Chaque année au mois de juin, débute l'un des plus grands tournois de poker de l'année, réunissant plusieurs milliers de joueurs.
Ce tournoi prestigieux c'est bien sûr le Main Event ("épreuve principale") des World Series of Poker, au buy-in de 10 000 $.
De 2576 joueurs en 2004, il est rapidement monté à 8773 participants en 2006, le record. Depuis il oscille entre 6300 et 7300 joueurs.
Un tel parterre peut-être vraiment intimidant pour les nouveaux joueurs (et encore vous n'avez peut-être jamais vu ces salles du Rio pleines à craquer avec des tables à perte de vue).
Mais PokerListings est là pour vous aider.
Personne n'a plus d'expérience dans ces gros tournois que les champions du Main Event eux-mêmes. Nous en avons ainsi questionné cinq d'entre eux, pour qu'ils nous disent quels conseils ils avaient pour les nouveaux joueurs qui souhaiteraient partir à l'assaut d'un tel évènement.
Dans la deuxième partie de cet article, nous aborderons encore plus en détails la bonne stratégie à adopter pour les tournois de poker multi-tables (MTT).
Les Astuces de 5 Champions du Monde pour les gros tournois
Conseil de Phil Hellmuth : Soyez patient
Année du titre de Champion du monde : 1989
Taille du field : 178
Pouvoir spécial : Les bracelets
Bien que Phil Hellmuth ait remporté un Main Event à l'affluence encore très faible, il aura remporté un autre Main Event (des WSOP Europe cette fois) en 2012.
Le conseil principal de Phil pour un tournoi comme le Main Event est simple : la patience.
"Cela va demander bien plus de patience que les joueurs le croient. Les amateurs jouent beaucoup trop de mains et ne comprennent pas pourquoi.
La patience est vraiment importante."
Bien que le Poker Brat ne soit pas réputé pour sa patience envers les autres joueurs justement, l'homme aux 14 bracelets insiste sur le côté impératif de cette vertu lorsqu'il s'agit de sélection des mains et du jeu.
Un constat avec lequel l'actuel Champion du Monde Martin Jacobson est d'accord.
Conseil de Martin Jacobson : Fixez-vous des Objectifs à Court terme
Année du titre de Champion du monde : 2014
Taille du field : 6 683
Pouvoir spécial : Le café bulletproof
"Restez simplement patient et jouez une main à la fois. Etablissez des objectifs à court terme plutôt que des objectifs à long terme.
C'était mon approche pour le Main Event et ça a plutôt bien marché."
Le Suédois qui a gagné le Main Event 2014 et 10 millions de dollars, a confié que cet état d'esprit l'a aidé à réussir ce qui ressemblait à une longue quête improbable.
"Ne regardez pas le field et ne soyez pas intimidé par le nombre de joueurs qu'il y a encore en jeu. Dans le Main Event ou le Colossus, on dirait qu'il y a des millions de gens encore en jeu. Si vous regardez les choses sous cet angle, cela ressemble alors trop à un chemin vraiment très long.
Alors prenez les choses les unes après les autres, niveau après niveau, main après main."
Conseil de Greg Merson : Soyez Réaliste
Année du titre de Champion du monde : 2012
Taille du field : 6 598
Pouvoir spécial : La discipline
Greg Merson a connu des WSOP spectaculaires en 2012.
En juillet de cette année-là, l'Américain a remporté son premier bracelet et 1,1 million de dollars après avoir remporté l'épreuve de No-Limit Hold'em 6-max à 10.000$. Quelques mois plus tard il remportait le Main Event pour 8,53 millions de dollars.
Ces deux bracelets avaient d'ailleurs détrôné Phil Hellmuth et donné à Merson le titre de Joueur de l'Année des WSOP.
Pour un tel tournoi, il nous confie que les joueurs doivent rester calmes, être réalistes, et... bien chronométrer leurs temps de pause aux toilettes.
"Les joueurs doivent définitivement prendre les choses au fur et à mesure, niveau par niveau. Ne vous déconcentrez pas et n'essayez pas d'aller plus vite que la musique parce que l'ampleur du field se montre trop écrasant.
