16 raisons pourquoi vous ne gagnerez jamais au poker

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Pourquoi vous ne gagnerez jamais au poker : Préambule

Je garde les yeux fixés sur mes orteils.

« Tu comptes sortir ? » me demande ma femme alors qu’elle passe une serviette sur le miroir de la salle de bains, une brosse à cheveux à la main.

Je reste figé. J’ai le ventre noué. Cette sensation lorsque tu es sur le point de dire la vérité et que le diable te donne des coups de fourche entre les côtes.

J’ouvre la bouche plusieurs fois, mais rien ne sort. Je fais couler plus d’eau chaude dans le bain.

« J’ai quelque chose à te dire », je chuchote.

Ça sort d’un coup. Je ne peux plus faire marche arrière. J’ai l’impression de précipiter la fin de mon mariage et ma salle de bains risque de se transformer en scène de crime.

« J’ai quelque chose à te dire. »

Le ton sur lequel je le dis suffit à capter son entière attention. Elle s’assoit. Silence. Elle a l’air horrifiée. Je suis persuadé qu’elle s’attend à ce que je lui annonce que je l’ai trompée.

« J’ai perdu beaucoup d’argent aux jeux. Je ne sais pas quoi faire. »

L’immensité du vide

Une vaste salle de poker
Le poker vient du vide.

J’ai arrêté de jouer en même temps que l’alcool. Ce n’est que lorsque tu arrêtes que tu comprends la place que cela prenait dans ta vie et que tu réalises l’immensité du vide.

C’est un moment difficile pour les alcooliques. Si ce vide n’est pas comblé, le cerveau te convainc que la vie est ennuyeuse et que l’alcool est la seule solution.

Moi, j’ai rempli le vide par le poker.

Je me rends compte que cela a l’air absurde. Un accro au jeu qui comble le vide de sa vie par le jeu lorsqu’il arrête de boire. Mais je n’ai jamais considéré le poker comme une forme de jeu d’argent.

Je l’ai toujours considéré comme un jeu de talent. J’ai parfois perdu le contrôle, toujours en cash game, mais cela n’avait rien à voir avec la roulette ou les paris sportifs.

Le poker a comblé un vide dans ma vie au bon moment. Je faisais des cash games en ligne, des tournois et des parties à la maison les mardis. Personne ne buvait grand-chose pendant les parties, ça m’a beaucoup aidé. C’était parfait.

Les principes du succès

Mais cela ne me suffisait plus. Tout à coup, j’étais comme possédé. J’en voulais toujours plus. C’est comme si l’alcool m’avait empêché de réfléchir pendant 20 ans.

Une fois mon cerveau sevré, les idées sont arrivées par millier. J’ai lu un livre appelé The Success Principles (les principes du succès), par Jack Canfield.

Deux portes : Laquelle va s'ouvrir ?
La porte s’est ouverte.

Ce livre m’a montré que je pouvais devenir qui je voulais. C’était un moment extrêmement fort. 

La tristesse de réaliser que j’avais gâché les vingt dernières années de ma vie m’a frappée comme un uppercut.

J’étais amer, en colère et en pleine haine de moi-même. Puis j’ai décidé de faire quelque chose pour changer ça. Dans le livre, il y avait un numéro à appeler pour du coaching individuel.

J’ai appelé. Ça m’a coûté cher. Ma dette s’élevait déjà à 30 000 £. J’avais à nouveau le ventre noué, comme dans la salle de bains. J’ai suivi mon instinct. Je me suis inscrit au cours et j’ai creusé ma dette.

Objectif 45 000 $

Ma coach s’appelait Michelle. Mon premier exercice était de découvrir quel était le but de ma vie. Je n’y arrivais pas. Pour m’aider, Michelle m’a proposé de faire une liste de tout ce qui m’apportait de la joie dans la vie.

Pourquoi vous ne pouvez pas gagner ce gros tas d'argent au poker
L’argent était l’objectif.

L’argent était l’objectif.

La liste était courte. Poker. Football. Sexe. J’étais un échec. J’ai pleuré. Beaucoup.

« Pensez à votre métier », m’a suggéré Michelle. « Vous le détestez, mais il y a forcément des choses que vous aimez. »

Ma liste s’est allongée.

« Maintenant, il faut que vous déterminiez si vous pouvez gagner votre vie en faisant ces choses. »

J’ai décidé que je voulais aider les gens à arrêter de boire. J’ai aussi compris que mon boulot (dans les chemins de fer) me rendait triste.

