Un peu moins de 3h30 de jeu auront été nécessaires pour désigner le grand vainqueur du Main Event des WSOP 2009. Joseph Cada triomphe de Darvin Moon lors du tête-à-tête final et bat le record du plus jeune vainqueur des World Series.
8 546 435 de dollars à la gagne (contre 5 182 601 $) et le bracelet ultime de Champion du Monde, tels étaient les enjeux du heads-up final opposant l'auto-entrepreneur forestier de 47 ans Darvin Moon, gros chip leader à l'entrée en table finale, et Joseph Cada, jeune talent d'Internet de 21 ans sponsorisé par PokerStars.
Bourreau de notre français Antoine Saout à 3 joueurs restants, Cada entamait son tête-à-tête nanti d'un peu plus de deux fois le tapis adverse (135 950 000 millions de jetons contre 58 850 000).
Le début des débats profitait pourtant à Moon qui refaisait peu à peu son retard avant de reprendre le commandement. Une simple étape dans une finale qui allait voir le chip lead changer plusieurs fois.
Cada ne s'en laissait d'ailleurs pas conter en proposant un jeu très agressif pré-flop, face à un Moon en apparence plus timoré. Ce dernier ratait une nouvelle fois un bluff après une trentaine de mains, et devait à son tour passer à la vitesse supérieure pour combler son nouveau retard.
Le rapport de force finissait par s'inverser de nouveau, et même peut-être définitivement pouvait-on commencer par croire lorsqu'au terme d'un gros festival de relances, Moon prenait la tête à 145 millions de jetons contre 49 lors de la 61ème main du heads-up.
Tout allait finalement basculer à la 79ème main, lorsque Cada paya le all-in de son adversaire après avoir longuement réfléchi sur le flop T♣ 5♦ 9♥ T♦.
Un call osé mais bon puisque Cada se retrouvait effectivement devant avec la deuxième paire et J♥ 9♦, face au tirage quinte par les deux bouts de Moon avec 7♠ 8♠. Un 84%-16% (voir notre calculatrice de probabilités poker) qui se confirma avec un insignifiant 3♥ ne venant rien changer à la river.
Cada dans l'histoire
Cada venait de reprendre la tête pour ne plus jamais la perdre. Et malgré un rapport de jetons encore équilibré (108 millions contre 86 puis 120 contre 74 quelques coups plus tard), la décision finale n'allait pas tarder, avec la 88ème main (364ème de la table finale) ayant été la bonne.
Joseph Cada relança au bouton, pour se voir sur-relancé par Moon. Tapis de Cada, payé par Moon.
Cada se voyait avec 52% de chances de conclure avec sa paire de 9♣ 9♦ face aux Q♦ J♦ de Moon. Le flop 8♣ 2♣ 7♠ K♥ 7♣ n'apportait aucune amélioration à Darvin Moon, et scellait le triomphe de Joe Cada, immédiatement fêté par ses supporters.
Après 2h54 de jeu et 88 mains (40 remportées par Cada, 47 par Moon, 1 partage), à huit jours de ses 22 ans, Cada en profite pour battre le record du plus jeune vainqueur du Main Event de Peter Eastgate, qui n'aura donc tenu qu'un an après que le danois l'eusse ravi à Phil Hellmuth.
Un record qui aura de plus en plus de mal d'être battu lorsque l'on sait que l'âge minimum requis pour pouvoir jouer sur le sol américain est de 21 ans.
Ainsi se referme un Main Event rempli d'émotions qui conclut lui même d'excellentes World Series 2009 pour le clan français, bien entendu marqués par la fantastique 3ème place d'Antoine Saout.
Rendez-vous en 2010 !
► Les résultats complets des WSOP 2009
Retrouvez ci-après tous nos articles après et avant cette victoire !
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Interview : Joe Cada
(20/05/10 - par FG)
A quelques jours du début du Main Event des WSOP, PokerListings vous propose l'interview du vainqueur 2009, Joe Cada, rencontré à Monte Carlo lors du récent Grand Final de l'European Poker Tour.
Joe, tu as gagné le Main Event des WSOP presque sorti de nulle part. Qu'est-ce que ça fait aujourd'hui ? En quoi ta vie a changé ?
Les choses sont différentes, c'est le moins que l'on puisse dire. Equilibrer ma vie poker était déjà assez dur, mais équilibrer ma vie en général l'est maintenant encore plus. Je voyage aussi beaucoup plus. Je suis allé faire quelques EPT par exemple. Avant je ne pouvais aussi aller qu'à des endroits où j'avais droit par rapport à mon âge. Et puis bien sûr maintenant je suis plus reconnu.
On te reconnaît dans la rue ?
Pas vraiment, plutôt dans les endroits où on joue au poker. Ceci dit on m'a reconnu quand je suis allé à Londres.
Qu'est-ce que ça fait d'être célèbre ? Apprécies-tu où trouves-tu cela intimidant ?
Il y a des avantages et des inconvénients à tout. Après ce n'est pas comme si j'essayais désespérément de devenir célèbre. Bien sûr j'étais très excité de remporter le Main Event, mais je n'en fais cependant pas toute une histoire.
Est-ce que cela interfère avec ta vie privée ?
On regarde désormais tout ce que je fais à la loupe, ce qui est parfois un problème. Beaucoup de gens ressentent maintenant le besoin de me critiquer, sans raison, pensant pouvoir me juger parce qu'ils ont vu la table finale à la télévision. Mais ce qu'ils ne voient pas ce sont toutes les autres mains que nous avons disputées. La table finale a pris 17 heures, mais la télé ne montre généralement que les mains à tapis.
Mais bon, je ne vais pas me plaindre et suis quand même très heureux de ma situation.
On se souvient que tu avais en effet été chanceux en table finale, mais tu n'avais pas été le seul. Est-ce que le fait de voir la plus mauvaise main gagner à chaque fois a tendance à affecter les joueurs ?
Je ne pense pas. J'ai pris les décisions que je pensais être correctes. Et en regardant dans le rétro je prendrais sans doute aujourd'hui les mêmes décisions pour 95% des mains. A l'exception peut-être de celle où j'avais AJ et où Shulman est parti à tapis avec AK. C'est vrai que j'ai été chanceux, mais en considérant que j'avais une cote de 2 contre 1 pour le call et selon l'éventail de mains avec lequel il pouvait faire ça, je continue de penser que je n'ai pas mal joué.
Nous n'avons donc pas une vision représentative de ce que le jeu en table finale a vraiment été ?
Je pense qu'il faudrait voir toute la partie de la manière dont ils montrent les cash games, où vous voyez chacune des mains. Cela vous en apprend bien plus sur les interactions entre les joueurs.
Comment t'étais-tu préparé pour la table finale ? As-tu eu recours à des coaches ou à d'autres joueurs ayant joué le rôle de tes adversaires comme Jeff Shulman l'avait fait, ou étais-tu plutôt allé passer quelque temps dans les montages comme Darvin Moon ?
Je pense qu'il est difficile d'imiter un certain style de jeu. J'ai juste essayé de jouer beaucoup plus de poker que je ne l'avais fait jusque là. Notamment en live. Je suis allé à l'EPT et j'ai fait quelques autres tournois, juste pour avoir autant de pratique que possible. Mais je n'ai rien fait de vraiment spécial à côté de ça.
As-tu dû ajuster ton style en Europe ? Existe t-il un style européen particulier, ou s'agit-il juste d'un mythe ?
Je pense que ça dépend vraiment des joueurs avant tout. Vous pouvez tout autant avoir un maniaque qu'un joueur très serré en provenance d'Italie. Vous pouvez bien dire que la plupart des suédois jouent incroyablement agressif, mais cela veut aussi dire que ce n'est pas le cas de tous. C'est le boulot du joueur d'être à l'écoute de tous les genres.
En tant que tenant du titre du Main Event des WSOP, vas-tu disputer les High Stakes Poker ?
Je jouerai effectivement la saison 7, et PokerStars va aussi organiser un cash game où je vais participer. J'attends ça avec impatience parce c'est vraiment le cash game que j'apprécie le mieux.
Peux-tu nous en dire plus sur ce cash game made in PokerStars ?
