L'Australienne Jackie Glazier a remporté ce samedi son premier bracelet WSOP à Enghien, au nez et à la barbe de 6 Françaises sur les 7 autres finalistes du Ladies Event inaugural de ces WSOPE 2013.
Les WSOP Europe sont partis et bien partis ce vendredi à Enghien-les-Bains. Une édition 2013 qui affiche cette année 8 tournois à bracelet au programme.
Le premier d'entre eux ? Un Ladies Event à 1100€ qui n'était pourtant initialement pas prévu pour offrir l'un de ces bijoux tant convoités à sa future vainqueur.
Au final, entre un buy-in doublé par rapport à l'an dernier et un tournoi ayant fait l'ouverture de ces Series tandis que l'EPT de Londres n'était même pas encore terminé, l'affluence aura quelque peu été décevante. 65 joueuses seulement (avec parmi elles un certain nombre de qualifiés en ligne) y auront pris part.
Le Jour 2 samedi voyait en tous les cas 8 finalistes revenir dans la grande salle Pergola de l'Hôtel Barrière d'Enghien (le Casino n'accueillant que la finale du Main Event), avec 6 Françaises pour tenter de déjà ramener un premier titre, et succéder à Vanessa Hellbuyck, vainqueur du Ladies de Vegas en 2010.
L'une de ces 8 allait être plus malheureuse que les autres, car 7 places seulement étaient payées.
C'est Anaïs Lerouge qui allait être celle-ci. Puis Gaëlle Baumann voyait ses rêves de premier bracelet s'envoler à la 7ème place.
L'Américaine Sherrie Lindsey-Jones était la suivante, laissant 4 dernières Françaises aux prises d'une seule empêcheuse de tourner en rond : l'Australienne Jackie Glazier.
Mais successivement Nathalie Odet, Céline Bastian, Laurie Bismuth et Maryline Valente auront baissé pavillon, et Glazier pouvait exulter, elle qui avait manqué de peu la consécration en 2012, alors 2ème de l'Event 41 de No-Limit Hold'em à 3000$ à Vegas.
Classement final du Ladies Event :
1- Jackie Glazier (Australie) - 21 850 €
2- Maryline Valente (France) - 13 500 €
3- Laurie Bismuth (France) - 8 950 €
4- Céline Bastian (France) - 6 330 €
5- Nathalie Odet (France) - 4 770 €
6- Sherrie Lindsey-Jones (USA) - 3 800 €
7- Gaëlle Baumann (France) - 3 200 €
► Voir aussi tous les résultats des WSOPE 2013
Les 8 finalistes en photos :
Anaïs Lerouge, 8ème
Gaëlle Baumann, 7ème
Sherrie Lindsey-Jones, 6ème
Nathalie Odet, 5ème
Céline Bastian, 4ème
Laurie Bismuth, 3ème
Maryline Valente, 2ème
Jackie Glazier, vainqueur
La table finale
Le premier bracelet de ces WSOPE
-----
Jackie Glazier : « J'arrêterai le poker le jour où j'aurai peur »
(13/10/14 - par Josh Bell)
Peu nombreux sont les joueurs australiens à avoir eu l'opportunité de donner le coup d'envoi des World Series of Poker.
D'ailleurs, jusqu'au début de ce mois, il n'y en avait eu que deux. Joe Hachem d'abord, qui avait lancé le légendaire "shuffle up and deal" devant les foules de joueurs à la fois à Vegas et lors de la première édition des WSOP APAC en 2013. Et puis Shane Ward, joueur de cricket très connu, qui avait lancé les WSOP Europe l'année dernière.
Ils sont donc aujourd'hui trois, puisque c'est Jackie Glazier qui a fièrement ouvert les WSOP APAC 2014.
« Les gens des WSOP ont suggéré mon nom et Jim Preston me l'a proposé. J'ai bien sûr accepté tout de suite, c'est un véritable honneur. »
Glazier, notamment connue pour avoir remporté un bracelet lors du Ladies Event des WSOP Europe 2013, était manifestement ravie d'être digne d'un tel honneur, ajouté à l'enthousiasme de l'arrivée des WSOP dans . Une excitation qui a apparemment empêché Glazier de dormir comme elle le tweetait la veille des trois coups.
« J'ai finalement réussi à dormir un petit peu. Je suis toujours très excitée par les tournois, j'imagine que c'est bon signe.
Le jour où les tournois ne m'exciteront plus, il faudra sûrement que j'arrête. »
Toujours aussi passionnée
L'amour de Glazier pour le poker saute aux yeux. Elle nous expliquait d'ailleurs aussi que le jour où elle aura peur de rentrer dans une salle de poker, elle arrêtera.
Cependant on imagine que cela n'est pas près d'arriver, surtout à domicile, dans son casino, dans sa ville.
Est-ce que cela signifie pour autant que Glazier a un avantage sur ses adversaires étrangers ? Dans la plupart des sports, la réponse serait oui, mais le poker est une discipline à part.
« Je pense qu'être sur place m'aide à ne pas me disperser » estime Glazier. « Les joueurs qui viennent ici pour la première fois peuvent avoir envie de faire un peu de tourisme et de sortir. Moi je peux faire ça toute l'année à Melbourne, donc je n'ai pas cette tentation. »
Et quand on lui demande si cela peut avoir une influence sur ses résultats, l'Australienne affirme vouloir profiter de tout ce qui peut lui donner un avantage, quel qu'il soit.
Profiter du moindre avantage à la table de poker
S'il y a bien un élément qui l'a servier pendant toutes ces années et dont on lui a souvent parlé, c'est le fait d'être une femme dans un milieu majoritairement masculin.
Glazier a toujours revendiqué le fait de profiter du moindre avantage en sa faveur, ce qui inclut la vision que peuvent avoir d'elle les autres joueurs.
Elle a toujours essayé de tirer profit du fait d'être une femme, même si aujourd'hui ses adversaires font moins souvent l'erreur de la sous-estimer qu'auparavant.
C'est peut-être un des "mauvais" côtés d'avoir rencontré le succès, mais Jackie bénéficie désormais d'un autre atout de choix : faire partie des "joueurs connus".
Hors de question de se cacher, surtout ici en Australie où elle ne peut jouir d'un certain anonymat. Alors qu'est-ce qui aide le plus, être une femme ou être un joueur connu ?
« Moi j'essaye surtout de profiter du moindre avantage à la table de poker, quel qu'il soit » répond-elle rapidement. « Que ce soit le fait d'être connue, d'être une femme, ou même ma position à table qui me permet de comprendre comment joue tel joueur, je vais essayer d'en profiter. »
Une réponse digne d'un tueur à gage. Nul doute que Glazier saura saisir le moindre avantage pour un jour pouvoir remporter un bracelet à domicile, peut-être même dans le Main Event de ces WSOP Asia-Pacific qui vient de démarrer.
« Remporter un bracelet ici serait encore plus merveilleux qu'à Vegas ou en Europe, à l'exception du Main Event de Las Vegas bien sûr. Ça serait magnifique. Mais gagner ici au Crown, ce serait très particulier, vu que je suis chez moi et que ma famille et mes amis sont là. »