La réalité me regardait dans les yeux. Je pouvais démissionner et me consacrer à quelque chose qui me tenait à cœur. 

C’était plus facile à dire qu’à faire : j’avais une femme et un enfant. Comment arriverais-je à leur apporter de quoi vivre ?

Et c’est à ce moment-là que j’ai eu l’idée de devenir joueur professionnel de poker et d’aider les gens à arrêter de boire dans mon temps libre. Avec Michelle, nous avons fixé un objectif : gagner 45 000 $ au poker en un an.

Si j’y arrivais, je saurais que je pourrais payer les factures.

Démission

Au début, tout s’est bien passé. J’ai eu le courage de démissionner. J’avais un an de salaire. J’avais un plan B si tout se passait mal.

Joueur de poker la tete cachée
Le retour sur terre est parfois rude.

Je me sentais plus léger. Le stress de mon boulot n’a jamais été aussi évident que lorsque j’ai démissionné. La liberté de me réveiller quand je le veux est une chance incroyable.

Et puis les choses se sont gâtées. Ma femme n’arrivait pas à s’y faire. Je passais 12 heures par jour à jouer au poker. Parfois, je perdais beaucoup d’argent.

Les hauts et (surtout) les bas lui faisaient peur. Dans une tentative désespérée de la rassurer, je lui ai proposé de lui donner la moitié de tout ce que je gagnais. Pas le meilleur moyen de gérer ma bankroll.

On a commencé à se disputer. À ne plus être aussi proches. Onze mois après m’être fixé cet objectif, j’ai arrêté. J’étais à nouveau un échec.

La révélation

Quelque chose de très étrange est arrivé ensuite. Dans le cadre de mon objectif de gagner 45 000 $ grâce au poker, j’avais envoyé des e-mails à cinq rédacteurs en chef de magazines de poker.

Je leur avais demandé s’ils voulaient que j’écrive un article sur mon changement de vie. L’un d’eux a dit oui. 

Journalistes poker aux WSOP
C’est écrire à propos de poker, mais c’est du travail.

Il y avait bien un problème : je ne savais pas écrire.

Le rédacteur en chef était John Wenzel de Poker Pro Europe, et c’est ainsi que la rubrique Valleys to Vegas est née. Plus je perdais d’argent à table, plus les John Wenzel du monde lisaient mes histoires et me proposaient du travail.

Vingt-quatre mois après ma première démission, c’est en écrivant que j’ai gagné 45 000 $.

Et j’ai réussi à garder ma liberté.

Mais pourquoi est-ce que je n’ai pas réussi à devenir joueur professionnel ? Que s’est-il passé ?

J’ai posé la question à des dizaines de joueurs professionnels qui, eux, ont réussi.

Retrouvez leurs réponses dans la seconde partie à venir dans un peu moins de deux semaines.

Pourquoi vous ne gagnerez jamais au poker : Les 16 raisons

Dans cette deuxième partie, l’auteur Lee Davy a donc interrogé plusieurs joueurs professionnels pour tenter de comprendre pourquoi lui-même et la plupart des joueurs ne gagnent pas au poker.

Il y a sept ans, je démissionnais donc pour devenir joueur de poker et gagner 45 000 $ en un an.

Après quelques mois, j’abandonnais cette idée et mon objectif était de gagner 45 000 $ grâce au poker.

Ma carrière de journaliste poker a démarré lorsque mes ambitions en tant que joueur de poker sont mortes.

Pourquoi les choses se sont-elles si mal passées aussi vite au poker ?

J’ai posé cette question à plusieurs grands joueurs pros et ils m’ont donné une liste de 16 raisons pourquoi je ne gagnerai jamais au poker, comme beaucoup de gens.

1. Manque d’introspection

J’étais en plein dans la période la plus introspective de ma vie, mais je n’appliquais pas cela au poker. Et j’apprenais tout seul.

Je ne parlais qu’à peu de gens du secteur, et aucun d’entre eux n’était un expert. Alors même lorsque j’analysais mon jeu, je ne savais pas vraiment ce que je faisais.