Il vous faut aussi réaliser que votre chance de gagner est très faible, restez réaliste sur le fait que vous prenez part à une sorte de loterie.
Et si vous devez vraiment aller aux toilettes, essayez d'y aller quand il reste une ou deux minutes de jeu à l'horloge, parce que sinon ça va être la folie. Même chose pour aller manger."
Mais en dehors de ça, Merson conseille aussi bien sûr de prendre du plaisir.
"Prenez du plaisir, vraiment. Particulièrement pour les joueurs pour qui cela serait la première fois. Appréciez l'expérience des WSOP parce que l'ambiance promet d'être super électrique."
Conseil de Joe Cada : Restez Positif
Année du titre de Champion du monde : 2009
Taille du field : 6 494
Pouvoir spécial : La discipline
Joe Cada est le plus jeune vainqueur du Main Event de l'histoire . Lorsqu'il a remporté le titre en 2009, il n'avait que 21 ans et 11 mois.
A présent presque déjà un vétéran avec un bracelet de plus à ses poignets, Cada conseille aux nouveaux joueurs de se tenir prêts pour de longues journées, et de ne pas se laisser piéger par les échecs qui arriveront.
"Vous allez jouer au poker pour un bon nombre d'heures, et je pense que la plus grosse erreur que les gens font est d'être impatient, en faisant une erreur et en essayant tout de suite de la rattraper.
Ne vous en voulez pas à vous même lorsque vous perdez des jetons, ça arrivera toujours durant le tournoi. Ne regardez pas le plus haut que vous ayez atteint en y pensant sans cesse, essayez juste de rester concentré mentalement."
Cada se rappelle justement du moment où il s'est retrouvé sur la pente descendante, sur le chemin de sa victoire de 2009 :
"Tout au long du Main Event j'étais au double de la moyenne en jetons, le double de la moyenne. Et quand nous sommes descendus à 27 joueurs, j'étais redescendu à 20 grosses blindes et c'était la première fois que je tombais aussi bas.
Je me suis juste montré patient et j'ai pu trouver des mains et revenir dans la course jusqu'à atteindre la table finale."
Et une fois en table finale, on connaît la suite.
"Tout le monde connaît des hauts et des bas et perd des jetons, mais le principal est de rester concentré et d'essayer de remonter quand l'occasion se présentera."
Conseil de Greg Raymer : Ne vous préoccupez pas des autres tables
Année du titre de Champion du monde : 2004
Taille du field : 2 576
Pouvoir spécial : Les fossiles
En 2004, Greg Raymer dominait un parterre de 2576 joueurs pour remporter 5 millions de dollars et le titre de Champion du Monde.
L'année suivante, il terminait 25è sur 5619, dans ce qui était alors considéré comme l'un des plus impressionnant "back-to-back" dans l'histoire du Main Event (depuis, Mark Newhouse aura sans doute encore plus marqué les esprits avec ses deux 9è places en 2013 et 2014).
Le conseil de Raymer pour le Main Event est simple : souciez-vous de vous uniquement.
"Mon conseil est plutôt basique : concentrez-vous seulement sur votre table parce que le reste n'a pas d'importance.
Certains disent "oh regarde celui-là il a 50 millions de jetons !" Et alors ? Il n'est pas à votre table, vous ne pouvez pas gagner ses jetons, et il ne peut pas en faire de même avec les vôtres.
Le fait qu'il y ait des milliers d'autres tables plutôt que trois est sans importance.
Les gens pensent qu'ils doivent faire quelque chose de différent, comme s'ils ne pouvaient attendre parce qu'ils devraient avoir un gros tapis. Ils se demandent comment ils vont pouvoir aller gagner ce tournoi s'il n'accumulent pas des millions et des millions de jetons.
Vous ne pouvez pas gagner des millions de jetons le Jour 1 quoi que vous fassiez, alors pourquoi essayer ?"
Selon Raymer, ces pensées distraient les joueurs de ce qu'ils devraient faire, et ce qui rejoint ce que ses collègues disaient : jouer leur main, jouer leur jeu.
"Vous jouez chaque main, vous jouez votre table, et vous ignorez quoi qu'il se passe ailleurs, c'est tout.