Cela s'appellera le « Big Game ». Le buy-in minimum sera de 100 000 $, le maximum de 500 000 $. Il y aura six joueurs à la table. PokerStars donnera aussi la chance à un qualifié en ligne de participer à l'évènement. Il aura 100 000 $ de stack et pourra garder tout s'il gagne. S'il perd tout, pas grave. Mais il peut aussi repartir avec une partie des 100 000 $.
Qui d'autre y aura-t-il dans la partie ?
Je ne connais pas encore tous les détails, mais il n'y aura pas que des pros PokerStars. Il y aura aussi des joueurs tels que Doyle Brunson et les "Phils". Ce sera un tournoi sur invitation.
Est-ce que cela fait une différence de jouer contre les kids de l'Internet, dont tu fais partie, ou contre des gars de la vieille école tel que Doyle Brunson ? Et quid de Tom Dwan ?
Si je peux je vais sûrement essayer de rester loin de Tom Dwan, parce que c'est l'un des meilleurs joueurs au monde, et en tant que joueur vous devez toujours essayer d'éviter la compétition la plus rude pour plutôt aller là où est l'argent facile. Mais bon ça resterait bien sûr amusant de pouvoir m'asseoir avec lui à la table.
De l'autre côté de la barrière, Doyle est toujours supposé être l'un des meilleurs du monde lui aussi. Donc l'âge ne veut pas tout dire en termes de qualité de jeu.
Les WSOP arrivent. Quels sont tes objectifs cette année ?
Pour faire simple, simplement jouer mon meilleur poker. Je pense aussi jouer plus de tournois d'Omaha car je n'étais notamment pas satisfait de la manière dont j'avais joué les Mixed Games. Je ne jouerai pas le Players Championship à moins que je ne m'améliore dans les variantes où je ne suis pas si bon.
Mais les WSOP sont très proches maintenant...
En ligne vous pouvez acquérir beaucoup d'expérience en peu de temps. Il est facile de jouer des milliers de mains en un jour, donc faites-moi confiance.
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WSOP - Jerry Yang : « Cada a été chanceux »
(16/11/09 - par Martin Derbyshire)
Peu de gens peuvent savoir ce qu'a ressenti Joe Cada lorsque la river finale est tombée il y a tout juste une semaine, en offrant au jeune homme le titre de Champion du Main Event des World Series of Poker 2009.
Mais Jerry Yang, controversé vainqueur du Main Event des WSOP 2007, est certainement de ceux-ci.
Yang a pu voir le déroulement de cette finale au lendemain de l'ouverture de son restaurant Pocket 8's Sushi & Grill en Californie, et aura apprécie chaque minute du spectacle.
« Ca a été intéressant » a sobrement déclaré Yang à PokerListings depuis le lac Tahoe où il disputait l'épreuve du WSOP Circuit cette semaine. « Dans l'ensemble je pense que cela a été un superbe tournoi, ça a été très excitant ».
Yang a toujours admis que son chemin vers le titre en 2007 et ses 8,25 millions de $ associés avait été pavé de beaucoup de chance.
Et ce qu'il a vu cette année sur ESPN ne lui a pas semblé étranger.
« Je pense que tous les gars ont vraiment bien joué, et deux d'entre eux ont vraiment été chanceux. Joe Cada est un bon joueur, mais il a eu une chance insolente. Particulièrement avec la paire de 3 (à tapis contre les valets de Jeff Shulman) et la paire de 2 (contre les dames d'Antoine Saout). Mais je suis content que ça ait marché pour lui.
Moon a tiré son épingle du jeu, mais je pense qu'il a fait quelques erreurs, et je suis sûr qu'il y repense aujourd'hui. »
Yang a été critiqué dans les médias pour n'avoir pas participé à autant de tournois majeurs que ceux-ci auraient aimé, l'année suivant sa victoire.
Mais ce père de six enfants, échappé de la tempête de la guerre du Laos étant enfant et ayant passé quatre ans et demi dans un camp de réfugiés thaïlandais avant d'avoir immigré aux Etats-Unis, n'affiche aucun remord d'avoir suivi une voie différente.
« Depuis que j'ai gagné, j'ai personnellement aidé en levant plus de 700 000 $ pour des œuvres caritatives, et cela m'a pris beaucoup de temps.
J'ai fait la promesse que je donnerais beaucoup de mon temps et de mon argent pour le caritatif. C'est ce qui fait que je suis un passionné : offrir à la communauté, notamment pour les enfants défavorisés. »
"J'ai fait la promesse de donner de mon temps et de mon argent pour aider."
Et si Yang avait un conseil à donner au nouveau Champion du Monde, cela serait qu'il suive son cœur lui aussi.
« Suivez simplement votre passion. Si le poker est la vôtre, eh bien soyez-en un bon ambassadeur. Faites tout ce que vous pouvez pour promouvoir le poker (...) et pour vraiment aider cette communauté. »
La victoire de Yang était survenue la dernière année avant que sous l'égide de Jeffrey Pollack les WSOP ne voient leur table finale mise en suspend pendant quatre mois, pour créer les désormais célèbres November 9.
Le champion du Monde 2007 dit en tout cas qu'il aime l'idée et la passion générée par ce break de quatre mois, à l'image des duels de boxe.
« J'aurais aimé qu'ils l'aient fait quelques années avant que je gagne, bien que cela aurait pu tout changer (rires). Je pense que ce la ne peut qu'aider le poker à grandir, à survivre et à s'épanouir encore davantage. »
Aujourd'hui Yang passe la majeure partie de son temps dans son restaurant, avec sa famille, à jouer au poker pour des œuvres caritatives, en trouvant également le temps pour mettre une touche finale à sa biographie, All-in : L'histoire de Jerry Yang, attendue d'être publiée début 2010.
Mais la passion du jeu a encore réussi à le faire tirer du lit à 4h du matin un dimanche, pour faire la route jusqu'au Lac Tahoe depuis son domicile de Fresno, afin d'aller jouer du côté du World Series Circuit. « La morale de l'histoire, c'est que j'aime vraiment le poker ».
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WSOP Main Event : La partie de Saout en stats
(12/11/09 - par FG)
Retour en statistiques sur la mémorable partie d'Antoine Saout en finale du Main Event des WSOP 2009.
Sur les 276 mains disputées au cours de cette table finale de Main Event (jusqu'au heads-up et donc malheureusement l'élimination de notre français), Antoine Saout aura été impliqué dans 127 d'entre elles, que ce soit par une mise ou en ayant été de blind.
En essence, le natif de Morlaix sera en pratique rentré dans 67 coups (c'est-à-dire des coups où il n'aura pas directement jeté ses cartes au muck), soit près d'un quart du total des coups de cette table finale avant le heads-up (24,3 %).
Si l'on excepte les coups partis à tapis pré-flop, Antoine aura vu 21 flops : 7 en position de petite blind, 7 en position de grosse blind, 2 (seulement) au bouton, et 5 dans une autre position.
Une fois au flop, les actions d'Antoine auront été très diverses : 8 folds (qu'ils aient été directs ou précédés d'un check voire d'un suivi), 7 check (dont 2 check-raise), 4 mises directes (dont 2 ayant réussi à faire coucher l'adversaire), et 2 relances directes dont l'une suivie d'un call du tapis de Darvin Moon dans le fameux bluff étrange de l'américain ayant remis Saout dans la course.
Sur ses 6 turns vus, Antoine aura checké 3 fois (pour 1 fold), suivi 1 fois et misé 2 fois (pour 1 pot remporté directement).
Enfin sur ses 4 rivers, 2 check et 2 mises directes (pour 1 pot gagné, 1 pot perdu et 2 partages) seront venus conclure les rares coups ayant été jusqu'au bout de manière régulière.
A cela viennent donc s'ajouter 7 coups partis à tapis avant la dernière carte, 2 au flop (1 gagné contre Moon et 1 perdu contre Begleiter), et 5 pré-flop :
2 gagnés (dont celui qui élimine Shulman à la main 236), et 3 perdus (1 contre Shulman, et 2 contre Cada, les deux fameux bad beat fatals...)