Fedor Holz, le joueur le plus en vue du moment, a quelque chose à dire à ce sujet :

Fedor Holz, un joueur qui ne se repose pas sur ses acquis
« Comme dans la vie il ne faut pas rester sur ses acquis. »

« Je pense que les gens ne gagnent pas au poker pour la même raison que dans tous les autres domaines. C’est parce qu’ils n’ont aucune réflexion, surtout en termes d’introspection.

Il y a tellement de domaines sur lesquels travailler dans le poker que beaucoup de joueurs ne s’en rendent même pas compte. Ils restent sur leurs acquis.

Comme dans la vie en général, il faut savoir tirer le maximum de toutes les expériences. Si vous faites une erreur, soyez-en conscient et assurez-vous de progresser dans ce domaine.

Je vois des gens faire la même erreur en boucle, ce qui engendre de la frustration et les bloque.

Soyez heureux de faire des erreurs, cela signifie que vous progressez. »

Evan Jarvis, fondateur de Gripsed Poker, est d’accord avec Holz :

« Les gens ne réussissent pas parce qu’ils manquent de conscience d’eux-mêmes. »

2. Aveuglement

Si j’avais du mal à pratiquer l’introspection, c’est en partie parce que j’étais totalement aveuglé. En tant que débutant, je n’avais aucune compréhension de la variance.

J’étais ce gars qui se prenait pour le meilleur joueur du monde après avoir gagné 10 000 $ dans un tournoi à 16 $ sur PokerStars. Et puis quand je jouais avec mes potes, j’étais le meilleur joueur.

Erik Seidel en table finale
L’illusion est un danger.

L’aveuglement a empiré quand j’ai intégré l’industrie du poker.
Je me sentais digne de faire partie des meilleurs puisque je les fréquentais. 

Seul Daniel Negreanu a remporté plus d’argent en tournoi qu’Erik SeidelSelon ce dernier, c’est l’une des principales raisons qui font que les gens ne gagnent pas.

« Pour moi, le plus grand danger c’est l’aveuglement. Il est essentiel de pouvoir évaluer ses propres forces et faiblesses de manière objective. »

3. Manque d’honnêteté

Pourquoi étais-je aveuglé ? Par manque d’honnêteté.

J’ai mis des années à comprendre le pouvoir de la vulnérabilité. Tout ce que j’ai appris dans ce domaine, je le dois à Brene Brown. Je ne peux que vous conseiller de regarder son Ted Talk appelé « le pouvoir de la vulnérabilité ».

J’étais récemment au restaurant à San Marino avec Andrea Dato qui me racontait qu’il analysait ses mains avec d’autres joueurs, mais qu’il en changeait quelques détails pour ne pas passer pour un idiot.

Joe Beevers
« Les gens se voilent la face. »

C’est à ce moment-là que Dato a compris l’essence de la vulnérabilité : la honte. Il avait honte de parler honnêtement de son jeu. C’est comme ça que je me suis senti aussi lorsque j’ai enfin eu la chance de parler de mes mains avec des pros.

En tant que journaliste, j’étais déjà plein d’insécurités. Je ne tenais pas à les manifester encore plus ouvertement en montrant à quel point j’étais un fish.

Je manquais aussi d’honnêteté envers moi-même. Je savais que les choses ne se passaient pas très bien. Je savais que je n’arrivais pas à sortir la tête de l’eau. Je savais que je devrais investir énormément dans ce rêve mais que je n’avais pas la volonté de travailler dur.

Je savais tout ça. Mais je ne l’admettais pas. J’aurais dû parler à l’ancien vainqueur du Poker Million Joe Beevers. Il m’aurait remis dans le droit chemin.

« Quand tu m’as posé cette question, j’ai vraiment commencé à réfléchir. Si tu demandais à 100 joueurs de ta salle de poker locale « est-ce que tu gagnes au poker ? », que diraient-ils ?

Et si tu leur demandais « quel pourcentage de joueurs gagnent ? », comment est-ce qu’ils répondraient ?

La première réponse serait sûrement « je me débrouille » ou « je gagne un peu », et la seconde « entre 5 et 10 % sûrement ». Ces réponses n’ont pas de sens, les gens se voilent la face.

Pourquoi ? Eh bien c’est exactement pour cela que la plupart des gens ne gagnent pas au poker : ils ne savent pas être honnêtes avec eux-mêmes ! »

4. Fermeture d’esprit

Il y avait tellement de signes que je n’arriverai jamais à devenir joueur professionnel. Je les ignorais parce que j’étais fermé. Je savais tout.