En termes de bonnes façons pour vous de jouer une main, ça n'a aucune importance de combien de jetons a quelqu'un d'autre à une autre table. Si on est à la bulle, d'accord peut-être, mais jusqu'à ce moment particulier, ça ne devrait avoir aucune influence sur votre jeu."
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Stratégie pour les tournois multi-tables avec des milliers de joueurs
Voici à présent notre guide complet pour aller loin dans les grands tournois de poker multi-tables.
Les gros tournois, tels que ceux que l'on trouve aux WSOP, résultent donc en de très larges gains et paiements pour quelques heureux, souvent au-delà de 1000 fois la taille du buy-in originel.
C'est une raison plus que suffisante pour passer un peu de temps à étudier la stratégie des MTT (tournois multi-tables), que ce soit en live ou sur Internet.
Définissez votre Objectif dans le tournoi
Si vous n'y avez pas encore réfléchi, vous imaginez sans doute que le but de chacun dans un tournoi est de le gagner.
En réalité, la plupart des joueurs ne jouent pas du tout pour la première place. Ils jouent pour rentrer dans l'argent.
Pour la majorité des joueurs, finir dans l'argent ("In The Money"), quelle que soit la place, est considéré comme une victoire. Ce sont ici les joueurs qui aimeraient le grand prix de la première place, mais qui sont déjà heureux de ne pas perdre leur droit d'entrée.
Pour eux, la bataille est gagnée s'ils ont gagné de l'argent. Après tout, dans un sens, si vous faites de l'argent, vous êtes un gagnant, et les autres les perdants.
En parallèle, les joueurs qui jouent pour gagner le premier prix se mettent en bien plus gros danger d'être éliminé avant l'argent, pour en contrepartie avoir une chance décente d'aller très loin.
La première chose que vous devez donc faire est de choisir quel est votre but.
Ne prenez pas l'un ou l'autre parce qu'il "sonne mieux". Vous devez faire un choix qui corresponde à vos besoins, et que vous êtes en mesure de poursuivre.
Si votre objectif est de jouer la gagne, 3000ème ou 2ème sera la même chose dans cette optique.
Pour les bons joueurs de tournoi, partir avec cette mentalité est le choix le plus profitable.
Voici comment l'expliquer de la manière la plus simple. Prenons un scénario dans lequel vous êtes prêt à jouer 10 tournois à 1000$.
Dans le premier cas, vous jouez pour rentrer dans l'argent. 5 fois sur 10, vous êtes éliminé juste avant. Les 5 autres fois, vous parvenez juste à atteindre les places payées.
Perdu 5 x 1.000$ = - 5 000 $
Rampé dans l'argent 5 x 2.000$ = + 10 000 $
Profit total : 5 000 $
Dans le second cas, vous jouez pour gagner. Vous êtes rapidement éliminé dans 9 des 10 tournois, et gagnez le 10ème.
Perdu 9 x 1.000$ = - 9 000 $
Gagné 1 x 300.000$ = + 300 000 $
Profit total = 291 000 $
Les vrais prix se trouvent tout en haut de l'échelle
Comme vous pouvez le voir à travers ces chiffres grossiers, pour vraiment gagner de l'argent il faut viser la victoire.
La variance est plus grande, étant donné que le plus que vous pouviez perdre dans le premier scénario était de 5000$, et presque le double, 9000$ dans le second.
Ces chiffres sont juste là pour vous montrer la grosse différence dans les rétributions possibles selon laquelle des deux optiques vous choisissez.
Il est ridicule d'espérer gagner 1 MTT massif sur 10. Mais avec une première place payant 300 000$, vous pouvez vous permettre de perdre quelques centaines de fois avant de gagner et de pouvoir encore faire un joli profit.
Les joueurs qui jouent seulement pour rentrer dans l'argent argueront qu'ils ont eux-aussi une chance de gagner, en plus de rentrer dans les places payées plus souvent.
C'est un peu pareil que les joueurs de cash games qui s'inventent des séries gagnantes.
Mais si vous atteignez l'argent avec un tapis dans la moyenne, vous allez avoir besoin d'une sérieuse bonne série de cartes pour parvenir à aller bien plus loin.