Au total Antoine aura remporté 49 pots (soit 17,7% du total des pots de la table finale de 9 à 3 joueurs, et 38,6% des coups dans lesquels il aura été impliqué - y compris de blind). Voici la répartition des adversaires contre lesquels Antoine aura gagné/perdu ses pots alors qu'il ne faisait plus face qu'à un seul joueur :
Face à ... |
Pots gagnés |
Pots perdus |
Joseph Cada |
1 |
4 |
Darvin Moon |
3 |
3 |
Eric Buchman |
2 |
4 |
Jeff Shulman |
4 |
1 |
Steven Begleiter |
- |
2 |
Phil Ivey |
- |
- |
Kevin Schaffel |
- |
1 |
James Akenhead |
- |
- |
* + 2 pots partagés avec Jeff Shulman.
Note : ces chiffres ne prennent en compte que les mains ayant au minimum vu le flop.
Si Antoine aura par exemple réussi à faire coucher une paire de valets à Phil Ivey pré-flop (un coup qui ne rentre pas dans ces statistiques donc), on notera que les deux joueurs se seront finalement bien évités.
Parmi les coups perdus face à Eric Buchman, la télévision nous aura en outre permis de voir un très bon laydown de notre français, sur-sur-relancé sur un flop 2♠ T♥ 3♣ par la paire d'A♠ A♥ sous-jouée de l'américain alors que Saout détenait Q♦ T♠.
Une table finale agressive
Voici le détail des mains connues qu'aura abattues notre français :
J2o, AQ, Qx, KQo, A9o, AKo, QQ, et 88. En guise de paradoxe on remarque que ce sont ses deux meilleures mains du lot qui lui auront été fatales.
Autre curiosité mais qui aura confirmé l'agressivité de cette table finale : Antoine n'aura à aucun moment eu l'occasion de checker sa grosse blind.
Sur ses 45 grosses blinds, Saout aura d'ailleurs dû en coucher 31. Pour 8 autres il aura suivi les attaques adverses, enfin pour 3 d'entre elles il aura contre-attaqué en sur-relançant. A noter enfin 3 petits "walk" (gain du coup sans que personne ne soit rentré).
Sur ses 45 petites blinds, Antoine en aura couchées 26. Pour 3 limps tentés, un se sera fait relancer. Antoine aura enfin suivi 2 relances dans cette position, mais se sera montré plus agressif en ayant effectué 9 relances (dont une couchée face à un 3-bet), 5 sur-relances (dont une couchée là aussi), et 2 suivis de relances.
Au global Antoine Saout aura dévoilé ou réussi 1 full, 1 brelan (pour deux pots gagnés), 5 paires (dont deux top paires) - pour trois pots perdus et un partage, et 2 hauteurs - pour un pot perdu et un partage. Une dernière main perdue, directement jetée, restera elle inconnue.
Des chiffres parfois impitoyables
En conclusion on remarquera qu'Antoine aura remporté un bon pourcentage de coups, malgré une très faible latitude laissée aux blinds dans cette table finale et un ratio de coups étant allés au showdown déficitaire.
Ce qui implique que la plupart des pots remportés par notre français l'auront été dans une phase pré-flop maîtrisée à merveille, là où le jeu se sera logiquement principalement cantonné (75 flops vus soit 27% des 276 mains - pour 41 turns (14%) et 35 rivers (12%)).
Mais les deux stats les plus marquantes resteront bien évidemment les chances qu'avait Joseph Cada de compléter ses mains dans les deux coups fatals à notre français : 19% puis 14% (à la river), soit 2,6% en cumulé.
On préférera donc rester sur les 3 479 670 $ remportés par Antoine, le plus concret de tous les chiffres... et celui qui reste le plus important à l'arrivée.
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WSOP Main Event - Saout sur le podium !
(09/11/09 - par FG)
Loin d'être donné favori, Antoine Saout a déjoué les pronostics les plus pessimistes et réussi une superbe partie. Il ne s'en sera même fallu que d'un coup malchanceux pour que notre français n'atteigne le heads-up final.
Ils étaient 6494, cette fois ils ne sont plus que deux. Le premier acte de la table finale des November Nine a rendu son verdict ce week-end.
Joseph Cada et Darvin Moon seront finalement les deux derniers hommes à s'affronter pour le titre suprême et le premier prix final de 8 546 435 $.
La partie aura démarré doucement, et il aura fallu attendre la 28ème main pour voir le premier abattage. Darvin Moon et Phil Ivey semblaient principalement se poser en observateurs, pendant que Saout démarrait une stratégie de 3-bet (sur-relances) et de tapis fonctionnant déjà à merveille.
Akenhead premier à tomber
James Akenhead parvenait à tripler et à revenir dans la danse grâce à une dame salvatrice à la river, puis à miraculeusement se sauver avec les rois face aux as de Kevin Schaffel, mais finissait par subir la loi de ce dernier sans cette fois trouver de miracle avec paire de 3 face à paire de 9 (main 59).
Mais un premier coup de tonnerre était survenu quelques instants auparavant lors de la main 45. A l'avantage de Saout ayant bénéficié d'une incroyable livraison du chip leader Darvin Moon pour doubler et revenir dans la course, l'américain étant parti à tapis sans aucune espérance de faire coucher son adversaire, avec A4 dépareillés face à la double paire J2 floppée de notre français.
Moon perd le chip lead
Les débats semblaient enfin lancés.
Et plutôt deux fois qu'une, après une main n°68 ayant vu une nouvelle paire d'as (celle de Schaffel) craquée par la paire de rois de Buchman ayant fait... carré, scellant l'élimination du premier nommé à la 8ème place.
Moon en finissait par perdre pour la première fois le chip lead au détour de la main n°90 et d'un nouveau coup douteux l'ayant au final contraint à ne pas payer 6 millions dans un pot de 45 millions.
Saout continuait pour sa part son petit bonhomme de chemin, montant à plus de 28 millions à la pause dîner, tandis qu'Ivey restait patient.
Cada mourant
On pensait bien que la prochaine victime allait se nommer Joe Cada, après un call hasardeux avec AJ face au AK de Shulman l'ayant laissé avec à peine plus de 2 millions, avant que plusieurs "double up" rapides (dont un face à Ivey) n'initient ce qui allait être une folle remontée pour le jeune joueur.
Saout avait quant à lui ralenti son action, pour mieux s'envoler lors de la main n°153, payé à tapis par Begleiter et rentrant son tirage couleur. Et notre breton de dépasser les 52 millions de jetons et de prendre la tête !
C'en est fini d'Ivey
La médiatisation monstre autour de la possible victoire de Phil Ivey allait s'éteindre lors de la main n°175 (et la salle de se vider à moitié), l'homme aux 7 bracelets subissant une traîtresse dame au flop pour donner la victoire à l'AQ de Darvin Moon face à son AK.
Une forme de début d'hécatombe puisque Steven Begleiter allait suivre 12 mains plus tard, à nouveau sorti par un Moon en énorme réussite et un nouvel AQ craquant cette fois les QQ de Begleiter grâce à un as à la river.
Joe Cada était sans conteste l'autre homme en veine, ne devant à nouveau son salut qu'à un 3 bienvenu (paire de 3 en mains) pour battre la paire de valets de Shulman.
Une paire d'as permettait ensuite au plus jeune joueur de la table finale de doubler face à un curieux K9 dépareillés de Moon.
Saout dans tous ses états
La fatigue générale de plus de 13 heures de jeu avait fini par considérablement ralentir le jeu, alors mené par Saout.
Notre français allait même accentuer son avance en éliminant Jeff Shulman grâce à son A9 dépareillés face à la paire de 7 de l'américain.
Une vingtaine de mains plus tard Saout allait cependant éroder une première fois son tapis et glisser en dernière position, sur une de ses premières sur-relances ayant échoué face à Eric Buchman.
Mais quelques instants plus tard, le pro Everest Poker doublait pour remonter à près de 90 millions aun terme du plus gros pot du tournoi, au détriment de ce même Buchman à la force d'un AK n'ayant laissé aucune chance à l'AQ de l'américain.
Laissé mourant, ce dernier allait un temps se refaire face à Moon avant de subir la loi de ce même Moon (KJ assortis trouvant leur roi face à son A5 dépareillés) pour se voir terminer à la 4ème place.
La malchance au plus mauvais moment
Tandis que l'on semblait se diriger vers un final Moon-Saout, la malchance allait en décider autrement.