Je ne voulais pas apprendre. J’étais rigide. J’avais gagné 10 000 $ dans un tournoi en ligne. J’avais tout compris. Qu’est-ce qu’il me restait à apprendre ?

« Se montrer ignorant est moins honteux que de refuser d’apprendre », disait Benjamin Franklin.

Adam Levy
Peu importe que vous soyez célèbre.

« Rester ouvert et flexible est un vrai défi », dit Erik Seidel.

5. Ego

D’où venait tout cet entêtement ? De l’ego évidemment.

Je voulais être parfait. Je voulais réussir, mais mon moteur était l’ego, pas la passion.

Prenez Philipp Gruissem par exemple, qui a décidé de changer les raisons pour lesquelles il joue au poker et d’en faire un moyen de changer la vie des autres. Moi, je voulais jouer au poker pour permettre à des gens d’arrêter de boire, mais je n’étais pas assez concentré.

J’étais le centre de ma propre attention. Mon ego était kamikaze, et j’aurais dû le voir venir.

Pour Adam « Roothlus » Levy :

« Le plus gros obstacle des gens, c’est leur ego. Il faut savoir le calmer pour gagner.

Peu importe que vois soyez une célébrité ou un milliardaire, une fois à la table de poker rien ne doit vous empêcher d’apprendre. »

6. Manque de discipline

Le manque de discipline était un ÉNORME problème pour moi. Quand je gagnais, je me persuadais de continuer à jouer. Et quand je perdais, je faisais la même chose. J’insistais. Je prenais des décisions dont je savais que l’EV était négative.

Pendant longtemps, je gardais dans mon portefeuille une petite note me rappelant de rester patient, de me coucher et de bien choisir mes mains. Je l’ignorais constamment et je faisais n’importe quoi.

Pour Dan O’Callaghan :

« Trop de gens passent par des moments où ils balancent tout, ou ils utilisent des excuses comme « je peux bien jouer après le flop » pour justifier des choses qu’ils savent qu’ils feraient mieux de ne pas faire.

Dylan Hortin
Dylan Hortin

Un jour, j’ai lu une citation qui disait : ce n’est pas suffisant d’être le meilleur, il faut aussi bien jouer. Je pense que c’est un excellent conseil, mais seuls les meilleurs joueurs le suivent. »

7. Le paradoxe de la chance

Vous pensez être le plus gros malchanceux de la terre ? Vous avez tort, c’est moi.

Pendant toute mon expérience, j’étais obsédé par ma supposée malchance. Je détestais entendre parler de la chance des autres. Je mourais de jalousie. Et beaucoup réagissent ainsi.

Récemment, pendant les World Series of Poker (WSOP), la star de Twitch Dylan Hortin m’a expliqué qu’il était devenu aigri à force de voir Fedor Holz remporter flip après flip pendant la table finale du One Drop.

Evan Jarvis m’a confié que sa plus grande faiblesse était de penser que toutes ses victoires étaient dues à la chance. Si tu veux gagner au poker, tu dois comprendre le paradoxe de la chance.

« La plupart des gens sont persuadés d’être beaucoup plus malchanceux que les autres », raconte le champion de l’EPT Niall Farrell« Ils ne confrontent pas leurs faiblesses et ne progressent absolument pas. »

« Le cerveau humain n’est pas conçu pour gérer un jeu comme le poker où il faut distinguer le beau jeu de la chance », estime Dominik Nitsche, détenteur de plusieurs bracelets WSOP et membre du club des champions du WPT.

« C’est pour ça que certains ont de bonnes passes puis finissent par tout perdre. Les gens admirent les joueurs qui font quelques bons tournois comme s’ils étaient les meilleurs joueurs, alors qu’en fait il n’y a presque pas de lien. »

Darryll Fish
Darryll Fish : « Les gens se voilent la face sur leurs responsabilités. »

8. Manque de responsabilité

Si vous ne comprenez pas le paradoxe de la chance, vous perdez forcément votre sens des responsabilités. Vous en voulez à tout le monde, sauf à vous-même.

À cette époque-là, j’étais loin de prendre la responsabilité de ce que je faisais. C’était la faute des cartes, de mon environnement, de mes adversaires…

Pour Darryll Fish :

« Si les gens ne gagnent pas au poker, c’est pour leur manque de responsabilité. Ils mettent leurs mauvais résultats sur le dos de la malchance, alors qu’ils sont persuadés d’être responsables de leurs bons résultats. »

9. Manque d’apprentissage

Je n’étais pas un joueur qui gagnait quand j’ai décidé de devenir pro. J’étais juste un passionné. J’aurais dû savoir qu’apprendre devait être ma priorité numéro 1, mais ce n’était pas le cas.

