ai dû tout aller chercher. Les deux heads-up que j’ai joués ont été les plus longs de tout le tournoi. Il n’y a qu’à regarder celui contre Polk, il a duré quelque chose comme huit heures !
Jamais je n’ai eu de « coup de chance », et j’ai réussi ce bluff incroyable. Malheureusement, ce bluff m’aura desservi aussi. Je l’ai tenté contre un ami de Doug Polk, et il n’est pas tombé dans le panneau. Tant pis.
C’est vraiment très difficile de gagner ici. C’est une bataille sans merci et tu payes toutes tes erreurs. Je suis toujours abasourdi de voir les gens arriver à remporter des bracelets. Certains diront qu’ils ont juste eu de la chance, mais c’est faux, il faut faire un parcours parfait.
Je pense que ce tournoi avait un niveau très élevé pour un 3 000 $, tous les amateurs étaient au Colossus.
Est-ce que le fait de battre autant de grands joueurs ajoute une nouvelle dimension à ta performance ?
Totalement. Jouer contre de tels joueurs, c’est d’abord un honneur. Et c’est encore mieux quand tu gagnes, parce que cela prouve que tu es à ta place.
Je trouve que je joue mieux contre les pros. J’ai quasiment arrêté de jouer les petits tournois parce qu’il y a trop de gens qui font tout pour me sortir histoire d’avoir un truc à raconter à leurs amis.
Je les appelle les « twittos ». Ils sont là à jouer toutes les mains possibles en espérant me faire sortir, et deux secondes plus tard ils sont sur leur téléphone pour le raconter à tout le monde.
Honnêtement, je préférerais jouer contre des pros toute l’année. Donnez-moi Doug Polk. Même s’il me bat 90 % du temps, au moins j’ai une chance de comprendre son jeu.
Je peux utiliser les maths et les statistiques aussi bien que certains de ces gars.
Ce bluff d’hier par exemple, le mieux ce n’était pas d’y aller à fond à la river, c’était le min-check-raise hors de position au turn pour préparer le terrain.
Nous avons parlé avec quelques-uns des autres joueurs, et ils nous ont tous confié avoir été impressionnés par ton niveau. Qu’est-ce que ce bracelet signifierait pour toi, surtout contre de tels joueurs ?
Honnêtement, si je gagnais ce bracelet, je crois que je fondrais en larmes. C’est dire à quel point c’est important pour moi.
Je ne sais pas si ce sera possible, David Peters est vraiment très fort.
Au début de la table finale, j’avais tendance à un peu trop dépenser sans vraiment jouer mon jeu, mais d’un autre côté, ça leur a fait comprendre que je n’ai pas peur.
Il faut qu’ils sachent que lorsqu’ils sont dans un pot avec moi, leurs jetons sont en danger.
Peut-être qu’ils repèreront mes bluffs et prendront les bonnes décisions, mais je crois leur avoir montré que ce ne sera jamais facile contre moi.
Je ne partirai pas sans avoir joué. Sans avoir misé. Je ne partirai pas en ayant suivi.
James Woods a donc finalement terminé 7è (sur 308 joueurs), éliminé par David Peters après avoir perdu un gros coup contre ce même homme et Nick Petrangelo.
C'est ce dernier qui a remporté le tournoi, et le bracelet.
C’est évident que le poker est un jeu d’argent différent des autres, car seul la chance ne suffit pas il faut adopter une stratégie pour jouer intelligemment. Après on peut jouer soit pour se détendre soit comme un joueur professionnel ou la il faut investir beaucoup d’argent.
Chacun son truc