Alors qu'Antoine était à deux doigts de gagner sa place pour le heads-up lorsque sa paire de dames se retrouva confrontée à la paire de 2 de Cada à tapis, un vilain 2 au flop ficha tout par terre.
Pire, Cada devenait le bourreau définitif de notre français dans un ultime coin-flip ayant conclu les débats lors de la main n°276. L'AK de l'américain en fut d'autant plus cruel que le roi ne tomba qu'à la river pour venir battre la paire de 8 de Saout.
Au terme d'une magnifique partie, Antoine Saout termine malgré tout son Main Event à une fantastique 3ème place. Il repart donc avec le joli magot de 3 479 670 $ (un peu plus de 2 320 000 €).
Le duel final
On connaît donc nos deux finalistes : les américains Joseph Cada (136 millions de jetons) et Darvin Moon (59 millions).
Entre le jeune loup d'Internet ayant connu bon peu de réussite bien qu'ayant affiché un jeu de qualité, pouvant rentrer dans l'histoire comme le plus jeune vainqueur du Main Event, et un joueur amateur ayant globalement confirmé qu'il était le plus mauvais joueur à la table, la lutte continue de s'annoncer passionnante.
Verdict mardi.
Le classement provisoire des November 9 du Main Event des WSOP 2009
3- Antoine Saout (FRA) - 3 479 670 $
4- Eric Buchman (USA) - 2 502 890 $
5- Jeff Shulman (USA) - 1 953 452 $
6- Steven Begleiter (USA) - 1 587 160 $
7- Phil Ivey (USA) - 1 404 014 $
8- Kevin Schaffel (USA) - 1 300 231 $
9- James Akenhead (ANG) - 1 263 602 $
Encore en course :
Joseph Cada (USA) - 135 950 000 jetons
Darvin Moon (USA) - 58 850 000 jetons
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November 9 - Peter Eastgate livre ses pronostics
(07/11/09 - par Martin Derbyshire)
Alors que le règne du champion sortant Peter Eastgate prendra officiellement fin dans quelques jours, le danois nous livre ses pronostics à quelques heures du début de la table finale du Main Event des WSOP 2009.
Première chose : es-tu triste que ton règne de Champion du Monde touche à sa fin, ou heureux d'en avoir fini avec toute l'attention autour ?
Cela m'est égal. A vrai dire je m'en moque. D'une part je n'aime pas du tout être sous le feu des projecteurs, mais je m'y suis habitué et je ne m'en fais plus aujourd'hui.
Après je fais juste ce que j'ai à faire et évidemment j'aime voyager à travers l'Europe et jouer les tournois européens en étant sponsorisés par PokerStars.
Vous ne pouvez pas arrêter le temps. Il y aura toujours un nouveau champion du monde. Pourquoi devrais-je m'en faire à propos de ça ? Je serai juste l'ancien champion du monde. Rien ne me sera enlevé, peut-être un peu d'attention, mais rien d'autre.
Tu es encore allé loin dans le Main Event cette année. As-tu joué avec un ou plusieurs des nouveaux November Nine ?
Joe Cada, Kevin Schaffel, et peut-être les autres, mais je ne m'en souviens plus.
Que penses-tu du jeu de Joe Cada ?
J'ai toujours été impressionné par les jeunes loups du poker. J'aime leur état d'esprit, j'aime la façon dont ils développent leurs compétences en jouant beaucoup en ligne. C'est comme ça que j'ai développé mes propres compétences, je me sens donc de la même trempe qu'eux, la jeune communauté en ligne se lançant dans l'arène live. Je pense que ces jeunes joueurs ont un avantage et même si je n'ai qu'une petite expérience de jeu contre Cada, j'ai été impressionné. Il appartient assurément à ce groupe.
Et Schaffel ?
C'est un gars très gentil. J'ai aussi parlé un peu avec lui quand il est allé loin dans le récent Main Event de l'EPT de Londres. Mais entre Joe et Kevin, je parierais sur Joe.
Et Phil Ivey ? As-tu joué contre lui ? Il semble être largement considéré comme le meilleur de la partie. Qu'en penses-tu ?
Il est très facile, si vous regardez les stats, de le décréter comme le meilleur joueur étant donné qu'il a les meilleurs résultats. Et tout le monde qui a joué contre lui dit qu'il est le meilleur. J'ai joué contre lui durant une orbite dans le High Roller de l'EPT de Londres de la saison 5, mais il ne s'en souviendrait pas.
Cela a duré quelque chose comme 30 minutes, du coup je ne peux pas trop dire, mais tout le monde dit qu'il est le meilleur, alors c'est probablement vrai.
A quel point penses-tu qu'avoir le chip lead aidera Darvin Moon ?
Aucune idée. Evidemment il a l'avantage en jetons, mais je ne sais pas comment il va réussir à faire avec. C'est son plan à lui et il ne me l'a pas dit. Mais de la manière dont il s'est débrouillé, il semble être quelqu'un d'assez intrépide, du coup j'imagine qu'il va mettre la pression sur ses adversaires et essayer de profiter des sauts dans l'échelle des gains.
Un avis sur Buchman, Begleiter, Saout, ou Akenhead ?
Je n'en ai rencontré aucun. Il semble y avoir beaucoup de respect pour Akenhead, mais c'est l'avis d'autres personnes parce que je n'ai en fait jamais eu l'occasion de jouer contre lui, ou avec les autres.
Un petit pronostic ? Qui va gagner ?
Darvin est le favori, Ivey le meilleur joueur, mais je dirais Cada si je devais parier sur cette finale.
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9 raisons pour lesquelles Antoine Saout va gagner
(06/11/09 - par FG)
L'heure H approche. L'heure H avant le triomphe d'Antoine Saout ? Oui avons-nous envie de répondre ! En 9 points, voici pourquoi croire en la victoire de notre français.
1) Des résultats récents convaincants
Comme sorti de nulle part, Antoine Saout a finalement assez vite pu prouver qu'il n'était pas arrivé là par hasard, comme en témoignent ses résultats récents : 30ème de la finale du Partouche Poker Tour à Cannes en août, une 13ème place au Spanish Poker Tour de Vilamoura (un circuit qu'il apprécie), une 40ème place (sur 416) dans l'inaugural WPT de Marrakech, et surtout une incroyable deuxième finale consécutive des WSOP, ceux Europe de Londres cette fois, avec une 7ème place décrochée face à 334 joueurs.
Antoine aura ainsi engrangé 250 000 $ de plus depuis juillet et son nouveau statut de November 9.
2) Un mental à toute épreuve
Rien ne semble toucher Antoine Saout, pas même un aussi grand moment que celui de se retrouver en table finale du plus grand tournoi de poker au monde.
Comme il nous le confiait récemment, tout (ou presque ?) se retrouve finalement banal à ses yeux.
Si cet état d'esprit l'habite toujours de la sorte au cours de sa partie, et particulièrement en cas de coup dur, ce mental pourrait constituer un atout non négligeable face à ses adversaires.
Il en va de même pour la pression à laquelle notre breton semble particulièrement étranger.
3) Une bonne poker face
Cette absence apparente d'émotions a au moins un avantage : celui de lui conférer une parfaite poker face. Phil Ivey aura donc de l'adversité à ce niveau.
4) Expérience et confiance
Saout n'aura donc pas chômé ces derniers mois, tant en matière de tournois live que de parties en ligne et de multitabling. De quoi avoir assurément engrangé un certain bagage supplémentaire depuis juillet.
Sa signature de sponsoring d'avec Everest Poker lui aura aussi permis d'acquérir une bonne confiance à travers ce témoignage d'estime et la possibilité lui ayant été donnée de participer aux plus grands tournois.
5) La position à la table
En démarrant au Cut-off -1 (soit deux places avant le bouton), Saout évitera les tous premiers tours de blinds.
Mais surtout sa position par rapport à ses adversaires ne sera pas si mauvaise qu'elle aurait pu l'être, avec deux adversaires dangereux (le jeune loup d'Internet Joseph Cada et le deuxième plus gros tapis Eric Buchman) directement à sa droite et parlant donc avant lui.
Malgré Jeff Schulman et le chip leader Darvin Moon à sa gauche, l'affaire aurait pu être pire pour notre français, puisque Phil Ivey se tiendra à 4 places de lui.