Les joueurs qui jouent la gagne auront eux espacé leur "gambling" sur l'ensemble du tournoi, tandis que vous serez forcé de prendre autant voire plus de risques sur une très courte période, pour poursuivre la route jusqu'en table finale.
Fabriquer des séries gagnantes
De nombreux joueurs de cash games sont accros au concept des sessions gagnantes, ignorant les résultats sur le long terme, et les revenus calculés sur un plan horaire.
Ces joueurs quitteront une session gagnante sur une fraction du montant total qu'ils tenaient à remporter pour toujours finir dans le positif.
La mentalité d'avoir besoin de remporter une session spécifique est cependant dangereuse pour le joueur de poker sérieux, car elle peut limiter les gains et même parfois contraindre à des pertes excessives.
Il y a des moments où vous n'allez pas jouer un bon poker. Vous pouvez être fatigué, déprimé, ou l'esprit juste un peu dispersé. Si vous vous forcez à rester à la table, à chasser vos pertes pour gratter quelques miettes histoire de gagner sur la session, vous risquez d'aller loin, trop loin.
Encore une fois, ce genre de victoires fabriquées peut résulter en des gains limités et des pertes exagérées.
La stratégie du "cul bordé de nouilles"
Vous nous pardonnerez l'expression triviale, mais c'est souvent celle que vous pourrez entendre dans les discussions.
La première chose à comprendre sur les tournois de poker de cette taille, est que vous allez être forcé de "gambler" en de nombreuses occasions pour avoir une chance d'aller titiller la gagne. "Gambler", c'est être joueur. Ne pas avoir peur de tout risquer pour doubler.
Vous allez connaître de multiples coin-flips, de nombreuses levées de votre siège à prier les mains aux cieux que votre tirage rentre, et en résumé, devoir être un peu, voire très chanceux lorsque vous vous retrouverez en mauvaise posture.
Les meilleurs professionnels de MTTs connaissent cette nécessité d'être chanceux, et ils l'incorporent à leur plan de jeu.
Les amateurs regardent souvent les pros d'un œil ébahi, commentant le fait qu'ils soient si souvent chanceux.
Mais en fait, en dehors des séries naturelles de chance, les pros ne sont évidemment pas plus chanceux que vous.
La grosse différence est qu'ils saisissent les situations où ils doivent prendre un coin-flip, ou celles où ils auront besoin d'un peu de chance. Et ils s'assurent de le faire à des moments opportuns.
Dans une situation où vous détenez une main avec une probabilité de 60% de gagner contre votre adversaire, allez-vous plutôt aller à tapis contre un joueur qui a un tiers de votre stack, ou contre un joueur qui vous couvre ?
Les amateurs répondront souvent "celui avec un tiers", car s'ils perdent, ils auront toujours des jetons pour continuer.
Le problème avec ce choix, est qu'il va vous forcer à de nouvelles occasions où vous aurez à prendre le même risque juste pour en revenir au point où vous en étiez.
Un pro joue pour gagner, et préférera plutôt prendre les mêmes risques pour de gros pots, qui les placeront en posture d'aller loin et même de tracer leur route jusqu'à la table finale.
Considérez votre ROI
(ROI = Return on Investment, retour sur investissement)
L'autre chose à considérer est le ROI.
Si vous jouez dans des tournois offrant plus de 1000 fois votre buy-in, vous pouvez vous permettre de faire de gros moves pour essayer de finir haut.
A chaque fois que vous voyez un pro aller loin dans un gros tournoi, si vous regardez en arrière ce qu'il a pu se passer, vous trouverez un tas de mains où le joueur a été "chanceux".
Pour user de cette stratégie à vos propres fins, assurez-vous de prendre ces risques quand il est profitable de le faire.
Vous devrez "jouer" à de multiples stades d'un tournoi, c'est forcé. Alors autant le faire quand il faut.
Commencez déjà à vous forger un nouvel esprit, avec le concept de jouer pour gagner. Focalisez-vous sur la première place, pas seulement sur l'argent.
La seconde partie de cet article étend l'analyse en explorant la stratégie et la théorie du jeu, pour vous aider à atteindre la table finale de ces gros Events.
Dans la première partie, nous nous sommes consacrés à voir quel pouvait être votre but, et à l'une des techniques pour y parvenir : celle de compter sur la chance.