Cette passion me poussait à jouer tout le temps. C’était déséquilibré. 

Dans Outliers, Malcolm Gladwell développe les recherches menées par K. Anders Ericsson et l’idée qu’il faut passer 10 000 heures à pratiquer quelque chose pour le maîtriser. Et cela ne signifie pas simplement passer 10 000 heures à jouer sans réfléchir.

C’est l’une des raisons qui fait que les jeunes joueurs venus du poker en ligne ont rattrapé de grands joueurs comme Doyle Brunson. Ils peuvent jouer plus de mains plus rapidement.

Mais pour devenir le meilleur, il faut être conscient de sa pratique.

Fatima de Melo et de grosses lunettes
Fatima de Melo : « Il faut la volonté d’apprendre. »

Utiliser des HUDparler des mains avec vos collègues, suivre des cours en ligne… Voilà autant d’exemples qui permettent de travailler sur vos faiblesses et sur vos forces.

Comme le dit le champion de l’EPT Ruper Elder :

« Je pense que beaucoup ne gagnent pas parce qu’ils n’étudient pas vraiment le jeu, ils ne veulent que jouer. » 

L’ambassadrice PokerStars et championne olympique Fatima Moreira de Melo est d’accord :

« Je pense que ceux qui ne gagnent pas sont ceux qui n’ont pas la volonté ou la capacité d’apprendre tout ce qu’il faut apprendre sur le poker. »

10. Ne pas apprendre correctement

Et même si vous réussissez à intégrer l’apprentissage dans votre jeu, il est important d’apprendre les bonnes choses. Moi, j’ai surtout appris via des sites de poker.

Je regardais Phil Galfond jouer en high stakes, puis j’allais jouer avec mes potes en essayant de jouer comme lui. J’ai appris les bases du poker via des leçons destinées à des pros déjà chevronnés.

2016 WSOP Phil Galfond
N’essayez pas de juste faire comme les pros.

Mais j’étais un fish. Je devais être traité comme tel.

Tout cela m’a amené à développer de très mauvaises habitudes, les bases de mon jeu étaient très friables parce qu’un pro comme Galfond présume qu’il s’adresse à des gens qui les possèdent déjà.

« Ceux qui étudient n’accordent parfois pas assez de temps aux bases. Ils n’apprennent pas les bonnes choses et sont très mal informés », explique Elder.

Pour Even Jarvis, « si l’on investit son énergie dans les mauvais domaines et qu’on se laisse emporter par les le jeu au détriment des bases, cela peut causer des attentes déraisonnables et une insatisfaction émotionnelle importante. » 

« La plupart des vidéos de coaching qu’on trouve aujourd’hui n’apprennent toujours pas à jouer correctement », estime quant à lui Nitsche.

Marcel Luske
Connaissez vos maths.

11. Les maths

Je n’ai jamais basé mes décisions sur un raisonnement mathématique. Je savais à peu près quoi faire à certains moments, mais mon manque de connaissances en mathématiques ne pouvait que me nuire à long terme.

Je détestais les maths à l’époque et je refusais de m’y ouvrir pour le poker. Pas un bon début, pourle Hollandais volant Marcel Luske :

« Le poker, c’est des maths. Sans les maths, il n’y a pas de poker, que de la chance. »

12. Personnaliser son jeu

J’avais mis en place une manière de jouer, basée principalement sur ma position à la table et sur les mains que les sites de coaching me disaient de jouer.

Avec le temps, j’ai intégré la taille des stacks à mon jeu, mais longtemps je n’ai jamais adapté mon style de jeu ni mes émotions.

Pourtant, tout le monde vous dira qu’au poker il n’existe pas une seule manière de jouer. C’était ce que je faisais. 

Pour l’ancien champion de l’EPT et du WPT Roberto Romanello :

« Le plus gros problème pour moi, c’est que beaucoup de joueurs ne changent pas leur jeu pour s’adapter à leurs adversaires.

Ils regardent leurs cartes et jouent toujours de la même manière, que le joueur en face soit agressif ou super serré.

Sofia Lovgren garde la tête froide
Gardez la tête froide.