6) En poker, tout va très vite
Avec 9 500 000 jetons sur des blinds à 240 000 antes 30 000 (qui passeront à 300 000 antes 40 000 au bout de 7 minutes) et surtout l'avant-dernier tapis, il est évidemment que la marge de manœuvre de notre français sera plus restreinte que celle de ses adversaires.
Mais en poker tout peut très rapidement basculer. Un doublement de tapis ferait par exemple repasser Saout en 4ème position avec un "M" plus confortable de 22.
7) L'effet de surprise
Peu attendu (un statut qui lui convient tout à fait), et d'ailleurs placé parmi les plus gros outsiders chez tous les bookmakers, Antoine pourra profiter d'un certain effet de surprise.
Pour une raison inconnue, notre français aura même totalement été absent de la couverture d'un magazine anglais ayant fait poser les finalistes...
8) De nombreux supporters
A quelques semaines de la grande table finale des November 9, le buzz a fini par prendre. Entre site personnel et opérations organisées par la salle de son sponsor, Everest Poker, interviews et reportages jusqu'au journal de 20 heures, réseaux sociaux et forums, Antoine Saout a trouvé son supportariat et de nombreuses personnes se sont prises d'affection pour le joueur et sa personnalité discrète.
Ils seront donc nombreux dans les tribunes et surtout derrière leurs écrans à soutenir notre porte-étendard. De quoi lui insuffler encore plus d'énergie positive.
9) Impossible n'est pas français
Dans bien des sports, la France a souvent eu l'occasion d'être numéro 1. Mais elle reste surtout l'un des pays auxquels ont pu être rattachés de grands exploits et beaucoup d'émotions. Y compris lorsqu'on ne l'attendait pas. Et Antoine Saout remplit parfaitement les critères.
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WSOP 2009 - Les November 9 en chiffres
(03 et 05/11/09 - par FG)
Combien de joueurs non-américains ont-ils déjà remporté le Main Event ? Antoine Saout est-il en passe de réussir le meilleur résultat français de l'histoire ? Quels montants exacts sont en jeu ? Retrouvez notre tour d'horizon de la finale du November 9 en chiffres et statistiques.
5
Comme le nombre de non-américains ayant remporté le Main Event des WSOP depuis 1970 : le gallois Mansour Matloubi en 1990, l'irlandais Noel Furlong en 1999, l'espagnol Carlos Mortensen en 2001, l'australien Joe Hachem en 2005, et le danois Peter Eastgate en 2008.
7
Comme le nombre d'américains qui composent les November 9, au milieu desquels notre français Antoine Saout et l'anglais James Akenhead font figure de trouble-fête.
Bien loin de la table finale de 2007, la plus cosmopolite de l'histoire, avec un canadien, un africain du sud, un russe, un anglais et un danois parmi les neuf.
Comme aussi le nombre d'années consécutives depuis lesquelles le Main Event est remporté par un amateur. Il s'agit de la plus large série en 39 ans de compétition. Le dernier professionnel à s'être adjugé le titre n'est autre que Carlos Mortensen en 2001.
A noter qu'ils sont 15 considérés comme tels dans l'histoire à s'être adjugé le bracelet suprême.
Cette année, sont considérés comme amateurs Steven Begleiter, Darvin Moon, et Kevin Schaffel.
7 est également la plus haute place déjà atteinte dans le Main Event par l'un de nos November 9, à savoir Jeff Shulman lors de l'édition 2000 remportée par Chris Ferguson.
8
Comme la meilleure place obtenue par un français dans le Main Event, celle de Marc Brochard lors de l'édition 1998 remportée par Scotty Nguyen (350 participants seulement à cette époque).
Comme aussi le nombre de bracelets qu'atteindrait Phil Ivey en cas de victoires, après ses 2 remportés cet été. Il rejoindrait ainsi Erik Seidel à la 5ème place d'un classement toujours mené par Phil Hellmuth (11), devant Doyle Brunson et Johnny Chan (10), et Johnny Moss (9).
A noter qu'une 5ème place ou mieux le ferait également passer à la première place du classement des plus gros gagnants (en termes d'argent) de l'histoire. L'américain n'est pour l'instant devancé que par Daniel Negreanu et Jamie Gold (controversé vainqueur du Main Event 2006).
10
C'est donc le 10 novembre que l'on connaîtra (enfin) le vainqueur final d'un feuilleton qui aura duré plus de 4 mois, ce depuis 2008 où la table finale s'est trouvée décalée en novembre.
15
Comme le "M" d'Antoine Saout lorsque le « shuffle up and deal » fatidique sera prononcé. Le M est le rapport entre les jetons et ce coûte un tour de table sans jouer en termes de blinds et antes.
Ce chiffre passera même à 11 seulement 7 minutes après que les débats aient repris, lors de l'entrée dans le 34ème niveau de blinds (ceux-ci durent 2 heures).
En clair, cela signifie que la marge de manœuvre de notre français sera rapidement réduite.
19,6
En moyenne la cote sur la victoire d'Antoine Saout, chez différents bookmakers. Bien qu'il ne possède que l'avant-dernier tapis et qu'il ait réussi plusieurs bons résultats ces derniers temps, notre français vient donc de passer à la dernière place de favori sur ces sites de paris sportifs.
A peine supérieur en tapis, Phil Ivey est pour sa part coté à 5,5 en moyenne.
30
En %, la quantité de jetons totaux possédés par le chip leader Darvin Moon, soit presque un tiers de la table.
34,5
La moyenne d'âge de nos neuf November 9. Kevin Schaffel est le doyen du haut de ses 51 ans, tandis que Joseph Cada, 21 ans, est le benjamin, juste avant Antoine Saout, 25 ans depuis le 26 juin.
Cada pourrait ainsi battre le record de juvénilité pour un vainqueur du Main Event, détenu depuis 2008 par Peter Eastgate (23 ans) après être resté 19 ans dans l'escarcelle de Phil Hellmuth.
50
En dollars, le prix du satellite d'Everest Poker qui a mené Antoine Saout jusqu'à cette table finale.
115
En jour, la pause entre la dernière main du Main Event jouée cet été (ayant scellée l'élimination de Jordan Smith en 10ème position), et la table finale redémarrant donc ce samedi (à 12h, soit 21h heure française).
130
En dollars, la somme qu'aura dépensé le chip leader Darvin Moon dans un tournoi satellite de Wheeling en Virginie occidentale, pour finir par se retrouver dans la peau du chip leader (avec plus de 1,6 fois le nombre de jetons de son poursuivant immédiat Eric Buchman) lors de cette table finale.
1 321
En dollars, comme les intérêts générés par la somme restant à distribuer entre les neuf finalistes, 15,847 millions de $ (chacun ayant déjà reçu 1,263 millions de $) et bloquée sur un compte spécial depuis le 16 juillet.
En termes de redistribution effective, seuls les 8 premiers se partageront ce modique ajout au prizepool.
6 494
Le nombre de joueurs qui auront pris part au Main Event cette année. Il s'agit du troisième total de l'histoire après l'édition 2008 (6844) et surtout celle de 2006 (8773) remportée par Jamie Gold.
19 000
Toujours en dollars, la somme qu'auront remportée 50 heureux joueurs d'Everest Poker pour la performance d'Antoine Saout, dans le cadre d'une promotion organisée par la salle sponsorisant notre finaliste.
1 263 602
En dollars, la somme que chaque finaliste est déjà assuré d'avoir gagnée (et qui de ce fait s'est déjà trouvée versée sur le compte de nos protagonistes).
8 546 435
Comme le premier prix que vont se disputer nos neuf finalistes... en plus du bracelet suprême de Champion du Monde du Main Event bien entendu !
Le prizepool total s'élève à plus de 27 millions de $ rien que pour la table finale, soit un peu moins de la moitié du prizepool total généré par les 6494 entrants : 61 millions.
Avec plus de 8,5 millions de $ à la gagne, le Main Event des World Series of Poker est le sport individuel qui rapporte le plus à son gagnant. Le cumul des premiers prix des US Open de golf et de tennis, ainsi que des courses de Daytona 500 et d'Indianapolis n'atteint seulement "que" 7,5 millions de $.
