Comment gagner dans vos parties à la maison entre amis ? Voici 11 conseils et petits trucs simples pour vous aider à ne pas faire d'erreur.
Winchy était un imitateur d’Elvis. Un gars adorable.
De temps en temps mais pas souvent, à cause des courses hippiques, il remontait son col, glissait ses « blue suede shoes » sous la table et nous laissait l’emmener au Heartbreak Hotel.
Winchy faisait partie de ces gens qui pensent que le poker et l’alcool formaient une belle association. Voilà donc ma première astuce pour tout joueur amateur souhaitant organiser ses parties maison.
1. Ne buvez pas quand vous jouez
Si vous gagnez de l’argent, soit vous avez de la chance, soit quelqu’un n’en a pas, soit vous savez exploiter les erreurs de votre adversaire.
Boire de l’alcool réduit votre capacité à prendre des décisions rationnelles et logiques. L’alcool est le pire des obstacles si vous voulez gagner de l’argent.
Certaines personnes boivent « socialement ». D’autres croient que cela leur donne de la confiance. Et même si c’était vrai, serait-ce vraiment une bonne chose ?
Combien de personnes avez-vous vu jouer de manière très agressive parce qu’ils avaient bu ?
Ça fonctionne pendant un temps. Ces gens semblent toujours sortir vainqueur pendant un moment, mais le flux de l'argent finit par reprendre son cours normal.
Ciblez, et copiez les meilleurs.
Alors ne buvez pas et soyez vigilant si les autres boivent, ce qui m’amène à mon deuxième truc...
2. Identifiez votre cible
L’avantage des parties à la maison, c’est qu’il y a moins de joueurs. Des joueurs qui deviendront progressivement vos amis (s'ils ne le sont pas déjà).
Vous finirez par les apprécier plus que vos amis pré-poker.
Chaque joueur possède des compétences bien particulières. Et les connaître est essentiel.
Il est crucial de jouer chaque main de manière optimale, mais je vous suggère tout de même d’éviter de participer à des pots avec les meilleurs joueurs et de vous focaliser sur les joueurs les plus faibles.
À mes parties, il y a un gars qu’on appelle Alan the Bookie (« Alan le bookmaker »). Il est très solide. Il est très prévisible, mais c’est très difficile de lui prendre son argent.
Et puis il y a Winchy, souvent alcoolisé et une cible facile pendant la plupart des parties.
À une époque, je jouais contre l’un autant que contre l’autre. C’était une erreur. Bookie gagnait le plus d’argent, donc j’ai commencé à analyser son jeu.
J’ai remarqué qu’il ne jouait de grosses mains que contre les fish. Et donc...
3. Copiez le comportement de référence
Qui est la référence dans cette partie ? Qui gagne tout l’argent ?
Analysez leur jeu. Qu’est-ce qu’ils font bien ? Que faites-vous qu’ils ne font pas ?
Copiez leur comportement.
Comment se sent-il ?
4. Cartes d’empathie
Je suis énormément de formations en ligne pour avancer professionnellement. S’il y a bien une chose que j’ai apprise avec le temps, c’est de comprendre mes clients en créant une carte d’empathie.
À quoi pensent-ils ? Que voient-ils ? Qu’en pensent les autres ? Qu’entendent-ils ?
Vous devriez faire la même chose dans le poker, surtout dans une partie à la maison où il y a peu de joueurs. Vous devez avoir une fiche sur chaque joueur de votre partie. Quelles sont leurs forces et leurs faiblesses ?
Une fois que vous les connaissez, vous pouvez les exploiter. Je vous promets que vous serez le seul à faire cela.
Mais comment arriver à recueillir ces informations ?
5. Prenez des notes
Il y a une dizaine d’années, je me rendais à Las Vegas pour la première fois. Mes amis et moi participions à des cash games en ville, à 1 $/2 $, et il y avait un gars avec un bloc-notes qui l’utilisait à chaque fois qu’il jouait une main contre nous.
« Qu’est-ce que t’écris sur moi ? », lui demandais-je.
« Que t’es nul », m’a-t-il répondu.
Sacré culot. Aujourd’hui, c’est quelque chose qu’on voit beaucoup plus fréquemment sur les téléphones ou les tablettes.
Mémorisez ou écrivez ce que vous voyez.
Mais c’est évidemment encore assez rare dans les parties domestiques, qui sont plutôt prises à la légère.
Mais pas par vous. Vous voulez gagner de l’argent.
Alors prêtez attention et prenez des notes après chaque main. La taille des stacks au début de la main, l’action en pré-flop, au flop, au turn, à la river, les réactions des joueurs, ou tout élément qui mérite votre attention.