Dans cette deuxième partie, nous allons expliquer le concept du départ conservatif, et celui de la technique du tapis en croisant les doigts (push or fold) lorsqu'il n'y a plus d'autre espoir.
Les joueurs perdants qualifient rapidement les gros tournois (en termes de nombre de joueurs) de tournois "bingo", voire "donkaments", alors pourtant que les joueurs gagnants continuent d'y réaliser des performances.
Départs conservateurs dans les grands tournois
Le fait que vous pouvez (et allez devoir) être joueur dans un tournoi, ne veut pas toujours dire que vous le devriez immédiatement.
Lorsque vous avez un M de 20 ou plus (pour rappel, le M était le ratio de votre tapis par rapport à la somme des blinds et des antes), il n'y a pas besoin de chercher le coup de "gamble".
Avec un M supérieur à 20, vous pouvez jouer un "vrai poker", comme certains pourraient l'appeler. C'est au stade du tournoi où vous pouvez vous permettre de jouer un poker conservateur, tout en évitant de prendre un coin-flip.
En d'autres mots, vous pouvez jouer, relancer, suivre et vous coucher dans presque toutes les situations. (Maintenant, ce n'est pas non plus parce que vous n'avez pas besoin d'être "joueur", que vous ne devriez pas saisir une opportunité si une bonne se présente).
Vous trouverez même certains pros qui diront être contre partir à tapis avec un M au-dessus de 100, quelle que soit la force de votre main.
Selon eux, même être favori à 80% ne vaut pas la peine de risquer votre vie dans le tournoi, lorsque vous pouvez vous permettre de vous coucher, et d'attendre une "meilleure" situation, à moindre risque.
C'est pourquoi certains pros coucheront AA dans un Main Event, face à un all-in adverse en tout début de tournoi.
Nous pouvons à la fois être d'accord et en désaccord avec cette philosophie.
Après tout, vos jetons sont votre vie dans le tournoi - vous devez les protéger à tout prix. Sans jetons, pas de tournoi.
Si vous êtes le meilleur joueur à votre table, assez largement, vous coucher a du sens dans cette situation.
Etre profond en tapis face à 9 autres joueurs moins talentueux que vous, va vous permettre de régulièrement faire grossir votre stack, sans risque.
Si vous n'êtes pas dans une telle situation, alors vous allez pouvoir vouloir vous retrouver dans les plus gros pots possibles, lorsque vous avez l'avantage.
Le meilleur conseil pour un départ conservateur, est de rester en dehors des gros pots, dans lesquels vous pouvez vous retrouver en coin-flip, ou pire.
Lorsque vous commencez à avoir un M bas, les options de call standard, relances et fold ne sont plus disponibles pour vous. Lorsque vous avez un M de 6, n'importe quelle main que vous jouerez vous engagera définitivement : vous devrez jouer pour votre stack entier.
Le Push or Fold : Pousser le tapis et prier
Particulièrement dans les tournois en ligne, les derniers stades se résument souvent à un festival de all-in.
Ne vous laissez pas attraper par ce feu d'artifice : les meilleurs joueurs ont une certaine méthode cachée derrière cette folie.
Premièrement, comme Dan Harrington le dit dans ses livres, il est meilleur de prendre un risque pour garder votre M au-dessus de 20, que de prendre un risque pour y remonter.
Le timing est presque plus important que les mains que vous recevez.
Etant donné que vous n'avez aucun moyen de savoir si les mains qui vont vous être distribuées après celle en cours seront meilleures ou pires, les seules choses sur lesquelles vous pouvez compter sont le timing et les blinds.
Et dans cette optique, être le premier à agir dans le pot, est toujours meilleur que de suivre le premier à y être rentré.
Par exemple : Si vous descendez à un M de 6, vous allez chercher une main pour partir à tapis. Vous recevez K♠ Q♦. Mettons votre adversaire, avec un M de 5, sur A♥ 6♥.
Si vous partez à tapis avant votre adversaire, il y a encore des chances pour qu'il se couche. Mais s'il agit avant que vous n'ouvriez le pot, il y a d'autres bonnes chances pour qu'il aille à tapis avec.