10 832 000
En dollars, l'argent déjà récolté par Phil Ivey dans sa carrière de joueur de tournois (hors Main Event 2009). A titre de comparaison, c'est plus de deux fois et demi le montant total cumulé de ses 8 adversaires. Jeff Shulman suit avec 1,3 millions. Saout est en 6ème position avec 239 000 $ de gains.
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Interview : Antoine Saout
(30/10/09 - par FG)
A 24 heures de s'envoler vers Vegas et surtout à une semaine de sa grande finale, Antoine Saout a confié à PokerListings ses dernières impressions.
fr.PokerListings.com : Antoine, le grand jour approche. Dans quel état d'esprit es-tu à quelques heures de t'envoler à Vegas pour cette grande et historique finale ?
Je suis dans un très bon état d'esprit. Je vais me reposer un peu là-bas et bien sûr aussi en profiter.
Qu'en est-il de la Pression de l'évènement et de sa médiatisation, pression que tu te mets peut-être toi-même ?
Pour le moment je ne ressens pas de pression. Peut-être arrivera-t-elle lorsque je verrai les supporters là-bas sur place une fois arrivé en table finale, je ne sais pas.
Est-ce le sentiment de l'exploit de toute façon déjà accompli, ou l'assurance d'avoir de toute façon déjà gagné beaucoup d'argent, et que tout ce qui arrive maintenant n'est que du bonus ?
Non ce n'est ni l'un ni l'autre je pense. J'attends simplement le moment venu (sourire).
Tu n'as pas vraiment chômé au niveau de ta préparation, avec beaucoup de tournois disputés, et surtout beaucoup de très bons résultats à la clé, au WPT Marrakech récemment et cette incroyable 7ème place au Main Event des WSOPE de Londres.
Comment expliques-tu ce rush ? Est-ce que tu sens avoir pris une nouvelle dimension dans ton jeu ?
J'ai effectivement pu faire beaucoup de tournois grâce à mon sponsoring avec Everest Poker. Cela m'a permis de prendre plus d'assurance et de confiance dans mon jeu, et d'acquérir plus d'expérience.
Et je peux aussi enfin faire les plus gros tournois.
J'imagine que tu as aussi travaillé, en ayant peut-être continué de lire sur le jeu, d'échanger avec tes collègues sur le circuit ?
C'est sûr, je continue de parler de mains avec mes amis, que ce soit des coups joués en live ou en ligne. C'est toujours bien d'avoir d'autres avis.
J'apprends aussi grâce au volume de jeu que je peux faire. Et bien sûr de mes erreurs et de tout le reste...
Maintenant que ton visage n'est plus du tout inconnu à une table, qu'en est-il de tes adversaires, te voient-ils, et surtout te jouent-ils d'une autre façon ?
En fait je ne suis pas encore si connu, juste en France. J'ai pu le constater à Cannes lors du Partouche Poker Tour, ou à Enghien le week-end dernier pour le Barriere Poker Tour, et également à Marrakech.
Je ressens parfois plus de respect dans le jeu effectivement, et certains veulent aussi moins me jouer.
En dehors de tes nombreuses participations à des tournois nationaux ou internationaux justement, en quoi a consisté ta préparation ? As-tu étudié tes futurs adversaires ?
J'ai pu voir un peu leur jeu dans les vidéos d'ESPN. Mais je pense que ce n'est pas une garantie, en trois mois ils ont eu le temps de changer leur jeu. Et puis en table finale il y aura une ambiance particulière qui va peut-être les faire jouer différemment. Du coup je préfère me concentrer sur mon jeu.
En dehors de Phil Ivey (j'imagine), il y en a un ou deux que tu redoutes plus que les autres ?
Non. De toute façon il faudra tous les jouer pour gagner.
Compte tenu de ton tapis tu es considéré comme un outsider. C'est un statut qui te convient ?
Oui. Tant mieux si on ne parle pas trop de moi.
Si demain le bon génie du poker te propose un deal : c'est soit l'argent soit le bracelet. Tu choisis quoi ?
(il réfléchit) L'argent je pense.
Une question qui brûle les lèvres de pas mal de monde : comment fais-tu pour rester aussi impassible, comme totalement détaché de l' évènement ? Au point de ne guère avoir donné l'impression de déborder de joie dans tes interviews d'après qualification.
(rires) J'étais aussi bien fatigué. Et puis il faut dire que j'ai du mal à réaliser parfois. J'ai aussi tendance à trouver les choses trop banales.
On est donc pas prêts de te voir te jeter à genoux ou de monter sur la table avec la banane jusqu'aux oreilles... à moins peut-être de gagner dans 15 jours ?
Tout est possible, mais le chemin est long avant la gagne (sourire).
Tu défends les couleurs d'Everest Poker. Un petit mot peut-être sur l'ouverture du marché qui se profile ?
Je pense que c'est une bonne chose. Cette ouverture du marché va amener beaucoup de nouveaux joueurs sur le circuit.
Je crois savoir que tu es un bon joueur de pétanque, avec quelques trophées là aussi au compteur. Pratiques-tu toujours ? As-tu encore le temps d'y jouer ?
J'ai en effet été champion de Bretagne junior en 2000 et champion du Finistère junior en 2001.
Depuis cet été je n'ai plus le temps de jouer, je suis trop pris par le poker.
As-tu d'autres passions en dehors du poker - et donc de la pétanque - ?
Oui, sortir entre amis. J'aime aussi tous les sports, même si je n'ai pas trop le temps de pratiquer. J'aime aussi la conduite, le karting, et encore bien d'autres choses !
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WSOP 2009, November 9 : La présentation d'octobre
(29/10/09 - par FG)
Ils sont neuf, et la planète poker aura les yeux et oreilles rivés sur eux dans un peu plus d'une semaine. Qui sont-ils, mais surtout qu'ont-ils fait depuis la dernière main de leur Main Event cet été ? PokerListings revient sur la composition de la Table finale de ces WSOP 2009.
- Siège 1 - Darvin Moon (58 930 000 jetons)
USA / 45 ans
Le chip leader de cette grande finale qui s'annonce est à l'image des contes de fée parfois relatifs au poker, celui de l'homme qui sort de nulle part.
Presque sans surprise cet auto-entrepreneur forestier de 45 ans et qui s'était qualifié sur Internet n'a guère fait parler de lui depuis cet été. De quoi avoir appris ou préparé quelques techniques pour surprendre et dominer ses adversaires ?
- Siège 6 - Eric Buchman (34 800 000 jetons)
USA / 29 ans / Palmarès : 9 places payées WSOP (dont une 2ème place en 2006 et une 6ème place dans l'Event 25 de cette année remporté par Ivey). 114ème du Main Event en 2006. 4 places payées WPT.
Avec un bon tapis et 9 places payées déjà acquises dans les WSOP (dont deux tables finales en 2006 et 2009), Buchman s'annonce comme l'un des hommes à suivre dans cette finale.
Tout comme son compatriote Moon, Buchman n'a pas profité de la coupure pour s'inscrire au palmarès du moindre tournoi.
- Siège 5 - Steven Begleiter (29 885 000 jetons)
USA / 47 ans / Palmarès : 1 place payée WPT
L'autre invité surprise des November 9 a eu tôt fait de bien digérer sa nouvelle célébrité, puisque ce bon père de famille et ancien haut financier a réussi une excellente 9ème place (sur 279 joueurs) au WPT Legends of Poker du Bicycle Casino au mois d'août.
29340$ sont ainsi venus ajouter une deuxième ligne à son palmarès, et sans doute un peu plus de précieuse expérience avant le grand rendez-vous.
- Siège 9 - Jeff Shulman (19 580 000 jetons)
USA / 34 ans / Palmarès : 13 places payées WSOP, dont déjà deux belles places réussies dans le Main Event : 7ème en 2000 et 31ème en 2003. 10 places payées WPT.
L'esprit de revanche est-il toujours en tête du directeur du célèbre magazine Card Player après que la couverture des WSOP ait été retirée à sa publication il y a deux ans ?
Il semblerait en effet que l'homme soit au moins revenu à de meilleurs sentiments à propos du sort qu'il destine au bracelet en cas de victoire.