Pour moi, il est essentiel de s’adapter à chacun des joueurs de la table. » 

13. Manque de contrôle émotionnel

J’étais un fish complet dans ce domaine. J’ai perdu la majorité de mon argent à cause du tilt, comme beaucoup de joueurs.

C’est un élément crucial. Et un aspect sur lequel je n’ai jamais travaillé. L’ambassadrice de 888poker Sofia Lovgren nous en dit plus :

« Il faut être patient et savoir contrôler le tilt. Il arrive parfois d’être très malchanceux, mais il faut à tout prix éviter de tilter et de jeter tout son argent par les fenêtres quand ça arrive. Sans énormément de patience, impossible de gagner à long terme. »

« Si les gens ne gagnent pas, c’est principalement par manque de discipline », estime Evan Jarvis.

14. Gestion de la bankroll

Ma plus grosse erreur était de ne pas avoir une bankroll suffisante pour les parties de poker auxquelles je participais.

Je participais à un cash game de Dealers choice à 1 £/1 £ les mardis soirs. Chaque semaine, je pouvais gagner ou perdre 1 000 £. J’avais 45 000 £. Je devais payer mes factures et entretenir ma famille. Souvent, je perdais jusqu’à 4 000 £ en un mois.

Mon humeur s’en ressentait, ce qui avait aussi un impact sur mes relations et ma vie en général.

À chaque fois que je m’asseyais à la table de poker, j’étais terrifié de perdre de l’argent et cela affectait toutes mes décisions.

Pour Andrew « BalugaWhale » Seidman« Si les gens ne gagnent pas au poker, c’est probablement parce qu’ils perdent tout contrôle émotionnel : leur bankroll est trop faible pour supporter la moindre difficulté. 

« L’argent est essentiel parce qu’il permet de relâcher la pression, ce qui permet à son tour de bien jouer », estime Luske.

Dominik Nitsche
« Les gens accordent trop d’importance aux résultats récents. »

15. Mesures incorrectes

Comment savoir qu’on réussit ? On ne peut gérer que ce qu’on peut mesurer.

J’utilisais l’argent gagné comme mesure de mon succès. Ce qui veut dire que lorsque je jouais mal mais que j’avais de la chance, je pensais que tout allait bien.

C’est pour ça qu’il vous faut tous les conseils ci-dessus pour en faire des KPI, des indicateurs clés de performances. C’est ce qui vous permet de vous évaluer.

Il est impossible de progresser si vous ne mesurez pas les bonnes choses.

« Il y a un autre facteur important », explique Dominik Nitsche, « c’est le fait que les gens n’ont pas une bonne approche du jeu, ils accordent trop d’importance aux résultats récents. »  

16. Le rake

C’est un élément que j’ai toujours négligé. Je ne sais même pas si ça m’a affecté, et je pense que c’est déjà édifiant.

Le multiple vainqueur de bracelets WSOP Dutch Boyd nous en dit plus :

« Le rake (prélèvement) empêche beaucoup de gens de gagner au poker. Par définition, la majorité des joueurs doivent perdre.

Après que les casinos et les salles de poker ont pris leur argent, il ne reste plus grand-chose. Peut-être que dans le futur, quand il y aura plus d’argent venu de l’extérieur, le poker pourrait devenir un jeu où la majorité des joueurs peuvent gagner. »

Nitsche ajoute : « La nature même du jeu fait que la plupart des gens doivent perdre pour que quelqu’un gagne. C’est comme ça. Ajoutez le rake à tout ça, et soudainement être au-dessus de la moyenne ne suffit plus. Il faut aussi compenser le rake. »

Davy Chamorro
Pour que cela reste un succès.

En résumé

Voilà donc les 16 raisons qui vous empêchent de gagner.

Chacune a joué un rôle dans mon échec, mais l’important est surtout d’apprendre de ses erreurs.

Je ne joue plus beaucoup au poker. Mais quand je le fais, je fais moins d’erreurs.

Et j’ai aussi appris à intégrer la plupart de ces principes dans ma vie de tous les jours, ce qui m’a permis d’avancer en tant que personne.

Quand je repense à ma décision de devenir joueur pro, finalement je me dis que j’ai réussi.

Maintenant, c’est à vous. Qu’est-ce que j’ai oublié ? Quelles sont, selon vous, les raisons qui font que les gens ne gagnent pas ?