Le gamer professionnel Alan “Hotted89” Widmann a atteint le Jour 3 du tournoi principal des Championnats du Monde de poker. Et selon lui il le doit à son coach, un certain Viktor Blom alias Isildur.
Widmann, originaire du Venezuela et résidant aujourd'hui à Berlin en Allemagne, s’est fait connaître grâce à ses performances à World of Warcraft, qu’il streame en direct sur Internet (plus de 230 000 followers pour sa chaîne Twitch).
Il s’est récemment lancé dans le poker, et après quelques tournois en Europe a pris la direction de Las Vegas pour le Main Event à 10 000 $ des World Series of Poker cet été.
Ce que personne ne savait jusque là, c’est que Widmann avait une arme secrète.
C'est en effet son ami et surtout légende du poker high stakes Viktor "Isildur1" Blom qui l'entraîne.
Widmann et Blom se sont rencontrés à l’occasion d’un tournoi Unibet organisé en Europe et sont rapidement devenus amis, même si Alan admet volontiers qu’il n’avait aucune idée de ce que représentait Blom dans le monde du poker.
Il y aura remédié en cherchant son nom sur Google, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a été impressionné par ce qu’il a trouvé.
PokerListings a eu le plaisir de rencontrer Alan Widmann pour évoquer avec lui sa passion des jeux et comment il a donc fini par être coaché par l’un des plus grands joueurs de poker au monde.
Alan, alors comment se sont passées les WSOP pour toi ?
Les World Series of Poker c’était une expérience totalement inédite pour moi.
La pression qu’il y a lors de certaines mains est incroyable. Mais en même temps, c'était un vrai plaisir d'y être.
Qu’est-ce qui t’a poussé à participer au Main Event à 10 000 $ ?
Je joue au poker assez sérieusement depuis environ un an et demi. Je travaille et je m’entraîne beaucoup, et surtout j’ai eu la chance d’être coaché par Viktor Blom.
Effectivement, c’est plutôt pas mal.
C’est à peu près le meilleur coach possible. Il partage tellement de connaissances avec moi.
Comment est-il devenu ton coach ?
C’est marrant comme histoire. En fait, je n’avais aucune idée de qui il était la première fois que je l’ai rencontré. Il était invité au tournoi Unibet à Londres, on s’y est croisé et on est devenu potes. Après, il a commencé à me parler un peu de lui, mais je ne connaissais encore rien de son histoire.
Dès que j’ai tapé son nom sur Google, wow. Il a vraiment un parcours incroyable, et j’ai beaucoup de chance de le compter parmi mes amis.
Est-ce que le coaching a été organisé par Unibet ?
Non, on est juste devenu amis. Mais il m’aide énormément.
Comment t’es-tu lancé dans le poker ?
Le poker m’a toujours intéressé. Je jouais un peu avec mes potes et je regardais les World Series à la télé quand j’étais ado, fasciné.
Et puis Unibet a organisé un sit’n’go pour les streamers d’eSports et les Youtubeurs, et ils m’ont invité.
Le premier tournoi s’est très mal passé pour moi, mais j’ai toujours eu l’esprit de compétition, donc ça m’a poussé à étudier pour m’améliorer. J’ai ensuite participé à un autre tournoi Unibet à Londres, et j’ai gagné.
Il y a beaucoup de points communs entre les eSports/les jeux vidéo et le poker ?
En tant que gamers, on doit pouvoir s’adapter à des situations très différentes rapidement, donc je pense qu’il y a vraiment pas mal de points communs au niveau des capacités d’apprentissage et de polyvalence.
Je connais beaucoup de gamers professionnels qui jouent au poker. Peut-être pas au point de participer aux WSOP, mais cela ne les empêche pas d’avoir un bon niveau et d’avoir de bons résultats sur Internet.
Est-ce que tes fans t’ont beaucoup soutenu durant ces WSOP ?
Oui, la communauté des gamers dans son ensemble m’a beaucoup soutenu, c’est vraiment génial.
J’ai l’impression de représenter toute une communauté, et j’ai envie de leur faire honneur.
Les tournois d’eSports commencent à devenir très lucratifs. Comment vois-tu l’avenir de la discipline ?
La croissance des jeux vidéo est exponentielle et les prix deviennent mirobolants pour des jeux comme Counter Strike, Dota et League of Legends. Au-delà même du SuperBowl par exemple.
On a battu tous les records cette année, et ce n’est pas fini. Les eSports touchent une population prisée des publicitaires, donc on devrait voir de plus en plus de grandes marques s’impliquer.
Il y a déjà beaucoup de sportifs et de marques qui investissent dans les eSports, parce qu’ils estiment que ça représente l’avenir.
Pourtant, que ce soit dans les eSports ou dans le poker, il reste difficile de gagner sa vie. Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui voudrait devenir gamer professionnel ?
Bien qu’il y ait énormément d’opportunités à saisir, il est difficile d’accéder au haut niveau. Je conseille toujours aux gens d’en faire un hobby, et si ça se passe bien, d’aller plus loin. L’essentiel, c’est de toujours avoir un plan B.
Envisagerais-tu d’abandonner les eSports pour le poker si ça marchait bien pour toi ?
Je prends déjà le poker très au sérieux et j’aimerais jouer encore plus, mais je continuerai toujours les jeux vidéo.
Même si j’étais allé en table finale du Main Event, j’aurais streamé tous les jours.