Sans doute déjà bien occupé par ses activités, il n'aura lui non pas profité de la trève pour étoffer son palmarès, déjà bien conséquent (13 places payées aux WSOP dont deux dans le Main Event).
A noter que le vainqueur du Main Event des WSOPE de Londres en novembre ne fut autre... que son père Barry. Un signe ?
- Siège 7 - Joseph Cada (13 215 000 jetons)
USA / 21 ans / Palmarès : 2 places payées WSOP (en 2009)
Désormais sous sponsoring PokerStars, ce jeune talent d'Internet (où il exerce depuis 4 ans sous le pseudonyme de jcada99) tentera de boucler en beauté ses excellentes Series 2009 (2 places payées dans deux tournois de No Limit Hold'em dont une très belle 17ème place (sur 2095) dans l'Event 34 à 2500$).
Si le talent est là, suffira t-il à compenser un certain manque d'expérience en live ?
- Siège 4 - Kevin Schaffel (12 390 000 jetons)
USA / 51 ans / Palmarès : 2 places payées WSOP, les deux dans le Main Event : 42ème en 2004, et 324ème en 2008. 3 places payées WPT (dont une finale), 2 places payées EPT.
Ce semi-retraité de l'imprimerie est l'un des quelques November Nine a s'être illustré depuis sa qualification pour la table finale. On a ainsi notamment pu le retrouver à la deuxième place du WPT Legends of Poker du Bicycle Casino (là même où Steven Begleiter aura fini 9ème et où les deux hommes auront donc pu déjà se jauger). 471 670 $ en seront venus s'ajouter à sa cagnotte.
L'homme sponsorisé par PokerStars aura également terminé 19ème de l'EPT de Londres en début de mois, et confirme ainsi un certain talent sur lequel il faudra compter malgré une certaine inexpérience... toute relative.
- Siège 3 - Phil Ivey (9 765 000 jetons)
USA / 33 ans / Palmarès : 35 places payées WSOP, dont 7 bracelets (2000, 2002 (3), 2005, 2009 (2)). 23ème du Main Event 2002, 10ème en 2003, 20ème en 2005. 11 places payées WPT dont 8 tables finales pour 1 victoire (LA Poker Classic 2008), 1 place payée EPT. Plus de 10 800 000 $ de gains en tournois.
L'amicale première Caesars' Cup, perdue avec son équipe des Etats-Unis face à celle d'Europe à l'occasion des WSOP Europe de Londres, n'a sans aucun doute été qu'une simple récréation pour la superstar. Celui qui est considéré par beaucoup comme le meilleur joueur du monde a évidemment mieux en tête, réaliser l'exploit dans le plus grand tournoi du monde, et par la même de décrocher son 8ème bracelet.
Full Tilt aura profité de l'évènement pour organiser une promotion offrant jusqu'à 3% des gains finaux de son joueur dans ce Main Event. Soit jusqu'à 256 393 $ en cas de victoire.
A noter qu'Ivey aura contribué à l'établissement du record du plus gros pot télévisé remporté par Tom « durrrr » Dwan lors du Poker's Million Dollar Cash Game de Full Tilt, plus de 2 millions de $.
- Siège 8 - Antoine Saout (9 500 000 jetons)
France / 25 ans / Palmarès : 1 place payée WPT, 1 place payée WSOP (finaliste)
Notre français aura finalement été le November 9 qui se sera le plus illustré sur le circuit depuis cet été. C'est une même une véritable nouvelle dimension qu'aura pris le breton, désormais joueur pro d'Everest Poker.
30ème de la grande finale cannoise du Partouche Poker Tour, 13ème du modeste Spanish Poker Tour, 40ème du récent WPT Marrakech, mais surtout l'incroyable exploit d'une 7ème place en forme de deuxième table finale de Main Event des WSOP, ceux Europe de Londres cette fois...
Au total ce seront pas moins de 230 000 $ qui seront venus s'ajouter au compte en banque du français durant cette courte période.
Mentalement prêt, désormais redouté, "tonio292" pourrait bien créer la surprise.
- Siège 2 - James Akenhead (6 800 000 jetons)
Angleterre / 26 ans / Palmarès : 3 places payées WSOP en 2008 et 2009 (dont deux finales). 1 place payée EPT.
Seul non-américain de la table finale en compagnie de Saout, l'anglais a lui aussi fait de belles choses sur le circuit depuis ces derniers mois, ayant réussi la même incroyable passe de deux avec l'accession en table finale du Main Event des WSOPE de Londres (9ème pour un peu plus de 100 000 $ de gains).
Son petit tapis ne lui laissera cependant que peu de marge de manoeuvre.
Pour rappel, l'échelle des gains pour laquelle notre valeureux 9 finalistes se batteront :
1) 8,546,435$
2) 5,182,601 $
3) 3,479,485 $
4) 2,502,787 $
5) 1,953,395 $
6) 1,587,133 $
7) 1,404,002 $
8) 1,300,228 $
9) 1,263,602 $
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WSOP 2009 : Qui sont les November Nine ?
(20 et 21/07/09 - par FG)
Leur nom sonne comme celui d'une caste de super-héros d'un des derniers films fantastiques à l'affiche, mais même si ces hommes ont triomphé de plus de 6400 adversaires, il n'en est rien. Les cartes auront été leurs seules armes pour se défaire d'une telle adversité. Ce qui n'empêche nos neuf valeureux joueurs de pouvoir entrevoir tous les honneurs jusqu'à la grande table finale du Main Event qui se tiendra à partir du 7 novembre. Qui sont-ils ? Nous vous proposons d'aller à leur rencontre.
1- Les favoris
- Siège 1 - Darvin Moon (58 930 000 jetons)
Base : Oakland, USA
Age : 45 ans
Palmarès : néant
Le "monsieur tout le monde" et invité surprise de cette table finale. Auto-entrepreneur dans une exploitation forestière du Maryland, Moon a gagné sa place dans un tournoi satellite local à 130$, pour ce qui est sa première participation aux WSOP. Il a appris le poker avec ses amis et dans des clubs locaux.
Bien qu'affichant une certaine surprise et intimidation d'être là, il s'agit tout de même de son troisième jour de chip lead consécutif. Ce gros avantage en jetons pourra toujours se montrer d'une grande aide pour compenser son inexpérience.
- Siège 6 - Eric Buchman (34 800 000 jetons)
Base : Valley Stream, USA
Age : 29 ans
Palmarès : 9 places payées WSOP (dont une 2ème place en 2006 et une 6ème place dans l'Event 25 de cette année remporté par Ivey). 114ème du Main Event en 2006. 4 places payées WPT.
Après avoir appris à jouer durant ses années lycée, Buchman a fini par s'y lancer plus sérieusement après avoir obtenu son diplôme, au vu des bons résultats obtenus.
Calme et serein, expérimenté, Buchman pourra lui aussi compter sur un gros tapis. Un assemblage de choses s'inscrivant comme de bonnes chances pour aller chercher le bracelet ?
- Siège 9 - Jeff Shulman (19 580 000 jetons)
Base : Las Vegas, USA
Age : 34 ans
Palmarès : 13 places payées WSOP, dont déjà deux belles places réussies dans le Main Event : 7ème en 2000 et 31ème en 2003. 10 places payées WPT.
Outre ses résultats étoffées, Shulman est principalement connu pour être le directeur du magazine Card Player.
Pour la petite histoire, la couverture des WSOP ayant été retirée à sa publication il y a deux ans, Shulman jouera cette table finale avec un certain esprit de revanche. Il a d'ailleurs déclaré qu'en cas de victoire il ne garderait pas le bracelet.
- Siège 3 - Phil Ivey (9 765 000 jetons)
Base : Las Vegas, USA
Age : 33 ans
Palmarès : 35 places payées WSOP, dont 7 bracelets (2000, 2002 (3), 2005, 2009 (2)). 23ème du Main Event 2002, 10ème en 2003, 20ème en 2005.
11 places payées WPT dont 8 tables finales pour 1 victoire (LA Poker Classic 2008), 1 place payée EPT. Plus de 10 800 000 $ de gains en tournois.
Est-il utile de présenter celui que beaucoup considèrent comme le meilleur joueur du monde ?