Et après chaque partie, vous avez deux choses à faire.
6. Demandez un deuxième avis
Trouvez quelqu’un qui est un meilleur joueur que vous. Montrez-leur vos notes. Discutez de la main. Soyez aussi précis que possible. Ne négligez aucun détail.
Après avoir interviewé les meilleurs joueurs de poker du monde, je peux vous garantir que c’est le meilleur moyen de progresser.
Alors trouvez quelqu’un qui joue très bien, devenez leur meilleur pote, puis demandez-leur de revoir vos mains et de vous donner des conseils.
7. Créez une stratégie
Une fois que vous avez vos notes et les conseils du joueur-bien-meilleur-que-vous, et que vous utilisez les informations recueillies sur votre carte d’empathie, il est temps d’établir une stratégie.
Cette stratégie deviendra la base de votre jeu. Ensuite, vous devez la tester. Voir ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas. Inlassablement.
Il va payer...
Vous jouez, vous prêtez attention, vous prenez des notes, demandez des conseils et ajustez votre stratégie en conséquence.
La chose la plus utile que j’aie apprise dans mes parties, c’est d’identifier les éléments importants.
Qui étaient les joueurs les plus faibles, comment j’avais prévu d’utiliser mes connaissances pour gagner de l’argent ?
8. Ne bluffez pas
À une époque, je souffrais du Syndrome du beau jeu (à lire aussi : L'effet Dunning-Kruger). Je regardais des vidéos de coaching en ligne, je parlais stratégie avec des pros, je m’asseyais à table pour jouer et c’était parti.
Ne bluffez pas. Ils suivent. Toujours.
Et sur le long terme, mieux vaut miser quand vous avez les cartes, et quand vous ne les avez pas...
9. Couchez-vous
Souvent.
Il n'y a pas de honte à jeter ses cartes et se coucher.
Pendant longtemps, j’ai commis la même erreur : je participais à tous les pots. Peu importe la main. Dans ma partie, c’était à peu près normal de participer à chaque main.
Une fois que j’ai compris que c’était une question d’ego, j’ai commencé à moins miser, à éliminer les mauvaises mains, et mon ratio de victoires a augmenté.
On me voyait comme un joueur chiant, mais solide. Mais avant de changer, j’avais une image de joueur un peu dingue, et elle est un peu restée.
Mais apprendre à me coucher a marqué un tournant pour moi.
10. Apprenez un nouveau jeu
Apprenez une nouvelle variante de poker et présentez-la à vos amis. Tout le monde aime varier les plaisirs, surtout à la maison.
Le Texas No-Limit Hold’em (NLHE) est un excellent jeu qui peut devenir ennuyeux avec le temps.
Si vous choisissez de jouer au Dealer’s Choice (ce que je vous conseille chaudement), vous pourriez choisir votre variante quand vous êtes au bouton.
Beaucoup de mes amis aiment changer un peu les choses quand c’est à leur tour de choisir. On m’a souvent reproché de toujours choisir le même jeu.
Non seulement je choisis mon point fort, mais c’est aussi parce que je me souviens de la première fois où j’ai proposé du Razz à la maison.
Personne ne savait jouer au Razz, sauf moi. C’est moi qui leur ai appris. Ça m’a donné un avantage que j’ai pu exploiter pendant plusieurs mois, jusqu’à ce qu’ils se rendent compte de ce que je faisais.
Soyez le Phil Hellmuth de votre partie privée !
Il a donc fallu trouver un nouveau jeu. Et enfin...
11. Ne jouez pas à des jeux que vous ne comprenez pas
Il est bien plus rentable d’apprendre des variantes sur votre temps libre, plutôt que pendant vos parties.
J’ai vu des joueurs perdre des milliers de dollars pendant qu’ils essayent d’apprendre certains jeux. Je l’ai fait aussi. C’est encore une question d’ego.
Je me souviens d’une fois où les gars revenaient de Blackpool, où ils avaient participé au Grosvenor United Kingdom Poker Tour (GUKPT). Ils en ont ramené un jeu dérivé du double flop : le Maltese Cross.
Ils ont adoré. Je détestais ça. J’ai perdu une tonne d’argent en y jouant.
Au bout d’un moment, quand ils choisissaient ce jeu, je me couchais. Sauf si j’avais les nuts. J’aurais pu faire mieux, mais c’était une partie à la maison. Pas le temps de s’adapter.
Couchez-vous lorsque vous êtes en position de faiblesse, et jouez quand vous avez l’avantage.
Voilà mes 11 « trucs » pour les amateurs souhaitant dominer leurs parties. Quels sont les vôtres ?
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On dirait un article écrit en 2002 lol
SVP virez moi le stagiaire qui a écrit ça