PokerListings a interrogé plusieurs joueurs de poker à propos du Brexit. Si l'Anglais Max Silver se dit prêt à partir, les Espagnols espèrent pouvoir rester à Londres.
Les Britanniques se sont rendus aux urnes la semaine dernière et ont donc voté pour quitter l’Union européenne, à 52 % contre 48 %.
Ces résultats ont créé une véritable onde de choc dans le monde entier, et la livre a atteint un taux au plus bas depuis trente ans. Les marchés boursiers ont bien évidemment suivi le mouvement.
Le Nikkei a atteint son plus bas niveau depuis cinq ans, le Dow Jones a perdu 600 points, et la Bourse de Londres est tombée si bas qu’on est toujours en train d’essayer de la déterrer.
Les joueurs de poker britanniques présents aux WSOP ne sont pas très contents de la situation.
Des joueurs britanniques le moral à zéro
« Honnêtement, l’ambiance est digne d’un enterrement », estime Max Silver. « Surtout entre les joueurs britanniques. »
Si Silver a réussi quelques bonnes performances ces derniers jours (2 places payées), son moral s’est effrité à mesure que les nouvelles arrivaient.
« Financièrement, j’ai très peu d’argent en Angleterre, donc ça ne me touche pas tant que cela. Mais émotionnellement, j’ai perdu toute fierté dans mon pays. Je suis profondément blessé et triste.
C’est une terrible nouvelle pour le Royaume-Uni. »
Silver, qui compte plus de 2,6 millions de dollars de gains en tournois, nous a expliqué ne plus vivre au Royaume-Uni depuis quelque temps, puisqu’il habite en Irlande.
« En rentrant, je ferai une demande pour un passeport irlandais. J’ai presque hâte de ne plus faire partie du Royaume-Uni. »
Des réactions dans le monde entier
Silver n'est pas un cas isolé : Google a notamment rapporté un pic dans les recherches sur les passeports irlandais depuis le Royaume-Uni.
Bien sûr on a également parlé du pic de recherches sur ce qu’est vraiment l’UE.
Si plusieurs joueurs professionnels britanniques ont exprimé leur déception quant aux résultats, c’est un vote qui affecte également le reste de l’Europe. L’Union européenne permet la libre circulation dans les 28 pays de l’union, et de nombreux joueurs européens se sont par exemple installés en Angleterre.
Peter Eastgate a déménagé à Londres après sa victoire au Main Event des WSOP 2008 et Martin Jacobson, vainqueur du Main Event en 2014, est également londonien d’adoption.
Adrian Mateos, vainqueur du Main Event des WSOP Europe quand il n’avait que 19 ans, est également parti pour Londres après sa victoire.
Originaire d’Espagne, Mateos s’est d'ailleurs installé à Londres avec un groupe de joueurs espagnols en raison de la fermeture du marché espagnol.
Mateos : « J’espère qu’on pourra rester »
Lui qui vient de remporter son second bracelet WSOP, déclare être heureux que sa victoire se compte en dollars américains.
Il s’agit non seulement d’un gain financier à court terme, mais aussi d’une assurance pour le futur, un futur très incertain pour Mateos et ses amis.
« Je sais qu’il leur faudra au moins deux ans pour sortir vraiment de l’Union européenne.
Mais j’espère qu’on pourra rester. Pour l’instant, on n’en sait rien.
Je ne sais pas ce qu’il se passerait s’ils nous mettaient dehors. Il faudrait trouver autre chose. J’espère vraiment qu’on pourra rester. »
Quoi qu’il en soit, les immigrés européens de Londres ont au moins le soutien de leur nouveau maire, Sadiq Khan.
« Je veux envoyer un message tout particulier au presque million d’Européens qui vivent à Londres, qui apportent énormément à notre ville - en travaillant dur, en payant leurs impôts et en enrichissant notre vie culturelle et civique », a déclaré Khan dans un communiqué de presse (https://www.london.gov.uk/press-releases/mayoral/mayor-of-london-response-to-eu-referendum-result).
« Vous êtes les bienvenus ici. Nous apprécions l’énorme contribution que vous apportez à notre ville, et ce référendum n’y changera rien. »
Le monde est encore en train de se remettre de cette onde de choc et de comprendre toutes ses conséquences.
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Brexit : Tony G. lance un défi à 1 million à Nigel Farage
Le 23 juin, le Royaume-Uni décidera par référendum de son avenir dans (ou hors de) l’Union Européenne.
(21/06/16 - par Dirk Oetzmann)
Les derniers sondages montrent que l’opinion publique est extrêmement divisée en ce qui concerne le « Brexit », puisque les résultats montrent environ 50 % de « oui » et 50 % de « non ».
Et Farage de déclarer : « Je suis convaincu que je reviendrai chercher mes gains après le référendum. »
L’ancien « bad boy » du poker Tony G., actuellement membre du Parlement européen, n’a pas apprécié cette déclaration et a décidé de faire monter les mises.
Tony G. relance par 1 000
Pas étonnant que Guoga n’ait pas apprécié la déclaration de Farage, puisqu’il représente désormais la Lituanie au Parlement européen.
Comme de nombreux joueurs de poker en ont fait l’expérience, s’il y a bien un joueur que vous ne voulez pas énerver, c’est bien Tony G.
Dans une lettre ouverte adressée à Farage, Guoga a proposé un pari d’un million d’euros sur le non au Brexit si Farage est prêt à miser un million sur le oui.
Guoga n’a pas l’intention de gagner de l’argent à titre personnel sur ce coup-là, puisque qui que ce soit qui remporte le pari, l’argent irait à une association.
Pour sa part il est en tout cas convaincu du verdict du référendum : « C’est un jour important, le jour où la Grande-Bretagne décidera de rester dans l’UE. Vous n’êtes peut-être pas convaincu. Mais je suis tellement confiant que je propose un pari caritatif d’un million d’euros ! »
Guoga enfonce le clou
Dans la lettre, il tacle également Farage sur son éthique de travail, puis a recours à une métaphore de poker pour conclure :
« À chaque fois que je vous vois à Bruxelles, soit pas très souvent, vous tournez le dos à tout le monde. Vous voulez aller à tapis ? Allons-y !
Ne laissez pas l’Europe à la France et à l’Allemagne... Et ne laissez pas Poutine trinquer au Brexit. »
Le défi lancé par Guoga est particulièrement lourd de sens après les derniers événements en Angleterre.
Des partisans du Brexit ont mené une campagne nationaliste et xénophobe qui a attisé les tensions, jusqu’à entraîner le meurtre d’une députée travailliste contre le Brexit, Jo Cox, il y a à peine quelques jours.
Ce terrible crime semble avoir fait pencher la balance en défaveur du Brexit, bien que les sondages restent très indécis.
Guoga est lui partisan d’une réforme de l’UE, et soutient notamment la suppression du Parlement à Strasbourg. Il se décrit également comme un admirateur du Royaume-Uni et souhaite qu’il reste une grande puissance au sein de l’UE.
Comme lorsqu’il était encore joueur, Tony G. a su mettre son adversaire en mauvaise position. Il a fait à Farage une offre qu’il ne peut ni refuser, ni accepter.