Suivre avec K-Q sera derrière de nombreuses mains avec lesquelles un joueur poussera son tapis, des mains que les mêmes joueurs jetteront si vous mettez votre argent avant eux.
Etre le premier en action, comme Harrington l'appelle, est toujours plus important que la main à ce stade d'un tournoi.
Si vous êtes en situation de le faire, essayez de choisir le bon moment et le bon joueur pour engager vos jetons. Il est meilleur de faire all-in face à un joueur qui vous couvre, plutôt que contre un joueur un peu juste.
Si vous perdez contre le short stack, cela vous laissera mourant, avec un M de 1 ou 2. C'est pour ainsi dire comme si vous étiez déjà cuit.
De ce fait, si les effets négatifs sont presque similaires, s'impliquer dans les situations qui maximisent vos profits ont plus de sens.
Gagner deux M de plus peut semble insignifiant, mais avec les blinds et antes qui augmentent, sans oublier les pots futurs, cela peut vous sauver la vie.
Et trois M d'extra se transformeront en six M la prochaine fois que vous gagnerez une confrontation à tapis et doublerez.
Le jeu à la Bulle
Première chose : si vous jouez pour gagner, la bulle n'a pas d'importance pour vous. Votre jeu devrait continuer à se baser sur les meilleurs moves possibles, pour tracer votre voie vers la table finale.
Ceci étant dit, presque tous les joueurs sont affectés par la bulle. Si elle affecte la manière dont ils jouent leurs mains, cela affectera indirectement la façon dont vous devez jouer les vôtres.
Etant donné que la plupart des joueurs jouent pour rentrer dans l'argent, ils ne seront pas enclins à s'impliquer dans toute main ou situation qui risque de mettre leur vie dans le tournoi en jeu, dans les environs de la bulle.
Cela vous permettra de voler plus de blinds, et de forcer les gens à coucher plus de mains que d'ordinaire.
Observez attentivement vos adversaires pour voir qui ne veut plus jouer à l'approche de la bulle. Ciblez-les, et construisez votre stack.
Si un autre joueur joue au même jeu que vous, évitez-le à ce stade.
Si vous augmentez tous deux votre agressivité, vous pourriez vous retrouver dans un pot plus gros que ce que vous aviez prévu.
Plus important, s'il y a 7 joueurs à votre table, prêts à abandonner leurs blinds sans la moindre résistance, jouer des mains à grande variance contre d'autres agresseurs n'a aucun sens.
Pour en savoir plus à propos du jeu à la bulle, consultez également notre article : Comment bien jouer à la bulle des tournois avec l'aide de l'ICM
Une chose à se méfier : de nombreux joueurs très short stack, en mode "push of fold" (all-in ou me couche comme nous l'avons abordé plus haut), seront prêts à envoyer leur tapis face à n'importe quelle relance s'ils ont une main décente.
Ils vont plutôt y aller en espérant un coin-flip, ou en tentant de contre-voler, plutôt que d'être mangé par les blinds. Les joueurs en mode "push of fold" devraient toujours être traités avec précaution.
Pour conclure
Vous avez pu remarquer que nous n'avons rien dit à propos du jeu en table finale. Le problème à donner des conseils pour la table finale est que l'affaire est très dépendante de la situation.
Blinds, stacks, joueurs, timing, et de nombreux autres facteurs - comme le fait que le tournoi peut être télévisé ou non - , tout rentre en ligne de compte.
Il y a de trop nombreuses variables pour rendre valable tout conseil général ici.
L'objectif de ce présent article était de vous aider d'abord à mieux comprendre comment façonner votre jeu dans l'optique de faire plus de tables finales.
Alors rendez-vous dans le dernier carré ?
article sympas mais petite erreur “Dans le premier cas, vous jouez pour rentrer dans l’argent. 5 fois sur 10, vous êtes éliminé juste avant. Les 5 autres fois, vous parvenez juste à atteindre les places payées.
Perdu 5 x 1.000$ = – 5 000 $
Rampé dans l’argent 5 x 2.000$ = + 10 000 $
Profit total : 5 000 $” en gros c’est plutôt profit total 0
“De 2576 joueurs en 2014”
Plutôt en 2004 non ?
SIMPLEMENT EXCELLENT !!