Nanti d'un palmarès impressionnant qui parle de lui-même, le membre de la Team Full Tilt ne compte pas pour autant en rester là. Et bien que short stack, on peut compter sur Ivey pour le voir faire de son mieux afin de rentrer dans l'histoire en inscrivant son nom au panthéon du Main Event.
Sa seule présence contribuera en tout les cas à rendre la finale passionnante.
2- Les Outsiders
Seconde partie de notre présentation des November Nine. De par des parcours plus modestes ou des tapis de départ inférieurs qui se poseront comme des handicaps, ce sont nos outsiders. Et parmi eux notre français Antoine Saout
- Siège 5 - Steven Begleiter (29 885 000 jetons)
Base : Chappaqua, USA
Age : 47 ans
Palmarès : néant
Ancien haut financier à Bear Stearns (l'une des plus grandes banques d'investissement et d'échange de valeurs mobilières), Begleiter est l'autre invité surprise de cette table finale avec Darvin Moon, plutôt du genre père de famille modèle, marié avec trois enfants. Begleiter s'affiche sous les couleurs de Full Tilt Poker.
Sans palmarès jusqu'alors, son bon tapis peut tout de même lui laisser entrouvertes quelques portes.
- Siège 7 - Joseph Cada (13 215 000 jetons)
Base : Shelby Township, USA
Age : 21 ans
Palmarès : 2 places payées WSOP (en 2009).
Initié au poker par ses amis professionnels, Cada y joue depuis quatre ans en poursuivant en parallèle des études pour se mettre à son compte. En dehors des tables il aime vaquer aux plaisirs sportifs et nautiques. Il sera le seul finaliste à porter les couleurs d'Ultimate Bet. A noter que Cada était le chip leader du Day 1C, après avoir réussi deux places payées un peu plus tôt dans cette édition des WSOP 2009.
- Siège 4 - Kevin Schaffel (12 390 000 jetons)
Base : Coral Springs, USA
Age : 51 ans
Palmarès : 2 places payées WSOP, les deux dans le Main Event : 42ème en 2004, et 324ème en 2008. 2 places payées WPT, 1 place payée EPT.
Schaffel a commencé le poker à l'âge de 11 ans dans des parties familiales du dimanche, même s'il ne s'est mis aux gros tournois qu'au cours de ces dernières années. Directeur d'une société d'imprimerie pendant 30 ans, il aspire aujourd'hui à profiter de sa semi-retraite autour des parcours de golf.
« J'en ai longtemps rêvé et j'ai encore du mal à y croire, avoir mon fils à mes côtés a rendu l'événement encore plus spécial. (...) c'était écrit dans les astres (...). » L'originaire de Floride est sponsorisé par PokerStars.
- Siège 8 - Antoine Saout (9 500 000 jetons)
Base : Saint-Martin des Champs, France
Age : 25 ans
Palmarès : néant (6ème d'une épreuve à 1 000 € du Spanish Poker Tour en 2008).
Qualifié via un satellite en ligne sur Everest Poker, le natif de Morlaix en Bretagne est donc celui vers lequel tous les regards français se tourneront dans quelques mois. "Tonio292" (son pseudo en ligne) a appris le poker il y a un an et demi en gratuit. Il a ensuite commencé à jouer des sit-and-go et tournois en septembre dernier, avec un certain succès (quelques milliers de dollars), avant de se tourner vers le live
Grâce à sa performance, Saout a en tout cas déjà fait le bonheur de nombreux joueurs d'Everest grâce à la promotion spéciale du "bonus 1 million de $".
Sa relative inexpérience à ce niveau sera en partie compensée par une certaine confiance et surtout une zénitude incroyable. Le duel face à Phil Ivey s'annonce passionnant.
- Siège 2 - James Akenhead (6 800 000 jetons)
Base : Londres, Angleterre
Age : 26 ans
Palmarès : 2 places payées WSOP en 2008 (dont une 2ème place). 1 place payée EPT, ainsi que de nombreuses places payées dans des tournois mineurs.
Akenhead est le seul non-américain de la table finale en compagnie d'Antoine Saout. Ancien conducteur de train, l'anglais est aujourd'hui bien rangé dans le monde du poker, notamment en ligne. Son statut de short stack l'empêche de pouvoir prétendre à mieux qu'un statut d'outsider pour le moment.
Tout ce petit monde reviendra donc à partir du 7 novembre, pour se disputer le bracelet ultime et les 8 546 435 $ promis au vainqueur (soit un peu moins que les 9,1 millions de 2008).
L'échelle des gains :
1) 8,546,435$
2) 5,182,601 $
3) 3,479,485 $
4) 2,502,787 $
5) 1,953,395 $
6) 1,587,133 $
7) 1,404,002 $
8) 1,300,228 $
9) 1,263,602 $
A noter que chaque finaliste a déjà reçu les 1 263 602 $ de la neuvième place, un minimum qui viendra être complété au gré de la suite des évènements.
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WSOP Main Event - Lacay et Saout, les réactions
(17/07/09 - par FG)
Le rêve du Main Event de Ludovic Lacay s'est terminé à la 16ème place lorsque le toulousain a perdu un coin-flip face à Jeff Shulman. Les sentiments du français sont partagés sur ce résultat. De son côté, Antoine Saout sera donc notre représentant en table finale. Mais le jeune joueur de 25 ans affiche une sérénité désarmante, sans aucune agitation particulière.
Ludovic Lacay (Team Winamax)
« Je suis un peu déçu, mais en même temps content. 500 000 $ c'est beaucoup d'argent. (...) J'ai pas mal été à court de cartes les deux derniers jours, et je ne pouvais pas aller plus loin avec mon stack aujourd'hui. J'ai essayé pourtant, mais j'ai perdu la moitié de mon stack en le faisant. Après vu les paliers de gains, il valait mieux attendre en espérant quelques éliminations, alors j'ai simplement attendu des mains. J'ai finalement reçu une paire de 7, qui a perdu le coin-flip contre un AK.
Mais bon je suis finalement assez chanceux d'être parvenu à ce niveau de gains. (...) Bien sûr j'aurais pu jouer différemment dans quelques situations, mais au final vous savez, vous prenez de bonnes décisions, de mauvaises, ça n'a pas vraiment d'importance, ce qui doit arriver arrive. Je ne pense pas que ça aurait changé grand chose.
J'aurais dû être dehors il y a deux jours, sur le coup où je gagne avec les rois contre les as. Alors je pense que je vais relativiser la déception d'aujourd'hui sous cet angle. J'ai été chanceux de parvenir jusque là et jusqu'au dernier jour. »
(à propos de l'argent et de ce qui devient son plus gros gain à ce jour après les 414 000 $ de sa deuxième place au WPT de Barcelone 2007).
« C'est beaucoup d'argent et un nouvel accomplissement pour moi. Même si ce n'est pas la table finale, ça reste un super parcours dans le Main Event. J'ai survécu à quelque chose comme 6400 joueurs, et ce n'est clairement pas rien.
Bien sûr j'aurais aimé faire cette table finale, mais ça ne sera pas le cas, et peut-être que ça n'arrivera jamais plus dans ma vie, mais je vais simplement faire avec.
Il y a plein de tournois... je peux remporter un EPT, un WPT, les fields sont plus petits, la variance est plus faible, et j'en joue beaucoup. Je regarde vers l'avenir, et fort de ce que j'ai gagné en confiance et expérience, j'espère que je gagnerai un autre tournoi. »
Antoine Saout (Everest Poker), au micro de Winamax...
« Ca ne fait pas grand chose, j'ai fait un bon tournoi, j'ai pris beaucoup de plaisir. Ca fait du bien de jouer avec de bons joueurs. Ca a été très long (...) mais c'est énorme. Je suis zen pour l'instant, c'est mon état naturel, j'ai toujours été comme ça. (...) Par contre en table finale je serais un peu short, donc on verra ce que ça va donner. (...)
Je compte jouer beaucoup de tournois ces trois prochains mois, pour apprendre et être au contact de fields au niveau plus relevé. (...) »
(à propos du soutien) « J'ai eu beaucoup de messages d'amis qui m'ont envoyé des messages de soutien, qui croyaient en moi, qui savaient que j'allais faire une perf'. C'est super d'avoir plein de monde derrière soi, et ça donne envie justement d'aller loin pour eux, c'est vraiment sympa. »